PDV Owen

J'attendais patiemment sa réponse, un peu peur qu'elle refuse, tout de même.

C'est vrai que depuis que je suis revenu, nous passions tout notre temps ensembles, toujours collés H24. Mais je préférais bien officialiser les choses avant, puisque c'était plus correct que de déballer mes affaires chez elle du jour au lendemain.

Mon appartement ne me servait plus ; étant donné que je partais souvent en mission, je n'y passais presque plus. Et depuis que ma brune était rentrée dans ma vie, je voudrai bien que les choses avancent...

J'avoue que c'était peut-être tôt, mais j'avais vraiment envie de concrétiser tout ça. Quand je reviendrai de mes missions, je serai tellement heureux de la retrouver chez moi.

Chez nous.

– C'est vraiment une proposition là ? me demanda Emma, un peu sur la réserve.

– Non non. C'est une blague, dis-je, un sourire au coin.

Ma brune se redressa immédiatement, manquant de m'assommer avec son coude, au passage.

– Sérieux sérieux ?

– Bah on passe presque tout notre temps ensembles et en plus, ça serait plus pratique pour nous deux. Mon appartement est un peu trop grand et ça serait cool si tu venais vivre chez moi. Je suis sûr que ta boule de poil serait content de vivre avec moi.

– C'est vrai que... mais on se partagerait le loyer, n'est-ce pas ? Je n'ai pas envie que tu payes tout sous prétexte que c'est ton appartement, continua Emma, très sérieuse.

– Tu acceptes donc ? repris-je, le sourire aux lèvres.

Ma brune haussa les épaules, avant de rétorquer

– Ça dépend des règles que l'on établi.

– Je ferai des efforts, tout comme toi. Mais déjà, sois heureuse, je pourrai te faire de succulents plats et en plus, tu pourras dormir avec le plus beau caporal du monde.

– N'importe quoi ! Et tu peux être heureux toi aussi, car tu pourras profiter de supers avantages avec une jolie brune ! rétorqua-t-elle, en me donnant une petite tape sur la tête.

Ça devient vraiment une habitude chez elle...

– On dit ça, on dit ça, mais mademoiselle sera vraiment heureuse d'avoir une baignoire rien que pour elle et aussi, une grande douche ! continuais-je.

– C'est sûr que la douche plus grande ça intéresse bien quelqu'un, n'est-ce pas, souffla Emma, en me donnant un coup d'épaule.

– Oui. Très intéressant...

– Crétin, ricana ma brune, en se recouchant dans le lit.

Ai-je eu ma réponse ? Non, je ne l'ai pas entendu à ce que je sache...

Emma étant allongée sur le dos, les yeux clos, je décidai de passer par dessus elle, me retrouvant désormais en train de l'emprisonner avec mon corps. Elle a immédiatement compris mes intentions, puisqu'un fin sourire étirait ses lèvres.

Je me penchais plus en avant, essayant tout de même de ne pas l'écraser sous mon poids, avant que je ne dépose de légers baisers dans son cou. Elle frissonnait et ça me renforçait bien l'idée que je devais continuer dans cette lancée là.

Une traînée de baisers passant par son cou, sa joue, jusqu'à son oreille, l'obligeait enfin à ouvrir les yeux. Ma brune essayait de cacher son sourire, en vain.

– Ma réponse, chuchotais-je.

Elle secoua la tête de droite à gauche, visiblement très amusée par la situation.

On va passer aux choses sérieuses, ça ira plus vite.

Je passais mes mains sous son t-shirt, et ma brune sursauta immédiatement. Elle arrêta enfin de bouger pour me fixer. Je lui envoyais un petit clin d'œil, avant de continuer à caresser sa douce peau.

Je reprenais ensuite, mes baisers, ma langue venant s'amuser à caresser ses lèvres. Emma commençait à souffler et cela ne faisait qu'augmenter mon envie de continuer.

– Tu le fais exprès, caporal crétin, rouspéta-t-elle, en passant ses mains derrière ma nuque.

– Pas du tout, repris-je, en scellant enfin nos lèvres.

Emma commençait à en demander plus, mais je la laissais subitement pour me retourner et me mettre dos à elle.

– Tu te fiches de moi, là ? grogna ma brune, visiblement énervée.

J'haussais les épaules et remontais aussitôt le drap sur moi.

– Mais Owen ! s'exclama-t-elle, en me remuant par le bras.

– Réponse. Appartement. Ensembles, murmurais-je, en retenant un maximum mon sourire.

– Caporal de merd...

– De mes rêves. C'est mieux. Pas de gros mots dans ta jolie bouche, mademoiselle.

Je l'entendais pousser un soupir, avant qu'elle ne s'étale gracieusement sur moi. Je me retournais donc et directement, ses lèvres s'emparaient des miennes.

– Oui. Je. Veux. Habiter. Avec. Toi. Crétin, dit-elle, chaque mot équivalent à un super baiser.

Je ne pus réprimer un énorme sourire. Mon cœur s'emballa légèrement et je la pris aussitôt dans mes bras, avant de déposer un baiser sur son front.

– On ne va pas s'ennuyer, je te le promets. Merci Emma. Je suis super heureux là, avouais-je, plus que sérieux dans mes propos.

– J'espère bien. Dire qu'on va partager les mêmes toilettes, la même cuisine, la même paire de clés, la même télé, le même...

– Retiens le plus important. On va surtout partager le même lit. Et aussi... la même douche.

Emma souriait contre mes lèvres, puis ses jambes venaient se glisser entre les miennes.

– Je t'aime, dis-je contre son oreille, avant de la serrer encore plus fort dans mes bras.

– Moi aussi Owen, continua ma brune, en enfouissant sa tête dans mon cou.

**

Deux semaines plus tard :

Ça faisait quatre jours que ma petite brune habitait avec moi. Nous avions donc déménagé toutes ses affaires avec l'aide de plusieurs personnes. Le père de ma brune était au courant de « cette superbe nouvelle », qui ne lui paraissait pas si superbe que ça, finalement.

Il pensait que c'était un peu tôt mais heureusement, Emma avait su le résonner. Enfin. J'avais dû lui parler pendant une bonne heure, en expliquant bien mes raisons de cet emménagement, mes engagements, mes droits... et j'en passe.

Bref.

Cela avait été l'heure la plus longue de ma vie, je crois. Il m'avait ensuite fait passer un test, assez physique, faut se l'avouer. Descendre la table basse d'Emma, tout seul, dans les escaliers. C'était grave dur, je l'avoue. Quand j'étais arrivé en bas, son père m'avait félicité en s'exclamant : « Un homme doit être le pilier de sa femme. Toujours là pour elle, toujours là pour les moments rudes. Bravo, ton test est réussi. »

J'avoue que j'avais trouvé ça extrêmement bizarre et aussi, chiant (faut encore se l'avouer), mais je n'avais même pas osé ouvrir ma bouche. Déjà qu'il n'était pas chaud chaud pour cet emménagement, j'en aurais rajouté une couche et tout serait partit en cacahuète.

Enfin voilà quoi. À part les trois visites plutôt ennuyantes qui avaient duré deux jours, son père avait enfin arrêté de nous embêter. Tout va donc pour le mieux.

Emma s'est très bien adaptée à ce changement, pour mon plus grand bonheur. Disons qu'elle appréciait plus que tout ma grande baignoire... Et aussi ma douche, ou évidemment, nous pouvions bien rentrer à deux...

– Rouge, noir, ou blanc ? me coupa soudainement une voix, quelque chose me tirant aussi le bras.

Emma se trouvait devant moi, trois robes étant étalées sur notre lit.

– Je ne sais pas laquelle choisir, aide moi s'il te plaît, reprit-t-elle, en posant son front contre mon épaule.

– Stresse pas pour ça. Tout va bien se passer. Personne ne va mourir ce soir, dis-je, en essayant de détendre l'atmosphère.

– Je sais bien, merci de me rassurer ! Mais il faut quand même que je sois présentable et pareil pour toi Owen !

– La noire, elle est sympa, répliquait-je, en l'encadrant de mes bras.

– T'es sûre que personne ne va s'entretuer ce soir ? reprit-t-elle, en posant sa main sur la mienne.

– Mais non, ne t'en fait pas. Mon père t'adore. Et ton père... ouais c'est vrai qu'il y a plus de risques pour moi, que pour toi de se faire tuer ce soir.

– J'essayerai de le calmer avec ses stupides tests, t'en fait pas, continua Emma, en m'embrassant tendrement.

– Bonne soirée en vue, alors, ricanais-je, en caressant ses cheveux couleurs chocolats.

– Je vais m'habiller, merci de ton avis, reprit-t-elle, en m'embrassant encore une fois.

Je décidais ensuite d'aller prendre ma douche afin de me préparer pour...

Le fameux dîner entre nous quatre.
Moi.
Emma.
Mon père.
Le père de ma demoiselle.

La soirée s'annonçait joyeuse et festive.

**