Chapitre 30


**

Après avoir remonté les escaliers, telle une furie, c'est le cas de le dire, j'arrivais directement dans ma chambre. Monsieur était là, tout souriant, allongé sur mon lit. J'embarquais immédiatement toutes ses affaires, avant de les jeter dehors, dans le couloir.

– Emma ? Mais tu fais quoi ! s'exclama-t-il, complètement pommé.

Je l'agrippais par le bras et le poussais aussitôt dans le couloir. Owen ne cessait de dire des protestations, mais j'avais quand même réussie à le mettre dehors.

– Mais il se passe quo...

Il n'eut même pas le temps de terminé sa phrase, que je le lui claquais violemment la porte au nez. Je la fermais même à clé pour plus de sécurité.

– Ouvre moi, Emma ! continua Owen, en donnant des coups contre la porte.

Je faisais semblant de ne rien entendre et partis donc me changer. Mon pyjama sur moi, je me jetais dans mon lit et m'enfouissais sous la couette. Les coups continuaient toujours et quelques minutes plus tard, ils cessaient.

Ok.
Alors.
Que l'on pose bien les choses à plats.

Owen m'a bien avoué, droit dans les yeux qu'il ne s'était rien passé entre elle et lui. Et là, j'apprends quoi !

Monsieur déjà, est sorti avec elle, mais pire ! Ils étaient fiancés ! Non mais je crois rêver là.

Certes, ça ne fait pas longtemps que nous sommes ensembles, mais oh quoi ! Il était fiancé ! Bon outre le fait qu'il s'est fiancé avec cette blonde, il ne m'a même pas avoué la vérité !

Je ne sais pas moi ! J'aurai été fiancée dans le passé, évidemment que je le lui aurais avoué ! Déjà, il aurait pu m'avouer qu'il avait eu une relation avec elle ! Mais non, monsieur crétin, très crétin même, m'avait pourtant bien certifié qu'il ne s'était rien passé entre eux.

Eh bien. Bravo.
Un bon gros crétin celui-là.

Qu'il n'ose même pas venir me parler car là, je suis vraiment en colère. Également déçue, blessée, qu'il ne m'ait pas avoué tout ceci. La confiance est un des piliers fondamentaux pour un couple. Mais si à ce stade Owen ne le respecte pas, je n'ose même pas imaginer dans le futur.

Je suis perdue.
Tellement perdue...

– Fichue larmes, grommelais-je, en m'essuyant avec la manche de mon pyjama.

Heureusement que personne ne pouvait me voir pleurer ; c'est pathétique. Je déteste pleurer. Et ça faisait tellement longtemps que je n'avais pas pleuré pour un homme.

Je fermais les yeux et soufflais un bon coup. Demain sera un autre jour. Je l'éviterai le temps qu'il faut, jusqu'à que ce crétin ne décide à m'avouer ce qu'il s'était passé entre eux.

**

Après avoir merveilleusement bien dormi, comme toujours, je partis directement au réfectoire. Je croisais au passage Klark, qui me saluait poliment, toujours autant sérieux. À peine mes fesses posées sur le banc, que quelqu'un me tirait par le bras et j'atterrissais donc sur l'épaule de quelqu'un.

Et allez ! Ça continue !

Heureusement que je me suis levée tôt et qu'il n'y a encore personne au réfectoire. Des rumeurs auraient pu circuler et ça, ce n'était pas mon but. Je soufflais donc, avant de lui donner une bonne tape dans le dos. Il poussa un grognement, mais continua tout de même.

Je continuai à le frapper, en vain. Il continuait toujours de marcher jusqu'à que nous arrivions dans une salle. Il me posa à terre, doucement, et me fixait ensuite.

– C'était quoi ça, hier soir ? demanda Owen, les sourcils froncés.

Je ne dis rien et commençais à partir, mais il en décida autrement puisqu'il me plaqua contre le mur, avant de placer ses mains de chaque côté de ma tête. Il inspira longuement et reprit aussitôt la parole :

– J'ai fait quoi pour que tu me vires ainsi de ta chambre, hier ?

Ceci est une grosse blague, j'espère. Une bonne blague. Il ne s'en rend même pas compte !

– Je vais réitérer ma question. S'est-il passé quelque chose entre toi et Laïa ? demandais-je, plus que sérieuse.

Owen me dévisagea un bon moment, puis soupira.

– Il... il ne s'est rien passé entre nous, répondit-il, en baissant la tête.

– Menteur, rétorquais-je froidement.

Il releva la tête, nos regard se croisant donc de nouveau. Je ne laissais aucune émotion traverser mon visage.

– Pourquoi tu dis ça ? reprit-t-il.

Mon sang ne fit qu'un tour et je pointais aussitôt mon doigt sur son torse.

– Fiançailles, ça te dit quelque chose ? repris-je durement.

Owen passa immédiatement une main sur son visage et baissa la tête, encore.

– C'est pas ce que tu crois... Disons que ça ne compte pas... soupira-t-il.

– Tu m'as menti ! Merde Owen ! Il y a aussi un bébé dans le lot, c'est ça !

– Bien-sûr que non ! C'était... c'était un accident... répondit-il, en me fixant de nouveau.

– Ah bah oui, c'est clair ! Et au lieu de m'avouer la vérité, on a préféré me mentir ! Bravo ! Nous venons à peine de commencer notre relation et tu me mens déjà ! Mais putain Owen ! Si tu me mens là, maintenant, alors ce sera quoi plus tard !

– Emma...

– Allez ! Avoue moi la vérité !

Il se recula légèrement et souffla encore. Il sait faire que ça, ou ?

–  On ne s'est jamais réellement fiancés... C'était juste une erreur de jeunesse.

– Waouh ! Sacrée erreur de jeunesse ! Explique en moi un peu plus !

– Mais nous étions jeunes ! J'avais un peu trop bu ce soir-là et je l'ai demandé en fiançailles... C'était une erreur, je l'avoue... répliqua-t-il, passant une main sur son visage.

– Super ! Vraiment super ! Mais si tu l'as demandé en fiançailles, c'est que vous aviez déjà une certaine relation avant, non ! continuais-je, toujours énervée.

– Ça faisait à peine cinq mois qu'on sortait ensemble. L'alcool m'a fait faire cette erreur et je m'en suis toujours voulu... Je lui avais dit le lendemain que j'étais sous l'emprise de l'alcool, que rien de tout ça n'était vrai... Hélas elle a très mal vécu et après nous avons eu de gros problèmes avec nos familles...

– Tu m'étonnes ! Même si je ne l'aime pas spécialement, même pas du tout, t'imagines ce qu'elle a dû vivre ! Et à ce que je vois, elle s'accroche encore à toi. Je suis sûre qu'elle t'aime toujours.

– Les chose se sont arrangées ; nous nous sommes expliqués et désormais il n'y a plus rien entre nous, répliqua Owen, en s'approchant de nouveau de moi.

– C'est sûr qu'avec tous les sourires et rires que vous vous lanciez hier soir, c'est plus que de la bonne entente ! Tu ne m'avais même pas regardé quand tu étais rentré dans le réfectoire !

"– Désolé... j'étais en pleine discussion... répondit-il tout bas.

– Et elle, cette Laïa, elle a encore des sentiments pour toi ? demandais-je, en approfondissant un peu plus.

– Non... je ne crois pas...

– Ok. Je vois, répliquais-je, avant de le pousser pour enfin partir de cette salle.

Je venais à peine de poser une main sur la poignée, qu'Owen me rattrapa et je me retrouvais donc contre son torse.

– Je ne l'aime pas. Je n'aime que toi. Je suis amoureux de toi, et juste de toi, dit-t-il, en me serrant plus contre lui.

– Je le sais. Mais le problème Owen, c'est que tu m'as menti. Et ça, je déteste plus que tout le mensonge dans un couple, répondis-je en le repoussant et en partant directement de la salle.

**

Journée longue.
Pensées compressées.
Mal de tête.

À cause de qui ?
Du caporal crétin, évidemment.

J'ai pas arrêté de penser à lui. Et ça me saoule. Ça me saoule terriblement.

Bon ok. Owen m'aime, il me l'a déjà dit. Je n'en doute pas. Mais le problème est qu'il m'ait menti. Je dois passer pour une idiote à le lui en vouloir, mais tout cela est dans mes principes quoi !

Je suis aussi amoureuse de lui, mais je n'ai pas aimé qu'il me mente comme ça. Et la discussion de ce matin ne m'a pas suffi. Il faut encore qu'on discute et qu'on règle les choses.

– Caporal Owen ? Oui, à l'étage dans la salle trois, répondit-il, en me souriant m.

– Merci beaucoup, répliquais-je, avant de monter les escaliers.

Bon Emma. Tu gardes ton sang-froid. Vous essayez d'avoir une discussion comme deux adultes posés, calme et réfléchis. Il va devoir plus détailler cette superbe histoire et il faudra donc l'écouter jusqu'au bout, sans le couper.

Ok.
Respire et fonce.

Je toquais à la porte, mais personne ne venait m'ouvrir. Il ne va pas commencer lui, merde ! On frappe, il ouvre ! C'est simple comme bonjour !

Je recommençais encore mon geste, mais avec plus d'entrain cette fois-ci. Toujours rien.

Bon. Je vais pas rester comme ça toute l'année ! Je décidais donc d'ouvrir la porte dans une incroyable délicatesse (elle claqua bien fortement contre le mur). Hélas, je regrettais vite mon geste.

C'est une caméra cachée ? C'est ça ?

Owen était assis sur sa chaise, l'autre blondasse sur ses genoux entrain de le bécoter.







**




( Bonne année à tous ! ✌🏻 J'espère que vous avez passés une agréable soirée et que ce chapitre vous plaira :) !
Merci pour tous les vus, commentaires et votes, sur mes 4 livres ! C'est incroyable ! Mercii ! Bonne lecture. 😊)

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top