Chapitre 16

– Je rêve ou ? C'est l'étagère, c'est ça ? me parlais-je à moi-même.

– Ouais c'est ça. J'ai dû me cogner un peu trop fort... soupirais-je.

Il se rapprocha de moi, avant de se baisser. Il tendit sa main et dès qu'elle se posa contre ma joue, mon corps entier frissonna. Mon cœur fut prit d'un incroyable excès de vitesse.

Merde.
C'est vraiment réel...

– Putain. C'est vraiment toi... souffla-t-il contre moi.

Il était là.
C'était vrai.
C'était réel.

Owen était là.
En face de moi.

– Mais... c'est...

Je n'arrivais même pas à terminer ma phrase tellement que les émotions me submergeaient.

– C'est bien moi. Owen. Et toi, tu es ma petite brune, continua-t-il, sa main caressant toujours ma joue.

J'étais tellement chamboulée que les larmes menaçaient de débarquer à tout bout de champ. Il m'avait tellement manqué... À peine deux semaines qu'il était parti, mais pour moi, c'était déjà trop.

Nous nous sommes observés pendant de bonnes minutes, avant que je ne reprenne mes esprits et ne lui saute dessus telle une folle. Il vacilla en arrière, pour finir de s'écraser sur le sol. Bien-sûr, toujours avec moi dans ses bras.

Je le serrais tellement fort contre moi, que j'ai même cru à un moment que j'allais l'étouffer. Bon. Ça aurait été bête.

– C'est vraiment toi. Bon sang, tu m'as trop manqué... murmurais-je dans son cou.

– Toi aussi Emma, toi aussi, reprit Owen, en resserrant ses bras autour de ma taille.

Je crois que le temps s'était vraiment arrêté pour nous, jusqu'à que quelqu'un frappe à la porte, disant que c'était à son tour de passer.

Putain...

Je grognais en même temps qu'Owen et il m'aida ensuite à me relever. Un drôle de sentiment se perdit en moi au moment où nous n'étions plus liés.

– Dépêche-toi Owen ! résonna une voix dure et grave.

Ah oui, c'est vrai.
Le vaccin...

– Désolé, mais on doit se bouger. Klark risquerait de défoncer la porte si je ne sors pas d'ici dans les cinq minutes qui suivent, dit soudainement Owen, avant de se poser sur la chaise.

Il me tendit ensuite son bras, très musclé, en m'adressant un petit sourire.

– Je t'attends. Nouvelle et petite infirmière, continua-t-il avec ce sourire charmeur aux lèvres.

Je levais les yeux au ciel, mais me dépêchais tout de même de trouver une seringue. Je ne pourrais pas m'échapper... Je dois le piquer...

Enfin, le vacciner...

Quelques secondes plus tard, j'étais devant lui, la main légèrement tremblante. Super les retrouvailles. Se faire piquer alors qu'on venait de se revoir...

Chouette.

– Ne tremble pas Emma. Tu peux le faire, reprit Owen, sérieusement.

– Tu sais combien de fois, au moins, j'ai loupé des vaccins cette aprèm ?

– Oui. Tu en as loupé dix-sept. Tu as assommé trois gars. Et aussi, tu t'es trompée d'aiguille pour deux d'entre eux. Pleins de mes hommes n'arrêtaient pas de parler d'une infirmière très mignonne, mais hyper maladroite. J'avais hâte de voir ça et de voir qui était-elle vraiment.

– Tu aurais donc dragué l'infirmière, c'est ça ? répliquai-je un peu froidement, je l'avoue.

– Je n'aurais pas osé, voyons. J'étais juste curieux. Mais vu que c'est toi, je crois que je vais devoir changer mes plans... chuchota Owen, en passant délicatement sa langue sur ses lèvres.

Il avait fait ce geste d'une manière très sensuelle, appuyant bien son regard saphir sur le mien. Et ça marchait. Il arrivait à me déstabiliser. Et ça faisait à peine une quinzaine de minutes que nous venions de nous retrouver. Je n'osais même pas imaginer la suite...

– Si je te pique au mauvais endroit, ne viens pas pleurer, soufflais-je, avant d'enfiler mes gants.

– Je ne chiale jamais. Ne t'en fait pas. La douleur ne me fait pas peur.

Je commençais donc à chercher sa veine et dès que je la trouvais, je piquais en plein ded...

Ah bah non.
Enfaite je l'ai loupée.

Oups.

– Une fois, mais pas deux, chuchota Owen, me fixant intensément.

S'il pouvait arrêter de me regarder avec ce regard aussi ! Tout ça se passerait mieux, hein !

Je réessayais une nouvelle fois et ce fut un... échec.

Cette fois Owen grogna, en laissant ensuite échapper un petit soupir.

– Deux fois, mais pas trois. Emma.

Je lui faisais mon plus beau sourire, avant de recommencer cette fameuse tâche. Et voilà ! C'était bon !

– Trop cool ! J'y suis arrivée ! m'exclamais-je, heureuse.

– Je vais avoir de beaux hématomes, tiens, renchérit Owen.

– Euh, désolée ?

– Je veux un bisou magique. Ça guérira plus vite.

Je levais un sourcil et croisais mes bras contre ma poitrine.

– Sérieux ? demandais-je.

– Plus que sérieux. Tu me dois bien ça. C'est un super cadeau pour nos retrouvailles, répondit-il.

– Et moi ? J'aurais le droit à quoi ? continuais-je sur la même lancée.

– À ce que je garde le silence auprès de mes collèges à propos d'une jeune infirmière qui ne sait pas piquer au bon endroit. Qui cause en plus de ça, des hématomes à ces jeunes patients.

– T'es chiant, soufflais-je.

– Mais tu es contente de me retrouver. Avoue, continua Owen.

– Un peu...

– Beaucoup, rétorqua-t-il, avant de se lever et de me surplomber de sa taille.

– Un bisou, reprit-il, une moue toute mignonne venant s'afficher au visage.

Je me levais sur la pointe des pieds et déposais un petit baiser sur sa joue. Mon cœur se remua d'une étrange façon quand mes lèvres touchèrent sa peau. À peine je reculais, qu'Owen me prit le visage en coupe de ses grandes mains. Il posa soudainement son front au mien, nos souffles venant désormais s'entremêler.

– Tu m'as manqué, Emma. Plus que manqué, je l'avoue, me chuchota-t-il, avant de déposer un baiser sur mon front.

Il laissa traîner ces lèvres sur mon nez, mes deux joues et enfin, mon endroit préféré : le coin de mes lèvres.

J'allais répliquer quelque chose, quand un crétin commença à donner de violents coups contre la porte.

– Putain... rouspéta Owen, en se détachant de moi.

Je suis sûre qu'à cet instant, mon visage était légèrement écarlate. Il y avait eu une montée de température là, c'est incroyable... Waouh, le changement de pays me fait de drôles d'effets...

– Je ois te laisser. L'autre brusque va péter un câble, sinon. On se retrouve plus tard, ma brune, reprit Owen avec l'un de ses sourires ravageurs, avant d'avancer vers la porte et de l'ouvrir.

Un homme avoisinant les deux mètres rentra aussitôt dans la pièce, me faisant immédiatement frissonner. Grand, baraqué, taillé comme je ne sais quoi... Il te pousse une fois, mais c'est déjà la fin. T'es raide morte...

– Soit gentil avec elle, c'est son premier jour. Rejoins-moi au bureau de Tony après, nous devons discuter. À plus Emma ! s'exclama Owen, en donnant au passage une tape sur l'épaule de son collègue.

Dans ma tête, c'était juste : ne me laisse pas avec lui... il fait peur...

J'ai pas l'habitude d'être autant intimidée avec un homme, mais là... On dirait Hulk version humaine.

Cheveux châtains foncés, ses yeux étaient à la limite du noir nuit. Son regard était puissant, ça se voyait à des kilomètres.

– Hum, bonjour... Je te prie de t'asseoir, ici... dis-je d'une toute petite voix.

Il me lança un bref regard, mais s'exécuta tout de même. Même assis devant moi, j'étais encore surprise de toujours le voir aussi grand.

Cet homme était Hulk. C'est certain

En fait, si je me trompe et que je le pique au mauvais endroit, ma vie est terminée.

– J'ai entendue parler de toi. La fameuse infirmière qui pique tout le monde au mauvais endroit. C'est vrai ? demanda-t-il soudainement, me faisant sursauter au passage.

– Ah... les nouvelles vont vite...

– On m'a dit que ça faisait longtemps que tu n'avais pas exercée. C'est normal de te louper, ne t'en fait pas. Si tu te trompes, sache que je ne te crierais pas dessus. N'aie pas peur, continua-t-il, en m'adressant un petit sourire chaleureux.

Eh bien...
Il est peut-être gentil, après tout...

Je le remerciais pour ces paroles qui m'avaient faites plaisir. Et cela a étrangement bien marché, en plus ! Quelques minutes plus tard, je venais de me rendre compte que j'avais réussi du premier coup.

Trop fière de moi, je laissais échapper un petit cri victorieux. Monsieur muscle laissa échapper un petit rire, avant de me tapoter amicalement la tête.

– Owen avait raison. Tu es vraiment adorable. On dirait ma sœur de sept ans, déclara-t-il.

Attendez. Outre le fait qu'il me compare à sa sœur de sept ans, je venais bien de comprendre ses paroles ?


**




( J'espère que vous avez passés de bonne fêtes ! Et également, que vous avez été gâtés haha ! Bonne lectuuure 🤗)

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