Chapitre 44
*Louis*
Je crois qu'Harry et moi ne savons pas faire une chose à la fois.
Quelques jours après qu'il ait croisé Claire et notre petite conversation dans la salle de bain, je suis allé voir Harry au studio alors qu'il répétait. Le premier single allait être enregistré deux semaines plus tard dans les studios de la maison de disques à Los Angeles. La promotion du single et de l'album allait commencer. Harry allait s'absenter pendant plusieurs semaines. Je pense que j'avais besoin d'un projet, quelque chose pour occuper mon esprit pendant son absence.
Alors, nous avons discuté, pesé le pour et le contre. Honnêtement, il y avait très peu de contre. Harry et moi avons toujours souhaité avoir plusieurs enfants. L'arrivée d'Hayden a chamboulé notre vie, mais notre petit garçon nous rend vraiment heureux. Aujourd'hui, je n'imagine plus ma vie sans lui, sans son rire et son sourire, sans ses jouets qui jonchent le sol à longueur de journée, sans ses petits bras qui viennent m'enlacer lorsqu'il est tout simplement fatigué.
Nous avons recherché le dossier lié à la conception et l'adoption d'Hayden, repris contact avec Claire pour lui demander si elle voulait porter notre deuxième enfant. En comptant les siens, Claire a mis au monde sept bébés. Son âge et la fatigue lui ont fait décider de s'arrêter là, mais quand elle nous a vus débarquer, je crois qu'elle a craqué et nous a donné son accord pour mettre au monde notre enfant. Nous avons repris contact tous les trois avec le Docteur Bennett et avons organisé la fécondation de manière à ce que Claire accouche après la tournée d'Harry, qui doit s'achever en septembre.
Un nouveau bébé c'était aussi synonyme d'un nouvel endroit où vivre tous les quatre. L'appartement d'Hampstead est spacieux mais il n'y a que trois chambres, dont l'une sert de bureau à Harry. Hayden n'étant pas tout à fait d'accord pour avoir un petit frère ou une petite sœur à plein temps, il n'est pas question qu'on lui demande de partager sa chambre. Et comme ne cesse de me le répéter Harry, nous pouvons aisément nous offrir un nouvel appartement et même une maison.
Nous avons donc entrepris l'enregistrement d'un album, la promotion, la tournée, un déménagement et un bébé... en même temps. A croire que dans la famille Tomlinson-Styles, rien ne nous fait peur. Et jusqu'à aujourd'hui, tout se passe bien.
Le premier single d'Harry est sorti en novembre et s'est retrouvé rapidement en tête des ventes. L'album est sorti en décembre. Les premiers billets pour la tournée annoncée juste avant la sortie de l'album se sont vendus en quelques jours.
Fin janvier, alors qu'Harry rentrait d'un voyage en Europe, j'ai demandé à Gemma de garder Hayden pour avoir une soirée avec mon mari. J'ai cuisiné (j'ai réchauffé les plats du traiteur italien que j'affectionne tant), débouché une bonne bouteille de vin et dressé une jolie table. J'avais une demande à formuler, j'avais envie de romantisme.
Harry est rentré ce soir-là un peu fatigué et de mauvaise humeur. Je l'avais eu au téléphone lorsqu'il était dans le taxi et j'ai eu peur que notre soirée ne tombe à l'eau, surtout lorsqu'il m'a demandé d'attendre avant de mettre Hayden au lit, parce qu'il voulait le voir. J'ai été un peu mal à l'aise de lui dire que j'avais confié notre fils à sa sœur, pour nous permettre de passer une soirée tous les deux. Je n'avais pas pris en compte le fait qu'Harry s'était absenté quatre jours et que son fils, forcément, lui manquerait.
Quand Harry a pénétré dans l'appartement, la lumière tamisée et le couvert mis sur la table, il a compris que ce serait une soirée importante pour nous deux.
Je me suis approché de lui, l'ai aidé à enlever son manteau et j'ai récupéré son sac que j'ai déposé à côté du canapé, en bas de l'escalier. Ses doigts ont glissé dans ses cheveux pour les ramener en arrière et j'ai collé mon corps au sien. Ses bras ont enlacé ma taille, son visage s'est niché dans le creux de mon cou. On s'est respiré mutuellement avant d'éclater de rire, parce qu'Harry et moi avons cette même habitude.
« Bonsoir mon cœur,
- Salut ! Ça été le vol ?
- Ouais. On n'a pas arrêté pendant trois jours. Toujours les mêmes questions, toujours les mêmes réponses. Je devrais privilégier les conférences de presse, en fait.
- Mais certaines de ces interviews sont ouvertes aux fans. C'est ça que tu dois retenir.
- C'est vrai. Mais je pense que même pour eux, ce n'est pas très intéressant quand les mêmes questions reviennent constamment. Enfin bref... Qu'est-ce que tu manigances toi, par contre ? »
Ses lèvres m'ont embrassé rapidement avant que son regard interrogateur ne vienne sonder le mien. J'ai lié nos doigts pour qu'on aille s'installer à la table. Je lui ai servi un verre de vin et je suis allé allumer le four. Mon homme rentrait épuisé, j'avais envie de profiter de la soirée et de recharger ses batteries. Oui, j'avoue, j'avais une idée (une envie ?) derrière la tête. Je me suis installé à côté de lui, j'ai porté mon verre à mes lèvres. Je n'avais pas besoin de courage, loin de là, juste envie de le faire mariner un peu. En même temps, ça ne pouvait rien être de grave ou de réellement important : nous sommes déjà mariés, parents et sur le point de signer un compromis de vente.
« Lou ! Tu te décides ! Tu n'as pas organisé tout ça, et cuisiné ? Juste parce que je rentre de quatre jours loin de toi ?
- J'ai pas cuisiné, j'avoue...
- Alors, dis-moi tout...
- Ok. Alors, voilà. On va avoir la chance que notre deuxième enfant soit porté par la même personne.
- Oui.
- Nos enfants vont donc se ressembler.
- Oui à coup sûr. Où est-ce que tu veux en venir Lou ?
- Tu sais où je veux en venir. On en a déjà parlé, un peu, quand on a décidé d'avoir Hayden, quand on a évoqué la possibilité d'avoir un deuxième enfant. Je veux vraiment que tu sois le père biologique de notre deuxième bébé, Harry. »
Ce n'était pas la condition pour former notre famille mais pour moi c'est une évidence. Harry voulait un bébé de moi, et moi un de lui, un qui aurait le même sourire, la même petite fossette au creux de la joue. Il repose son verre sur la table et s'empare de mes mains. Il fait tourner les anneaux autour de l'annulaire de ma main gauche et plonge son regard dans le mien. Ses yeux verts se remplissent de larmes.
« Tu es surpris que je te le demande ? lui dis-je.
- Non. Je sais que c'est ce que tu veux. Je suis juste vraiment heureux que tu en aies envie. Je suis juste heureux Lou. »
Je me penche vers Harry et passe mes bras autour de son cou. J'approche mon visage du sien pour pouvoir l'embrasser.
« Lou ?
- Humm ?
- Je sais que tu veux que ce moment soit unique, romantique mais... je crois que le plat est en train de brûler dans le four !
- Merde !!!!! »
Je me détache de mon mari et rentre dans la cuisine. J'éteins le four et ouvre la porte. Les lasagnes ont un coup de chaud mais je pense qu'ils sont sauvés à temps. Avoir un père chef cuisinier et ne pas être capable de réchauffer un plat, c'est un comble ! Harry me rejoint en riant, et sort le plat du four.
« Ça a l'air bon quand même !
- De toute façon, il n'y a que ça... et il est trop tard pour préparer autre chose ! »
Nous avons dîné ce soir-là en parlant de notre avenir, de notre futur appartement et des visites que l'on doit programmer avec l'agent immobilier. Puis nous sommes montés dans notre chambre, et Harry m'a fait l'amour langoureusement.
Quelques semaines plus tard, nous retrouvions le Docteur Bennett à son cabinet et Claire pour l'insémination. Harry avait fait tout le bilan médical pour que nos démarches soient validées.
Début mars, la confirmation de la grossesse de Claire nous parvenait alors que nous étions en train de dîner chez Liam et Sophia. Le sourire ravi d'Harry lorsqu'il est réapparu dans la pièce a été contagieux, et nous n'avons pas pu cacher la nouvelle à nos amis.
Nous sommes désormais en mai. Harry est parti depuis trois semaines en Asie donner ses concerts. L'album a été plutôt bien accueilli par ses fans, ravis de le retrouver sur scène. Je m'apprête à amener Hayden à l'école. Nous sommes un peu en avance ce matin, alors j'appelle Harry en FaceTime. Il est 8h à Londres, donc 15h à Séoul où Harry chante ce soir. À la deuxième sonnerie, le visage d'Harry apparaît.
« Coucou mes amours !
- Coucou Papa !!!!
- Ça va mon bébé ?
- Oui ! Regarde papa m'a acheté des nouvelles chaussures ! Elles s'allument regarde ! »
Hayden descend de mes genoux et forcément quitte l'écran. Je le suis pour qu'Harry puisse le voir.
« Waouh elles sont super belles mon cœur !
- Ouais, même que mon copain Tom, il a les mêmes »
Hayden commence à faire le tour de l'appartement pour montrer les lumières clignotantes à chaque pas. Je reprends la conversation et scrute le visage de mon mari.
« Ça va mon ange ?
- Oui ça va ! il me répond. On vient d'arriver à la salle et il y a plusieurs choses qui ne fonctionnent pas. Sûrement un problème électrique. On espère que les techniciens vont régler le problème avant l'entrée du public. On a un problème de clim aussi, donc il fait super lourd.
- Ah merde !
- Et toi ça va ?
- Oui. Rien à signaler de particulier. Stephan a rappelé pour l'appartement. Il a des documents à nous faire signer.
- Tu ne peux pas signer pour nous deux ?
- Il me faut une procuration. Je lui ai dit de t'envoyer un mail avec le document. J'ai commencé à contacter les déménageurs et je commence les cartons.
- Pourquoi tu ne laisses pas les déménageurs faire ? Tu vas être crevé entre le boulot et Hayden à t'occuper. »
Notre fils entend son prénom et se rapproche du téléphone.
« Papa, tu fais le pestacle ce soir ?
- Le spectacle Hayden ! Oui. Ce soir et, demain je suis dans une autre ville.
- C'est quand que tu rentres ?
- Bientôt bébé. Dans...
- Huit dodos, j'enchaîne.
- C'est dans longtemps !
- Je sais. Mais après on sera tous les jours ensemble !
- Ouiiii ! »
Hayden repart et Harry et moi pouvons reprendre notre conversation.
« J'ai eu des nouvelles de Claire, en début de semaine.
- Comment va-t-elle ?
- Elle est fatiguée. Et pas mal malade apparemment. Mais elle tient bon.
- D'accord. Je vais lui envoyer un message pour prendre des nouvelles. La date de la première écho est fixée ?
- Oui. Le 14 mai.
- Ah bah je ne devrais pas oublier cette date !
- Tu n'as pas intérêt, oui. »
Je lui fais un clin d'œil et il me sourit. Il commence sérieusement à me manquer. Je donnerais n'importe quoi pour être près de lui tout de suite, sentir ses bras se refermer autour de moi. Je regarde l'heure et Hayden et moi devons partir. J'appelle mon fils pour qu'il vienne dire au revoir à son papa. Il lui envoie un baiser qu'Harry fait mine de rattraper. Mes hommes me font sourire. Je sais que la séparation est difficile pour l'un comme pour l'autre. Tous les soirs avant d'aller dormir, Hayden et moi regardons les vidéos que Sarah nous envoie pendant chaque concert.
Je quitte Harry et raccroche. Au moment de glisser mon portable dans ma poche, je reçois un SMS.
Message de Harry à Louis : Je t'aime mon ange. Tu me manques
Message de Louis à Harry : Tout pareil et plus encore. J'ai hâte de te retrouver
************
J'installe Hayden dans la voiture et nous partons en direction de la librairie. Il n'y pas d'école aujourd'hui et Hayden est ravi de pouvoir passer la journée avec moi. Je pense que je lui ai transmis mon amour des livres.
Quand nous arrivons à la librairie, Émy est en pleine conversation avec un client. Ça fait plusieurs fois que je vois cet homme venir à la boutique. Il est plus âgé qu'Émy, grand, brun, une barbe entretenue couvre ses joues. C'est un bel homme. Au début, il choisissait un livre, le réglait et s'en allait. Mais depuis plusieurs jours, il vient, prend le temps de passer dans les rayonnages. Aujourd'hui, il est même assis devant le comptoir alors qu'Émy lui prépare une tasse de café. L'entrée tonitruante d'Hayden dans la boutique interrompt la conversation. L'homme se tourne et nous regarde entrer. Hayden se jette dans les bras d'Émy. J'embrasse mon amie et salue le client puis prend la main d'Hayden dans la mienne pour nous diriger dans l'arrière boutique déposer nos affaires.
« Hayden, tu es gentil d'accord. Il y a un client alors tu fais pas de bruit.
- Oui Papa. Je peux colorier ?
- Oui. Va t'asseoir, je t'amène les feutres et les dessins. »
Hayden s'éloigne. Je le rappelle en faisant mine de le réprimander. Hayden sait quand c'est vrai ou non. Et là, il se retourne avec un grand sourire.
« Tu me fais un bisou ? »
Hayden me court dans les bras et m'embrasse. Je lui rends son baiser et le serre fort dans mes bras. L'un et l'autre tentons de combler l'absence de Harry.
La clochette tinte. Hayden se défait de mes bras et va s'asseoir, Doudou à la main évidemment. Je récupère la boîte où je range ses affaires et vais lui déposer sur la petite table, dans le coin jeunesse.
Je rejoins Émy, un sourire dessiné sur les lèvres, prêt à la taquiner.
« Alors... Il a enfin osé t'aborder aujourd'hui ?
- De quoi tu parles, Louis ?
- Mais bien sûr, fais l'innocente. Alors, comment s'appelle-t-il ? T'a-t-il demandé d'aller dîner ?
- Prendre un verre... Oui. Je suis en stress... C'est affreux. Je n'ai pas eu de rendez-vous depuis si longtemps.
- C'est pas tout à fait un inconnu. Ça fait des semaines qu'il passe.
- Je sais. Mais bon, ici je me sens forte, au milieu de mes livres ou cachée derrière le comptoir.
- Vous avez rendez-vous quand ?
- Vendredi soir.
- Je suis content pour toi Émy. Tu mérites de vivre pour toi un peu.
- Merci Louis. Et...
Oui ?
- Il s'appelle Patrick. »
Je lui fais un clin d'œil puis passe derrière elle pour me préparer un café.
Nous avons un peu de passage aujourd'hui. Les vacances approchent et les étudiants nous ont désertés, remplacés par les lecteurs occasionnels, ceux qui viennent chercher de quoi s'évader un peu plus pendant leurs voyages.
Pour faire plaisir à Hayden, nous allons déjeuner au Mac Donalds. Sophia et Alice nous rejoignent. Les deux enfants picorent leurs frites et leurs nuggets avant de s'échapper pour aller jouer.
« Alors Louis, Harry rentre bientôt ? me demande Sophia.
- Oui. Il atterrit ce soir. Je ne l'ai pas dit à Hayden. Sinon, il ne voudra pas aller se coucher pour attendre son père. Ça lui fera la surprise demain matin.
- Du coup, il ne voudra pas aller à l'école ! ajoute Émy.
- Ça c'est gérable. Mais j'avoue que j'ai hâte de retrouver Harry.
- J'imagine, me répond Sophia. Nous organiserons un petit repas pour son retour. Avec Sarah et Niall aussi. Émy tu viendras ?
- Oula... faut qu'Émy s'organise !
- Comment ça ?
- Louis t'es chiant ! Il dit n'importe quoi Sophia. Oui ce sera avec plaisir.
- Mais elle ne sera peut-être pas toute seule...
- Louis !!!!
- Quoi ? Allez raconte à Sophia ta rencontre avec Patrick. Moi je m'occupe des monstres et retourne avec eux à la librairie. Judith va arriver. »
Je vois Sophia s'avancer sur sa chaise, impatiente d'avoir une conversation de filles. Je regarde mes amies discuter. Au fil des années, la compagne de Liam est devenue une amie proche même si j'avais des doutes à son sujet lorsque je l'ai rencontrée. Elle rend mon meilleur ami heureux et ils forment une bien jolie famille. Sophia a forcément sympathisé avec Émy. Sarah s'est ajoutée à l'équation, Niall s'est imposé comme le boute-en-train entre Liam, Harry et moi. J'ai de la chance de tous les avoir autour de moi. Ils sont ma deuxième famille, quand la première me manque trop.
Je récupère les enfants avec difficulté dans le jeu et les aide à remettre leurs chaussures. J'ai l'impression que le groupe de jeunes gens installés non loin de là nous regarde et prend des photos. J'essaie de cacher au mieux les enfants, surtout Alice.
Nous reprenons le chemin de la librairie. Judith est déjà là et les enfants courent vers elle en la voyant. Judith est synonyme de rires et d'histoires extraordinaires.
*Harry*
Nous venons de terminer la première étape de la tournée : l'Asie et la Russie. Nous sommes dans l'avion qui nous ramène à Londres. Une semaine de repos bien méritée pour toute l'équipe puis nous nous envolerons pour la tournée européenne. Et si tout se passe bien, Louis et Hayden m'accompagnent sur chaque date, jusqu'à mi-juin.
J'ai conscience que ça va être un peu difficile de gérer Hayden, qu'il risque d'être fatigué. Mais j'ai vraiment envie et besoin de les avoir près de moi. Ces premières semaines ont été difficiles pour moi qui ai partagé le quotidien d'Hayden depuis sa naissance. Quand je suis parti pendant un mois, Hayden n'avait pas un an, c'était différent. Aujourd'hui, il est parfaitement autonome et sa petite personnalité me manque terriblement.
Je sais que Louis ne lui a pas dit que je rentrais aujourd'hui. Nous allons atterrir tard et le temps de rentrer jusqu'à l'appartement, mon fils serait tombé de fatigue. Il aura la surprise demain matin, quand j'irai le réveiller.
Pour l'heure, j'essaie de dormir un peu. Je suis exténué et je ne suis pas le seul. Il n'y a pas un bruit dans l'avion. Sarah a la tête posée sur le torse de Niall. Elle dort profondément depuis plus d'une heure, obligeant Niall à rester en place. Il caresse doucement son bras. Je les envie tellement.
Je me tourne vers le hublot. J'aimerais pouvoir envoyer un message à Louis, lui dire à quel point j'ai hâte de le serrer dans mes bras.
La semaine qui nous attend va être chargée. Stephan, notre agent immobilier, nous a fixé plusieurs visites d'appartement et j'espère que nous allons trouver notre bonheur. De la sélection qu'il m'a envoyé, un me plaît particulièrement, situé aux abords d'un grand parc et d'un étang. Il est situé dans le quartier de Kensington. J'ai peur que Louis trouve le quartier un peu trop « bourgeois », mais cette proximité de verdure m'attire beaucoup pour nos futures balades avec nos deux enfants.
Nos deux enfants. Mes lèvres s'étirent à cette pensée. Je suis heureux qu'un nouveau bébé entre dans notre famille. Nous en parlons de temps en temps avec Hayden. Nous lui montrerons la première échographie après le rendez-vous avec Claire et le Docteur Bennett. Ce sera un peu plus concret pour lui.
Nous avons rendez-vous le 14 mai, le jour de l'anniversaire de mon mari. Je nous ai réservé pour l'occasion, un week-end dans l'auberge de mon amie Marthe près de Brighton. Le temps est agréable en ce moment et j'ai envie de retourner dans cet endroit que j'affectionne et qui avait beaucoup plu à Louis, au tout début de notre rencontre. Le temps passe si vite.
Finalement, mes pensées ont fini par avoir eu raison de moi et je me suis endormi. L'hôtesse me presse l'épaule pour que je me redresse et me prépare à l'atterrissage. Il est 22h. Dans moins d'une heure, je retrouve les bras de Louis.
Nous quittons rapidement le tarmac de l'aéroport avec la navette mise à notre disposition. Des taxis nous attendent et je quitte mon équipe en leur souhaitant de profiter de ce repos amplement mérité. Le chauffeur me ramène chez moi en moins de temps qu'il n'en faut. Je le remercie lorsqu'il me donne mon bagage et entre dans mon immeuble.
Je suis heureux de rentrer, de retrouver mon cocon familial, mon fils, mon mari. Je gravis les marches et à peine ai-je inséré la clef dans la serrure que la porte s'ouvre à la volée, me faisant sursauter. Louis s'accroche à moi et couvre mon visage de baisers.
« Lou... Lou... moi aussi, je suis heureux de te voir !
- J'en pouvais plus de t'attendre mon ange !
- Je suis là maintenant. Ça va ?
- Maintenant que tu es rentré ? Oui. »
Louis se détache de moi et ouvre la porte un peu plus pour me permettre de rentrer. Je pose mon sac dans l'entrée et mes clefs sur la console. J'enlace Louis et le serre fort contre moi. Ses lèvres viennent rapidement trouver les miennes et sa langue se glisse contre la mienne. Les baisers de Louis m'ont manqué et même si je suis fatigué, le sentir si près de moi, me redonne de l'énergie. Je le pousse doucement pour nous avancer dans le salon jusqu'au canapé. Je me détache, embrasse sa joue et la ligne de sa mâchoire, jusqu'à son oreille où je chuchote.
« Hayden dort ?
- Oui. Depuis plus de deux heures.
- Je vais lui faire un bisou.
- On se retrouve dans la chambre ?
- Ça m'va. Je passe par la salle de bain avant, d'accord ?
- Je t'attends. J'ai toute la nuit. Je travaille pas demain. »
Il ponctue sa phrase d'un clin d'œil. J'aime quand Louis est audacieux comme ce soir. J'aime quand il prend les choses en mains et devient aguicheur. Son petit sourire et la caresse dans le creux de mes reins me réchauffe instantanément.
Nous montons l'escalier ensemble, ma main sur sa hanche. Il va jusqu'à notre chambre, mon sac à la main et je m'arrête près de celle de mon fils. J'ouvre doucement la porte. La veilleuse éclaire juste ce qu'il faut la pièce pour que j'accède à son lit sans trébucher contre un meuble. Louis a dû ranger les jouets car je ne rencontre aucun obstacle sur mon passage.
Je m'assieds sur le bord du lit. Hayden dort. Son doudou couvre la moitié de son visage. Son t-shirt est relevé et découvre son petit ventre rond. Sa jambe droite dépasse de sous la couette. Je le recouvre et passe ma main sur son front, dégageant son visage. Je me penche pour l'embrasser. Je respire son odeur. Mes cheveux doivent le chatouiller parce que je le sens gigoter sous moi. Je n'ose pas bouger. Il se tourne légèrement vers moi et souffle. Mon fils est si beau. Ses longs cils frémissent sur son visage. Je l'embrasse à nouveau tout doucement.
« Papa...
- Dors mon bébé.
- T'es revenu ?
- Oui. »
C'est comme un songe. Hayden ne se réveille pas et s'accroche à son doudou. Sa respiration est lente. Je caresse sa joue.
Je suis enfin chez moi.
Après une douche rapide, je rejoins Louis dans notre chambre. Je m'étale littéralement, bienheureux de retrouver le confort de mon lit. Les doigts de Louis viennent instantanément caresser mon dos. Je ne peux pas m'empêcher de pousser un soupir de bien-être, accentué lorsque les lèvres de Louis rejoignent ses doigts et qu'il s'installe à califourchon au-dessus de moi. En quelques secondes à peine, je le sens partout sur mon corps. Je place mes mains sur ses hanches lorsqu'il m'embrasse passionnément et je le fais basculer. Malgré la fatigue, les tensions dans mon corps, j'ai envie de mon mari, là, tout de suite.
************
Quand je vois la semaine que nous passons depuis mon retour de Russie, je suis bien content d'avoir programmé un week-end au calme avec Louis, avant de repartir sur les routes.
Entre les visites d'appartement, les bagages à préparer pour Hayden pour tout le mois à venir, je n'ai pas vraiment eu le temps de me reposer.
Hayden vient me rejoindre tous les matins dans le lit et nous nous câlinons un bon moment. Puisque nous partons dans quelques jours et qu'il ne finira pas sa première année d'école, j'ai dit à Louis que je le gardais pour les prochains jours. Hier, je me suis rendu à l'école pour m'entretenir avec la directrice et lui expliquer. Même si elle n'est pas tout à fait d'accord avec notre choix, elle fait l'effort de l'accepter. Hayden a rejoint ses petits copains dans la cour pour leur dire au revoir et nous avons fini par nous retrouver à la librairie.
Pour Louis aussi, c'était le moment de dire au revoir à Émy. Ils se sont organisés et il lui a expliqué que de toute manière il restait joignable en cas de problème. Émy lui a gentiment rappelé qu'elle tenait cette librairie sans lui avant, et qu'elle s'en était plutôt bien sortie. Louis a ri mais je sais qu'au fond de lui, c'est comme se séparer d'un membre à part entière de sa famille. Et ça s'applique autant à Émy qu'à la librairie. Louis a ce côté un peu matérialiste qui le fait s'attacher à tout. D'où notre difficulté à nous mettre d'accord sur l'acquisition d'un nouvel appartement.
Celui de Hampstead a vu naître notre amour, puis notre famille. Louis y est très attaché. Je le sais. Mais nous ne pouvons pas vivre à quatre dedans. Et honnêtement, j'ai bien envie d'un immeuble avec ascenseur parce qu'entre les jouets qu'Hayden embarque à chaque déplacement et la poussette de notre futur bébé, un peu de luxe ne nous fera pas de mal.
Aujourd'hui, nous avons rendez-vous avec le Docteur Bennett et Claire pour la première échographie. Le mari de Claire la dépose devant le cabinet médical et vient nous saluer. Nous discutons quelques minutes puis entrons tous les quatre dans le bâtiment.
Claire semble vraiment fatiguée mais elle m'assure qu'elle va bien lorsque je lui demande. Elle m'explique qu'elle enchaîne les insomnies à cause de cette grossesse. Malheureusement, ça arrive très souvent aux futures mères.
Nous patientons moins de dix minutes avant que le Docteur Bennett ne vienne nous accueillir. Passées les politesses, Claire s'installe sur la table d'examen et découvre son ventre. Louis s'approche de moi et lie ses doigts aux miens. Un sentiment de joie m'envahit quand le moniteur s'allume et que nous commençons à apercevoir la silhouette de notre bébé. Je resserre ma main autour de celle de Louis et me concentre sur les propos du médecin. Tout semble bien aller. Nous entendons les battements rapides du cœur du bébé. Le Docteur Bennett se concentre sur son travail et la pièce est plongée dans le silence, un peu comme si nous retenions tous notre respiration.
« Pas de problème particulier à signaler Claire ? demande le médecin.
- Hormis la fatigue, j'ai vraiment été malade pendant ce premier trimestre. Je n'ai pas pris de poids, je me demande même si je n'en ai pas perdu.
- Ça arrive parfois. Le fœtus se porte bien. Il pompe toute votre énergie et le moindre nutriment. Je vais vous prescrire des vitamines. Il y a autre chose ?
- Eh bien... »
Claire semble hésiter. Elle lève son regard vers Louis et moi, et je ne peux m'empêcher de lui prendre la main. Je ne sais pas pourquoi, comme un geste qui se veut rassurant et encourageant.
« J'ai eu quelques saignements. »
Je me crispe. C'est plus fort que moi. La joie est remplacée par l'angoisse.
« Qu'est-ce que ça peut être ? je demande, la voix mal assurée.
- L'échographie ne montre aucune anomalie. Je vais examiner votre col de l'utérus mais ça ne doit rien être d'alarmant. Messieurs, vous nous laissez quelques minutes ? »
Louis et moi sortons de la salle d'examen et nous installons dans le bureau du Docteur Bennett. J'appuie mes coudes sur mes genoux et prends mon visage entre mes mains. La main de Louis passe dans mon dos. Je sais qu'il est tout aussi inquiet que moi mais il prend sur lui et essaie de me rassurer.
« Le médecin a dit que tout allait bien mon ange. Ne t'inquiète pas.
- Je m'en voudrais si la grossesse devait mal se passer ou s'il arrivait quelque chose à Claire. Elle avait décidé de ne plus porter d'enfant. Tu as vu comme elle est fatiguée.
- Je sais. Mais Claire a accepté sans que nous insistions. Si son corps était trop faible, le fœtus ne se serait pas accroché. D'accord ?
- Ouais... je soupire.
- Attendons avant de nous inquiéter inutilement. »
Je me redresse et me tourne vers Louis. Sa main caresse ma joue et il me sourit tendrement. Je l'embrasse au moment où le Docteur Bennett entre dans son bureau.
« Claire se rhabille et nous rejoint.
- Tout va bien Docteur ? je demande.
- Claire est très fatiguée. Il n'y a rien d'alarmant physiquement pouvant mettre en danger la grossesse. Je vais lui prescrire des vitamines et un bilan sanguin. Nous allons surveiller cette grossesse d'un peu plus près.
- D'accord. Faites tous les examens nécessaires.
- Monsieur Tomlinson-Styles, ne vous inquiétez pas. Partez en tournée tranquille. Il n'y a pas de souci à vous faire. Quand repassez-vous sur Londres ?
- Euh... nous serons de retour dans un mois à peu près.
- Très bien. Je vais programmer une nouvelle échographie à ce moment-là alors. Disons le 22 juin. Est-ce que c'est possible pour vous ?
- Euh... Oui. C'est bon pour moi » je réponds en consultant l'agenda sur mon téléphone.
La main de Louis se pose sur ma cuisse. Je la recouvre de la mienne et presse ses doigts. Si je suis inquiet, Louis l'est tout autant.
En sortant du cabinet médical, et juste avant de retrouver son mari, Claire se tourne vers nous.
« Je vais me reposer au maximum et ça ira très bien. Ne vous faites pas de souci, je prends soin de votre petit.
- On se fait autant de souci pour vous.
- C'est très gentil. Mais le Docteur Bennett a été rassurante donc ce n'est pas nécessaire de nous inquiéter inutilement d'accord.
- Merci Claire. Pour tout.
- De rien. »
Je serre la jeune femme dans mes bras puis Louis lui embrasse la joue avant que nous nous séparions. Je souffle profondément quand les bras de Louis m'enlace et qu'il me serre dans ses bras. Le visage niché dans son cou, je murmure :
« Et si c'était à cause de moi. Si Claire et moi n'étions pas compatibles ?
- Arrête de dire des bêtises, tu veux ? Le Docteur Bennett a dit de ne pas s'inquiéter, alors on ne s'inquiète pas ! OK ?
- Ouais.
- Allez on y va. On va récupérer notre petit monstre ! »
************
Nous sommes partis de bonne heure pour pouvoir profiter au maximum de notre week-end.
Ce n'est pas un week-end en amoureux. Hayden fait partie du voyage. Je n'ai pas encore eu l'occasion de présenter mon fils à Marthe, elle qui m'a vu grandir.
Il dort à l'arrière de la voiture, bien calé dans son siège auto. Nous avons moins de 3h de route pour arriver aux abords de la plage. La journée est ensoleillée. Une brise fraîche entre par les vitres de la voiture que nous avons laissées légèrement entrouvertes. Je jette un coup d'œil à Louis, assis à mes côtés, sa main caressant ma nuque doucement. C'est un geste qu'il fait souvent lorsque nous sommes en voiture ensemble et j'aime ça. J'aime cette proximité entre nous, toujours si nécessaire malgré les années. Savoir que l'autre est bien là, à ses côtés. Il se tourne vers moi et me sourit. Quand je lui ai dit que nous passerions le week-end à Brigthon, Louis a été ravi. Je sais qu'il aime l'endroit et surtout la simplicité qui s'en dégage.
Je remonte la petite route qui mène jusqu'à l'auberge de mon amie. Hayden est réveillé et ne tient plus en place depuis que je lui ai annoncé que nous irions faire du cerf-volant sur la plage. Il est à peine midi et je sais d'avance que Marthe nous aura préparé de quoi déjeuner tranquillement dès notre arrivée.
Elle est sur le pas de la porte quand je stationne la voiture dans la petite cour attenante à l'auberge. Les hortensias sont en bourgeons et je regrette qu'ils ne soient pas encore en fleur. Quand je coupe le moteur de la voiture, j'entends le cliquetis de la ceinture du siège d'Hayden.
« Bébé, tu pourrais attendre deux minutes qu'on vienne te détacher.
- Oui mais je suis pressé moi !
- C'est pas une raison mon cœur », je réponds en descendant.
Louis ouvre la portière et aide Hayden à descendre de la voiture. Je prends nos sacs dans le coffre et Marthe se dirige vers nous pour nous accueillir.
« Mon Dieu mais qui est ce beau jeune homme ? »
Hayden, si pressé une minute plus tôt, se retrouve collé aux jambes de Louis pour se cacher. Je m'approche de Marthe et la serre dans mes bras pour la saluer. Elle embrasse les deux joues de Louis et se penche vers notre fils.
« Bonjour petit bonhomme. Je m'appelle Marthe. Et toi comment tu t'appelles ?
- Hayden. »
La voix de mon petit garçon est fluette et à peine audible. Je le prends dans mes bras et il s'accroche à mon cou.
« Il était temps qu'on vienne te présenter notre grand garçon Marthe.
- Je ne te le fais pas dire, Harry...
- Je reconnais que nous aurions pu prendre du temps pour venir te voir.
- Ta mère m'envoie des photos régulièrement. Heureusement ! Alors, Hayden, est-ce que tu as faim ?
- Oui.
- J'ai préparé des frites et j'ai fait un bon gâteau au chocolat. Tu aimes ça ?
- Oui.
- Bon... Ton papa en raffolait quand il était petit et qu'il venait me voir. »
Cette phrase attise la curiosité d'Hayden et il se redresse légèrement, un peu plus en confiance.
« Tu connaissais mon papa quand c'était un petit garçon, comme moi ?
- Oui trésor. Il venait souvent avec ta mamie et Gemma.
- C'est vrai ?
- Et oui, mon cœur. Marthe, c'est un peu comme ma tatie à moi », je lui dis en embrassant sa joue.
Hayden se dégage de mes bras et s'avance vers Marthe, son doudou dans la main.
« Ça c'est mon doudou. Il s'appelle Elliot.
- Il a l'air de t'accompagner partout.
- Oui, partout. »
Marthe attrape la petite main de mon fils et part avec lui en direction de l'auberge.
« Bon bah il n'est pas timide bien longtemps, me dit Louis en s'approchant de moi et passant son bras autour de ma taille.
- Il l'est moins que toi, c'est sûr. On ne t'entend pas !
- Mais... ! Tu arrêtes oui ! Je suis pas timide, j'observais la scène. Allez viens. J'ai faim. »
Sa bouche claque un rapide baiser sur mes lèvres. Je le retiens et lui donne un vrai baiser avant que nous allions retrouver Marthe et Hayden dans l'auberge.
Nous avons déjeuné tous les quatre sur la terrasse qui donne sur l'arrière de la bâtisse. Hayden a joué avec le chaton que Marthe a recueilli récemment, puis nous sommes allés installer nos affaires dans la chambre.
Hayden ayant dormi presque toute la matinée, il ne veut rien entendre pour aller faire une sieste. Alors, nous préparons un sac avec un change, des serviettes et de quoi goûter et nous partons profiter de l'après-midi sur la plage.
Il nous faut un quart d'heure pour rejoindre l'endroit. Il y a quelques personnes sur la plage qui se promènent. Nous descendons de voiture et nous installons à l'abri du vent, dans le creux d'une dune. Je sors le cerf-volant pendant que Louis installe les serviettes pour que l'on s'asseye. Hayden court dans le sable. Louis le pourchasse gentiment et l'attrape, le faisant virevolter dans les airs.
« On fait la course jusqu'à l'eau ?
- Oh ouiiii ! Papa, tu viens on fait la course !
- Vous n'arriverez jamais à me rattraper ».
Je réponds en lâchant ce que je suis en train de faire et pars en courant. J'entends Hayden derrière moi qui m'appelle et qui rit. Je fais demi-tour et reviens vers lui. Louis et moi prenons chacun une de ses mains et courons ensemble.
L'eau fraîche lèche nos pieds quand nous arrivons. Hayden saute pour ne pas mouiller ses pieds. Son rire résonne sur la plage.
************
Le quotidien a repris ses droits, les jours puis les semaines se sont succédés. Nous avons dû éclater notre bulle de bien-être et reprendre le chemin des salles de concert.
Claire nous a donné régulièrement des nouvelles et rassuré sur son état. Son ventre s'arrondit au fur et à mesure et je suis plus serein. Notre futur bébé grandit tranquillement.
La tournée bat son plein. Hayden s'amuse et est devenu la mascotte de toute l'équipe de tournée. Finalement, Louis et moi avons beaucoup de temps pour nous parce que chacun joue les baby-sitters. Je ne regrette pas un seul instant d'avoir voulu que Louis et notre fils m'accompagnent sur cette étape de la tournée.
Nous sommes à Milan. Le temps est magnifique. Nous flânons dans un petit parc. Hayden joue devant nous et donne des petits morceaux de pain aux canards dans le plan d'eau près de nous. Sarah est avec lui et le surveille comme la prunelle de ses yeux.
Je bascule en arrière et me laisse tomber dans l'herbe, le visage tourné vers le soleil. Ma main glissée sous le t-shirt de Louis, caresse nonchalamment le bas de son dos.
« Ça va mon ange ? je lui demande.
- Oui ! Très bien. Vraiment bien. C'était une bonne idée de partir avec toi.
- Je suis content que ça te plaise. L'ambiance, le rythme. Tout ça quoi !
- Je pense que ça me plaît parce que tout se passe bien et qu'on n'a pas des heures d'avion entre chaque étape, il répond en riant.
- C'est vrai ! L'Europe c'est ce qu'il y a de mieux. »
Louis se tourne vers moi, jette un coup d'œil autour de lui et se blottit contre moi, son menton sur mon torse. Je lui souris et passe ma main sur sa joue. L'éclat dans ses yeux fait accélérer les battements de mon cœur. Je me demande presque chaque jour comment on peut être autant amoureux, avoir toujours ce même sentiment, cette même attraction au fond de nos cœurs. Quand je regarde Louis, je n'imagine pas les années que nous avons déjà traversées ensemble. Mon amour est le même qu'au premier jour, s'il n'est plus fort encore.
Louis s'avance vers moi et embrasse mes lèvres. Ma main glisse sur sa nuque et j'accentue notre baiser. Nos langues se caressent. Même nos baisers sont toujours autant passionnés.
« Ohlala les amoureux !!!! »
Hayden se jette sur nous, faisant s'entrechoquer nos têtes. Nous rions tous les trois et chahutons notre fils.
« Mon p'tit cœur ? Ça te ferait plaisir d'avoir une surprise ce soir pendant le spectacle ? je demande à mon fils.
- Oh bah oui, alors ! Quoi ?
- Ah bah je peux pas te le dire, mais il faudra que tu te tiennes prêt !
- Papa il fera la surprise avec toi aussi ?
- Hum... non, je crois pas. Mais tonton Niall oui ! »
Je fais un clin d'œil à Hayden, qui finit par se relever et retourne voir les canards.
« Qu'est-ce que tu mijotes Monsieur Styles ? me demande Louis.
- Je ne peux pas te le dire, sinon tu vas me trouver mille excuses pour ne pas le faire !
- Raison de plus !
- T'inquiète !!! » je dis en riant.
J'enlace la taille de Louis pour le refaire basculer sur moi et reprendre notre baiser. L'heure tourne et même si nous passons un bon moment, je vais devoir laisser mon homme pour aller répéter.
Nous répétons pendant plus d'une heure avant d'aller dîner et que j'aille me préparer. Hayden regarde un dessin animé, tranquillement installé dans le canapé de ma loge. Je suis dans la petite salle de bain quand j'entends la porte s'ouvrir. Louis passe sa tête et regarde où j'en suis. Je l'invite à entrer. Ses bras s'accrochent à mon cou et j'en profite pour l'embrasser. Milan est l'une des dernières dates de la tournée européenne. Nous passerons par Barcelone, Paris, Dublin, Manchester, Sheffield puis Londres. Une nouvelle semaine de break et je m'envole pour plus de cinq semaines pour les Amériques.
Alors, forcément, même s'il nous reste du temps à passer ensemble, la perspective d'une nouvelle séparation commence à s'immiscer dans nos esprits. Je presse mon corps contre le sien et me délecte de sa chaleur et de la caresse de ses doigts contre ma nuque.
L'alarme de mon téléphone sonne et je dois finir de me préparer pour pouvoir monter sur scène.
Quand la salle est plongée dans le noir et que le public m'acclame, j'oublie la fatigue qui s'accumule et le stress de la tournée. Les premières notes de musique se font entendre, le décor de l'arrière scène se matérialise et moi, je rentre dans l'arène. J'entonne la première chanson sous l'ovation de mes fans et les lumières qui nous éclairent, mes musiciens et moi. J'aime l'adrénaline des spectacles, l'échange avec le public.
Ce soir, j'ai envie de partager plus que ma musique, mes textes. Ce soir, j'ai envie de me livrer à mon public, si fidèle, qui me soutient dans tous mes projets et qui a su m'attendre. Quand arrive la moitié du spectacle, Niall me rejoint sur scène et joue quelques notes de guitare. Il a fallu que j'insiste beaucoup, longtemps, pour le convaincre de m'accompagner. J'ai écrit une chanson sur l'amour et la fierté que j'éprouve pour mon fils. Je ne l'ai pas mise sur l'album parce qu'elle est assez intime et surtout, bizarrement, je n'ai pas tout à fait confiance en moi.
« J'espère que vous passez une bonne soirée ! Pour ma part, cette soirée est parfaite. Cette tournée est parfaite. Vous êtes merveilleux et chaque soir, l'accueil que vous me réservez me transporte. Ce soir, j'ai envie de vous faire une surprise et vous présenter quelqu'un. J'ai écrit ce texte pour l'être que j'aime le plus au monde. Je me suis aperçu qu'on pouvait aimer plusieurs personnes de manières différentes et pourtant tout autant inconditionnelles. »
Je me racle légèrement la gorge et regarde Niall qui commence à jouer la mélodie. Je chante, ému de partager ces mots avec toute l'assistance, ces mots que seuls Niall, Sarah, Louis et Hayden ont eu l'occasion d'écouter. Je me tourne légèrement vers le côté de la scène et aperçois Louis. Son regard sur moi me donne son accord et je le vois inciter Hayden à me rejoindre sur scène. Je laisse la mélodie se poursuivre et vais chercher mon fils. Le public nous acclame quand il comprend que mon petit garçon est avec moi sur scène. Hayden est intimidé par le bruit, mais ne se rend pas compte du nombre de personnes devant nous, à cause des projecteurs qui nous éblouissent. Il rit dans le creux de mon cou.
« Papa ! Je fais le pestacle avec toi !!!!
- Oui mon bébé. Mesdames et Messieurs, je vous présente mon rayon de soleil, Hayden. Tu dis bonjour, je chuchote à son oreille.
- Bonjour !!! Papa, tu chantes encore ma chanson ? »
Le public acclame Hayden et approuve sa demande. J'assois Hayden sur le piano et m'installe à côté de lui. Niall reprend la mélodie et je chante la chanson une nouvelle fois, la main d'Hayden dans la mienne.
C'est un moment unique que nous partageons et je me rends compte de la chance incroyable que j'ai dans ma vie : je vis de ma passion, j'ai un mari merveilleux que j'aime passionnément et un petit garçon formidable. Je crains le jour où le destin se dira qu'il est bien trop généreux avec moi.
*
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Alors, petite anecdote sur ce chapitre. Depuis le début de l'histoire, Emy c'est un peu moi (heureuse spectatrice d'une belle histoire d'amour). Si vous me suivez sur Twitter, vous savez que je suis fan depuis toujours, et notamment de Patrick Bruel. Le Patrick d'Emy, c'est lui 😉
Sinon.... C'est l'avant dernier chapitre.... Et je n'ai pas du tout envie de quitter les Cornichons d'Amour
#Justthewayfic
💚 💙
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