Chapitre 7
*Harry*
Louis et moi avons passé la journée de samedi entre le lit, la douche et la cuisine. Nous avons profité l'un de l'autre comme le font tous les nouveaux amoureux. Louis m'a refait l'amour, deux fois, et le plaisir était tout aussi intense que la première fois. Ses mains caressaient chaque parcelle de mon corps et mon cœur semblait vouloir sortir de ma poitrine tant ses battements étaient forts. Je me sens bien dans les bras de Louis. D'ailleurs, nous sommes tous les deux dans le canapé, Louis adossé à l'accoudoir et moi contre sa poitrine, entre ses jambes. Ses doigts caressent lentement mon avant-bras. Nous sommes en train de regarder la télévision.
C'est un dimanche après-midi gris, comme on en connaît régulièrement à Londres, mais j'ai envie de sortir m'aérer un peu.
"Ça te dit qu'on aille se balader un peu ?
- Oui si tu veux. Tu as envie d'aller où ?
- Je sais pas. On prend la voiture et on roule un peu. On avisera.
- Ok, ça me va."
Je me lève du canapé et avant de me diriger vers le placard de l'entrée pour mettre des chaussures, je me penche au-dessus de Louis. Je lui donne un baiser. Louis saisit ma nuque pour approfondir notre échange. Et si je m'écoutais, là à cet instant précis, je retrouverais la chaleur des bras de Louis. Mais il faut qu'on sorte un peu... hein ?
Je me détache de Louis et lui souris.
"Aller viens, ça va nous faire du bien de sortir ! On en profitera pour dîner si tu veux...
- Avec plaisir... comme ça on rentre directement pour se mettre au lit... Je suis fatigué et je ne sais pas pourquoi !!!
- J'ai ma petite idée. Je t'expliquerai quand on sera rentré."
Je caresse la joue de Louis et lui fais un clin d'œil. Il me sourit et se lève à son tour. En passant à côté de moi, il me donne une tape sur les fesses. Nous partageons une complicité agréable Louis et moi. Nous pourrions ressentir une certaine gêne puisque nous ne nous connaissons pas depuis très longtemps, mais non. Il y a un jeu de séduction entre nous qui s'est installé depuis que nous nous sommes avoués nos sentiments naissants. C'est bizarre d'ailleurs, car souvent le jeu se met en place avant le premier baiser. Pour faire monter la tension, la pression. Mais pour Louis et moi, c'est tout simplement l'inverse. Nous nous sommes embrassés, nous nous sommes fait de beaux discours sur ce que nous éprouvons l'un pour l'autre, nous avons découvert notre intimité et le jeu s'est finalement installé. Comme pour pimenter notre relation. Nous prouver l'un à l'autre que ce n'est que le début de quelque chose de plus grand, de plus fort. Et j'aime ça. J'aime voir Louis rougir lorsque je lui décoche un sourire taquin, j'aime quand il fait des allusions à nos activités physiques.
Je sors de ma rêverie et finis de passer ma veste. Je récupère mes lunettes de soleil que je place dans mes cheveux en guise de serre-tête.
"Tu es prêt ?
- Je t'attends...."
Louis l'impertinent. Nous sortons de l'appartement et prenons la voiture. Nous sortons de Hampstead et quittons Londres vers le Sud. Le ciel qui était plutôt obscur en centre-ville semble se dégager plus nous parcourons de la distance. Je roule tranquillement, profitant de la circulation fluide. Ma main cherche la cuisse de Louis qui à mon contact lie nos doigts. Louis me raconte que lorsqu'il était enfant, il aimait se mettre à genoux sur la banquette arrière de la voiture de ses parents et regarder les conducteurs des autres véhicules ou simplement le paysage qu'il quittait, s'éloigner. Il me dit aussi qu'il se faisait souvent engueuler par son père à cause de ça. Je tourne la tête pour le regarder, pensant trouver un sourire sur ses lèvres, mais c'est finalement son regard voilé que je croise.
"Tes parents et tes sœurs te manquent ?
- Plus que je ne veux l'admettre, c'est clair.
- Je ne comprends vraiment pas pourquoi tu ne les as pas suivis. Tu aurais pu t'inscrire dans une fac à Los Angeles pour finir ton cursus. Pourquoi rester à Londres seul ?
- C'est..., il soupire. Je sais pas. Mon père a eu cette idée plutôt soudainement. Je me suis senti pris au dépourvu. Et comme je suis majeur, j'avais le choix de ne pas les suivre. Je me suis entêté.
- Et tu as été trop fier pour lui dire que tu regrettais ? je lui demande avec la crainte qu'il prenne mal ma remarque.
- Exactement. Je me suis dit que deux ans ce n'était pas la mort. Je n'imaginais pas qu'ils me manqueraient tous autant et que partir à Los Angeles serait aussi compliqué. Entre le voyage en avion en lui-même et le prix du billet...
- Ton stage à la librairie est un stage rémunéré ?
- Oui. Pas grand chose mais je perçois quand même un salaire. Ce serait vraiment cool qu'Émy me propose de travailler pour elle après mon stage et pendant ma dernière année. Ça me permettrait d'avoir un complément de revenu en plus de la bourse. Comme fait Liam avec son job au magasin.
- Et tu pourrais allier l'utile à l'agréable. Propose-le à Émy !
- Je vais y songer. Surtout qu'elle semble ravie de mon investissement et que sa sœur ne va pas revenir tout de suite.
- Parle-lui en rapidement.
- Oui, tu as raison."
Nous poursuivons notre conversation sur la librairie et Louis retrouve son sourire. Je préfère largement le voir comme ça.
Nous roulons depuis 1h30 quand nous arrivons aux abords de Brighton. Au loin, on peut apercevoir la mer et le scintillement du soleil qui se reflète sur l'eau.
"J'adore la mer
- J'adore la mer !"
Louis et moi avons parlé en même temps, ce qui nous fait rire.
"C'est très apaisant !
- Pourquoi tu n'as pas choisi une maison sur la plage à Los Angeles, dans ce cas ?
- Parce que c'est plus difficile de se protéger des curieux ou des intrus. J'ai d'abord pensé à ma tranquillité. Mais c'est un rêve que je garde au fond de moi... Une maison en bord de mer, où quand tu passes la baie vitrée, tu n'as que quelques pas à faire pour fouler le sable."
Louis me regarde et me sourit. D'un sourire que je n'avais encore jamais vu, un sourire qui atteint ses yeux mais qui semble le faire rayonner entièrement.
"Ça explique ton tatouage de l'ancre sur ton poignet ?
- Entre autre oui ! Et toi, celui de la corde d'amarrage ?
- Aussi... c'est marrant, c'est une des premières choses que j'ai remarqué chez toi !
- Ah oui ?!? Et les autres ?
- Les autres, mon Dieu, vais-je seulement avoir le temps de tout te citer !
- Moi j'ai tout mon temps !
- Je te les dirais peut-être un jour !!!!
- Je trouverai le moyen de te faire parler", je lui réponds, tandis que j'arrête la voiture sur un petit parking.
Nous descendons. Le soleil brille dans le ciel, qui ici est complètement dégagé. Je n'avais pas du tout l'idée de nous amener jusqu'à la mer lorsque j'ai voulu sortir mais je ne regrette pas de m'être laissé guider par mon instinct. La plage est quasiment vide de ce côté de la ville et Louis et moi allons pouvoir en profiter pour nous y promener.
Brighton est un peu le Santa Monica de l'Angleterre avec son ponton et sa grande roue. On aperçoit l'effervescence de la ville au loin. Je connais assez bien cette partie de la côte alors je nous ai amené à quelques kilomètres plus à l'Est pour que nous soyons plus au calme Louis et moi.
Il fait bon. Louis enlève ses baskets et remonte son jean jusqu'à mi-mollets.
"On fait la course ? A celui qui arrive le premier dans l'eau ?
- Ok..."
Et tandis que je me baisse pour enlever mes chaussures, je vois Louis partir en courant.
"Hey mais tu triches !
- Rattrape-moi ! Aller !!!"
Et je me mets à courir sachant pertinemment que je ne le rattraperai pas. Louis est plus petit que moi mais il est très rapide. Je suis sûr qu'il fait du sport à ses heures perdues. Louis arrive à l'eau et s'arrête. Je le rejoins. Il me prend la main et nous nous avançons pour sentir l'eau salée lécher nos pieds. La mer est froide, c'est saisissant. Mais passé quelques minutes, on s'habitue à la sensation et ce n'est pas désagréable. Louis et moi nous mettons en marche, les pieds dans l'eau, main dans la main, en laissant Brighton et sa foule derrière nous. Le soleil descend de plus en plus mais sa chaleur est encore présente et très agréable. Nous nous baladons comme ça pendant une bonne heure, profitant du calme qui règne ici.
"On va dîner ? me demande Louis.
- Tu as faim ?
- Oui un peu...
- Fish & Chips ?
- Parfait !
- Viens, on va reprendre la voiture. Je connais une petite auberge pas très loin qui en sert de très bons !"
Nous remontons en voiture et après un quart d'heure de route, je m'arrête devant une bâtisse en pierre. Il y a de nombreux hortensias fuchsias ou bleus sur la façade. J'aime beaucoup cet endroit. J'y venais avec ma mère et ma sœur quand nous partions le temps d'un week-end.
Je pousse la porte et suis accueilli par la propriétaire de l'endroit.
"Harry Styles, comment vas-tu ?
- Bonjour Marthe. Très bien et vous ?
- Ça va. Je suis ravie de te voir ici, ça faisait longtemps dis-moi. Tu ne dois pas avoir beaucoup de temps pour toi maintenant ! Comment va ta maman ?
- Elle va très bien.
- Tu lui donneras le bonjour de ma part.
- Je n'y manquerai pas. Marthe, est-ce qu'on peut dîner ?
- Oui bien sûr. Venez, je vais vous installer dans un petit coin où vous serez tranquilles même si ce soir, il n'y a pas grand monde."
Louis et moi suivons Marthe dans la salle à manger. En effet, il y a peu de tables occupées mais Marthe nous installe à la table proche de la cheminée, qu'on ne voit pas depuis la porte. Nous nous asseyons.
"Tu me présentes ton ami Harry ?
- Oui... Désolé. Marthe, je te présente Louis. Louis voici Marthe. Elle me connaît depuis que j'ai quoi ? 10 ans ?
- Oh oui, à peu près ! Enchantée Louis.
- Également, lui répond Louis.
- Je vous amène la carte ?
- Non, ce n'est pas nécessaire. On va prendre un Fish & Chips avec une bière.
- Parfait les garçons, je vous prépare ça !"
Marthe s'éloigne et mon regard croise celui de Louis.
"« Je connais une petite auberge pas très loin »... dit Louis en m'imitant. Tu es quasiment chez toi ici, oui !
- J'avoue... Marthe m'a connu gamin, au moment où mes parents ont divorcé. Quand ma mère voulait se détendre et laisser les galères derrière elle, on prenait la voiture et on roulait jusqu'ici. On dormait tous les trois, avec ma sœur, dans la même chambre et on finissait souvent dans le même lit. Et puis au fil des années, c'est devenu un repère pour nous et Marthe nous a adoptés. Ça faisait vraiment longtemps que je n'étais pas revenu.
- C'est important d'avoir un échappatoire quand la réalité est trop dure à supporter. Ta mère a eu raison de vous amener ici. C'est un endroit charmant qui respire le bien-être et la sérénité. A l'image de Marthe... même si je ne l'ai vue que cinq minutes.
- Oui. Elle est adorable."
Marthe nous amène nos plats et nous souhaite un bon appétit. Nous dînons tout en nous racontant des petites anecdotes sur nos enfances lorsque nous avions une dizaine d'années. Louis et moi passons une agréable soirée, si bien que nous ne voyons pas le temps passer et la salle se vider complètement.
"Les garçons, je vous propose un thé ?
- Oui avec plaisir", répond Louis.
Marthe revient quelques minutes plus tard, trois tasses fumantes sur un plateau.
"Si tu veux bien Harry, je m'installe avec vous pour le thé. Tu vas me raconter un peu ce qu'il se passe dans ta vie. La vraie, pas celle que je lis dans les torchons qu'on trouve en kiosque."
Et je souris à Marthe. Entre Louis et elle, c'est un plaisir de discuter avec des personnes qui ne sont absolument pas intéressées par le monde dans lequel j'évolue professionnellement.
Alors nous discutons. Louis raconte à Marthe comment nous nous sommes rencontrés et ce qu'il fait dans la vie. Très vite, Marthe comprend que Louis et moi ne sommes pas de simples amis.
"Les garçons, il se fait tard et il y a de la route jusqu'à Londres. Vous voulez rester dormir ici ?
- On peut ? Louis ça te dit ?
- Oui pourquoi pas !
- Je vais préparer la chambre où tu logeais avec ta mère. Je n'en ai pas pour longtemps."
Marthe s'éloigne et Louis et moi nous dirigeons vers la petite terrasse à l'arrière de la maison. Louis s'accoude à la rambarde et allume une cigarette. Il ne fume pas souvent, en tout cas en ma présence mais je le trouve sexy lorsqu'il le fait. La cigarette lui va bien... Je me place dans son dos et l'enlace déposant un baiser dans son cou.
"Tu as passé une bonne soirée ? je lui demande.
- Une bonne soirée, une bonne journée. Que ce soit aujourd'hui ou hier, d'ailleurs."
Il se tourne pour me faire face. Je dépose mes lèvres sur les siennes. Nous profitons de ce petit moment rien qu'à nous, totalement isolés du reste du monde. Marthe nous interpelle depuis le pas de la porte pour nous dire que la chambre est prête. Nous rentrons dans l'auberge, remercions Marthe et montons dans la petite chambre. Il y a une odeur de lavande très agréable et apaisante.
Nous passons dans la salle de bains et nous mettons au lit. Louis passe sa jambe par-dessus la mienne et vient coller sa tête sur ma poitrine, caressant mes hirondelles tatouées.
"Merci beaucoup pour cette journée, Harry.
- De rien, Lou. Je ne pensais pas qu'on finirait ici mais je ne regrette absolument pas."
Je passe ma main sur sa joue pour attirer ses lèvres aux miennes. Nous échangeons l'un de ces baisers passionnés et profonds. Rapidement, mes mains partent à l'assaut du corps de Louis. Je trouve que c'est le bon moment pour rendre à Louis une partie du plaisir qu'il m'a donné.
*Louis*
Je me réveille avant Harry. Il peut dire de moi que je suis une marmotte, il n'est pas mal non plus dans le genre. Je me redresse sur un coude et en profite pour le regarder. Je récupère mon téléphone sur la table de nuit et le prend en photo.
Je me lève et vais jusqu'à la porte fenêtre que j'ouvre doucement. Après avoir passé mon t-shirt, je sors sur le petit balcon et profite de l'air frais du matin. Le soleil pointe au loin et annonce une belle journée.
Le souvenir de la soirée d'hier revient à ma mémoire et dessine un large sourire sur mon visage. Harry et moi avons partagé un nouveau moment d'intimité, très intense. Ce qui est agréable dans notre relation, c'est que nous sommes sur la même longueur d'ondes : ni dominant, ni dominé. Nous partageons ces instants selon nos envies et Harry a parfaitement su satisfaire la mienne hier soir, lorsque nous nous sommes mis au lit.
Je rentre dans la chambre. Harry émerge lentement. Je me glisse sous la couette à ses côtés.
"Hey, salut !"
Je dépose mes lèvres sur son épaule.
"T'es tout froid...
- Oh pardon, je vais te laisser...
- Non, tu restes là quand même..."
Il me sourit et approche son visage du mien, quémandant un baiser.
"Tu as bien dormi ?
- Très bien... Tu vas voir il va faire beau aujourd'hui.
- Ah super ! On va pouvoir prendre notre petit déjeuner sur la terrasse. J'adore.
- Dommage qu'on n'ait pas pris nos baskets, on aurait pu aller courir sur la plage.
- La prochaine fois !
- Avec plaisir."
Nous échangeons un nouveau baiser et nous préparons pour descendre.
Marthe nous accueille le sourire aux lèvres et nous installe sur la petite terrasse en bois à l'arrière de la bâtisse. Nous avons droit à un petit-déjeuner de roi. Sur la table, sont disposés des toasts avec du beurre et de la marmelade et deux tasses de café. Nos assiettes sont déjà pleines d'œufs brouillés, de bacon frit, d'une galette de pomme de terre, d'une demie tomate et de champignons de Paris. Ça sent délicieusement bon et m'ouvre encore plus l'appétit. Nous ne pourrons jamais reprendre la route après un tel repas !
Marthe s'installe avec nous le temps que nous dégustions nos assiettes. Tout est vraiment parfait dans ce week-end improvisé.
Nous quittons Marthe et son auberge une heure et demie plus tard. Nous en avons bien profité et ça lui faisait tellement plaisir de voir Harry.
Avant de reprendre la route vers Londres, Harry et moi décidons de faire une petite balade, digestive, sur la plage. L'air est agréable, le soleil réchauffe notre peau. Je remplis mes poumons de l'air marin avant de retrouver l'air saturé de la ville.
"C'était vraiment une excellente idée de vouloir prendre l'air, dis-je à Harry alors que nous remontons vers la voiture.
- Oui... Je ne pensais pas partir si longtemps quand je t'ai proposé mais je ne le regrette pas du tout.
- Moi non plus. Je regrette seulement que nous devions rentrer."
Harry s'approche de moi et m'enlace. Il m'embrasse tendrement avant de me demander :
"Tu restes dormir à la maison ce soir ?
- On pourrait dormir chez moi plutôt... Si ça t'ennuie pas, puisque tu ne vas pas au studio...
- Ça ne va pas déranger Liam ?
- C'est aussi chez moi. Je ne pense pas qu'il se pose la question quand je me retrouve nez à nez avec une de ses copines !
- Il risque d'y avoir sa copine ?"
Je descelle une certaine appréhension dans le regard de Harry que je ne comprends pas immédiatement. Et puis ça fait tilt dans ma tête. Si la copine de Liam est là, ça peut être compliqué pour Harry. Je ne connais pas encore Sophia, je ne sais pas du tout quel genre de personne elle est. On peut avoir à faire à une personne parfaitement saine d'esprit ou une groupie qui profiterait de sa rencontre inopinée avec Harry pour diffuser l'information sur les réseaux sociaux.
"Je peux appeler Liam avant pour connaître ses projets ? Sinon, on peut rester chez toi... J'avais prévu de quoi me changer pour retourner bosser de toute façon.
- Tu dois me prendre pour un fou, hein ?
- Non, je n'ai pas l'habitude de sortir avec des célébrités c'est tout...
- Ah bon...
- En fait si, mais je préfère te le cacher..., je réponds en riant. Non sérieusement, je ne veux pas que tu sois mal à l'aise si on est chez moi. J'ai passé un trop bon week-end pour risquer de plomber la soirée. Alors, on reste chez toi !
- Vraiment ?
- Oui vraiment..."
J'approche mon visage du sien et lui fais pleins de petits baisers avant de sceller ses lèvres aux miennes. Nous échangeons un baiser passionné et, de mes mains plaquées dans le dos de Harry, je colle un peu plus son corps au mien.
Nous reprenons la route direction Londres.
Le trajet se fait en silence sur les premiers kilomètres quand Harry branche une clef USB dans l'auto-radio. Des notes de musique emplissent l'habitacle et soudain la voix de Harry résonne à mes oreilles. Je tourne mon visage vers lui, l'œil interrogateur. Harry regarde droit devant lui, le teint rosé et les doigts qui tape le volant. A le voir comme ça, je dirais qu'il est nerveux.
"C'est ta maquette ?
- Oui. Je t'avais promis de te faire écouter...
- Oh merci."
Je me tais. J'écoute. Je savoure la voix rauque de Harry, parfois dans la retenue, d'autres fois aux allures rock. J'écoute les paroles et comprends pourquoi Harry rencontre le succès auprès des membres de sa profession mais aussi de son public. J'ai des frissons à entendre l'homme assis à côté de moi, celui-là même qui m'a offert un orgasme hier soir, chanter à travers les enceintes de la voiture. C'est électrisant.
"C'est vraiment bon !
- Tu trouves ?
- Oui. Tu as tout composé tout seul, je veux dire les textes et la musique ?
- Niall m'aide beaucoup. Je compose un début de mélodie et les paroles viennent assez naturellement dessus. Et avec Niall, on travaille ensemble pour que le résultat soit parfait. Pour nous en tout cas.
- Moi, j'aime beaucoup. Je ne comprends pas comment j'ai pu passer à côté avant de te connaître.
- Comme tu l'as dit, je suis un peu catalogué « Chanteur à minettes » alors qu'en fait j'écris ce que je ressens, pas ce que le public veut entendre.
- Tu as raison..."
Nous parcourons les kilomètres tout en discutant du métier de Harry, de sa façon de composer, de ce qui l'inspire. Parfois ça part d'une phrase ou même d'une simple photo. Je suis impressionné.
********
Nous pénétrons dans l'appartement de Harry en milieu d'après-midi. Nous sommes partis quasiment 24 heures, c'est marrant de se retrouver dans le salon à la même heure que la veille, comme si nous avions mis nos vies sur pause, l'espace d'un instant.
"Je te laisse une petite heure, ça t'ennuie pas ? Il faut que j'aille consulter mes mails et peut-être passer quelques coups de téléphone.
- D'accord pas de soucis.
- Tu fais comme chez toi d'accord !?!
- OK."
Je regarde Harry monter l'escalier et je me retrouve seul dans le salon. Je décide de me préparer un thé et de lire un peu. Je n'avais pas prévu devoir m'occuper en venant passer le week-end ici, mais je ne peux pas non plus en vouloir à Harry d'avoir des impératifs. Une heure c'est pas la mort et Harry a une belle collection de livres. Je dois pouvoir trouver quelque chose qui m'intéresserait.
Tandis que la bouilloire siffle, j'ouvre les placards à la recherche d'un sachet de thé. Le temps que ce dernier infuse, je me dirige vers la bibliothèque. On peut facilement apprendre beaucoup de choses sur la personnalité d'un lecteur selon les livres qu'ils possèdent dans sa bibliothèque. Harry est l'exception qui confirme la règle. Il y a absolument tous les genres de livres, du roman policier au thriller, de la romance, « Sur la Route de Madison », Harry romantique ? Je craque, et des documentaires. Je déniche un roman d'une auteure suédoise dont la couverture me donne des frissons, mais ça attise ma curiosité. Je m'installe dans le canapé et mets mes lunettes.
Je suis absorbé dans la lecture de mon roman, si bien que je n'entends pas Harry descendre de son bureau et passer derrière moi.
"Désolé, ça m'a pris plus de temps que prévu et... Mais tu portes des lunettes ?
- Hein ? Quoi ?
- T'es sexy avec des lunettes dis donc !
- T'es con... j'ai pas remis mes lentilles ce matin et j'voulais pas en remettre juste pour ce soir.
- J'aime beaucoup comme ça..."
Harry s'approche de moi et viens s'asseoir à mes côtés.
"Qu'est-ce que tu lis ?"
Je lui montre et il lève son pouce en l'air en guise d'approbation.
"Alors, tout va bien pour toi ? je lui demande en levant mon menton vers l'étage.
- Oui, j'avais quelques mails, mais rien de très urgent. Et une invitation envoyée par Sarah."
Il plante son regard dans le mien avant de poursuivre.
"Je suis invité à l'avant-première d'un film. Dans deux semaines, le mercredi soir. C'est pour deux personnes. Est-ce que tu veux m'accompagner ?
- Est-ce que tu veux que je t'accompagne ?
- Si je te le demande, c'est que j'en ai envie, oui.
- Alors, oui, j'aimerai beaucoup t'accompagner. J'aime beaucoup le cinéma alors autant profiter de cette invitation.
- Je sais que c'est intéressé venant de ta part !"
Il me sourit et m'embrasse rapidement.
"Je vais confirmer à Sarah notre présence et faire inscrire nos noms sur la liste des invités pour l'after. Tu rencontreras Sarah et Niall comme ça.
- Super. J'ai hâte de mettre un visage sur leur nom et de voir avec quel genre de personne tu bosses."
Harry se saisit de son téléphone et tape rapidement un mail. Nous discutons tous les deux sur le canapé. Vers 21h, je décide d'appeler ma famille à Los Angeles pour prendre des nouvelles et raconter comment se passe mon stage.
Je reste en ligne pendant une bonne demi-heure durant laquelle Harry nous prépare de quoi grignoter devant un film.
C'est assez étrange cette sensation d'être à ma place dans un appartement qui n'est pas le mien, de me sentir toujours calme et détendu près de Harry. C'est comme si nous nous connaissions depuis toujours alors que ça ne fait que quelques semaines.
Nous évoluons tous les deux dans cet appartement comme si nous vivions ensemble. Il n'y a aucune gêne. Le silence qui s'installe parfois entre Harry et moi est sain. Il nous enveloppe dans sa quiétude.
A une heure du matin, je décide de monter me coucher pour être en forme demain à la librairie. Le mardi nous recevons les commandes des clients et celles effectuées par Émy. Les mardis que j'ai déjà fait, nous avons eu beaucoup de passage. Je mets mon réveil à sonner pour 8h30 au cas où je ne me réveille pas de moi-même.
"Je te rejoins dans quelques minutes, me dit Harry lorsque je me penche vers lui pour lui donner un baiser.
- OK. A tout à l'heure."
Je monte et me couche dans le lit de Harry. Je respire son odeur dans ses draps. Quelques minutes plus tard, je l'entends monter mais il ne vient pas dans la chambre. Il entre dans ce que je suppose être son bureau. Et puis j'entends les premières notes d'une mélodie. Harry joue du piano. Une mélodie très agréable. Il la recommence plusieurs fois. Je l'écoute avec attention. C'est doux mais torturé à la fois.
Il doit bien se passer deux heures pendant lesquelles Harry joue, s'interrompt, reprend, recommence depuis le début. Et ainsi de suite, jusqu'à ce qu'il joue la mélodie d'une traite. C'est magnifique et ça me fait penser à notre week-end depuis que je suis arrivé vendredi soir, comme le générique de notre escapade à Brighton.
Je m'endors en l'écoutant jouer. C'est vraiment agréable.
*********
Mardi matin, je me réveille avant que mon téléphone ne sonne. Harry dort à mes côtés. Je l'ai à peine entendu me rejoindre cette nuit. J'ai le souvenir de ses lèvres sur ma peau, délicates et de ses bras autour de ma taille, son visage dans le creux de mon épaule.
Je me lève sans faire de bruit et me dirige vers la salle de bains. Je prends une douche rapidement et m'habille. Je me coiffe. Il est temps que j'aille chez le coiffeur, mes cheveux sont trop longs et me tombent dans les yeux.
Je rentre doucement dans la chambre et donne un baiser à Harry. Je dépose la petite note que je lui ai écrit et sors.
Je prends un café rapidement et une tartine de confiture. Je pars en claquant la porte, mon sac sur l'épaule. J'ai un pincement au cœur à l'idée de quitter cet appartement, de ne pas avoir la possibilité de rebrousser chemin mais surtout de quitter Harry de cette façon là.
Je préfère prendre le bus, plutôt que le métro, pour me rendre sur Wellington Street. Je monte dans le bus et m'installe dans le fond à côté d'une jeune fille.
Mon portable vibre dans ma poche.
Message de Harry à Louis – 9h15 : J'ai senti tes lèvres et j'ai cru à un songe. Tu aurais dû me réveiller
Message de Louis à Harry – 9h16 : Tu dormais tellement bien. Je ne sais pas à quelle heure tu t'es couché, j'ai préféré te laisser dormir
Message de Harry à Louis – 9h18 : T'es un ange Lou. Merci. Passe une bonne journée.
Message de Louis à Harry – 9h19 : Toi aussi. Je t'embrasse.
La vie est paisible pour ces p'tits loulous... Pourvu qu'ça dure, hein 😏
💚 💙 #Justthewayfic
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