Chapitre 25

Pourquoi mes réveils sont-ils aussi magnifique ? Des yeux de pandas, des cheveux de partout, des courbatures...

Je suis exténuée.
Et ça encore, ça porte le nom d'Owen.

Je n'ai pas arrêté de réfléchir à notre dispute d'hier soir et aussi, durant la nuit. En y réfléchissant bien, nous nous sommes peut-être un peu trop emportés. Mais déjà, je me suis excusée. J'ai prit sur moi, j'ai fait le premier pas.

Mais.

Je ne ferais pas le deuxième pas. Ce sera à lui. À Owen. Nous avions chacun nos torts, comme de bonnes raisons. Après c'est clair qu'il fallait que cela arrive un jour : notre première dispute.

Mais Owen peut se foutre le doigt dans l'œil pour que ce soit moi qui vienne le voir. J'ai quand même une fierté. Nous verrons bien la suite. C'est à lui seul de décider.

J'étais en train de m'étirer comme un chaton, quand mon regard croisa mon réveil.

Oula...

Ah merde. Merde, merde, merde.

C'est déjà dix heures.
J'aurais dû commencer à huit heures.

Je sautais immédiatement de mon lit, mais j'avais oublié quelque chose. Ma cheville. Je laissais échapper un petit cri, avant de laisser place aux jurons. Je partis à cloche-pieds dans la salle de bain et quelques minutes plus tard, j'étais prête.

J'avoue ne pas être la plus belle aujourd'hui, mais on s'en fiche. Je commençais ensuite à prendre mes béquilles et...

Attendez. Qui les a ramenées ? Je réfléchissais un instant, mais je m'empressais de les prendre afin de descendre le plus vite possible. J'étais au deuxième étage, et il m'en restait deux. Pourquoi n'ont-ils pas un ascenseur, ici ! Bordel !

J'étais en train d'entamer une nouvelle marche, priant de nouveau pour ne pas me casser la gueule, quand une voix m'interpella :

– Attends, je vais t'aider.

Je me retournais et aperçus Klark, alias gros nounours.

– Vraiment ? C'est gentil, merci. Ces béquilles sont hyper chiantes. Je ne m'en sort pas, rouspétais-je.

Je n'allais pas refuser tout de même. Mais j'ai vraiment l'impression qu'à la fin de ce séjour, au moins la moitié des hommes m'auront porté dans leurs bras.

Klark me fit un petit sourire chaleureux, puis il me porta d'un bras avec une grande facilité, l'autre venant tenir mes béquilles. Et bien, pas mal. Arrivés en bas, il me déposa délicatement, tout en me donnant mes béquilles. Je le remerciais, avant de vite détaler comme un lapin. Les filles doivent m'attendre et je n'aime pas être en retard.

D'habitude le trajet de la bâtisse jusqu'au local se fait d'environ huit minutes de marche, mais là, avec mes béquilles, je suis facilement passée à vingt minutes. Les béquilles ne sont vraiment pas faites pour moi...

Plus tard j'entrais dans le local, complètement essoufflée. D'ailleurs je vis directement Wendy et Lucile, avachies sur leurs chaises.

– Bah alors ma petite Emma ! On a oublié de se réveiller ! s'exclama Lucile, toute souriante.

– Ou alors on a passé une nuit agitée avec un beau caporal... renchérit Wendy, en me lançant au passage un clin d'œil.

Si seulement elles savaient. Disons que j'ai plutôt passé une soirée agitée, c'est le cas de le dire, mais avec un caporal crétin. Et pas pour les raisons qu'elles pensent, oh non.

– Panne de réveil. Juste ça, dis-je, avant de m'installer sur une chaise.

– Tu as mangé Emma ? me questionna Lucile, les sourcils froncés.

– Oui, oui ne t'en fait pas.

– Dommage que tu sois arrivée en retard. Ce matin nous sommes allées voir les petits soldats qui étaient bien taillés dans leurs uniformes ! répliqua Wendy, les yeux presque brillants.

– Mais ce qui est bizarre c'est que le caporal Owen ne faisait que nous regarder. Je sais bien qu'il doit être au courant de nos espionnages, mais j'espère qu'il ne le dira pas à nos maris, continua Lucile, un doigt posé sur son menton.

– Ne t'en fait pas, ce petit est une homme bon. Très bon. Il devait juste nous regarder comme ça pour se moquer de nous.

Hum.

Je ne dis rien de plus et fermais les paupières. J'étais déjà crevée et la journée ne venait que de commencer.

**

Nous avions passé la matinée à ranger le local. Cet après-midi, nous devrons faire d'autres examens à des militaires pour s'assurer que tout aille bien. Nous commencerons avec le groupe BD4 et nous finirons avec le groupe CG6 pour aujourd'hui.

Quelques hommes commençaient donc à entrer et les consultations reprenaient. Ça allait plutôt bien pour moi, je n'avais encore blessé et tué personne. D'autre hommes rentraient ensuite et mon regard se porta aussitôt sur le sien.

Il me regardait, un petit sourire en coin. Il s'avança ensuite et s'installa sur la chaise, qui se trouvait pile en face de moi. Ses yeux gris me transperçaient et il avait toujours ce même sourire malicieux.

– Bien le bonjour Benny, dis-je, en commençant à fouiller dans ma boîte.

– Coucou mon chat. Ça va ? répondit-il, en commençant à enlever son t-shirt.

J'ai une tête de zombie, mais oui, tout va nickel. J'hochais juste la tête pour signifier ma réponse. Je commençais après à l'ausculter, quand je remarquais qu'il avait la lèvre en sang. Et également, l'arcade sourcilière légèrement ouverte.

Je dois vraiment être fatigué pour ne pas avoir remarqué cela avant.

– Tu as fait quoi ? demandais-je, les sourcils froncés.

– Oh rien de spécial. Disons qu'un gros matou n'a pas trop apprécié que je touche à sa souris. Les chats ne m'ont jamais trop aimé, répondit-il calmement, en haussant les épaules.

Je le détaillais attentivement et je crois que je venais de capter à quoi il faisait allusion.

– Il avait les yeux quels couleurs ce matou ? l'interrogeais-je, en commençant à le désinfecter.

– Bleu. Les mêmes que les tiens.

– J'espère que tu lui as donné une petite tape. Après tout, il fallait le gronder s'il t'a attaqué, repris-je, en prenant un nouveau coton.

Benny laissa échapper un rire très sincère et j'avoue que je n'ai pu réprimer mon sourire. Benny me remercia très poliment, avant de m'embrasser la joue. Il se leva ensuite, mais juste avant de partir, il s'adressa une dernière fois à moi :

– Tu sais, Emma. J'ai changé. Je ne suis plus le même merdeux qu'avant. Désolé si je t'ai fait peur avec toutes mes tentatives. Je t'ai toujours considéré comme... ma première véritable amie. Je sais que je m'exprimais mal à l'époque, mais sache que j'ai toujours été sincère avec toi. Je t'aime beaucoup. Mais juste amicalement. Je préfère le préciser, car le gros matou ne serait pas très content, sinon. Passe une bonne après-midi.

Ce chat n'est jamais content de toute façon...

– Malgré que tu étais un petit merdeux qui me faisait littéralement chier, je tiens à te remercier. Car après tout, tu as aussi été mon premier ami. Et également, j'ai obtenu mon caractère, ce nouveau caractère grâce à toi. Passe une bonne après-midi, Budy, repris-je en lui souriant.

Il leva un sourcil, avant de commencer à rigoler. Il m'a fallu un moment pour comprendre où j'avais fauté.

– Benny. Désolé, Benny ! m'exclamais-je aussitôt, venant de me rendre compte que je l'avais nommé Budy.

– T'inquiète ! Je m'habitue ! me lança-t-il tout sourire, avant de partir.

Je sais qu'il était gentil au fond. Même si c'est encore un petit vaurien de merdeux, il n'en reste pas moins un ami. Mon premier ami.

**

Il ne restait plus que quelques personnes à passer, mais je commençais à me sentir de plus en plus mal. Ma tête tournait, j'avais des frissons.

– Emma ! Tu peux aller nous chercher des compresses, s'il te plaît. Il n'en reste pas beaucoup, intervenait Wendy, en me souriant.

Prendre l'air allait me faire du bien. J'acceptais donc et quelques minutes plus tard, j'étais dehors. J'étais en train de passer vers le parcours du combattant, quand je reconnus deux silhouettes.

– Mais c'est Emma ! Hey ! Viens nous voir ! cria soudainement Alex, son habituel sourire plaqué au visage.

J'aurais bien voulu, mais la deuxième silhouette m'empêchait d'aller le rejoindre. Il était là, debout. Son haut kaki sur lui, un sifflet pendant autour de son cou. Il me regardait fixement et je faisais exactement pareil. Alex continua de m'appeler, mais je secouais la tête, avant de me retourner. Ma tête se faisait de plus en plus lourde et je commençais à voir trouble. Un peu trop, même...

Je continuais tout de même d'avancer, jusqu'à que ma béquille ne se prenne une putain de racine d'arbre et que je ne m'étale à terre. Ça aurait pu finir bien, si ma tête n'avait pas cogné un caillou de merde...

Hum. J'ai toujours su que j'étais malchanceuse.

**

PDV Owen

Mon cœur rata un battement mais il reprit aussitôt un rythme cardiaque plus qu'agité. Alex commençait à courir vers Emma et je me fis force pour le rejoindre.

Elle était au sol, complètement inerte. Alex commença à la prendre dans ses bras, mais je le poussais aussitôt pour la prendre dans les miens. Je le laissais en plan et partis immédiatement vers l'infirmerie. Je stressais comme un malade et voir ce sang qui coulait de sa tête ne me rassurais guère. Arrivé là-bas, je criais des trucs complètement incompréhensibles, mais au moins, Wendy et Lucile se précipitaient directement vers moi.

**

– Tu veux un truc à boire ? me demanda Wendy, posant une main amicale sur mon épaule.

– Non c'est bon. Vas-y toi, je reste là, répondis-je, un mince sourire au visage.

Elle me rendit mon sourire et partit ensuite. J'étais désormais seul, avec ma petite brune allongée sur son lit. Plus de peur que de mal. Sa tête a bien tapé le caillou, mais elle n'a rien eu de grave. Ça aurait pu être pire. Emma ne s'est toujours pas réveillée car à ce qu'on m'avait dit, elle avait passé une mauvaise nuit.

Comme moi, on dirait bien...

Elle a également un peu de fièvre, mais Wendy et Lucile m'ont expliqué qu'elle irait mieux. Il faut juste qu'elle se repose bien. Je restais donc avec elle, toujours en tenant sa main dans la mienne. Je suis content que ces deux pipelettes ne m'aient pas posé de questions, mais je suis sûr que ma petite brune ne sera pas épargnée.

J'étais en train de l'observer, quand elle commença à se tortiller. Sa main serra la mienne, avant que ses yeux ne s'ouvrent. Elle regarda partout dans la salle et dès que son regard croisa le sien, elle fronça immédiatement les sourcils.

Bon j'avoue, j'aurais aimé un petit sourire. Mais je savais qu'Emma m'en voulait encore.

Après tout on s'est bien embrouillés hier. Pourtant je tenais quand même à m'excuser. À force d'y penser toute la nuit, j'avais compris que cette dispute n'en valait pas la peine. Je sais que j'avais des torts comme elle aussi. Mais je suis passé outre ça, puisque qu'après tout, je ne peux lui résister.

Emma commençait à s'agiter et à dégager sa main de la mienne. Mais malheureusement pour elle, je l'accrochais plutôt bien. Je ne voulais pas qu'elle parte.

– Je m'excuse pour hier. Je ne voulais pas paraître si méchant. Je déteste être en colère contre toi, déclarais-je sans tarder, sincère.

– T'en a mis du temps. Crétin, marmonna ma brune, en levant les yeux au ciel.

– Tu me pardonnes ? repris-je, un sourire au coin.

– T'as pleins de choses à te faire pardonner, dis-donc.

– Pas mal, oui. Mais si tu veux, je peux déjà me faire pardonner pour la cheville. Il ne me reste qu'une preuve après tout.

Elle leva un sourcil et me détailla longuement.

– Tu penses avoir la bonne preuve ? demanda-t-elle.

– À toi de me le dire, rétorquais-je, avant de lâcher sa main et de m'approcher d'elle.

Mon cœur commençait à tambouriner dans ma poitrine, mais je savais que cela était un signe plus que normal. C'est toujours ça, quand je suis près d'elle.

Emma arrêta de bouger et elle détailla attentivement chacun de mes gestes. Je posais une main contre sa joue, toujours aussi douce. Je me penchais vers elle et délicatement mes lèvres venaient se poser contre les siennes.

Emma poussa un petit gémissement, mais ses lèvres restaient quand même contre les miennes. Je me détachais ensuite, mon front venant se coller au sien.

Je ne ressens vraiment que cela quand je suis avec elle... Je ne pouvais plus me mentir à moi-même de toute façon. Je pris donc une profonde inspiration, avant de lui chuchoter tout bas :

– Je suis amoureux de toi.









**

( Merci pour tous les vus et commentaires sur mes livres ! C'est énooorme ! Merci infiniment. Bonne lecture 😘🖐🏻)

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