Chapitre 15

Tout est ok, désormais.

Belle a accepté de garder mon chaton et bien-sûr, la petite May était extrêmement ravie. J'ai essayé de prévenir Owen, mais il ne me répond toujours pas. Ça fait déjà un moment qu'on ne s'est pas parlé lui et moi. Je ne sais pas si c'est normal ou pas, mais Belle elle, reçoit des messages d'Alex.

Bizarre. Non ?

Elle m'a assuré que la prochaine fois, elle demanderait des infos à Alex. À ce qui paraît, ils ne travaillent pas toujours ensembles et donc, ils ne se voient pas tout le temps.

Enfin bref, j'espère que j'aurai bientôt une réponse de sa part...

J'ai préparé deux valises, ne contenant pas trop de choses. Je sais que là-bas je serai presque toujours vêtue de ma blouse d'infirmière. Je suis déjà préparée à ça, donc bon.

Désormais devant mon immeuble, j'attendais patiemment ce fameux militaire qui allait donc m'escorter. Une voiture arriva quelques minutes après, plus précisément un taxi. Le chauffeur sortit pour m'aider à mettre les bagages et je le remerciais donc. J'entrais aussitôt dans la voiture et je croisais immédiatement le regard d'un...

Jeune homme. À peine plus âgé que moi. Blond, yeux verts, il était quand même assez baraqué pour son âge.

– On ne m'avait pas dit que la remplaçante serait aussi belle, dit -il soudainement, sourire aux lèvres.

– Et moi on ne m'avait pas dit que j'allais passer le voyage avec un gros lourd, répliquais-je immédiatement.

Il laissa échapper un rire, avant de tendre sa main devant moi.

– Je m'appelle Logan, enchanté. Tutoyons nous, ce sera mieux. Je voulais juste te tester, excuse-moi, reprit-il.

Je levais un sourcil, mais acceptais tout de même sa poignée de main.

– Moi c'est Emma. Mais je pense que tu le sais. Pourquoi voulais-tu me tester ? demandais-je aussitôt.

– Disons que l'ancienne infirmière, que tu remplaces désormais, était comment dire... Elle était plus là pour nous draguer, que pour faire les soins. Si tu vois ce que je veux dire. Je voulais être sûr que tu ne sois pas comme elle. Toujours se méfier.

C'est vrai que mon père ne m'avait pas du tout expliqué les conséquences de son départ. Ah. Je comprends mieux.

– Ne crains rien. Je ne suis pas comme elle. Si on m'envoie là-bas, c'est pour pratiquer des soins, rien que ça, repris-je.

– Tu es acceptée ! Bienvenue à toi, Emma ! s'exclama-t-il directement, visiblement heureux de mon aveu.

– Tu es contente de partir ? me questionna-t-il, en changeant de sujet au passage.

– Je pense que oui. Ce petit séjour m'aidera à oublier certaines pensées... répondis-je, en pensant tout de suite, à quelqu'un.

– Je vois ! Tu t'adapteras vite, ne t'en fait pas. Il y a une bonne ambiance, malgré ce que l'on peut dire sur l'armée, continua Logan, une grand sourire scotché au visage.

Nous continuons de parler et je constatais finalement qu'il est plutôt sympathique comme gars. Bon eh bien peut-être que ce voyage me promettra de bonnes choses.

**

– Nous arrivons bientôt, reveille-toi, dit une voix d'homme, me secouant ensuite par le bras.

– Deux minutes, soupirais-je.

– C'est pas possible, nous allons atterrir bientôt. Emma, lève toi.

Je râlais, mais je décidais tout de même d'ouvrir les yeux, avant de les frotter. Logan laissa échapper un léger rire, avant de s'asseoir sur son siège et de s'attacher.

Et voilà, l'aventure commence maintenant.

Après une heure de voiture, nous enfin arrivés dans ce fameux lieu. Je pouvais déjà apercevoir au loin un parcours du combattant, ainsi qu'un terrain de boue. Chouette. Devant nous se trouvait une grande bâtisse, comportant au moins quatre étages.

– Au premier étage c'est là où se trouve la cuisine, le réfectoire, intervenait Logan. Deuxième étage, tout ce qui est équipements de muscu. Troisième étage ce sont les bureaux, principalement destinés aux caporaux, adjugeants et encore d'autres grades. Et enfin, le dernier, les dortoirs. Tu aura ta propre chambre ne t'en fait pas. Tu l'as partageras d'ailleurs
avec une des infirmières.

– Je vais devoir dormir dans une chambre, qui se trouve à peine à trois centimètres des dortoirs des hommes ? demandais-je, espérant me tromper.

– Exact Emma. Si tu as un problème, tu auras juste à crier et toute une meute de gars viendra donc te sauver ! me répondit Logan, tout souriant.

– Ça ne me rassure pas, en fait. Certains d'entre eux pourraient venir en pleine nuit, voulant combler ce manque, non ? répliquais-je, méfiante.

– Quel manque ? ricana-t-il.

– Bah tu sais... le manque de femme, le manque de s..."

– Tu vas vraiment loin Emma ! Personne n'osera faire ça, voyons ! C'est trop risqué ! me coupa Logan, avant de commencer à rire.

– Enfin... peut-être que ça va changer... reprit-il, un doigt posé sur son menton.

– Euh. Pourquoi ?

– L'infirmière que tu remplaces devait avoir environ ton âge, ou même un peu plus. Elle ressemblait d'ailleurs à une petite orange avec son font de teint ; c'était drôle.

– Enfin voilà quoi, pas très jolie jolie. Les deux autres infirmières ont déjà passé le stade des quarante ans. Tu es donc la plus jeune et en plus, loin d'être la plus moche...

– Je pense que tous ces messieurs, vont être ravis ! Mais ne t'en fait pas, Emma, ils ne viendront pas te déranger dans ta chambre. Tu as ma parole ! reprit Logan, avant de me donner une bonne tape dans le dos.

– Je suis rassurée. Vraiment rassurée, dis-je tout bas, en fixant la bâtisse en pierre.

Logan rigola encore une fois, trouvant sûrement cette situation amusante. Il me poussa ensuite pour me faire avancer et donc, continuer la visite.

Super...

Après m'avoir tout fait visité, Logan décida de m'emmener voir mes collègues. Il m'a expliqué que nous avions un petit local à quelques mètres de la bâtisse. Arrivés dans ce fameux local, je vis aussitôt deux femmes, toutes les deux blondes. Dès qu'elles m'aperçurent, elle se... jetèrent sur moi.

Je laissais échapper un cri de surprise et elles m'enlacèrent toutes les deux.

– Elle est tellement mignonne ! commença à s'exclamer l'une d'entre elles.

– Wendy, Lucile ! Laissez-là respirer, voyons ! intervenait soudainement Logan, avant de me tirer de ce câlin géant.

– Désolées nous sommes justes ravies et contentes d'accueillir une nouvelle venue ! s'exclama une femme, au visage un peu rond.

– Je m'appelle Wendy, enchanté Emma ! reprit-elle.

Plutôt petite de taille, elle possédait néanmoins de jolies yeux couleurs caramels. L'autre femme était donc, je présume, Lucile. Plus grande que nous deux, ses cheveux blonds était beaucoup plus longs que ceux de Wendy. Par contre, elle avait les yeux verts. Très clairs. Très beaux.

– Enchantée, je suis Emma. Je pense que vous devez le savoir. J'espère que nous nous entendrons bien, me présentais-je poliment.

Les deux femmes se sont mise à sourire, visiblement très heureuses de ma présence. Je pense bien m'entendre avec elles. Ces deux femmes respirent la bonne humeur. Elles ont l'air très sympathiques.

Suite aux présentations, Logan m'avait laissé avec mes deux nouvelles collègues. Je ne m'étais pas trompée, elles étaient adorables. Il ne nous a fallu que quelques heures pour déjà nous apprécier. Je pense que cela rendra mon séjour beaucoup plus agréable, ici.

Mais les choses sérieuses commençaient désormais. Certains groupes de soldats allaient venir pour effectuer quelques vaccins. Nous sommes toutes les trois à nos postes, prêtes à les accueillir.

– Le premier groupe arrive ! cria une voix grave, avant d'ouvrir la porte.

En effet, pas moins d'une quinzaine de garçons venait de débarquer. Ils devaient avoir entre vingt et trente ans.

– Choisissez une infirmière et faite vite ! D'autres groupes doivent passer ! continua la même voix, autoritaire et dure.

Le groupe d'homme s'avança aussitôt, vêtus de leurs tenues kakis et noires. Ils commencèrent à regarder Wendy et Lucile, essayant de déterminer qui ils choisiraient.

– Mais attendez ! Il y a une nouvelle ! Regardez les mecs ! s'exclama soudainement un garçon aux cheveux roux.

Tout le monde me dévisagea, avant qu'un sourire idiot ne se plaque sur chacun de leurs visages.

Oh non, s'il vous plaît...

Plus de la moitié du groupe se dirigea vers moi, visiblement heureux de m'accueillir.

– Et les jeunes, venez ici aussi ! intervenait immédiatement Lucile, avant de me lancer un clin d'œil.

Certains chuchotaient des trucs, mais se dirigeaient tout de même vers mes deux autres collèges. Sur les quinze garçons, ils y'en avaient facilement neuf devant moi, en train de faire la queue sagement.

Le premier s'avança vers moi et me tendit immédiatement son bras. Il me fit quand même un clin d'œil au passage, que je le lui rendis par un sourire très gêné.

– Ça fait longtemps que tu es infirmière ? me demanda-t-il, pendant que je préparais la seringue.

– Euh comment dire... J'ai juste fait des études d'infirmière ; ce n'est donc pas mon travail actuel, répondis-je.

– Mais attends... Tu as déjà fait une piqûre, non... ?reprit-t-il, moins rassuré.

– Oui oui... Enfin ça remonte à plus de trois ans, mais oui. Ne t'en fait pas, normalement je ne me loupe pas, répliquais-je, essayant quand même de le rassurer.

Il ne dit rien de plus et se laissa donc faire. Je commençais à le piquer mais je loupais aussitôt sa veine.

Merde.

– Aïe ! s'exclama-t-il soudainement.

Oui bon ça va, hein !

Je continuais à chercher sa veine, mais encore une fois, je le piquais au mauvais endroit.

Oups.

Il commença à échapper un petit cri et comme par hasard, cela fit changer certains garçons de la file. Ils partaient un à un...

Cool !

Wendy et Lucile remarquèrent aussitôt ce qu'il se passait et elles ne pouvaient s'empêcher de rigoler. Au bout de la troisième tentative, j'avais enfin réussi à le piquer ! Génial !

– Au suivant ! m'exclamais-je, toute souriante.

Certains me fixaient longuement, avant de partir de la file. Bon eh bien, c'est mieux ! Il ne m'en reste que trois !

– Ça fait longtemps que je n'ai pas pratiqué, il me faut donc un temps d'adaptation. Mais ça ira mieux, ne vous en faites pas ! continuais-je, souriante.

Le prochain qui était devant moi, commençait à devenir pâle. J'essayais de me retenir de rire, mais c'était dur... Voir leur tête dépitée, pas sereine du tout, me faisait beaucoup rire intérieurement.

**

Les autres groupes sont arrivaient et bien-sûr, à chaque fois ils réagissaient pareils en me voyant. Un monde pas possible dans la file, mais dès que je piquais mal quelqu'un, le frapper sans faire exprès quand je me tournais, ou encore, me trompais d'aiguilles, ça les faisaient fuir.

C'était drôle. Mais c'est normal aussi. Il faut que je me réhabitue ; ça fait longtemps. Quelques jours plus tard, et des cobayes entres mes mains, ce sera nickel. Une vraie infirmière !

Wendy et Lucile viennent de partir pour faire une pause, mais je décidais de continuer encore un peu. Il ne me restait qu'un groupe composé de trois personnes. Je crois d'ailleurs que ce n'est plus un groupe de soldats, mais de caporaux, à ce que j'ai entendu. Il faut donc que j'essaye d'être concentrée...

Le premier homme entra dans la salle et me salua poliment. Il était beaucoup plus vieux que les personnes des groupes précédents. Mais bizarrement, je ne m'en suis pas trop mal sortie. Il m'a remercié poliment, et il partit ensuite. Il appela immédiatement le suivant, et j'en profitais pour me retourner et prendre une autre seringue.

– Mademoiselle ? me demanda soudainement une voix grave et masculine.

– J'arrive, attendez... Je...

Attendez.
Cette voix...

C'est pas vrai...

Je me retournais immédiatement et plutôt brusquement, puisque je me prenais le coin de l'étagère. Je poussais un juron, mais me reprenais en vitesse.

Mademoiselle vous...

Il ne continua pas sa phrase. Nos regards venaient de se croiser.





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