Chapitre 41
PDV Owen.
Et d'un coup, une petite brune s'évanouissait.
Comme ça.
D'un coup.
Simplement à la vue d'une simple et légère perle de sang.
Le tatoueur la retenait immédiatement avant qu'Emma ne s'écrase au sol, alors que je ne pus réprimer un fou rire incontrôlable.
– Je crois que votre petite-amie n'est pas bien là... dit le tatoueur, en la replaçant correctement sur le siège.
Je ne pus m'empêcher de rire encore face à cette vue qui m'était donnée.
Ma petite brune était pâle comme du linge, la tête en arrière, les yeux clos.
À la base je devrais m'inquiéter comme tous les bons petits amis, mais la voir comme ça...
C'est plus fort que moi.
Désolé.
Ça ne saignait même pas abondamment ! Juste une perle de sang ! Et dire qu'Emma est infirmière ! La blague quoi !
Après m'être calmé (un minimum de respect...), je décidais de prendre une photo avec moi au premier plan tout souriant. Ça va être très amusant quand elle le découvrira.
Le tatoueur me regarda avec de gros yeux, avant de bander la petite main de ma brune.
– On fait quoi, maintenant ? me demanda-t-il, en donnant un coup d'œil à Emma.
– Juste la secouer légèrement, répondais-je, avant de m'exécuter.
Je le faisais doucement, car bon, elle n'aurait pas été contente si je l'avais secoué comme un malade. J'aurais pu le faire avec toutes les misères qu'elle m'avaient causées, mais je comptais quand même m'en passer.
Après quelques minutes, moi lui frottant le bras, la joue délicatement aussi, la petite princesse se réveilla petit à petit. Son regard se posa directement sur moi, puis sur sa main, où se trouvait désormais son tatouage.
– T'es sûr que tu es vraiment infirmière ? Déjà que j'étais pas très certain avant, là on peut dire que...
Je n'ai même pas pu terminer ma phrase, qu'Emma me frappa l'épaule à l'aide de son autre main.
– Ça arrive à tout le monde de paniquer et de perdre ses moyens ! s'exclama-t-elle.
– C'est clair qu'une goutte de sang peut mettre une femme dans tout ses états, complétais-je tout souriant, pour bien la narguer.
– Oh c'est bon ! C'était pas prévu ! répliqua-t-elle, en descendant du fauteuil pour me laisser la place.
Je crois que ma brune me faisait la gueule vu que je m'étais légèrement moqué d'elle. En même temps une infirmière qui s'évanouit pour ça, juste à la vue d'une goutte de sang, c'est comique.
Emma s'asseyait ensuite sur une chaise, croisant les bras contre sa poitrine. Trop mignonne.
– Elle est vraiment infirmière ? me chuchota le tatoueur, les sourcils froncés.
– À ses heures perdues, oui.
Il rigola, et je suis certain que la petite Belle au bois dormant m'avait entendu puisqu'elle poussa un râle.
J'ai bien le droit de jouer avec elle, après ce que j'avais enduré. Ma tête et mon corps s'en souviennent très bien. Pourtant je sais que je n'arriverai pas à la résister...
Mon tatouage dura légèrement plus longtemps, puis se termina quelques minutes plus tard. Nous avions enfin un tatouage, notre tatouage. Ils se ressemblaient beaucoup et vraiment, je les adorais. Le mien, comme le sien.
Ça représente beaucoup pour moi. Nous avons quasi le même et ça, je n'aurais jamais pensé le faire un jour. Nous avons décidé de ne pas inscrire une date, un nom ou quoique se soit, car s'il arrivait un truc un jour je ne vous explique pas le problème...
Après avoir payé, nous sortions tous les deux du salon de tatouage, ma petite brune encore énervée.
Je rigolais intérieurement face à sa réaction un peu excessive. Je ne me démontais pas pour autant et l'attrapais aussitôt par les épaules.
– Dès que nous arrivons à la maison, nous prendrons une photo de nos tatouages, dis-je contre son oreille, avant de déposer un baiser sous celle-ci.
– Tu t'es bien foutu de ma gueule ? eépliqua-t-elle, en marchant toujours.
– Après avoir ri pendant cinq bonnes minutes et avoir prit une photo de ce corps inerte et pâle, comme je ne sais quoi, on peut dire que oui.
Emma se dégagea d'un coup de mon étreinte, ses sourcils désormais froncés.
– Montre moi la photo, Owen, dit-elle, très sérieusement.
– Non.
– Owen !
– Un bisou et je te la montre.
Ma petite brune tapa du pied sur le sol, puis murmura des choses incompréhensibles. Elle s'avança ensuite vers moi, se mit sur la pointe des pieds, m'attrapa le col de la veste, avant de m'embrasser durement.
Je ne pus m'empêcher de sourire, fier et content de moi. Ne voulant pas qu'elle parte, je la portais directement, et ses jambes s'enroulaient comme par magie autour de ma taille. Emma passa une main derrière ma nuque, tandis que l'autre passait dans mes cheveux.
J'utiliserai encore cette technique si c'est pour recevoir un baiser comme celui-là !
Nous arrêtions ensuite notre petit, enfin notre grand baiser endiablé, et je reposais donc ma Belle au bois dormant par terre. Soudain, elle s'écarta de moi, un énorme sourire scotché au lèvres.
– Ne jamais me sous-estimer ! s'exclama-t-elle, en levant sa main où elle tenait...
Mon portable.
Et merde !
– Merci mon Oweninou ! dit-t-elle, en commençant à appuyer de partout sur l'écran.
Je me mettais à directement courir après elle, ne voulant absolument pas qu'elle l'efface.
Cette photo.
Ma photo.
Un atout majeur pour me venger !
Ma brune se mit elle aussi à courir, se dirigeant vers un parc. Les heures d'entraînement payent plutôt bien, en effet, puisqu'en moins de deux je l'attrapais par la taille.
Je la soulevais avec grande facilité, puis me laissais tomber dans l'herbe, toujours Emma avec moi. Je l'encerclais immédiatement de mes jambes et de mes bras, ne voulant pas qu'elle m'échappe.
Elle ne m'aura pas cette fois-ci.
— Le portable Emma.
– Supprime la photo, rétorqua-t-elle, en me fixant droit dans les yeux.
– Pourquoi ? Elle est drôle.
– C'est aussi la honte. Imagine Wendy et Lucile voient ça un jour. Super la réputation ! Une infirmière qui s'évanouie à la vue d'une goutte de sang ! Déjà que les gens croyaient que j'avais obtenu mon diplôme dans un Kinder surprise, non merci !
– Ça restera entre toi et moi, voyons, renchéris-je, un petit sourire en coin.
– Efface ! répliqua ma brune, bien déterminée à l'emporter.
J'aime vraiment son caractère.
Elle n'abandonne pas.
Emma me tendit ensuite mon portable, soudainement, non sans avoir poussé à soupir :
– T'es chiant avec tes codes toi.
Ah bah oui. Elle n'avait pu le déverrouiller, vu que j'y avais mis un code depuis que je l'avais récupéré des mains des gars...
Je n'osais même pas lui dire quel était mon code, peur de trop passer pour une fleur bleue. Si elle le savait, elle se ficherait de moi. Je pris donc soigneusement mon portable, puis le déverrouilla directement. Bizarrement, Emma ne me demanda pas mon code et s'empressa d'observer si oui ou non, j'allais la supprimer.
– Si je le fais, j'aurais le droit à quoi ? demandais-je, encore mon sourire en coin.
– De ne plus te ramasser de coup de poêle à l'avenir et aussi, de passer une superbe nuit avec une charmante femme.
Elle joue de ses atouts là. C'est obligé.
Et le pire. C'est que ça va marcher.
Emma est trop forte.
– Tout ça pour une photo ? repris-je, même si dans le fond son idée ne me déplaisait pas tant que ça.
— Imagine quelqu'un la voit ! On se ficherait de moi pendant un moment ! s'exclama ma brune, en fronçant toujours les sourcils.
Mmm.
Peut-être.
Après m'avoir fait les yeux de chiens battus, je me résignais à l'effacer. Enfin, j'en avais tout de même pris une rafale...
Environ une dizaine.
Emma m'observa attentivement, puis m'embrassa immédiatement sur les lèvres, visiblement contente que cette fameuse photo soit supprimée. Je pense imprimer celles qui me restent pour ensuite les faire développer et les accrocher en grand chez elle. Dans sa chambre ? Dans son couloir ?
Ça peut-être drôle.
Très drôle...
**
– C'est trop beau. Ça valait le coup, finalement, dit-elle, les yeux brillants et rivés sur nos tatouages.
C'est vrai qu'ils sont pas mal... J'avais longuement hésité entre une plume et un autre dessin. Mais quand j'avais tapé sur internet ce que représentait une plume, j'avais directement été séduit.
Les Plumes sont généralement le signe de la présence d'un Ange ou de notre Guide, pour nous dire qu'il est présent, près de nous pour nous protéger, nous guider, veuiller sur nous.
Ça fait grave romantique et gnangnan, mais pourtant, ça nous avait aussitôt plu. Quand je repartirai en mission, ce tatouage et sa signification n'en seront que plus fortes. Je veillerai, penserai à Emma, même si je ne serai pas là. À ses côtés.
Et je le sais. Ce sera exactement pareil pour elle.
– C'est classe et j'aime beaucoup, avouais-je, en déposant un baiser sur son front.
– Même si une certaine fille s'est évanouie pour si peu...
Emma me frappa le torse, mais je persistais à continuer :
– Je suis fier d'elle pour l'avoir fait. Et surtout, l'avoir fait avec moi. Ça représente beaucoup. Merci ma brune.
À peine ma phrase terminée, qu'Emma s'emparait déjà de mes lèvres, avant de nicher sa tête dans mon cou et d'inspirer.
– Ils sont vraiment beaux. Merci de me l'avoir offert. Merci de l'avoir fait avec moi, murmura-t-elle, en déposant un léger baiser sur ma peau.
– Je t'aime, repris-je, en la serrant plus contre moi.
– Je t'aime aussi, caporal crétin.
J'adorais entendre cette petite phrase. Cette petite phrase qui me montrait qu'elle m'aimait vraiment. Et que moi aussi, d'ailleurs. Ces quelques mots qui me mettaient tout de suite de bonne humeur, tout en réchauffant mon cœur.
Je ne peux plus me passer d'elle.
Je l'aime trop.
Beaucoup trop...
**
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