Chapitre 47
Dernier jour.
La Belle au bois dormant était encore accrochée à moi ; elle ne s'était en aucun cas dégagée de mon étreinte tout au long de cette nuit. Sa respiration régulière, ses cheveux couleurs chocolats qui s'étalaient sur son visage...
Je me rends compte de la chance que j'ai de l'avoir. Je ne croyais pas trop à l'amour, c'était plutôt une petite parenthèse dans ma vie... Mais on dirait bien que tout a changé depuis que je l'ai rencontré.
Pas la plus romantique des rencontres, c'est certain. Mais au moins, elle est et restera la plus originale pour moi. Ce n'est pas tous les jours que l'on rencontre une fille qui se balance de poutres en poutres...
Emma commençait à bouger légèrement, toujours son corps lové contre le mien. Je déposais des baisers sur son épaule dénudée, puis sur son visage. Elle grogna un peu (charmant), avant d'ouvrir les yeux. Elle les cligna plusieurs fois d'affilés, toujours en me regardant.
– Hey, soufflais-je, en l'embrassant sur la tempe.
– Hey, répliqua-t-elle en me souriant.
Emma fronça d'un coup les sourcils, avant de regarder le réveil. Elle s'attarda un peu dessus, puis me serra soudainement la taille. Elle venait de remarquer le peu de temps qui nous restait à passer ensembles avant mon départ...
Je passais une main dans ses cheveux et elle enfouissait sa tête dans mon cou. Ma brune soupirait, puis elle déposait un léger baiser sur ma peau.
– Monsieur ne m'a pas préparé le déjeuner ? demanda-t-elle, venant détendre l'atmosphère.
– Un truc me collait à la peau. C'était difficile de bouger.
Emma se détacha de moi, avant de me donner une petite tape sur l'épaule.
– Le truc ? Tu pouvais pas trouver plus romantique ? Genre ma douce et bien aimée petite amie qui dormait contre moi, sa beauté m'éblouissant ?
– Beauté ? Tu étais en train de me baver sur le torse. Tes cheveux étaient emmêlés comme une crinière de poney. Tu ronflais comme un petit vieux.
Ma brune me redonna une tape sur l'épaule, avant de s'exclamer :
– Ne dis pas n'importe quoi ! Je ne bavais même pas !
– Alors c'est quoi cette trace de bave sur mon torse, là ? Il n'y a pas d'escargot dans la chambre, je te signale.
Emma observa attentivement mon torse, avant de vite attraper le drap et d'essuyer sa connerie. Ses joues avaient prit une légère teinte rouge, qui me faisait bien rire au passage.
– Merde, désolée !
J'avoue que je n'ai même pas pu me retenir de rire face à sa tête.
– Mon petit escargot est trop mignon ! complétais-je, en venant attraper ses joues.
– Commence pas avec ce surnom débile ! répliqua ma brune, en m'enlevant immédiatement mes mains.
Tellement mignonne.
Emma souffla encore une fois, avant de s'enterrer sous la couette. Je la rejoignis aussitôt, avant de commencer à la chatouiller.
Oui mais non en fait. C'était la fausse bonne idée du jour. Un bon coup de bras dans le nez. Bonjour le sang.
J'ai l'impression d'avoir déjà vécu cette scène...
Je me précipitais donc dans la salle de bain, cherchant immédiatement du coton. Génial, j'avais désormais du sang plein le torse. On aurait dit que je venais de tuer quelqu'un, sérieusement...
J'entendais Emma rire comme une gamine de six ans, visiblement amusée de cet accident.
Haha.
Que c'est drôle.
L'escargot ne perd rien pour attendre !
Soudain, j'entendis quelqu'un taper à la porte. Emma étant encore en pleins fou rire, elle n'avait rien entendu. Bordel...
Qui vient sonner le matin chez les gens ? Le livreur de journaux ? Bien-sûr oui !
Je soufflais donc, pris du coton, et me dépêchais d'aller ouvrir. Un pied posé dans le couloir, que deux chatons venaient me lacérer les pieds. Bordel. Le démon un a ramené à sa cause le démon numéro deux !
Je croyais que vu que c'était une femelle, toute mignonne et toute petite, elle aurait pu passer outre ce manque de politesse, mais même pas ! J'évitais donc, soigneusement de les balancer à l'autre bout de la pièce avec mon pied, puis me ruais donc vers la porte. Les coups n'avaient même pas cessé, malheureusement.
J'ouvrais donc la porte, encore énervé, avant d'apercevoir son...
Visage complètement décomposé. Bon j'avoue. On aurait pu en dire un peu pareil pour moi. Mais ce n'était pas pour les mêmes raisons, visiblement.
Son regard descendait sur mon torse, avant que son visage ne devienne blanc comme du linge.
Ah mais oui.
J'avais encore du sang.
Sur le torse.
Ça peut prêter à confusion, c'est sûr.
Et le pire, c'est qu'entendre Emma rire, ce qui ressemblait plutôt à des cris de phoques, donc à des cris bizarres, ne semblait pas du tout le rassurer. On aurait dit qu'elle pleurait et riait en même temps. Genre le truc bien psychopathe quoi.
Ça prêtait vraiment à confusion. Et j'ai eu plus que raison, puisque en moins de deux, son corps tomba durement à terre.
– Emma ! Ton père vient de s'évanouir ! l'informais-je, en touchant légèrement du pied le corps gisant à terre.
On pourrait croire que cela est une vengeance par rapport au coup de poêle, mais non, rassurez-vous...
Je n'ai absolument rien fait, je plaide immédiatement coupable. Ce n'est pas de ma faute si je pisse le sang et que son père vient de s'évanouir à l'instant, n'est-ce pas.
Emma commençait à comprendre le sens de mes paroles (le temps qu'elle réfléchisse un peu...), et se rameuta donc. Elle écarquilla les yeux en voyant la carcasse de so... le corps qui était bien étalé sur le sol.
– Mais t'as fait quoi ! Tu l'as frappé ?! s'écria ma brune, complètement perdue.
J'aurais pu, mais non...
– Il a vu le sang sur mon torse. Il t'a entendu crier. Il a dû se faire le remake de massacre à la tronçonneuse, c'est tout, expliquais-je, en haussant les épaules.
– C'est encore de ta faute, Owen ! Allez, aide-moi à le soulever ! rétorqua-t-elle, en attrapant les bras du corps meurtri.
Évidemment. Tout ça était de ma faute.
Je pris donc les pieds du cadavre, avant de commencer à bouger. J'avoue que j'ai voulu le faire tomber une fois par terre, en repensant aux cent pompes qu'il m'avait fait faire, mais je m'étais retenu. La brune ne l'aurait pas accepté...
Son père était désormais allongé sur le canapé, son visage commençant à reprendre quelques couleurs. Emma avait apporté une serviette humide et l'avait posé sur son front.
– On peut lui donner des claques. Ça marche aussi, repris-je, en regardant Emma.
Elle fronça les sourcils, avant de secouer négativement la tête.
Bah quoi ? Ça aurait pu être un moyen efficace. Même très efficace.
Après quelques minutes, le père de ma Belle au bois dormant commençait à se réveiller. Il commença à observer la pièce, avant de m'attraper violemment le bras.
– Qu'as tu fait à ma fille ?! s'exclama-t-il, visiblement en colère.
– Rien de spécial. Juste un bras et une jambe en moins. Elle est attachée sur la chaise en bois, dans la chambre, répondais-je calmement.
Son père commençait à lever sa main, prêt à me mettre une bonne droite, mais ma brune l'en empêcha directement.
Bon j'avoue, je n'aurais pas dû dire cela. Mais c'était tellement tentant...
– Papa ! Je suis là ! Calme toi ! intervenait Emma, en nouant immédiatement ses bras autour de son cou.
Son paternel me fixait encore, avant de fixer sa fille chérie. Il inspira et relâcha tout, visiblement rassuré.
– J'ai cru qu'il t'avait fait quelque chose, souffla-t-il.
– Papa... Owen n'est pas ce genre de gars...
Voyant que son père ne répondait rien, Emma reprit aussitôt la parole :
– Je l'ai juste assommé sans faire exprès, et il a juste eu un léger problème avec son nez. Il n'a pas eu le temps de s'essuyer, c'est tout.
– Et les cris que vous entendiez tout à l'heure, c'était juste Emma qui rigolait comme un phoque qu'on était en train d'abattre. Je n'oserai jamais lui faire du mal.
Son père se détacha de sa fille adorée, pour enfin poser mon regard sur le mien.
– Hum. Je me suis peut-être un peu emporté. Désolé, dit-t-il, en m'étonnant beaucoup.
– J'aurai dû me nettoyer le nez, désolé, repris-je, en essayant un maximum de cacher mon sourire face à l'entente de ses excuses.
Son paternel hocha de la tête, en me fixant encore. Bon, les explications faites? je pouvais enfin aller me laver. Je les laissais donc et partis prendre une bonne douche.
Si notre couple dure encore, je suis certain qu'au bout de la dixième année je serai en manque de sang avec tous les coups que je me serai ramassés...
Poêle.
Casserole.
Étranglement.
Coup de bras.
Coup de poing...
Je vais finir ma vie avec une perfusion, ça se pourrait bien...
**
Le père d'Emma était directement parti dans la foulée, car il était simplement venu lui apporter un truc. Ma brune s'était entre-temps excusée du coup qu'elle m'avait bien lancé dans la tête. Plus précisément dans le nez...
– Allez ! C'est super cool ! reprit-t-elle, en me faisant sa mine boudeuse.
– Je ne vais pas regarder Twilight ! Je te l'ai dit, Emma ! répliquais-je en soufflant.
Emma et moi avions décidé de passer la journée ici, ne voulant pas bouger de notre super cocon. J'avais commandé chinois au plus grand bonheur de madame. Mais ça fait déjà une bonne dizaine de minutes que ma brune me forçait à regarder sa saga spéciale adolescentes en manque d'amour et d'action dans leurs vies.
Moi, Owen, le beau est puissant caporal, obligé de regarder Twilight ? Non mais non. Imaginez un jour si ça se sait. Bonjour la réputation.
– Mais allezzzzz Owen ! continua-t-elle, en venant m'amadouer avec ses yeux de biches.
– Non.
Emma souffla, avant de regarder les chatons qui étaient en train de s'amuser avec une pelote de laine.
– Les chatons ! Attaquez Owen ! cria soudainement ma brune, en me montrant du doigt.
– Emma... Tu crois vraiment que ça va march...
– Oh putain ! m'écriais-je, en sentant encore une fois des griffes lacérer mes jambes.
Je commençais à me débattre, mais les félins continuaient encore, prêts à m'avoir jusqu'au sang. Emma quant à elle, était complètement morte de rire.
Mais c'est même pas des chiens ! Bordel !
Je remontais en vitesse mes jambes sur le canapé, en décrochant les deux démons qui laceraient encore mes jambes. Je regardais Emma, complètement choqué par la scène qui venait de se passer.
Depuis quand les chats attaquent des gens quand on le leur demande ?!
– Je l'ai ai entraîné dans le nuit, dit soudainement ma brune, en haussant les épaules.
Elle profita donc de mon état pour attraper la télécommande.
– Allez zou ! C'est parti pour Twilight ! s'exclama-t-elle toute contente, en prenant les deux boules de poils dans ses bras.
– Gentils chatons, murmura ensuite Emma, en les caressant.
Et le pire, c'est qu'ils ronronnaient...
Satan.
Démons.
J'ai perdu à cause de deux diables. Fais chier.
**
Elle est bien mignonne la brune.
– On se regarde la saga entière, je te préviens ! s'était-elle écriée quelques heures plus tôt.
Il est désormais minuit passé, et la Belle au bois dormant avait retrouvé son fameux sommeil. Elle s'est complètement avachie sur mon épaule, les chatons dormant encore dans ses bras.
Ne voulant pas réveiller tout ce beau monde, je pris la télécommande et éteignis son magnifique film, avant de nous recouvrir avec la couverture.
– Merci... murmura ma brune, en posant sa main sur la mienne.
J'entrelaçais aussitôt nos doigts et je venais poser ma tête contre la sienne. Je regardais l'heure, en constatant qu'il ne me restait plus que dix heures.
Dix petites heures pour passer du temps avec elle.
Mon cœur se noua et je ressentais immédiatement une vague de tristesse m'envahir. Nous avions passé tout notre temps ensembles. Nous avions même emménagé ensembles.
On faisait presque tout à deux et le pire, était que je m'en lassais absolument pas. J'adorais la voir rire, me frapper, se blottir contre moi, m'embrasser...
Je suis trop attaché à elle.
Trop amoureux d'elle.
Mais je ne peux, malheureusement, lâcher mon métier du jour au lendemain...
Bordel
Mais je vais faire comment moi, sans ma brune...
**
( Merci pour tous les vus sur mes livres, votes, commentaires... C'est incroyable tous ces chiffres ! 😊 Je vous remercie vraiment, ça me fait trop plaisir et ça me pousse à continuer ! Merci infiniment ! Bonne lecture !) 💜
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