Chapitre 28

Merde.
Merde.
Merde.

Je poussais immédiatement Owen, qui recula de quelques pas, avant de remettre mes cheveux en place et d'enclencher le mode petite fille innocente.

– Emma. Tu m'expliques ? demanda-t-il d'une voix très autoritaire.

– Papa chéri ! Quel bonheur de te voir ici ! m'exclamais-je, en m'empressant d'aller l'embrasser.

Il me poussa net, mais doucement quand même, avant de lancer un regard noir à Owen. Oula. Je sais ce que cela signifie...

– Pourquoi à l'instant, vous étiez en train de toucher ma fille ? demanda mon père, furieux, c'est le cas de le dire.

Owen se redressa aussitôt, avant de me lancer un petit regard. Bah quoi ? J'y peux rien !

– Hum. Elle avait un insecte dans les cheveux... J'essayais juste de le lui enlever, répondit-il, en essayant de garder un maximum de sérieux.

Mon père le détailla un bon moment et plus tard, il lui donnait une tape amicale sur l'épaule.

– Bon p'tit gars ! Ma fille déteste les insectes, merci de le lui avoir retiré, s'exclama-t-il, souriant.

Ok. Je crois que c'est passé.

Owen était plutôt gêné, puisqu'il n'osait pas lui rendre sa tape. C'était marrant, je l'avoue. J'essayais de contenir mon rire, mais voir sa tête comme ça... Mon père se retourna ensuite vers moi et m'enlaça directement.

– Je vois que ma petite chérie va bien. Tu es contente de voir ton père j'espère, chuchota-t-il contre mes cheveux.

– Bien-sûr. Tu m'avais manqué. Mais tu fais quoi ici ? demandais-je, en reculant légèrement.

– Déjà pour voir si ma chérie allait bien et également, car un collègue a demandé à ce que je vienne pour réglé des petites choses.

– Confidentiel, c'est ça ? complétais-je, un petit sourire en coin.

Il hocha la tête et déposa un baiser sur mon front.

– Je dois aller voir mon collègue. Va manger, je te retrouverai plus tard, continua mon père, en me laissant.

Il donna encore une tape sur l'épaule d'Owen, puis disparut dans un nouveau couloir. Owen le regarda jusqu'au bout, puis il se retourna pour me faire face.

– J'ai vraiment fait la rencontre avec ton père, là ? demanda-t-il, encore confus.

– Bien-sûr. Mais je dirais plutôt en tant que militaire et non, comme mon petit ami.

– C'est le genre de père qui bat jusqu'au sang celui qui ose sortir avec sa fille ? reprit Owen, légèrement inquiet.

– Hum... non, pas tant que ça. Certes il est comme tous les pères, protecteur, mais il me laisse quand même ma liberté. D'autant plus, il sera ravi, très ravi même, d'apprendre que je sors avec un beau militaire. Caporal en plus !

– Attends Emma. Tu comptes lui dir...

– Il est déjà au courant. Il a dû certainement nous voir en train de nous embrasser. Et puis, il connaît sa fille par cœur. Mais à ce que j'ai vu, il a l'air de t'apprécier. Les tapes amicales ne sont réservées qu'à quelques personnes. Bravo Owen, tu es accepté ! le coupais-je, avant de me retourner et de repartir chercher mes béquilles.

– Sérieux ?! Si facilement ?! reprit Owen complètement perdu, ce qui me faisait encore une fois rire.

Je ramassais mes deux instruments de torture et hochais ensuite la tête. Un grand sourire se dessina sur son visage et il m'enlaça aussitôt.

– J'espère que ça se passera aussi bien avec mon père, souffla Owen contre mes cheveux.

– Pourquoi ?

– Tu verras bien, me répondit-il simplement, ce qui ne me rassurait guère, je l'avoue.

Quelques minutes plus tard et des escaliers à descendre, nous étions enfin arrivés au réfectoire. Owen partit s'installer avec ses collègues et moi, aux côtés de Wendy et Lucile. Elles m'avaient d'ailleurs fait de grands sourires à la simple vue d'Owen à mes côtés.

Plus tard, mon père rentra dans le réfectoire avec quelqu'uns de ses collèges. Il me salua brièvement et partit ensuite s'asseoir à côté d'Owen. Il lui donna encore une fois, une tape amicale, mais au moment où Owen était en train de boire.

Celui-ci s'étouffa légèrement et je ne pus réprimer un rire, sachant pertinemment que mon père l'avait fait exprès. Je sais ce qu'il va faire durant ces prochains jours : tester Owen.

J'avoue ne pas lui avoir précisé, mais mon père adorait tester mes petits amis. Enfin, les quelqu'uns que j'avais eu...

Le dîner se passait tranquillement et je regardais souvent ce petit manège qui se déroulait devant mes yeux. Mon père avait forcé Owen à avaler un piment. Mon caporal crétin l'avait donc mangé et était resté le plus neutre possible. Et il avait raison, mon père avait commencé son test ; c'était exactement la réaction qu'il attendait.

Le dîner touchait presque à sa fin et mon paternel avait encore fait un dernier test à Owen. Vous savez le jeu où on ferme les yeux et on met sa main à plat sur la table, pour que l'autre prenne un couteau et tape entre les différents doigts.

Eh bien voilà à quoi ils jouaient. Owen venait de fermer les yeux et mon père quant à lui, avait prit un couteau et s'amusait à taper de plus en plus vite entre ses doigts. Bien-sûr, c'était pour tester sa peur et son sang-froid.

À la fin, mon père donna encore et toujours, une tape sur l'épaule d'Owen, en lui disant quelques trucs à l'oreille. Les deux hommes se souriaient mutuellement et mon père se leva ensuite pour partir de la cafétéria avec ses autres collègues. Il me lança un petit regard, accompagné d'un sourire, que je le lui rendis aussitôt.

Je crois que c'est bon. Il accepte Owen.

Et bien c'est cool ça ! Moi qui croyais que j'allais légèrement batailler à le lui présenter. Car j'avoue j'avais un un peu menti à Owen... Disons que mon père est très, très protecteur avec moi et qu'il ne veut que le meilleur pour sa fille chérie.

Mais ça le rassure maintenant, je pense, de voir qu'Owen est quelqu'un de bon. Il sera prendre soin de moi. Et je crois aussi que son statut de caporal l'a bien aidé. Mon père adore tout ce qui touche à l'armée, évidemment, et de savoir que mon petit ami en faisait parti devait lui plaire.

**

J'étais désormais allongée dans mon lit, quand quelqu'un toqua à ma porte. La flemme étant omniprésente, je n'osais même pas levé un petit doigt. Les coups continuèrent, jusqu'à que ma porte s'ouvre.

Je levais légèrement la tête et aperçus Owen, les bras croisés contre son torse.

– Tu ne m'avais pas précisé que ton père me ferait passer des tests, déclara-t-il.

– En effet. J'ai peux-être oublié...

– Tu sais que c'est hyper dur de ne laisser paraître aucune émotion quand tu manges un piment ?

– Mais tu as réussi. Et à ce que j'ai vu, mon père t'apprécie de plus en plus !

Owen s'avança vers moi et me rejoignit dans mon lit. Je me réfugiais dans ses bras, en déposant un baiser sur les lèvres que j'aimais tant.

– Dis-toi que nous avons une étape en moins
à faire, dis-je, ma tête venant se nicher dans son cou.

– Ce n'est pas précipité, pour toi ? me demanda Owen, en posant sa tête sur la mienne.

– Je ne crois pas non. Si nous sommes certains de nos sentiments, je pense que c'est bon, répondais-je très sincère.

– Effectivement. Tu sais... j'ai envie de rester dormir là, ce soir, reprit Owen, en resserrant ses bras autour de moi.

– Ça peut-être possible. Mais il faut que tu partes tôt le matin.

– Pas de soucis, je...

– Ronde du soir ! Toutes les lumières doivent être éteintes et tout le monde doit retourner dans sa chambre ! cria soudainement une voix grave.

Attendez.
Cette voix...

– Papa... marmonnais-je.

– Personne ne fait de ronde de nuit. Il l'a fait exprès ? rétorqua Owen.

J'hochais de la tête et lui murmurais un désolée. Mon caporal crétin m'embrassa le front, la joue, puis mes lèvres, avant de se lever et donc me quitter.

– On se voit demain Emma. Je suis sûr que si je reste plus longtemps, ton père serait capable d'aller me faire nager dans la rivière, dans ce froid.

– En effet... À demain Owen, soupirais-je, en lui rendant tout de même son sourire.

– Dors bien, ma brune.

– Dors bien caporal crétin, répondis-je, en le laissant ensuite partir de ma chambre.

Eh bien. Je crois que nous ne sommes pas au bout de nos surprises...


**

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