Chapitre 18

J'étais tellement surprise, que tout mon corps arrêta de bouger.

Owen laissa tout de même ses lèvres contre les miennes, avant de se décaler lentement. Il me fixa, un petit sourire en coin.

– Bah alors Emma ? Ça va pas ? chuchota-t-il, les yeux débordants de malice.

– S-si... bégayais-je comme une idiote.

– Ne. Rougis. Pas, dit Owen, en m'embrassant pour chaque mots sur les lèvres.

Mon cœur était complètement affolé, je l'avoue. Mes joues devaient aussi être bien rouges. Et également, je devais avoir un sourire plus que niais sur le visage.

– Je dois te laisser Emma. On se retrouve pour le dîner. Ne pense pas trop, reprit Owen, avant de m'embrasser le front comme à son habitude.

Je le regardais partir, toujours bloquée sur mon lit. Mes membres ne bougeaient plus, mais mes yeux eux, ne le lâchaient plus. Il m'envoya un dernier sourire et partit ensuite, de ma chambre comme si de rien n'était.

J'ai quand même une question qui ne cesse de trotter dans ma tête.

On embrasse pas les gens comme ça, non ?

Peut-être que le premier baiser était un égarement pour lui (pas pour moi, c'est sûr), mais là... Il y a bien un truc, non ? Dites-moi que je ne suis pas la seule à me faire de fausses idées ? Ce serait vraiment con, si c'était le cas.

Faudrait que j'appelle Belle ; elle pourrait m'éclairer, je pense.

**

Wendy et Lucile étaient venues me voir pour me dire qu'elles ne dormiraient pas dans la chambre ce soir.
Raison ? Elles rejoignent leurs hommes, dans leurs lits, la nuit. Elles m'ont expliqué que ça leurs faisaient renaître leurs jeunesses et qu'elles se sentaient un peu délinquantes.

J'avoue que je n'avais pu m'empêcher de rire. Elles sont tellement drôles, ces deux-là. Au moins, grâce à elles, j'avais pu un peu oublier les baisers d'Owen...

Wendy m'avait appelé il y'a quelques minutes pour m'avertir que nous allions bientôt manger. Je rassemblais ma tignasse en une queue de cheval, et fermais ensuite ma porte de chambre. Certains garçons sortaient eux aussi de leurs chambres et j'aperçus au loin Logan. Je m'empressais donc de le rejoindre.

À peine avais-je posé ma main sur son épaule, qu'il sursautais comme un chaton apeuré.Trop drôle.

– Merde Emma ! Tu m'as fait peur ! s'exclama-t-il, tout de même souriant.

– Désolée Logan. Alors, on est même pas venu me voir cet après-midi ? répliquais-je, en continuant d'avancer.

– Et non, trop de travail. Mais j'ai bien entendu parler de quelque chose. La nouvelle infirmière, belle, mais qui fait des siennes. Tu la connais ?

– Pas du tout. Mais si elle est mignonne, on peut bien lui pardonner ses erreurs, complétais-je, en lui adressant un clin d'œil.

Logan me donna une tape sur le dos, avant de commencer à rire. Quelques étages plus tard, nous étions arrivés au réfectoire. J'essayais de me faire petite, en me cachant derrière Logan. Il laissa encore échapper un rire, avant de me prendre par les épaules et de me dirigeais à une table. Heureusement pour moi, sur cette table remplie de mecs, se trouvait Wendy et Lucile.

Elle me faisaient des petits signes, que je leurs rendais par un sourire gêné. Assise sur le banc, il y avait déjà tous les garçons qui me fixaient.

– Arrêtez les gars, vous allez la mettre mal à l'aise ! intervenait Logan, en me donnant au passage un petit coup de coude.

Je lui lançais un petit sourire timide, avant d'observer autour de moi. Le réfectoire était plutôt grand. Un peu normal, pour accueillir tout ce monde. J'étais en train de regarder un peu partout, quand mon regard le croisa.

Il me regardait. Il me fixait. Les sourcils froncés, il était toujours aussi beau.

Euh. Les sourcils froncés ?

Je lui lançais un regard interrogateur qu'il me rendit en levant les yeux au ciel.

Je continuais encore de le fixer jusqu'à qu'il détourne son regard du mien. Je laissais échapper un râle et essayais tant bien que mal de me mêler au sujet qu'avait enclenché les autres. La fin du repas arrivait bientôt et personnellement, j'étais crevée. Je commençais à m'endormir tout doucement sur l'épaule de quelqu'un, quand quelqu'un me secoua par l'épaule.

– Hum...

– Tu peux aller te coucher, si tu veux. Tu dois être très fatiguée, dit une voix féminine, que je reconnus après comme étant celle de Lucile.

J'ouvrais difficilement les yeux, avant d'apercevoir que je m'étais endormie... sur l'épaule de Logan.

Ah merde.

– Désolée Logan... dis-je dans un bâillement, en me redressant.

– Tu es fatiguée, ne t'en fait pas. Allez, va te coucher ! me répondit-il tout souriant, en me tapant légèrement l'épaule.

Lucile m'expliqua qu'elle rangerait mon plateau et je la remerciais donc. Je me levais ensuite plutôt mollement et me dirigeais donc vers ma chambre.

Trois étages à monter. Sans ascenseur.

Génial...

Il me restait un étage. Mais déjà, j'étais complètement K.O. Une petite pause s'impose, me souffla ma conscience. Je m'asseyais sur l'une des marches, posant ma tête contre mes genoux. Je suis fatiguée mais également confuse. Confuse à propos d'Owen. Il se passe trop de trucs...

Normalement qu'on on embrasse quelqu'un, ça signifie bien quelque chose par derrière, non ? On ne fait pas ça comme ça...

Raaah. Je ne sais pas.

Je continuais de réfléchir, quand soudain une main se posa sur mon épaule, me faisant violemment sursauter. Après avoir lâché un cri et posé une main sur mon cœur, je venais de m'apercevoir que c'était...

Owen ?

Il me fixa, un semblant d'inquiétude apparaissant dans ses prunelles bleus.

– Ça va Emma ? Je suis désolé, si je t'ai fait peur. Je ne voulais pas.

– Ah euh ouais... Tout va bien. Excuse-moi, j'étais dans mes pensées, soufflais-je.

Il se rapprocha de moi, avant de poser une main sur mon front.

– Pas de température, c'est bon. Je t'ai observé à table, tout à l'heure. Je croyais que tu étais malade. Tu t'es endormie comme ça, sur l'épaule de Logan, reprit-t-il, sa tonalité de voix changeant lorsqu'il prononça le prénom de Logan.

Attendez. Se pourrait-il... ? Mon cerveau se connecta de nouveau et un sourire apparut sur mon visage.

– Tu étais jaloux? demandais-je, fixant attentivement sa réaction.

Il me fixa, passa une main sur son visage, et souffla.

– Je... je n'étais pas jaloux.

Le voir autant hésiter me faisait pourtant penser à autre chose...

– Genreeee, répliquais-je, un grand sourire se dessinant encore plus sur mon visage.

Il leva un sourcil, tout en me fixant encore.

– Tu n'étais pas censée allez dormir ? demanda-t-il, les bras désormais croisés conte son torse.

– Tu es jaloux ? rétorquais-je.

Il parut amusé, puisque un petit sourire en coin venait d'émerger. Owen s'avança encore plus près de moi, avant de passer une main sous mes jambes et l'autre contre mon dos.

– Mademoiselle n'a plus les idées claires. Il vaut mieux aller au lit, répondit-il, tout en commençant à gravir les quelques marches d'escaliers.

Je laissais échapper un rire, car je savais bien que toutes mes hypothèses étaient plus que claires. Bizarrement je ne me débattis pas, me trouvant bien trop à l'aise dans ses bras. Je posais ma tête dans son cou, un petit sourire venant dessiner mon visage.

Nous sommes arrivés très vite dans ma chambre ; après m'avoir déposé tout en douceur, je partis aussitôt enfiler mon pyjama. Quant à Owen, il m'attendait sagement, appuyé contre ma porte. Une fois mon pyjama tout doux sur moi, je me jetais sur mon lit. Owen était toujours là, un sourire moqueur au visage. Il se rapprocha de moi, avant de se pencher légèrement. Mon cœur s'accéléra d'un seul coup, mes yeux le détaillant intensément.

Il m'embrassa le front, les joues et aussi mon nez. Il me donnait ensuite la couverture, toujours son sourire en coin. On dirait une mère venant dire bonne nuit à son gosse.

– Repose-toi bien. Demain sera une grosse journée. Bonne nuit, Emma, dit-il.

Avant de partir de ma chambre, il se retourna, enleva son t-shirt, et me le balança.

– Je suppose que tu n'as pas amené ton doudou. Tiens, ça le remplacera, reprit-il, amusé.

Bon j'avoue. Il avait découvert que j'avais toujours une peluche dans mon lit. Et c'est vrai que cette petite peluche, était un peu comme un doudou. Malgré mes quelques pensées pour mon doudou oublié, je venais d'avoir d'autres pensées pas très catholiques, rien qu'en regardant son torse.

Calme Emma, calme.

– Je dois y aller. Dors bien. Au fait, il se pourrait que tu avais raison, reprit-il, sa main venant de se poser sur la poignée de porte.

– Quoi ? repris-je, perdue.

Jaloux. J'étais jaloux, reprit-t-il, avant de partir de la chambre.





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