Chapitre 36


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– Si vous avez le moindre souci, revenez nous voir. Nous serions ravis de s'occuper de vous une nouvelle fois, dit-elle, toute souriante.

– Vous inquiétez pas. Il s'en sortira. Merci, répondais-je plutôt froidement, avant d'agripper Owen par le bras.

Nous nous retournions ensuite, laissant cette idiote d'infirmière seule dans ses rêves qui ne se réaliseront jamais.

À peine avais-je mis un pied dehors, qu'Owen m'attrapa par la taille et je me retrouvais donc dans ses bras. Il déposa immédiatement un baiser sur mon front, avant de sceller nos lèvres dans une incroyable délicatesse.

– Tu es mignonne. Trop mignonne, chuchota-t-il, contre mon oreille.

– Mm, fut ma seule réponse, avant que je ne m'échappe de son emprise et ne commence à marcher.

J'entendais Owen rire au loin et en trois enjambées il était de nouveau devant moi ; il venait de prendre ma main dans la sienne, une agréable chaleur arrivant de suite dans celle-ci. J'essayais de camoufler mon sourire, mais j'avoue que c'était dur.

Comment lui résister après tout ?

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Notre nuit avait été plutôt courte, vu que je ne faisais que bouger. J'étais très mal mise dans ce minuscule lit et je pense que lui aussi. Je n'avais cessé de râler, comme un chat qui quémandait de la pâté. Monsieur avait donc fait quoi ? Il m'avait poussé avec son pied, afin que j'atterrisse par terre.

Heureusement que j'avais de bons réflexes comme un chat. La petite Emma était retombée sur ses mains, comme un chat sur ses pattes,

– Pardon Emma. Mon pied a bougé tout seul, avait-il dit, avant de commencer à rigoler comme un gamin de cinq ans.

Je l'avais très mal pris et m'étais donc assise sur la chaise, en le fusillant du regard.

– Allez viens, ne boude pas. C'était un accident. Comme toi et la casserole, tu comprends ? avait-il continué, mort de rire.

J'avais laissé échapper un soupir, avant de fermer doucement mes paupières. Mais monsieur avait encore continué son charabia.

– Emmaaaa. Je suis un pauvre patient en détresseeee. J'ai besoin d'une bouillotte humaine et d'un bisouuuu.

J'avais quand même laissé échapper un sourire et m'étais décidée à le rejoindre de nouveau dans son lit. Je lui avais donné une petite tape sur l'épaule, avant de me blottir contre lui.

Je n'allais pas dormir sur une chaise. Il aurait été trop content. Je devais affronter l'ennemi.

Son corps était donc de nouveau collé au mien. Nous nous endormions pour la vingtième fois, heureux d'être de nouveaux réunis.

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Après être sorti de chez Owen, j'avais décidé d'aller dans mon appartement. Ayant encore les habits de la veille, je comptais absolument me doucher et me changer. À la base Owen devait rester chez lui, mais monsieur avait tenu à m'accompagner au cas-où, car « avec toutes ces casseroles dans ta cuisine, tu serais encore capable d'aller frapper la voisine parce qu'elle t'aurait demander un peu de beurre ».

Haha.
Que c'est drôle.
Haha.

J'espère que nous arrêterons un jour de parler de cette fameuse histoire avec la casserole. Mais je suis sûre qu'Owen, se fera toujours un malin plaisir à me rappeler cette péripétie.

Bref.

Nous voilà donc tous les deux devant la porte de mon appartement. Owen a toujours ses bandages : un à la main et un à la tête. Caporal crétin me lança un sourire moqueur, pour bien me faire repenser à ce qu'il s'était passé ici, dans cet appartement. La prochaine fois je ferai plus attention, promis. J'éviterai de prendre une casserole...

Nous entrions donc dans mon appartement et je partis directement me doucher. Owen se fera un grand plaisir de prendre ses aises comme il a l'habitude de le faire. Je filais donc vite fait sous la douche, en ayant attrapé quelques vêtements au passage.

Mes cheveux légèrement mouillés et une douce odeur flottant autour de moi, je partis aussitôt rejoindre Owen. Il était sur le canapé, mon bébé chat dans les bras. Un sourire venait de naître sur mes lèvres, à la simple vue de ces deux-là.

Kaporal bizarrement, ronronnait comme un malade, visiblement content de retrouver Owen.

– Le démon m'aime bien, finalement, dit-il, en redoublant ses caresses.

Je pris place à côté de lui et Kaporal sauta d'un coup sur moi.

– Brave bête, chuchotais-je, un grand sourire venant se dessiner sur mon visage.

– C'est juste parce que tu lui sers sa pâté et change sa litière.

– Sois pas jaloux. Ce chat m'aime plus que toi.

– Mon cadeau t'as vraiment plu, n'est-ce pas ?

J'hochais vigoureusement la tête, avant de reposer ma tête sur son épaule. Kaporal ronronnait toujours un peu, mais moins fort, et il commençait à s'endormir dans mon cou.

Owen attrapa soudainement ma main et entrelaça directement nos doigts. Il prit ensuite le petit plaid marron qui était sur sa gauche, et il nous recouvrait donc. Il caressa ma main avec son pouce, puis prit la parole :

– À la base je devais rentrer beaucoup plus tard, mais mon chef m'a donné le droit de partir plus tôt. La dernière fois j'étais resté un mois de plus au camps pour les aider. J'ai donc eu le droit de partir en avance. De plus, un nouveau soldat va me remplacer pour voir s'il peut monter en grade ou pas.

C'est vrai que nous n'avions toujours pas parlé du pourquoi était-il revenu. Après tout, j'étais tellement heureuse qu'il soit avec moi que je n'avais même pas envie de lui poser la question. Et puis un fâcheux accident avait un peu retardé nos discussions...

– À la base j'aurais un peu forcé pour rester avec eux, mais maintenant, il y avait une personne que j'avais envie de retrouver. Ma brune, continua-t-il, en déposant un léger bisou sur ma joue.

Qu'il est mignon...

Ça me touche réellement. Je suis vraiment heureuse de savoir qu'il voulait rentrer plus tôt juste pour me voir.

– J'avais tellement hâte de te retrouver et de m'excuser proprement. Désolé de t'avoir menti, Emma. Cette relation et ces fiançailles n'étaient rien pour moi. Je m'excuse d'avoir agi comme un con. Je n'aime que toi, je te le promets. Jamais je n'oserai de tromper, même si notre relation vient de débuter, ajouta Owen, en serrant un peu plus fort ma main.

– Même si notre relation ne date pas de quelques années, essaye de ne plus me mentir à l'avenir. J'accepte quand même tes excuses et je m'excuse également d'être partie comme une voleuse.

– Tout est pardonné ?

– Oui. Tout est pardonné, murmurais-je.

Owen se tourna légèrement et ses lèvres venaient directement s'écraser contre les miennes. Il souriait, tout comme moi.

– Je crois que je vais avoir de plus en plus de mal, me passer de toi, dit-il, avant de m'embrasser de nouveau.

Kaporal commença soudainement à miauler et griffa d'un coup Owen, puis il s'échappa comme si de rien n'était.

– Le démon est de retour ! râla Owen, avant de se frotter le bras là où une griffure était apparue.

– Tu vas vraiment finir par être hors service avec tous ces accidents, réfléchissais-je.

Owen leva un sourcil, puis un sourire moqueur prit place au coin de ses lèvres. Il se jeta soudainement sur moi, faisant quand même gaffe à sa main bandée. Il posa ensuite sa tête sur mon épaule.

– Je pense que vais loger ici pendant quelques temps, souffla-t-il contre mon cou, me procurant au passage quelques frissons.

– C'est envisageable seulement si tu te pousses... chuchotais-je, manquant limite l'asphyxie.

Owen rigola encore une fois et se leva donc, me laissant prendre une profonde inspiration. Il me tendit sa main, que je pris directement, sans trop me poser de questions. Il m'invita ensuite à le suivre, comme si l'appartement était bel et bien à lui.

Nous sommes donc arrivés dans ma chambre et je compris immédiatement ce qu'il voulait faire. Il me fit un petit sourire, avant d'enlever son t-shirt et son jean. Je faisais exactement pareil, mais en prenant quand même la peine d'aller me changer dans ma salle de bain. Je revenais après dans ma chambre et Owen était couché sur le lit, à plat ventre. J'ai eu le bonheur d'admirer ses muscles du dos, avant de me décider de le rejoindre.

Il se rapprocha instantanément de moi et entoura ma taille d'un de ses bras musclés. Je passais mes jambes entre les siennes et plaçais ma tête près de son cou.

Avec la superbe nuit que nous venions de passer, il était normal de nous reposer encore. Matin ou pas, on s'en fichait.

– Bonne nuit, ma brune, dit Owen dans un souffle.

– Bonne nuit caporal crétin, murmurais-je, en me lovant plus contre lui.

Là.
Nous étions vraiment bien.








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