Chapitre 29

Ça va faire déjà quatre jours, que mon père est arrivé. Comment vous dire que depuis ce moment, Owen et moi sommes constamment épiés par cet individu.

Il ne cesse d'observer Owen et il lui avait d'ailleurs fait passer quelques tests... Comme par exemple un test ou il devait aller nager dans la rivière à minuit. Ou encore lorsque Owen devait lui donner plusieurs fois d'affilé son dessert.

Je ne sais pas trop à quoi sert tout cela, mais si ça peut lui faire plaisir, et qu'il ait plus confiance en Owen, tant mieux.

Owen a de bonnes capacités physiques, je ne doute donc pas une seconde de ses talents.

Mon père part deux jours entier dans une base militaire voisine, pour parler de projets de je ne sais quoi. Ça veut dire... que Owen est libre ! Il doit être sacrément content celui-là. Et c'est d'ailleurs pour cela que monsieur s'est incrusté dans mon lit ce matin.

Me voilà donc complètement blottie à lui, ma tête posée contre son torse, nos jambes entremêlées. J'avoue que cette proximité m'avait manqué pendant ces quatre petits jours.

– Déjà réveillée ? chuchota-t-il, en s'étirant doucement.

J'hochais la tête, puis lui déposais tout de suite un petit baiser sur sa joue. Il soupira et me serra encore plus fort dans ses grands bras.

– Je pourrais revenir dormir ici ce soir, reprit Owen, je suis sûr, tout souriant.

– Peut-être... Cela dépendra si ma chambre est fermée ou pas...

Je respirais son odeur et ne pus m'empêcher de pousser un soupir de bonheur.

– Ta chambre est toujours ouverte pour moi. Je ne m'en fait pas.

– Je la fermerais donc à clé, répliquais-je.

– Je la défoncerai alors, rétorqua-t-il.

Je me redressais aussitôt et le regardais fixement.

– Tu n'oserais pas ?

Il haussa les épaules et passa ses bras derrière la tête. Il ferma ensuite les yeux et un petit sourire malicieux venait d'apparaître au coin de ses lèvres.

– N'essaye même pas. Je te dénoncerai immédiatement, dis-je, très sérieuse.

– Tu sais ce qu'il te reste à faire pour que cela ne se produise pas, répondit-il en m'attrapant par la taille, ce qui me fit tomber sur son torse.

– Crétin, soufflais-je contre son cou.

– Brave petite, répliqua Owen, en passant ses bras derrière mon dos.

Je lui donnais une tape sur la tête, qu'il me rendit par un bisou sur la tempe, encore une fois.

**

La journée était presque terminée. J'avais eu pas mal de boulot avec Wendy et Lucile car nous devions faire passer des tests à certains hommes. Et devinez quoi ?

Je n'ai plus mes béquilles ! Alléluia ! Enfin sortie de ce pétrin et enfin libre !

Sinon, à part ce gros détail de ma vie, on m'avait annoncé aujourd'hui que des militaires d'une base voisine allaient nous rendre visite et rester ici pendant une semaine.  Ils sont à peu près une trentaine et partagerons donc les chambres avec les militaires de notre base.

Il y aura donc plus d'hommes et je sais d'avance que cela ne doit pas enchanter Owen. Ça va être intéressant...

La moitié des hommes se trouvent donc dehors, Owen aussi, pour les accueillir. Quelques minutes plus tard, ils rentreront tous au réfectoire afin de prendre leurs dîner. Il n'y a donc que Wendy, Lucile et moi, qui sommes déjà en train de manger comme des petites ogresses. J'avoue être allée me resservir plusieurs fois. Autant profiter en cachette.

J'étais en train de m'attaquer à mon désert, quand la porte s'ouvrit en grand pour laisser apparaître une masse d'hommes. Ils prirent directement place à table et j'aperçus aussitôt Logan venir en ma direction.

Il me salua poliment et pendant ce temps, j'attendais patiemment qu'il fasse son entrée.

– Tu cherches quelqu'un ? me demanda Logan, tout sourire.

– Euh le caporal Owen. Il est passé au local et a oublié son paquet de mouchoir. Je dois donc le lui rendre, répondis-je, toujours mes yeux fixés sur l'entrée.

– Un paquet de mouchoir ? répéta Logan.

– Oui oui. Ça coûte cher ces trucs, tu sais.

Logan laissa échapper un rire, comme à chaque fois qu'il se trouve en ma compagnie, avant de reprendre la parole :

– Il mettra peut-être plus de temps que les autres à revenir. Après tout il doit être avec sa belle Laïa. Sûrement qu'ils doivent avoir des choses à se dire...

– Tu pense qu'il rentre bientôt ? C'est pas tout, mais je ne vais pas garder son paquet de mouch...

– Attends. C'est qui sa belle Laïa ? repris-je, complètement perdue.

– Connue pour sa beauté et son caractère, Laïa a été nommée caporal chef il y a deux ans.

– Ok on s'en fiche. Il se passe un truc entre eux deux ? répliquais-je immédiatement.

– Jalouse ? continua-t-il, en me donnant une petite tape sur l'épaule.

Merde.
Il ne doit rien savoir...

– Pas du tout. Je n'ai juste pas envie d'attendre encore plus car je ne vais pas garder son paquet de mouchoir toute l'année.

Logan rigola encore une fois et je suis certaine qu'il ne m'avait pas pris au sérieux. En même temps attendre quelqu'un pour lui rendre son paquet de mouchoir...

Bien joué Emma.
Bien joué.

Soudain, celui que j'attendais le plus venait enfin de rentrer dans l'immense pièce, aux côtés d'une...

Blonde. Grande. Belles formes. Yeux clairs. Sourire ravageur.

Elle était tellement prêt de mon caporal crétin, que j'ai même cru qu'elle allait lui monter dessus. Eh bien vas-y ma biche, je t'en prie.

Tous les deux prirent place à table et la blonde ne le lâchait toujours pas. Elle se plaça bien à côté de lui, leurs jambes venant donc se coller bien comme il fallait. J'avais fini mon désert mais je décidais de les observer, la jalousie montant de plus en plus en moi.

Owen ne m'avait même pas remarqué, trop occupé à rigoler aux blague de la blonde prénommée Laïa. Même si elle avait ses cheveux attachés, elle jouait tout de même avec une mèche de cheveux qu'elle enroulait autour de son doigt.

Idiote.
Crétine.

Je les fixais intensément et plutôt lourdement, attendant que ce crétin ne se décide à me remarquer. Dieu sembla m'entendre, puisqu'Owen détournait enfin le regard de la blonde pour croiser le mien. Un sourire se dessina sur son visage, pendant que moi, je restais neutre. Aucune émotion ne trahissait mes pensées. Owen fronça les sourcils et me regarda, mais je me levais directement et partis débarrasser mon plateau.

Des escaliers plus tard, j'allais enfin rentrer dans ma chambre, quand un bras m'attrapa de je ne sais où et me fit me retourner. Je me retrouvais désormais en face de deux prunelles bleues qui ne cessaient de me dévisager.

– Tu es malade ? demanda-t-il, un regard légèrement inquiet.

– Bah tiens. Madame qui rigole tout le temps n'est pas avec toi ? répliquai-je, en regardant derrière lui.

Owen souffla, avant de poser son front contre le mien.

– Tu es jalouse ?

– Il s'est déjà passé un truc entre elle et toi ?

Owen laissa un moment de silence passer, avant de me répondre un non catégorique.

– Tu es sûr de toi ? Tu ne me mens pas ? continuais-je très sérieusement, en le fixant bien dans les yeux.

Une étrange lueur passa dans son regard et je le fixais toujours, attendant patiemment qu'il me réponde.

– Non... Il ne s'est jamais rien passé.

Je ne dis rien de plus et me dégageais de lui. Owen me reprit immédiatement dans ses bras et déposa un baiser sur mon front.

– Je suis amoureux d'une seule personne. Et c'est toi, dit-il, en m'embrassant mes joues, mon nez et mes lèvres.

J'acquiesçais de la tête et l'embrassais encore. Nous nous séparions ensuite et il m'embrassa une dernière fois au coin des lèvres.

– Je vais dans ma chambre récupérer des affaires. Je te rejoins après, chuchota-t-il, en se retournant et en partant vers sa chambre.

Je l'observais s'éloigner, toujours sceptique de sa réponse... Bon, s'il me le dit, c'est que c'est vrai. J'accorde une grande importance pour ce qui est de la confiance dans un couple. Il faudra juste que je me méfie d'elle, car avec les regards qu'elle lui lançait, je trouve ça louche... Trop louche...

Quelques secondes après, je décidais d'entrer dans ma chambre, quand je me rendis compte que j'avais oublié de rendre la bague à Lucile. Je me retournais donc et partis chercher Lucile, qui devait encore se trouvait au réfectoire. J'étais au deuxième étage, quand j'entendis quelques voix parler. Étant curieuse, je m'en approchais donc.

– Tu m'étonnes. Ça doit être bizarre pour eux, souffla une voix grave.

– Dire qu'ils étaient fiancés. Et maintenant voilà qu'ils se retrouvent là, tous les deux, ensembles, répliqua une nouvelle voix.

– T'imagines toi ? Notre caporal Owen s'était fiancé avec elle ! Laïa ! C'est super bizarre !








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( Merci pour vos commentaires et votes ! Ça me fait super plaisir ! Passez une bonne soirée, pour fêter la nouvelle année ! 😊
Bonne lecture 😘)

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