Chapitre 27
PDV Emma
– Caporal Owen ! Caporal Owen ! cria une voix grave, venant me rompre de mon sommeil.
– C'est pas sa chambre... c'est Emma ici... grognais-je tout bas.
– Caporal Owen ! Reveillez-vous ! continua cette même voix.
– Putain... dans l'autre chambr...
Oh merde !
Merde, merde, merde !
Je me réveillai en sursaut et poussais immédiatement le truc qui agrippait ma taille. Mais c'était une mauvaise idée. Très mauvaise idée. Le truc glissa et m'emporta avec lui dans sa chute.
Un bruit plutôt lourd se fit entendre et heureusement pour moi, je venais d'atterrir sur un corps.
Ah mais oui !
C'est Owen !
Il ouvrit aussitôt les yeux, avant de se rendre compte que quelqu'un était en train de l'appeler. Owen se redressa, me poussant au passage, avant de me lancer un bref regard.
– Va dans la salle de bain ! Je ne sais pas s'il veut rentrer ! s'exclama-t-il, en commençant à chercher son t-shirt.
Je grognais légèrement mais partis quand même à cloche-pied. Ce serait vraiment malheureux que quelqu'un me voit avec lui. Dans sa chambre.
Ses vêtements sur moi.
J'étais en train de poser un pied sur le carreau, quand je glissais sur une serviette et me rétamais joliment à terre.
Bon sang.
**
PDV Owen
– Je vois. Merci de le m'avoir dit, marmonnais-je, encore énervé par ce réveil.
– On se voit plus tard. Salut Owen, répondit Gille, avant de se retourner et de partir.
Et moi qui pensais me réveiller doucement, ma brune dans mes bras. Surtout avec cette déclaration qu'elle m'avait fait hier soir.
Super le réveil.
Super.
Je refermais la porte et me dirigeais aussitôt dans la salle de bain, quand je vis un corps gisant à terre. Une masse de cheveux bruns étaient étalés au sol.
– Emma ? dis-je dans un chuchotement.
– Réveil de merde. Serviette de merde, pesta-t-elle, en se relevant ensuite pour se mettre assise.
– Tu n'aurais pas pu ranger tes serviettes, non ? continua Emma, les sourcils froncés.
Ok, je viens de comprendre. Elle a dû glisser et aussi, s'étaler joliment au sol. Et j'avoue que je n'ai pu réprimer un rire à la simple vue de son corps bien étalé.
– Et allez ! Rigole ! s'exclama-t-elle ironiquement, avant de se relever et de partir à cloche pied vers mon lit.
Tellement maladroite, cette petite...
Son enfance devait vraiment être amusante.
Je suis sûr qu'elle ne se prenait pas moins de quatre poteaux quand elle sortait en ville avec son père.
Je laissais échapper un rire et partis ensuite rejoindre ma brune. Assise sur le lit, les bras croisés contre sa poitrine, Emma était visiblement entrain de bouder.
Je décidais de m'approcher d'elle et de la prendre dans mes bras. Je la renversais délicatement sur le lit et resserrais ma prise autour d'elle.
– Lâche-moi. C'est à cause de ta serviette que je suis tombée.
– Fallait regarder où tu marchais, répliquais-je, en enfouissant ma tête dans son cou.
Putain.
Pourquoi ai-je fait ça ?
C'était la mauvaise idée du siècle.
Emma me donna un magnifique coup de coude et quelques secondes après, mon nez pissait le sang.
– Emma ! m'exclamais-je, en me levant du lit et en me précipitant vers le lavabo.
– Ouais ouais ! Va ramasser ta serviette ! rétorqua-t-elle, n'ayant pas comprit ce qu'il venait de se passer.
Je ne dis rien de plus et passais un coup sur mon visage pour enlever le sang qui avait dégouliné, avant de mettre du coton dans ma narine. C'est tellement classe...
Je revenais ensuite dans la chambre et dès qu'Emma m'aperçut, elle se précipita vers moi. Je pris place sur le lit et elle commença à passer ses mains sur tout mon visage.
– Ah merde ! C'est moi qui t'ai fait ça ?! cria limite ma brune, en me fixant avec de gros yeux.
– Non, le pape.
– Je suis désolée Owen ! J'avais pas capté !
– J'ai remarqué.
– Tu vas finir par me tuer un jour, repris-je.
– J'espère pas. Ce serait embêtant, soupira Emma.
Quelques minutes plus tard, j'arrêtais enfin de saigner du nez. Je jetais donc le coton et passais un autre coup de gant sur mon nez.
Je repris place sur le lit, posant ma tête contre le mur ; je croisais également mes bras derrière la tête. Emma se rapprocha de moi, en me faisant son plus beau sourire.
– Désolée ?
Je la fixais, mais je ne disais rien. Emma leva les yeux au ciel, avant de s'approcher de moi, tout doucement. Étrangement elle se positionna sur moi, à califourchon, encore un grand sourire aux lèvres.
– On fait un beau couple de bras cassés, dit-elle, toujours souriante.
– Ah parce que nous sommes en couple maintenant ? demandais-je amusé.
Emma me donna un petit coup dans l'épaule, puis soudainement, m'embrassa la joue.
– Quand je dis que je suis amoureuse de quelqu'un et que lui aussi, logiquement on devient un couple.
– Intéressant, soufflais-je, en l'embrassant directement sur son front.
Emma se lova un plus contre moi et posa sa tête contre mon torse.
– C'était qui tout à l'heure ? demanda-t-elle, quelques secondes plus tard.
– Un collègue. C'était pour me prévenir que je commençais plus tard ce matin. On peut donc rester un peu plus dans mon lit, répondis-je, en caressant d'une main ses cheveux.
– Il ne se passera rien caporal Owen, répliqua Emma, je suis sûre, souriante.
– Je n'y avais même pas pensé, avouais-je, en levant les mains en l'air.
Emma rigola et je passais ensuite mes bras derrière son dos. Ma tête se posa contre son épaule et je fermais de nouveau mes paupières.
**
PDV Emma
La journée s'était très bien passée aujourd'hui. J'étais étrangement d'une superbe méga bonne humeur à en faire apparaître des licornes !
Au fait. J'ai bien-sûr eu le droit à l'interrogatoire de mes chers collègues : Wendy et Lucile. Je leurs ai donc tout raconter puisque je savais que je pouvais leur faire confiance. Bon. Elles avaient limite eu des paillettes aux yeux quand j'avais commencé mon histoire.
J'avais donc tout raconté depuis le début, de notre jour de rencontre jusqu'à aujourd'hui. Elles étaient très contentes pour moi et m'avaient fait promettre de ne dévoiler à personne notre relation.
Sinon, nous avions encore rangé le local et quelques militaires étaient venus pour se faire soigner. Vu que nous n'avions presque rien à faire, Wendy et Lucile m'avaient forcé à les rejoindre pour "mater ces corps d'apollon" comme elles l'avaient dit tantôt. Me voilà donc assise sur un banc, mes béquilles à terre, des hommes torse nus se trouvant devant nous.
Wendy et Lucile étaient appuyées sur les barrières et je pouvais voir d'ici les grands sourires de certains militaires. Leurs hommes ne sont pas là aujourd'hui, elles peuvent donc "profiter" comme elles me l'avaient dit tout à l'heure.
Ça aurait pu être bien. Une bonne fin d'après-midi. Mais le problème était que ce groupe de militaires, qui se trouvait devant nous, tous torse nus, c'était le groupe d'Owen.
Et depuis tout à l'heure, il ne cessait de me lancer des regards plutôt mauvais'à chaque fois que mes yeux croisent des torses musclés. Mais je plaide coupable, directement. Ce n'est pas de ma faute si des torses apparaissent de nul part, et se retrouvaient devant moi.
Mais j'avoue que cela me faisait aussi rire intérieurement de le voir comme ça. Les sourcils froncés, un regard menaçant.
Jaloux !
Jaloux !
Jaloux !
Je décidais de m'approcher vers les filles, à cloche-pied (abat les béquilles) et de m'asseoir sur la barrière. Certains hommes venaient de se retourner, un grand sourire aux lèvres, mais soudainement Owen commença à leurs hurler dessus afin qu'ils se remettent au travail.
– Jaloux ? demanda Wendy, toute souriante.
– Jaloux et trop mignon, répondis-je, en le fixant encore.
Owen leva les yeux au ciel, pendant que moi, j'encourageais les garçons. Sa tête était épique. C'était tellement drôle !
**
Nous allions pas tarder à manger et j'étais en train de batailler comme une folle, quand quelqu'un me prit soudainement dans ses bras et quelque secondes plus tard, je me retrouvais contre un mur.
Pour une fois que je ne me retrouve pas sur les épaules de quelqu'un ! On avance, on progresse !
Ma cheville allant un peu mieux (enfin), je pouvais légèrement m'appuyer dessus. J'essayais de cacher mon sourire, mais je n'y arrivais pas du tout.
Il s'en rendait compte, puisqu'il poussa un soupir, avant de poser son front contre le mien.
– Tu me rends fou. Tu es une gamine, murmura-t-il, ce qui me fit encore plus sourire.
– Jaloux, répliquais-je, sans me départir de mon sourire.
– Évidemment. Ça ne me plait pas que ma petite amie lorgne d'autres mâles. En plus, torse nus.
Mon cœur loupa un battement, juste à l'entente de ces deux mots. Ah ouais... ça change quand même. C'est la première fois que ça me fait cet effet. Et bien-sûr, cela fonctionne juste avec lui.
Je ne dis rien de plus et déposais mes lèvres sur sa joue. Monsieur pas content poussa un petit grognement, avant de m'embrasser d'un coup sur mes lèvres. Je me laissais complètement faire, heureuse.
Nous nous séparions ensuite et Owen restait toujours contre moi.
– Je crois que je tombe de plus en plus amoureux de toi, dit-t-il, ce qui fit doublement accélérer les battements de mon cœur.
– Intéressant. Très intéressant, répondis-je.
Monsieur pas content laissa échapper un rire, avant de m'embrasser de nouveau.
Notre échange fut de courte durée, vu que quelqu'un venait de nous interrompre :
– Emma... ?
Oups.
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