PDV Emma

La douleur ne s'était toujours pas estompée et le seul mot qui tournait en rond dans ma tête était :

Crétin, crétin, crétin.

À cause de ce cher Owen, j'avais désormais une cheville en compote. Le pire étant bien entendu le fait que je n'étais ici que depuis deux jours. Mais merde quoi !

Une infirmière qui vient normalement aider les soldats, mais qui se blesse. Génial ! Vraiment génial !

Wendy et Lucile m'ont dit que j'aurais besoin d'une bonne semaine de repos. Évidemment, c'était sûr. Je leurs avais quand même dit que je viendrai les aider et pour que ça passe mieux, je resterai assise sur une chaise.

Bon ça sera pas top, mais je préférais cela que rester allongée toute la journée.

Je poussais un énième râle, avant d'entendre mon portable sonner.

Qui était-ce ?
Papa. Mon cher papa.

Je ne sais comment, mais quelqu'un avait averti mon père. Il avait failli débarquer ici, mais j'avais fait tout mon possible pour l'en en empêcher. Je lui avais juste dit que maladroite comme j'étais, je m'étais prise une branche d'arbre.

Pas totalement faux.
Mais pas totalement vrai non plus.

Car tout ceci ne serait jamais arrivé si un crétin n'avait pas organisé tout ça ! Bref, mon père ne débarquera pas et tant mieux. Étant au téléphone, j'avais également passé un coup de fil très rapide à Belle pour voir si Kaporal allait bien.

« Il pète la forme » m'avait-elle dit, ce qui m'avait bien rassuré. May était très contente d'avoir un nouveau compagnon. Ils en prenaient le plus grand soin et j'étais heureuse de leur en avoir laissé la garde.

Sinon, Belle m'avait aussi dit qu'Alex reviendrait ce soir au campement. Car oui, il était parti faire une mission avec deux autres groupes. Elle m'avait donc dit de le surveiller, car je cite « même si ce sont des mecs, faut toujours êtes prévenantes. Surveille le bien. »

Je souriais en repensant à ses mots, désormais plus détendue. La fin de journée se passa donc tranquillement et quelques minutes plus tard, je me rendais au réfectoire. J'avais décidé d'aller aider un peu vu que je m'ennuyais ; tant que Wendy et Lucile ne me voyaient pas, tout était bon.

Arrivée là-bas, je remarquais aussitôt la présence de mon cher Logan qui était entrain de balayer la salle. D'autres hommes s'activaient aussi aux tâches et je pu remarquer au loin le gros nounours aux fourneaux : Klark.

Il était en train de cuisiner et à ce que je voyais, il avait l'air d'adorer et d'être complètement dans son milieu. Je saluais tout d'abord Logan, qui me posa immédiatement la question de pourquoi j'étais en béquille. Je lui expliquais donc cette superbe histoire et évidemment, il ne put réprimer un rire.

– Une infirmière qui se blesse ! Énorme ! s'exclama-t-il.

– Arrête de rigoler. Un coup de béquille est si vite arrivé, râlais-je.

Il arrêta donc, prenant plus qu'au sérieux ma remarque.

– Tu n'oserais pas ? Si ? demanda-t-il, les sourcils froncés.

– Si tu savais... Il y'en a eu un qui est passé avant toi, répondis-je, un petit sourire en coin.

– Qui ?

– Je ne me souviens plus trop de son nom... Caporal crétin je crois...

Logan rigola encore pour la deuxième fois et me laissa ensuite pour continuer son petit ménage. Je décidais d'aller voir Klark et de lui demander s'il avait besoin de mon aide. À peine avait-il remarqué mes béquilles, qu'il remuait la tête de droite à gauche. Bizarrement il ne me posa pas plus de questions et tant mieux.

– Allez, s'il te plait ! Je m'ennuie moi ! Regarde, je vais m'asseoir sur le comptoir et tu me passeras un couteau pour que j'épluche les pommes de terres ! repris-je directement.

Gros nounours poussa un soupir, avant de me détailler de haut en bas.

– On dirait vraiment ma petite sœur. Bon allez, viens, soupira-t-il.

Je m'approchais donc de lui et il me souleva comme une plume afin de me poser sur le comptoir. Il me donna par la suite quelques pommes de terres et un saladier.

– Merci beaucoup Klark, dis-je, contente de pouvoir enfin m'occuper.

– Essaye de ne pas te blesser, dit-il, avant de retourner à ses occupations.

– À vos ordres, chef, répondis-je.

Il laissa échapper un sourire au coin et s'en alla donc.

**

Des pommes de terres et des carottes plus tard, un homme que je ne connaissais que trop bien venait de faire son apparition dans la cuisine.

Le crétin qui m'avait offert cette foulure à la cheville.

– Pourquoi tu ne te reposes pas, Emma ? demanda-t-il rapidement, une fois arrivé à mon niveau.

– C'est chiant. Je n'aime pas rien faire, répliquais-je, tout en continuant d'éplucher les carottes.

– Mais c'est mieux pour toi. Allez viens, je te ramène dans ta chambre.

Je pris aussitôt une carotte dans la main afin de la pointer face à lui.

– Tu peux me dire, s'il te plaît, à cause de qui j'ai eu ça ? demandais-je, la carotte toujours pointée.

– Moi, souffla-t-il.

– Mais je me suis excusé ! reprit-il immédiatement.

Je le sais bien, mais dommage pour lui. Ça m'amuse de l'embêter.

– En effet. Mais le mal a déjà été fait, rétorquais-je.

Il ne dit rien de plus et s'avança encore plus près de moi. Owen venait de poser ses mains de chaque côté de mes hanches ; mes jambes pendaient encore dans le vite, étant donné que j'étais toujours assise sur ce comptoir. Nos visages n'étaient désormais plus qu'à quelques centimètres l'un de l'autre.

– Tu m'as toi aussi blessé, souffla Owen, levant les yeux pour me montrer sa blessure.

– Cela ne serait pas arrivé si un caporal crétin et débile, n'avait pas fait ce jeu. Emma n'aurait pas couru. Emma ne serait pas tombée. Emma ne t'aurait donc pas frappé, dis-je, en reposant la carotte.

– Effectivement, répondit-il simplement, venant ensuite faire coller son front au mien.

Je ne le repoussais même pas, car je n'en avais pas envie. J'aimais son contact contre ma peau. Mais j'avoue que cela aurait pu être drôle, si je lui avais donné un léger coup de boule...

– Comment je peux faire pour être pardonné...? ? reprit, son souffle chaud si familier venant se déposer dans mon cou.

– Tu trouveras toi même. Réfléchis à quelque chose et tu auras gagner, lui chuchotais-je en pensant très bien à ce que je voudrai pour lui pardonner.

Owen laissa apparaître un petit sourire séducteur, avant que ces lèvres ne se pressent délicatement contre mon front.

– Tu voulais ça ? murmura-t-il.

– Non.

Ses sourcils se fronçaient et il se pencha encore plus, avant de déposer un nouveau baiser, mais cette fois sur ma joue.

– Perdu, continuais-je, essayant quand même de ralentir les battements rapides de mon cœur.

– Bon sang. Mais c'est quoi ! rouspéta-t-il, se détachant par la même occasion de moi.

– Je veux deux choses pour que je puisses te pardonner. La première chose, c'est sûr tu la connais. Remémore toi juste un de nos souvenirs passés ensembles. La deuxième est un peu plus complexe, je l'avoue. Mais ça, ce sera à toi de la trouver. Seule. Ton cœur pourra éventuellement t'aider.

Il me détailla un instant, essayant de bien assimiler toutes mes paroles. Je me laissais ensuite glisser doucement du comptoir et pris aussitôt mes béquilles en main.

– Que la force soit avec toi caporal Owen ! m'exclamais-je toute souriante, avant de partir de la cuisine.

**

Ça faisait déjà un petit moment que nous dînions et je ne cessais de lancer des petits coups d'œils à Owen. Il était grande réflexion et cela me faisait beaucoup rire intérieurement.

Le dîner se passait assez calmement, et j'étais de nouveau assise à côté de Logan. Wendy et Lucile ne se trouvaient pas très loin de moi. Quelques garçons étant attablés à mes côtés, me posaient des questions, voulant en savoir un peu plus sur moi.

Vous auriez dû voir la tête d'Owen, quand je rigolais avec certains hommes. Hilarant.

J'étais en train de discuter avec un garçon, nommé Jordan, quand la porte s'ouvrit d'un coup, laissant débarquer un groupe d'homme. Enfin, deux groupes, je dirais même. Tout le monde criait à m'en briser les tympans.

Soudain, parmi cette foule d'hommes en uniformes, mon regard croisa celui de quelqu'un.

Des yeux gris.
Des cheveux blonds, cendrés.
Deux petites  fossettes, venant creuser ses joues.

Oh, merde.
Merde, merde, merde.

**

( Merci beaucoup pour les 3000 vus
! Ça va super vite ! 😍 Je voulais aussi vous remercier pour tous les vus sur mes autres livres ! C'est vraiment, vraiment incroyable ! Je ne pensais pas, que mes écrits auraient autant de succès ! C'est génial, mercii ! 💞

Aussi un gros merci, à tous les commentaires sur mon livre ! J'ai déjà repéré les petites habituées et c'est toujours un immense plaisir de lire vos adorables commentaires et d'y répondre ! ❤️

Thanks you.🎈

Bonne lectuuure ! ) 🤗