Chapitre 2

PDV Owen

– Allez arrête de bouder ! C'est pas parce que j'ai croqué dans ta brioche, que tu dois tirer une tronche pareil ! s'exclama Alex, en posant une main sur mon épaule.

– Putain t'es chiant comme mec, râlais-je.

– C'est pour ça que l'on s'aime, répliqua-t-il, un sourire idiot plaqué au visage.

– Va voir ta femme et ta fille au lieu de rester avec moi.

– J'aurais bien aimé ! Mais mes deux princesses sont actuellement à la piscine et Dieu sait que je hais la piscine, rétorqua-t-il, toujours tout souriant.

Je ne disais rien de plus, à part lever les yeux au ciel.

Je vous présente mon meilleur ami, Alex, la trentaine bientôt acquit. Meilleur ami, mais aussi mon caporal chef de première classe.

Il est marié depuis déjà quatre ans et de cette magnifique union est née une petite fille : May, désormais âgée de cinq ans. Il prend vraiment son rôle à cœur et essaye le plus possible d'être présent avec elles, mais également dans son travail.

Comme lui, je suis rentré à l'armée à l'âge de dix-huit ans. Je suis plus précisément caporal, depuis déjà deux ans ; Alex est donc mon supérieur.

Nous sommes rentré de notre mission il y a à peine quelques jours et Alex nous a laissé un bon moment de repos. Nous sommes donc tous retourné dans nos villes respectives et voilà donc comment je me retrouvais dans les rues à me balader, ce gars collé à mes basques moi.

– Pour me faire pardonner, je t'offre un café, viens !s'exclama-t-il, en m'attrapant le bras.

Je laissais échapper un soupir, mais je le suivais tout de même. On pourrait tellement croire que ce mec travaille pour un centre de loisirs. Il est tellement... agité, souriant. Il veut toujours faire des blagues et j'en passe. Beaucoup de gens s'étonnent d'ailleurs de voir que c'est lui qui occupe le poste de caporal chef. Pourtant c'est bel et bien vrai.

Joyeux comme toujours, Alex m'attrapait l'autre bras, prenant une toute nouvelle ruelle. Les gens se retournaient constamment, en nous voyant les bras liés, Alex et son maudit sourire aux lèvres.

Non, nous ne sommes pas ensembles...

En parlant de ce grand gamin, plus tard il s'arrêta net dans sa lancée, me montrant subitement du doigt quelque chose. Je tournais donc ma tête, non sans avoir poussé un soupir. Nous étions devant un café du nom de "Votre petit Crystal."

– On y va ! reprit-t-il, avant de m'empoigner de nouveau le bras.

Pire qu'un gamin...

Je le laissais cependant faire et à peine quelques secondes plus tard, nous mettions donc les pieds dans ce fameux café. C'est vrai que même si j'habitais ici, je ne connaissais pas encore tous les recoins encore. Étant souvent en mission, il était plutôt dur pour moi de tout connaître par cœur.

Arrivés à l'intérieur, à peine avions-nous fait deux pas que déjà deux jeunes femmes nous sautaient limite dessus. Enfin, plus particulièrement sur moi.

– Bonjour messieurs ! Venez vous asseoir voyons ! s'exclama l'une d'entre elle, un sourire immonde accroché au visage.

Il ne faut pas se voiler la face. Ces filles sont odieusement maquillées et je vois déjà, au loin, la tentative de drague arriver.

Néanmoins nous prenions tout de même place à une table, avant qu'elles ne prennent nos commandes. Je prenais un café normal, tandis qu'Alex choisissait plutôt un chocolat chaud. L'une partait donc chercher nos boissons, pendant que l'autre était devant moi, une mèche de cheveux enroulée autour de son doigt.

Technique de drague enclenchée.

– Je voulais vous demand...

– Je suis marié et j'ai un enfant. Par contre lui, n'a aucune attache, l'interrompit directement Alex, tout souriant.

Je lui lançais un regard noir, le frappais brusquement sous la table ; mais immédiatement monsieur me rendait mes actions par un clin d'œil.

Putain.

La fille se retourna vers moi, un énorme sourire à s'en décrocher la mâchoire.

Calme ma belle. Je ne suis en aucun cas intéressé par toi.

Mademoiselle allait répliquer quelque chose, quand une horde de gamin franchissait la porte du café. Ils se dirigeaient aussitôt vers le devant de la scène (sûrement pour les petits concerts), tout en saluant la vielle dame qui se trouvait derrière le comptoir.

La fille laissait échapper un long soupir, avant de crier haut et fort dans toute la salle :

– Emma ! Tes gamins sont là !

Emma ?
Tes gamins ?

Ne me dites pas que c'est encore une de leur charmante collègue...

En moins de deux une silhouette apparaissait au deuxième étage, avant de monter sur une pou...

Poutre ?!

Mais elle fait quoi elle ?!

Alex eu la même réaction que moi. Il cessa tous ses gestes et la fixait avec de gros yeux. Il était complètement abasourdi.

– Bonjour à tous ! s'exclama soudainement une voix féminine.

Cette même silhouette continua son ascension de poutre en poutre et je commençais à vraiment retenir mon souffle. Non et non...

Depuis quand une femme fait-elle ça ?!

– Descends Emma ! On n'a pas que ça à faire ! répliqua un des gamins, en soufflant.

– S'il... reprit la voix féminine, en sautant sur une nouvelle poutre.

Putain mais elle fout quoi là ?!

Je me levais directement de ma chaise, en tentant tant bien que mal de discerner son visage. Ne me dites pas qu'elle compte se suicider au beau milieu de ce petit monde, merde ?!

–S'il te plait ! crièrent immédiatement tous les enfants en chœurs.

Non mais sérieusement ?!

– J'arrive ! répliquait aussitôt cette folle.

Mais elle ne va pas sauter ?!
Putain, putain !

Je m'avançais encore plus, avant de voir une chevelure brune valser et danser dans l'air. La jeune fille en question se posa à mon plus grand bonheur sur une poutre, comme si c'était une chaise, avant de lever les bras horizontalement.

– Si telle est ma destinée, alors qu'il en soit ainsi, dit-elle, avant de se jeter en arriè...

Mais ?!
Ah non ! Quelle folle !

Je me précipitais d'un pas rapide vers elle et j'arrivais juste à temps avant que cette folle dingue ne s'écrase durement au sol. Tout le monde cria quelque chose, que je ne compris absolument pas.

Ah et oui. Bien-sûr, nous étions tombés à la renverse entre-temps.

– C'est pas vrai... pestais-je, le dos plaqué contre le sol froid et dur.

Son corps bougeait lentement, avant que sa tête ne se relève de mon torse pour que je croise ainsi ses yeux bleus...

Pas mal.

– Vous venez de tout gâcher ! Vous êtes vraiment chiant ! s'exclama aussitôt la jeune brune, les sourcils froncés et les traits tirés.

J'essayais de faire abstraction de ses magnifiques prunelles, avant de me relever directement. La demoiselle  poussa un petit grognement, en remettant ensuite ses cheveux en place.

– Pourquoi m'avez-vous rattrapé ? continua-t-elle, visiblement très en colère.

Beaucoup plus petite que moi, je devais baisser la tête pour que nos regards se croisent.

– Peut-être parce que vous alliez vous écraser comme une merde, non ? Vous êtes totalement inconsciente, ma parole ! répondais-je rapidement, en la fixant durement.

La petite brune laissa échapper un soupir, avant de lever les yeux au ciel.

– Je savais ce que je faisais ! J'allais retomber sur mes deux pieds, comme à mon habitude ! Vous venez de gâcher mon spectacle ! s'exclama-t-elle en me montrant du doigt la dizaine d'enfants présent.

Pardon.
Un spectacle ?

Cette fille est folle, ou ?

– Parce que vous trimballer de poutre en poutre, comme ça, vous pensez vraiment que ceci est un spectacle ? Le cirque n'est pas ici, mademoiselle !

– Eh bien oui ! Vous venez de tout gâcher ! Oh et pour le cirque, allez vous faire voir ! rétorqua-t-elle, ses yeux bleus pétillant désormais de colère.

Première fois. La première fois qu'une fille ose me tenir tête.

J'allais répliquer quelque chose, quand Alex apparaissait de nul part et attrapait aussitôt mon bras.

– Désolé pour le dérangement. Ce petit a encore beaucoup à apprendre. Si vous saviez ce que vous faisiez, alors il en est complètement désolé de vous avoir interrompu pour ce... spectacle, commença-t-il, à déclarer, alors que je grommelais tout bas.

Je lui lançais un regard noir, qu'il me rendait par une légère tape sur la tête.

– C'est ton chef qui te parle là. Excuse-toi immédiatement, reprit-t-il, l'air visiblement sérieux.

M'excuser d'avoir voulu la sauver et l'aider ? Et puis quoi encore !

– Fais-le Owen. Je ne le répéterai pas.

Je poussais un léger grognement, signe de mon agacement, avant de faire de nouveau face à cette petite brune. Mademoiselle abordait désormais un petit sourire vainqueur.

– Je m'excuse, rétorquais-je tout bas.

– Pardon ? Je n'ai pas entendu ? répliqua-t-elle, un nouveau sourire apparaissant sur son visage.

Un sourire moqueur.

– Je m'excuse pour le dérangement, repris-je en crachant presque chaque mot.

– J'accepte ! reprit-t-elle aussitôt, avant de s'avancer vers moi.

Je la regardais scrupuleusement faire, avant qu'elle ne se lève sur la pointe des pieds et ne me chuchote tout bas :

– Autrefois, celui qui parlait le moins fort sortait vainqueur de la discussion. Ça marche toujours, vous ne trouvez pas ?

**

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top