Chapitre 42
*Harry*
Depuis mon retour inopiné à Londres pendant ma série de concerts et notre conversation avec Louis, je crois que nous n'avions pas été aussi proches depuis de longs mois, depuis les premières semaines d'Hayden, en fait.
La fatigue liée à la naissance de notre fils, puis la reprise du travail par Louis, et moi qui tournais en rond à l'appartement, commençaient sérieusement à avoir raison de notre couple. Nous sommes ensemble depuis plus de sept ans et hormis l'histoire avec ce connard de Matt, Louis et moi n'avions jamais connu de mésententes. Aujourd'hui, je commence à comprendre pourquoi. Je me suis montré égoïste quand j'ai décidé de partir en laissant Louis seul pour gérer Hayden et son emploi du temps. Je crois qu'avant ces événements, je ne m'étais jamais rendu compte de tous les efforts que faisait Louis, tous les sacrifices qu'il semblait faire, pour me rendre heureux, pour que notre couple fonctionne. Dès les premières semaines de notre relation, nous avons eu des choix à faire et Louis n'a jamais hésité. Il a toujours pris les décisions qui nous permettraient d'aller de l'avant, qui nous éviteraient un désaccord, voire une séparation. Louis m'aime infiniment. J'aime Louis infiniment. Et je me rends compte que pour que notre relation continue de s'épanouir, je dois faire des efforts. C'est à mon tour désormais de tout faire pour que Louis soit heureux.
Alors, depuis mon retour, je me réinvestis dans le quotidien de Louis. Nous prenons notre petit déjeuner ensemble tous les matins et je me prépare avant qu'il ne parte travailler. Nous préparons Hayden ensemble : Louis lui donne son biberon et moi je l'habille. On a trouvé un rythme qui nous faisait cruellement défaut. Je suis plus apaisé et Louis plus serein, je le vois bien. Ce mois où nous avons été séparés a vraiment été difficile pour l'un comme pour l'autre. Je suis heureux de retrouver le sourire sur le visage de mon mari.
Les fêtes de Noël approchent et la neige est au rendez-vous cette année. Je galère pendant près de cinq minutes à mettre sa nouvelle combinaison à Hayden avec ses gants. Je ne veux pas qu'il prenne froid et à ce stade c'est un coup de chaud que nous attrapons tous les deux. Il commence à s'impatienter et à pleurer. Je l'embrasse et lui parle doucement pour le calmer mais si ça ne tenait qu'à moi, je l'emmailloterais et le garderais à l'abri de mon manteau.
Nous descendons finalement dans la rue. Il a neigé toute la nuit mais aujourd'hui le ciel est bleu et sans nuage : le temps idéal pour sortir nous promener. Je parcours les rues de Londres tranquillement jusqu'à rejoindre la librairie. Il faut compter une bonne heure et demie en marchant d'un bon pas. Mais c'était sans compter les quelques fans que j'ai croisés et pour qui je me suis arrêté quelques minutes. Je suis fier de leur présenter mon fils mais ne les autorise pas à le prendre en photo. Louis et moi mettons tout en œuvre pour protéger notre fils des médias et ne laissons paraître que les photos que nous choisissons. Comme pour nous et notre vie privée, dès l'instant qu'on partage un peu avec le public, la presse est moins sur notre dos. En tout cas, Sarah est très vigilante sur ce point.
Je quitte le petit groupe de fans et reprends mon chemin. Quand j'arrive, il fait bon dans la librairie et je me rends compte que je commençais à geler dehors. Louis et Émy sont en train de décorer la boutique. Le sourire de Louis me réchauffe instantanément à mesure qu'il s'approche de moi. Ses bras viennent enlacer mon cou et son nez caresser ma joue froide. Ses lèvres embrassent les miennes. Je le serre contre moi et profite de sa chaleur quelques minutes.
« Vous avez fait tout le chemin à pied ? me demande-t-il en se libérant de mon étreinte
- Oui ! Ça fait deux heures qu'on est parti. Hayden s'est endormi en route, mais on a croisé un petit groupe de fans et il vient de se réveiller. »
Louis se penche sur la poussette et détache Hayden avant de le prendre dans ses bras.
« J'espère que tu as fait tes plus beaux sourires mon ange !
- Oui j'ai fait un effort, tu sais bien ! je réponds à Louis.
- Pas toi ! Mon bébé ! »
On s'avance dans la librairie, je laisse la poussette près du comptoir et dépose mon manteau et mon écharpe, et la combinaison d'Hayden.
« Tu sais que c'est une vraie galère de lui mettre ce truc !
- Je sais ! Quand je l'ai acheté, je lui ai essayé ! J'ai cru que j'allais devoir prendre une douche après !
- C'est parce que vous n'êtes pas doués les garçons ! » ajoute Émy en nous rejoignant et s'emparant d'Hayden.
Hayden lui fait des grands sourires et ses grands yeux bleus sont aussi malicieux que ceux de son papa. Louis passe derrière le comptoir et mets en marche la machine à café. Je m'assieds sur le tabouret pour lui faire face et reste à l'observer faire pendant quelques minutes. Louis est dans son élément ici. Il aime Londres, il y est chez lui. Il aime la librairie tout autant que notre famille. C'était son premier projet, l'objectif qu'il voulait atteindre quand il a fait le choix de rester vivre en Angleterre alors que sa famille déménageait de l'autre côté de l'océan. Louis se donne les moyens de réussir ses projets. D'abord son métier, puis son couple et maintenant sa famille, celle qu'il fonde avec moi. Louis et moi sommes tous les deux passionnés par nos métiers et je n'ai définitivement pas le droit de lui imposer mes choix quand lui met tout en œuvre pour ne pas avoir à m'imposer les siens.
« A quoi tu penses ? »
La voix de Louis et ses doigts qui entourent mon poignet me sortent de mes pensées. Je rive mon regard au sien quelques secondes avant de lui sourire. Je me redresse pour atteindre ses lèvres que je presse délicatement des miennes.
« A Noël ! J'ai hâte d'y être.
- Oui moi aussi. Le premier d'Hayden. Et en plus cette année il neige. J'aime tellement voir les rues de Londres sous la neige.
- Je sais. »
Il se retourne et dépose devant nous deux grandes tasses de café fumant.
« On sort ce soir ? On termine les achats de Noël et on passe la soirée tous les deux. Gemma pourrait garder Hayden ? je propose à Louis.
- Tu veux m'offrir mon cadeau avant l'heure ?
- Un aperçu seulement. »
Mon sourire en coin et mon regard aguicheur font éclater Louis de rire.
« D'accord. Tu appelles Gemma ?
- Tout de suite ! »
Je ne détache pas mon regard de Louis qui porte sa tasse à ses lèvres. Je sais que nous sommes sur la même longueur d'ondes et la soirée risque d'être exaltante.
************
Nous venons de déposer notre bébé chez ma sœur, ravie de garder son neveu pour la soirée. J'ai négocié une nuit en plus. Louis et moi sommes rentrés en taxi à l'appartement pour faire un sac pour Hayden avec changes, repas et doudous.
Nous nous retrouvons dans le centre commercial et profitons de la dernière heure d'ouverture pour acheter les petits cadeaux qu'ils nous manquent pour nos proches. Nous passerons Noël à l'appartement avec Gemma et David, et ma mère. Puis nous décollons deux jours plus tard pour passer le nouvel an à Los Angeles avec la famille de Louis. Il est prévu que je participe à une soirée avec des amis là-bas. Louis m'accompagne et ses parents se font une joie de pouvoir garder Hayden seuls.
J'emmène Louis dîner dans un de mes restaurants préférés de Londres. La rumeur de ma présence en centre-ville a rapidement circulé et nous avons un peu de mal à ne pas être alpagués à chaque coin de rue. Si Louis a tendance à s'effacer pour laisser les fans s'approcher de moi et profiter de l'instant, je suis heureux de voir que certaines lui demandent d'être présent avec moi sur les photos.
« Je vais peut-être devoir envisager de demander à Dan de nous escorter dans certaines de nos sorties !
- Tu es absent des plateaux depuis plus d'un an. C'est normal que les fans te sollicitent. Mais... - Louis se racle la gorge - quand tu es avec Hayden, c'est vrai que... ça ne me rassure pas trop.
- Oh... ! Quand on est sorti cet après-midi, je n'y ai pas pensé. Mais on a croisé des personnes comme ce soir. Calmes et respectueuses.
- Je sais. Je sais bien que la plupart du temps, ça se passe bien. Mais, quand on n'est pas ensemble, j'avoue que ça m'inquiète un peu quand même.
- Je comprends. Je te promets d'être prudent. Tu viens, on avance. »
Je glisse ma main dans celle de Louis et nous reprenons notre chemin, nos sacs à la main. La neige commence à retomber doucement et nous fait accélérer le pas.
La chaleur du restaurant nous enveloppe lorsque nous pénétrons à l'intérieur. L'hôtesse nous propose de nous débarrasser de nos sacs avant de nous accompagner à une table, dans le fond de la salle, discrète, à l'abri des regards.
Nous pouvons profiter de notre repas en toute tranquillité, simplement dérangés par les allées et venues de la serveuse qui rougit chaque fois qu'elle s'adresse à nous. Ça nous fait du bien à Louis et moi de nous retrouver tous les deux, en dehors de l'appartement ou de la librairie, pouvant avoir une conversation sans être interrompus par le bruit d'un objet qui tombe ou Hayden qui nous demande de l'attention. J'aime mon fils, j'aime être père mais je ne veux pas oublier que Louis et moi sommes avant tout un couple.
J'interpelle la serveuse et lui demande de nous appeler un taxi pendant que nous réglons l'addition. D'une petite voix elle accepte puis ose enfin me regarder dans les yeux et me demander ce qui lui brûle les lèvres depuis qu'elle s'occupe de notre table.
« Je sais que ça ne se fait pas et mon patron pourrait vraiment m'enguirlander, mais, je suis une grande fan Harry et je voulais vous dire à quel point j'aime votre musique, vos textes. J'ai hâte de vous revoir sur scène.
- Merci beaucoup. C'est très gentil.
- Est-ce que je peux vous demander une faveur ?
- Bien sûr !
- Est-ce que je peux vous serrez dans mes bras ? »
Je souris à la jeune femme et me lève. Je l'étreins et l'entends retenir un sanglot d'émotion. Ça me met parfois mal à l'aise tout cet amour que je reçois, l'irrationalité des rapports que certaines fans entretiennent avec moi. Mais lorsque la demande est si gentiment formulée, je ne peux pas refuser. Louis se lève à son tour et demande à la jeune fille si elle veut qu'il nous prenne en photo.
« Je ne veux pas vous déranger plus.
- Y a pas de souci.
- D'accord, je veux bien alors. Je la garderai pour moi.
- Merci à toi. »
La jeune femme sort son téléphone de la poche de son pantalon et le tend à Louis qui prend plusieurs clichés.
Nous quittons finalement le restaurant et rentrons à l'appartement, heureux, sereins. A peine avons-nous passé la porte et défait nos manteaux et chaussures, je sens le corps de Louis se plaquer à mon dos et ses bras passer autour de mon torse. Ses lèvres se posent dans mon cou, sa main dégage ma nuque de mes cheveux et il continue de m'embrasser. Mon corps s'embrase sous la douceur de ses baisers.
« Merci beaucoup pour cette agréable soirée, mon ange »
Il murmure à mon oreille. Je fais basculer ma tête en arrière et lui offre un meilleur angle pour m'embrasser, sucer la peau fine de mon cou. Il glisse sa main sous mon pull, et balade ses doigts sur mon ventre. La fraîcheur de ses doigts contraste avec la chaleur de ma peau et celle qui se répand dans mon ventre. Je me tourne pour lui faire face et l'enlacer. Mes lèvres retrouvent les siennes et partagent un baiser rassurant et empli de désir après les derniers mois que nous venons de passer. Je nous fais tourner et plaque Louis contre le mur, collant mon bassin à ses hanches. Je sens déjà nos corps réagir à ce contact et resserre mon étreinte autour de Louis. Ses mains s'accrochent à mon pull qu'il fait passer au-dessus de ma tête, mes lèvres et mes mains devant se détacher de lui quelques secondes. Sa bouche s'empare de la mienne et avale mon gémissement. J'ai besoin de le sentir plus près de moi encore. Je glisse mes mains sous son pull et lui enlève. Nos corps se percutent, ivres de désir et dans un mouvement, je me retrouve plaqué à la porte d'entrée de notre appartement.
« Tu me manques tellement, tout le temps Harry. Si tu savais, à quel point j'ai le manque de toi, à chaque seconde qui passe, j'ai détesté être loin de toi.
- Je sais mon cœur. Je sais. J'ai détesté ça aussi. »
Nos baisers nous font taire et nous savourons le plaisir de nous retrouver ensemble. J'avance avec Louis dans mes bras, collé à mon corps, agrippé à mes épaules. Je marche sur un cube en bois d'Hayden qui me ruine le pied mais je ne m'arrête pas et en profite même pour passer mes mains sous les cuisses de Louis pour le soulever. Ses jambes s'enroulent autour de ma taille, ses mains autour de ma nuque, sa bouche marquant ma clavicule. Je gravis les marches et nous conduis jusqu'à notre chambre où je dépose Louis sur notre lit. Je détache son pantalon alors que ses mains s'affairent sur la boucle de ma ceinture. Nous nous déshabillons et je me glisse entre les jambes de Louis. Je parsème des baisers à l'intérieur de sa cuisse, ma main caresse sa hanche et remonte sur son torse. Je l'embrasse, le mordille. J'ai envie de lui. J'ai besoin de lui tout entier. Je remonte jusqu'à ses lèvres et l'embrasse avec avidité. Ses doigts s'enfoncent dans ma peau, caressent mon dos et glissent jusqu'à mes fesses. Sa jambe s'enroule autour de la mienne et Louis fait basculer mon corps contre le matelas. Je meurs de chaud. Mon corps s'embrase à chaque caresse, chaque baiser. Sa langue trace un sillon sur mon abdomen, dessinant les contours de mon tatouage. Sa main me caresse et il se glisse plus bas sur le lit. Il empoigne mon sexe durcit par le désir. Je laisse échapper un gémissement de plaisir, une complainte de désir. Il amorce un mouvement langoureux, ses doigts se resserrant autour de mon sexe. Je me perds dans les sensations lorsque la langue de Louis caresse mon gland avant que ses lèvres m'entourent et que mon sexe disparaisse dans la chaleur humide de sa bouche. Mon cœur cogne dans ma poitrine et je sens battre mon sang dans mes veines, en ébullition dans tout mon corps. J'attrape l'oreiller sous ma tête et y enfonce mes doigts à mesure que la langue de Louis s'enroule autour de moi. Il me possède et j'ai le sentiment de flotter sur un nuage ; mes membres semblent ne plus appartenir à mon corps, mon esprit envahi de Louis, ses mains sur ma hanche et mon abdomen, ses lèvres autour de mon sexe qui n'en peut plus. Une chaleur se propage dans mon corps et je passe ma main dans les cheveux de Louis, tentant de le repousser. Mais sa langue passe une dernière fois sur mon gland avant que je sois littéralement submergé par l'orgasme qu'il vient de m'offrir. Louis ne me laisse aucun répit et alors que je tente de reprendre ma respiration, son corps vient se coller au mien, son érection contre mon ventre souillé, sa bouche happant mes lèvres. Mes bras l'entourent et je le serre contre moi. Je marmonne à son oreille en redescendant de mon extase.
Je garde Louis dans mes bras pendant plusieurs minutes, savourant la douceur de sa peau sur la mienne, ses doigts qui glissent nonchalamment sur mon bras. J'embrasse son front et relève son visage vers moi. Les yeux perdus dans son regard azur, illuminé de désir, je lui dis du plus profond de mon âme « Je t'aime ».
Ses lèvres rejoignent les miennes et le désir m'étreint à nouveau. Louis et moi ne nous étions pas retrouvés aussi fusionnels depuis longtemps. Ça me fait un bien fou de le retrouver, de retrouver notre flamme qui s'était mise à vaciller parce qu'on n'osait pas se parler, plus se parler. Je bascule et me retrouve au-dessus de lui. Je parcours son corps avec mes lèvres gonflées de nos baisers. Je m'enivre de son odeur. Il laisse échapper quelques plaintes de bien-être. Je tends le bras vers notre table de nuit et récupère le lubrifiant. J'ai envie de Louis tout de suite. Je glisse mes doigts sur son intimité et le malmène pour le préparer. J'alterne la poussée de mes doigts et mes baisers. Je mordille la peau à l'intérieur de sa cuisse avant de le retourner. Le contact du matelas sur son érection douloureuse lui tire un gémissement du fond de sa gorge. J'empoigne ses fesses, embrasse la cambrure de ses reins, et me présente à lui. Je m'enfonce doucement, et dans un mouvement fort de bassin, le pénètre totalement. Je savoure la sensation autour de ma verge et embrasse le dos de Louis.
« S'il te plaît, mon cœur. S'il te plaît »
Sa voix, éraillée par le plaisir, qui me supplie de bouger gonfle mon cœur. Je vacille et mes hanches s'écrasent contre les fesses de Louis, totalement offert. Mes mouvements de va-et-vient sont langoureux, ma peau claque contre celle de Louis. J'étouffe dans la chaleur de la chambre. J'accélère mes coups de reins.
« Je veux te voir, Hazz... »
Je ne me fais pas prier parce que j'aime regarder Louis quand le plaisir nous gagne. Je me retire et laisse Louis se tourner, s'emmêler dans le drap. Je l'aide et plaque mon torse au sien. Je retrouve ses lèvres que j'embrasse encore et encore. Je passe ma main sur son front et essuie les gouttes de transpiration qui perlent. J'embrasse son visage tout entier et passe mon bras sous sa cuisse. Je bascule le bassin de Louis et le pénètre d'un coup brutal. Mon gémissement se mêle à celui de Louis, surpris. Je reprends mes mouvements, plus vite plus fort. Les mains de Louis s'agrippent à mes bras, griffent ma peau. Je sens son érection claquer contre mon ventre au rythme de mon bassin. J'empoigne sa verge et coordonne mes mouvements. La tête de Louis bascule en arrière. Je me penche sur lui, retrouve ses lèvres. Mes deux mains agrippées à ses hanches, je donne un coup sec et me laisse totalement aller. La main de Louis s'immisce entre nous et nous atteignons l'orgasme quelques secondes plus tard, dans un râle que j'étouffe dans le creux de son cou.
« Louis... Louis... Je...
- Moi aussi Harry. »
J'échoue lourdement à côté de mon mari, nos jambes entremêlées pour ne pas perdre le contact, ce lien si fort que nous avons retrouvé ce soir. Nous tentons de reprendre notre souffle, enlacés, les lèvres de Louis qui parsèment des baisers sur mon épaule. Je remonte tant bien que mal le drap sur nos corps pour que nous n'ayons pas froid. Louis se tourne et colle son dos à mon torse. Il soupire de bien-être. Je suis exténué et tombe de sommeil dans le moelleux des oreillers, mon mari entre mes bras.
J'éteins la lampe sur la table de chevet et resserre mon étreinte. J'embrasse Louis doucement. Sa respiration est calme. Il dessine des petits cercles sur ma main.
« Lou ?
- Hum ?
- On reste vivre à Londres. J'veux pas aller vivre à Los Angeles. J'veux rester vivre ici, voir ton sourire quand j'entre dans la librairie, voir ton bonheur à chaque changement de saison. J'veux qu'Hayden grandisse ici, avec tes valeurs. »
Louis se retourne pour me faire face. L'obscurité a gagné la chambre mais je distingue ses prunelles brillantes.
« Merci ».
*Louis*
Je suis sur un nuage depuis plusieurs semaines. J'ai laissé tomber toutes mes recherches concernant l'ouverture éventuelle d'une librairie à Los Angeles et même si Émy me soutenait dans ce projet, je sais qu'elle est rassurée de me voir rester à Londres, de nous voir rester à Londres.
J'avoue que c'est le plus beau cadeau de Noël que je pouvais espérer. Mes retrouvailles avec Harry m'ont redonné le sourire et tout ce qu'il m'a dit concernant notre couple et notre vie ici en Angleterre a renforcé mon amour pour lui. J'ai toujours fait confiance à Harry. J'ai toujours su qu'il était quelqu'un d'intègre et les bouleversements dans nos vies ne m'ont malgré tout pas fait changer d'avis sur l'homme que j'aime.
Nous avons tous nos passages à vide, nos envies de liberté, nos besoins d'être plus. Harry est un artiste. Il a besoin de se sentir aimé, besoin d'attention, même s'il est discret et protège sa vie privée du mieux qu'il peut. Alors, on a beaucoup discuté, on a parlé de nos craintes, de nos besoins et notre couple est ressorti plus fort encore.
Je suis installé dans un petit café où j'attends mon mari. Il est allé déposer notre fils chez sa mère pendant que je travaillais à la librairie. S'il y a bien une matinée que je refuse de manquer, c'est celle du mercredi. Harry vient maintenant régulièrement avec Hayden écouter les histoires farfelues racontées par Judith. Ce matin, juste après l'histoire, il a pris la route et ne devrait plus tarder à me rejoindre.
Nous avons rendez-vous pour son cadeau de Noël. Harry et moi sommes passionnés par les tatouages, qu'ils aient une signification particulière ou non. Nous en avions tous les deux avant de nous rencontrer. Nous avons continué d'encrer notre peau, parfois nous partageons les dessins et leur symbolique. Aujourd'hui, nous allons chez Dominic, notre tatoueur privilégié. Nous nous faisons tatouer le prénom de notre fils, une marque supplémentaire de notre engagement l'un envers l'autre.
Je l'aperçois arriver au loin, la démarche assurée, le dos droit, son téléphone à coque rose dans la main. Il passe sa main dans ses cheveux lorsqu'il m'aperçoit à travers la vitre du café. Est-ce que lui aussi a encore des papillons dans le ventre quand il me voit ? Ou ce geste est-il devenu tellement familier qu'il le fait même quand il n'est pas nerveux ? Il pousse la porte du café et commande une boisson au comptoir avant de venir me rejoindre. Je sens sa main se poser dans mon dos, son parfum s'infiltrer dans mes narines et ses lèvres presser les miennes.
« J'ai fait vite. Je suis content qu'on ait pas à courir avant d'y aller.
- Ça été pour laisser Hayden ?
- Oui, très bien. Il était content de voir sa mamie. Maman a trouvé qu'il avait changé depuis Noël.
- Il change de jour en jour. Le temps passe trop vite. Il va déjà avoir un an.
- On a encore quelques semaines devant nous. Mais c'est vrai. J'ai l'impression que nous sommes rentrés de la maternité il y a seulement quelques mois.
- Tu es nostalgique ?
- En un sens oui. Mais j'adore le voir grandir et commencer à intéragir avec nous. Et puis, on a eu des mois difficiles alors...
- Ces mois sont derrière nous maintenant.
- Oui. »
Le serveur dépose son café à Harry et nous discutons en buvant nos boissons. Nous avons rendez-vous dans une trentaine de minutes de l'autre côté de la rue.
Trois heures plus tard, après avoir discuté, choisi la typographie et l'endroit à tatouer, après être passés sous l'aiguille experte de Dominic, Harry et moi allons retrouver Hayden.
Quand nous arrivons chez Anne, Hayden est en train de dîner, allongé au milieu des coussins du canapé, son biberon entre les mains. C'est vrai que notre bébé a vite grandi. Il est déjà en pyjama et quand je me penche au-dessus de lui pour l'embrasser, ses petites joues sont rouges et toutes chaudes.
« Alors les garçons, vous me montrez ?
- Je croyais que tu n'étais pas pour ! répond Harry à sa mère.
- Je ne comprends pas ce besoin de maltraiter votre peau, mais bon... je ne peux pas nier que certains de vos tatouages sont beaux.
- C'est un peu douloureux, mais ça ne dure pas longtemps ! Et le résultat en vaut la peine » je réponds à Anne en enlevant ma veste.
Ma peau est un peu meurtrie mais le tatouage et la finesse de l'écriture le rende déjà très beau. La pommade cicatrisante le rend brillant et il me plaît encore plus. Le prénom de mon fils est tatoué sur mon biceps droit.
« Il a fallu trouver un espace libre sur Harry pour que nous puissions le faire au même endroit.
- Mais ! il proteste.
- Quoi ? C'est vrai !
- C'est pas faux... »
Nous rions tous les deux, un éclat malicieux dans le regard. Anne observe nos biceps, l'écriture à l'identique du prénom de notre fils.
« Je vous l'accorde, c'est très beau.
- Merci Anne. »
Je m'assieds à ses côtés et prends Hayden dans mes bras. Il râle parce que je le dérange pendant son repas. Je passe ma main sur son front, chaud lui aussi. Je fronce les sourcils et lève mon regard vers Harry.
« Tu veux bien me donner son sac s'il te plaît ?
- Qu'est-ce qu'il y a ?
- Il est chaud. Je pense qu'il a de la fièvre.
- Il a dormi tout l'après-midi mais s'est réveillé en ronchonnant, m'informe Anne. Il n'était pas chaud.
- C'est peut-être parce qu'il est en train de boire.
- Je ne pense pas. Il a les joues rouges depuis quelques jours.
- Les dents... me dit Harry.
- Oui je pense. »
Je prends sa température à Hayden et je ne m'étais pas trompé. Harry va lui préparer un dolipranne dans la cuisine et revient. Je prends son biberon à Hayden, qui râle un peu plus, pour lui donner le médicament.
Je le garde sur moi pendant qu'il termine de manger, Harry assis à côté de nous, ses doigts traçant de petits cercles dans ma nuque. Anne termine de préparer le dîner.
Quand nous rentrons à l'appartement, Harry porte Hayden endormi jusque dans son lit. La fièvre a finalement baissé.
************
Hayden a été grognon pendant plusieurs jours à cause de la fièvre et la poussée dentaire. Il a mal dormi et, Harry et moi par la même occasion. Aujourd'hui, ça va mieux. Hayden joue dans le salon, installé devant la table basse. Harry griffonne quelques notes sur un papier, en jouant de la guitare. Hayden s'est emparé du crayon et gribouille sur la même feuille. J'espère qu'Harry a sa mélodie bien en tête parce qu'elle risque d'être indéchiffrable. La feuille vole et le crayon avec. Hayden tape sur son jeu d'éveil et enclenche la musique, et moi, je regarde ce joyeux vacarme.
Harry est absorbé par ses accords et ne se rend pas compte du bazar de son fils. Alors quand il s'arrête pour retranscrire ses quelques notes, je vois son visage changer d'expression.
« Hayden ! Non ! »
Hayden se stoppe, le bras en l'air, et regarde son père, un petit air perplexe sur le visage. Je retiens mon sourire devant la scène mais le père et le fils affichent soudain la même moue et c'est juste adorable de voir Hayden copier la moue boudeuse d'Harry. Harry se penche et attrape une autre feuille et un crayon, ramasse la première. Il tend la feuille vierge à Hayden.
« Chacun la sienne, OK ? Petit monstre ! »
La feuille termine chiffonnée avant même d'avoir vu la pointe du crayon et le babillement d'Hayden reprend de plus belle. Les mains cramponnées aux bords, il tourne autour de la table pour s'approcher d'Harry et lui prend sa feuille.
« Je pense que c'est foutu pour aujourd'hui, je lui dis.
- Oui. J'ai l'impression. »
Harry se lève, embrasse le sommet du crâne de son fils, et vient me rejoindre. Il me prend ma tasse de thé des mains avant de la porter à ses lèvres.
« Hey c'est mon thé !
- C'était ma feuille !
- Tel père tel fils !!! »
Je lui vole un baiser et retourne dans la cuisine remplir une nouvelle tasse. Harry me suit, et son corps se colle à mon dos, ses lèvres dans mon cou. Il passe ses bras autour de ma taille et je me délecte de cette pause tendresse en fermant les yeux.
Je les rouvre bien rapidement lorsque j'entends les cordes de la guitare d'Harry vibrer sous les mains d'Hayden. Nous regardons notre fils faire sa bêtise, en souriant, avant qu'Harry ne me lâche pour aller disputer son fils.
« Hayden... ça aussi, c'est non ! »
Le ton plus ferme que tout à l'heure n'amuse pas Hayden et il se met à pleurer, se tournant vers moi. Il tombe les fesses au sol et redouble de pleurs ; Harry essayant tant bien que mal de se contrôler pour ne pas céder et consoler son bébé.
************
« On aurait pu prendre un taxi ou même le métro Louis. C'était pas nécessaire de venir nous chercher, me dit ma mère en m'entourant de ses bras pour me dire bonjour.
- Ou de déranger Liam, enchérit mon père en serrant la main de mon ami.
- Ça nous faisait plaisir Mark. Vraiment. »
Mes parents et mes trois sœurs viennent d'atterrir. Mon grand-père n'a pas voulu prendre l'avion pour un si long voyage. Il va fêter ses 88 ans en juin prochain, et même s'il est vraiment en forme, c'est un long voyage et beaucoup de décalage horaire pour un homme de cet âge.
Nous réunissons familles et amis pour fêter le premier anniversaire d'Hayden. Ma mère et Félicité monte en voiture avec Liam et, mon père et mes deux petites sœurs avec moi. Mes sœurs sont de vraies moulins à paroles et j'ai du mal à discuter avec mon père. Nous aurons le temps à un autre moment puisqu'ils restent près de deux semaines sur Londres, profitant de l'occasion pour rendre visite à leurs amis.
En plus de l'anniversaire d'Hayden et du bonheur de partager ces instants avec ma famille, j'ai une surprise qui va ravir ma mère.
Je stationne la voiture dans le parking de l'immeuble, Liam dépose ma mère et mes sœurs devant l'entrée avant d'aller trouver une place dans le quartier. Sophia et Alice sont à l'appartement avec Harry, Hayden et Anne. Nous sommes en mars et Londres ne déroge pas à sa réputation : il pleut.
J'envoie un SMS à Harry pendant que mon père décharge le coffre de la voiture.
Message de Louis à Harry : On monte. Tu peux lâcher les fauves !
Nous montons les étages, les bras chargés et je laisse ma mère rentrer la première dans l'appartement. Quand la porte s'ouvre, il y a vrai capharnaüm dans le salon. Les jouets d'Hayden et Alice jonchent le sol, les rires de Sophia et Gemma résonnent dans la cuisine. Anne accueille mes parents avec un grand sourire.
Et puis, c'est là que ça se passe, sous mon regard aussi émerveillé que deux jours plus tôt.
Harry s'approche de nous et nous débarrasse des sacs. Il se décale légèrement et ma mère ne retient pas son cri de joie.
« Oh mon p'tit cœur ! Tu marches ??? »
Hayden s'approche de sa mamie, les pas mal assurés, mais sur ces deux jambes. Il essaie de courir plus qu'il ne marche, et je suis à deux doigts de m'avancer vers lui pour le retenir... au cas où. Ma mère va à sa rencontre, le prend dans ses bras et le couvre de baisers. Devant toute cette attention, Alice se manifeste et la petite vient vers nous pour qu'on la couvre aussi de câlins et bisous. Je suis vraiment heureux que les deux petits grandissent ensemble. Raison de plus qui me confirme que nous avons bien fait de choisir de rester à Londres.
Toute la famille finit par rentrer et s'installer dans l'appartement. Anne sert des boissons. Tout le monde parle en même temps, ravi de se retrouver.
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Mon père s'affaire dans la cuisine de l'appartement. Ma mère s'occupe d'Hayden pendant que mes sœurs sont parties en balade dans le quartier. Harry et moi sommes en train de finir de préparer la table avant que nos autres invités arrivent. J'en profite pour rassembler les jouets d'Hayden dans le coffre que nous avons installé derrière le canapé.
Quand Gemma et David, les retardataires, arrivent enfin, nous levons tous notre verre au plaisir d'être réuni en cette journée. Il y a un an, Harry et moi découvrions les joies et les difficultés d'être parents. Nous avons eu nos hauts et nos bas comme de nombreux couples mais nous avons surmonté tout ça. Depuis plusieurs mois, depuis le retour d'Harry, je peux dire que la vie est un long fleuve tranquille. Hayden grandit, il change, devient indépendant... déjà. Harry écrit, compose tranquillement, sans se mettre de pression, juste pour le plaisir et des projets pour plus tard. Je travaille avec Émy, on réfléchit à d'autres projets nous aussi. En levant mon verre, je croise le regard de certains, ces visages qui partagent ma vie et que pour rien au monde, je n'abandonnerai.
Nous déjeunons dans une ambiance festive. Hayden et Alice vont faire une petite sieste pendant que mes jeunes sœurs montent regarder un DVD. Nous discutons, trinquons, profitons de chaque instant.
Et le moment tant attendu arrive enfin... Harry prend Hayden dans ses bras, mon père apporte le gâteau qu'Anne a ramené de la Primrose Bakery. On installe Hayden sur la chaise en bout de table. Notre fils est une vraie star. Tous les téléphones sont braqués sur lui. Il rit et tente de mettre ses doigts sur le gâteau. J'essaie de l'en empêcher.
Harry passe son bras autour de mes épaules. Nos regards se posent fièrement sur notre petit bonhomme, l'énorme gâteau posé devant lui et la première bougie étincelante pendant que nos mères nous mitraillent de photos.
Je lève mon regard vers Harry. Son sourire s'élargit et mon cœur tambourine. Ses lèvres se posent délicatement sur les miennes. Je suis heureux. Nous sommes heureux. La vraie vie de famille, celle dont j'ai toujours rêvé.
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#Justthewayfic
Je ne vous cache pas mon émotion en relisant ces derniers chapitres, et savoir que la fin est proche.
💚 💙
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