Chapitre 35


**

J'ai cru que je l'avais tué.
Vraiment, mais vraiment.

Mais on dirait bien que le destin en avait décidé autrement ! Tu m'étonnes, j'aurais eu l'air fine moi !

Une jeune femme a accidentellement tué un homme à l'aide d'une casserole. Le meurtre s'est passé hier soir et l'individu n'a rien vu venir. Il est mort sur le coup.

Ah non merci !

Déjà que j'étais en stresse et en panique quand j'avais vu le corps gisant, je l'étais encore plus quand du sang avait commencé à couler de sa tête. On peut se le dire. Je ne l'avais pas loupé.

Tout ceci nous avait évidemment mené à l'hôpital. J'avais aussitôt appelé une ambulance, vu que je ne savais pas trop quoi faire. J'étais tellement paniquée que sans faire exprès, j'avais même trébuché sur le corps, lui broyant littéralement la main.

Bravo Emma.
Bravo.

Après que l'ambulance soit arrivée, nous étions partis illico vers l'hôpital. Les ambulanciers avaient quand même bien rigoler quand je leurs avais énoncé les faits. Moi je ne riais pas. Pas du tout.

J'avais vraiment cru que je l'avais tué quoi ! Mais j'avais compris une chose pendant ce drame : ne plus se servir d'une casserole. Jamais. À part pour la cuisine.

Ça faisait donc déjà deux heures que j'attendais patiemment qu'une infirmière vienne me voir pour me parler de son état. Vu comment je l'avais assommé, il ne s'était toujours pas réveillé à notre arrivée à l'hôpital.

Ça l'a tellement bien assommé, qu'il dort encore quoi ! Enfin j'espère, qu'il ne tardera pas à se réveiller. Et surtout, qu'il ne m'en voudra pas. Mais j'en doute fortement... C'est quand même à cause de moi qu'il s'est retrouvé dans cet état-là.

Et on applaudit Emma, encore une fois.

Je passais une main sur mon visage, quand une voix grave se fit entendr...

Il va me tuer.

Je levais légèrement la tête, avant de l'apercevoir bien habillé, toujours ce charme l'habitant. Bizarrement, un grand sourire ornait son visage.

C'est bon signe ça ?

Il s'arrêta à mon niveau et j'étais complètement paralysée, que je n'osais même plus faire aucun geste. Il posa une main sur mon épaule, avant d'éclater de rire.

Euh ?

Il continua à rigoler un petit moment, pendant que moi, je ne bougeais toujours pas. En même temps, que faire dans cette situation ? J'avais limite tué son gamin quoi !

– Tu es vraiment amusante dis-moi ! s'exclama-t-il, en recommençant à rire.

Si pour lui amusant c'était de donner un bon coup de casserole à son fils, eh bien... je ne dirais rien de plus...

– Excusez-moi, je n'ai pas voulu tout cela...

– Il en a vu pire ! Ne t'en fait pas ! répliqua son père, en me donnant une petite tape sur l'épaule.

Peut-être... Mais se ramasser un coup de casserole en pleine figure, je ne pense pas...

Son paternel prit place à côté de moi, me lançant un sourire chaleureux au passage.

– J'espère que votre histoire durera. Je te veux absolument comme belle-fille ! reprit-t-il de nouveau, tout sourire.

Mes joues commencèrent à chauffer légèrement quant à cette pensée.

– Il faudrait déjà qu'il me pardonne pour ce que je lui ai fait... murmurais-je, les joues rosies.

– Ne t'en fait pas ! On pardonne tout par amour !

– Oui, j'espère...

Quelques minutes plus tard et encore quelques rigolages de son père, une infirmière vint nous noir. Il s'était réveillé et visiblement, il allait mieux.

Nous nous dirigions donc vers sa chambre et le stress commençait à monter de plus en plus. Arrivés devant la porte, je laissais place à son père, la famille d'abord. Celui-ci hocha la tête, et entrais donc dans la fameuse pièce où son fils se trouvait.

Même pas cinq minutes plus tard, son père ressortit et m'intima de la tête à rentrer dans la chambre. Je laissais échapper un soupir et il me poussa légèrement avec sa main pour enfin que je rentre dedans.

Relativise Emma. Il ne peut pas te toucher, il est couché. Et également, il n'avait qu'à pas rentrer comme ça dans ton appart.

Mais tout de même, je n'aurais peut-être pas dû l'assommer avec cette casserole...

Un pied dans la pièce, mon regard se posait instinctivement sur le sien. Il me regardait lui aussi, les sourcils légèrement froncés.

– C'est vrai que nous aurions pu faire mieux pour nos retrouvailles... toussotais-je, en m'avançant vers son lit.

Il croisa ses bras contre son torse et je vis directement le bandage autour de sa main droite. Il en avait aussi un autour de la tête.

– Désolée pour les bandages... c'était... hum... un accident ?

Il haussa un sourcil, avant de laisser échapper un râle.

– Ouais t'as raison. J'aurais moi aussi voulu d'autres retrouvailles, dit-il, en me fixant toujours.

Je lui fis un petit sourire gêné et me mettais aussi en mode petite fille innocente et mignonne, pour ne pas qu'il me gueule dessus.

– Désolée Owen... Je croyais que c'était un cambrioleur ou je ne sais pas... Je me méfie toujours...

– Tu as bien fait de te méfier. Mais je tiens à te dire que pour la prochaine fois tu prendras un autre ustensile que ce truc-là. Le téléphone. C'est mieux. Désolé d'être rentré chez toi, comme ça, répliqua Owen, toujours les bras croisés contre son torse.

Ah mais c'est vrai. Je venais de zapper ce détail.
C'est vrai que j'en avais oublié un double chez lui...

– Ah merde. J'avais complètement oublié que tu possédais un double de mes clés... Oups... Oui mais il valait mieux que je me méfie, tu sais !

Owen hocha la tête, en me détaillant de la tête au pied.

– Dire que cette petite chose a manqué de me tuer, dit-il tout bas.

– Mais tu es vivant ! Sois heureux ! rétorquais-je aussitôt, en levant mes pouces en l'air.

Il haussa encore une fois un sourcil, avant de répliquer :

– Vivant mais blessé. Le traumatisme crânien n'était pas loin et ne parlons pas de ma main qui n'est plus utilisable pour une semaine.

Ah oui.
J'avoue que...

Je réactivais donc mon mode de petite fille innocente et Owen laissa soudainement apparaître un petit sourire en coin. On restait un petit moment à se regarder, droit dans les yeux, jusqu'à que le sourire d'Owen ne s'élargisse et qu'il me dise ce que j'attendais le plus :

– Viens dans mes bras. Ma petite brune m'a trop manqué.

Un grand sourire se dessina sur mon visage, avant que je ne vienne vers lui pour l'enlacer. Il referma aussitôt ses bras autour de mon dos, nos corps devenant étant désormais collés l'un à l'autre. Je nichais ma tête dans son cou et respirais directement son odeur, heureuse.

– Tu m'as manqué caporal crétin, chuchotais -je contre sa peau.

– Toi aussi Emma. Toi aussi...

Malgré que j'aurais préféré d'autres retrouvailles un peu plus romantique, être avec lui ici me réchauffait instantanément le cœur.

Il m'avait manqué.
Plus que manqué.

Même si des tas de questions trottaient encore dans ma tête, je préférais ne pas les poser tout de suite. Je voulais savourer cet instant et n'être qu'avec lui.

Hélas notre moment fut plutôt de courte durée quand la porte s'ouvrit de nouveau pour laisser apparaître une infirmière. Owen grogna légèrement tandis que moi, je soufflais.

– Le docteur Hans a dit que vous pourriez sortir demain matin. Il préfère que vous restiez passer la nuit ici, au cas où, dit la jeune fille, en fixant bien Owen.

– Profite bien du paysage, idiote... murmurais-je tout bas, agacée.

– Pardon ? Vous avez des questions, mademoiselle ? répliqua-t-elle aussitôt, un sourire vicieux au coin.

–!Non c'est bon. Merci de votre visite.

La fille me dévisagea longuement, avant de se retourner et de partir.

Du bon vent.

– Jalouse ? demanda soudainement Owen, un léger rire suivant sa phrase.

– Non, répondis-je, en m'asseyant sur le rebord du lit.

Owen prit ma main, avant de la porter à ses lèvres et d'y déposer un doux baiser.

– Je ne suis amoureux que d'une seule personne, reprit-il.

Un sourire m'échappa et mes battements du cœur s'accéléraient. Je me jetais de nouveau dans ses bras, ce qui lui fit de nouveau pousser un petit rire. Il caressa mes cheveux tandis que moi, je passais mes bras autour de sa nuque. Ma tête était désormais posée sur son épaule et ma respiration redevenait régulière.

J'étais vraiment bien, là.

– Tu ne me demandes même pas pourquoi je suis là ? me chuchota Owen.

Je secouais la tête pour ensuite reprendre la parole :

– Plus tard s'il te plaît. Je veux juste être dans tes bras.

– Je comprends. Moi aussi, dit-t-il, en remontant une main le long de mon dos.

Je l'avais enfin retrouvé.

**

– Tu n'en veux pas un bout ? me demanda-t-il, en tendant sa fourchette devant moi.

– Non merci.... répondais-je, en regardant cette superbe nourriture qui se trouvait dans son plateau.

Owen haussa les épaules, avant de continuer de manger son délicieux repas. Heureusement que j'avais déjà mangé, car sinon il m'aurait obligé à partager son repas avec lui.

Et les repas des hôpitaux ne sont pas les meilleurs que j'ai connu...

Donc après son merveilleux dîner, Owen se poussa légèrement afin que je le rejoigne dans son lit. Je m'incrustais donc à côté de lui, sa chaleur m'enivrant directement quand il se collait à moi. Il m'embrassa le front, mes joues, puis le coin de mes lèvres. Je fronçais les sourcils et il comprenait aussitôt pourquoi.

Il passa une main derrière mes cheveux, avant de sceller nos lèvres. Je retrouvais encore cette même sensation qu'avant, et j'étais tellement heureuse d'être avec lui à ce moment-là.

À la fin de notre baiser, il nicha sa tête dans mon cou et y déposa un nouveau baiser. Je souriais comme une gamine de cinq ans et après, je décidais de fermer les yeux.

– Emma ?

– Mm ?

Il se recula, rapprocha bizarrement ses lèvres de mon oreille, avant de me murmurer :

– Je t'aime.

Mon cœur loupa un battement, en me rendant compte de ce qu'il venait d'énoncer. Mes neurones étaient complètement emmêlées et mon cœur commençait à tambouriner fort dans ma cage thoracique.

Ah oui.
Ça rend quand même mieux qu'en papier...

– Je t'aime, continua-t-il, en déposant encore un baiser dans mon cou.

Mon cerveau venait de se reconnecter, même si mon cœur dansait de bonheur. Je me serrais d'avantage à Owen, pris une inspiration, pour ensuite lui chuchoter à mon tour :

– Je t'aime.

Finalement, peut-être que ces retrouvailles étaient mieux que ce que je n'avais espérés ?








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( Owen is Back ! Merci pour les 10 000 vus, c'est chouette ! Bonne lecture 🤗💜).

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