Chapitre 40
*Louis*
Nous avons reçu une quantité incroyable de messages suite à la publication des photos d'Harry, Hayden et moi. Parce que j'ai capitulé et que j'ai finalement accepté qu'Harry fasse publier les photos de nous trois. Il a donné une interview pour un magazine et les photos ont fait le tour de monde, relayées sur les réseaux sociaux. Les fans d'Harry sont vraiment gentils... enfin dans l'ensemble. Parce qu'il y a toujours des messages un peu haineux vis-à-vis de moi, ou même d'Hayden. Sur le moment, ça me fait mal mais je sais que je ne dois pas y prêter attention et surtout ne pas répondre et continuer de soutenir Harry. Les messages d'amour et de soutien sont de toute façon plus nombreux. Il y a même eu quelques jeunes femmes qui sont passées à la librairie pour me féliciter. J'étais un peu gêné mais au fond, ça me touche que les fans d'Harry m'aient accepté comme j'ai accepté de le partager avec eux.
Ça fait maintenant deux semaines que les photos ont été diffusées et les retombées commencent enfin à se calmer. Émy était enchantée de voir la porte de la librairie s'ouvrir plus souvent que d'habitude, mais les ventes n'ont pas forcément décollées pour autant. Alors, nous retrouvons notre petit rythme quotidien et aujourd'hui, mercredi, nous nous apprêtons à recevoir les petits pour l'heure du conte. Je suis en train de tout installer lorsque Judith, la conteuse, arrive et me rejoint pour m'aider. Émy nous interpelle et nous informe qu'elle sort récupérer les viennoiseries à la boulangerie au coin de la rue.
« Alors Louis, quand est-ce que j'aurai le plaisir de voir ton fils ici, le mercredi matin ?
- C'est vrai, Harry venait souvent avant la naissance d'Hayden et maintenant il ne vient plus. Hayden est trop petit pour l'instant.
- C'est difficile de capter son attention pendant une heure c'est sûr. Mais tu devrais suggérer à Harry de revenir avec lui. Ne serait-ce que pour une dizaine de minutes. Hayden se familiarisera avec les sons et les couleurs.
- C'est vrai. Après tout, on lui lit des histoires à la maison.
- Et Harry pourrait nous jouer de la guitare.
- Les enfants adoraient...
- Mais oui ! C'était des bons moments ! »
Nous sommes interrompus dans notre conversation par la clochette de la porte. Émy n'est pas sortie depuis suffisamment longtemps pour être déjà de retour alors je me redresse et me dirige vers l'entrée. Mon cœur et mon estomac dégringolent dans mes talons.
« Qu'est-ce que tu fous là ?
- Je voulais juste qu'on discute, depuis toutes ces années...
- Tu crois sincèrement que j'ai des choses à te dire ? »
Matt est devant moi, les deux mains dans les poches de son short en jean. Il porte un polo à manches courtes dévoilant ses innombrables tatouages sur ses bras. Il a repris sa couleur châtain naturelle sur ses cheveux et abandonné le blond oxydé qu'il arborait il y a quinze jours lorsque nous l'avons croisé au studio photo.
Harry a raison. Matt me rend toujours nerveux malgré les années qui ont passé et la vie que j'ai construit. Je me suis marié et j'ai maintenant un enfant. Matt ne devrait plus me rendre nerveux. Je lui voue une haine sans nom et je n'ai absolument plus aucun sentiment à son égard qui pourrait semer le doute au plus profond de mon cœur. Et pourtant, tandis qu'il se tient devant moi, j'ai le cœur qui bat trop fort et les mains moites, une boule dans le fond de la gorge qui m'empêche de respirer normalement. Je déglutis difficilement et relève mon regard vers lui. Il reste planté là devant moi et je ne sais pas si je dois accepter de lui parler ou lui demander de quitter la librairie sur-le-champ.
« Je crois qu'on a définitivement plus rien à se dire. J'ai refait ma vie sans toi, loin de toi et j'en suis très heureux aujourd'hui. Je n'ai pas envie que tu viennes tout gâcher à nouveau avec Harry comme tu as déjà essayé de le faire il y a plusieurs années.
- Justement Louis, je suis venu pour m'excuser de tout le mal que j'ai pu te faire, de la manière dont je t'ai traité. Je suis content aujourd'hui de voir que tu es heureux dans ta vie de couple et épanoui dans ta vie de père.
- Pourquoi ? Pourquoi tu reviens maintenant ?
- Je ne pensais pas vous croiser au studio mais quand je vous ai vus je me suis rendu compte que je te devais des excuses, mais des excuses sincères cette fois-ci, pas comme la dernière fois où honnêtement j'ai cherché à te manipuler.
- J'ai pas envie d'écouter tes excuses Matt. J'ai tourné la page maintenant et je ne veux plus entendre parler de toi alors s'il te plaît va-t'en !
- Manu m'a quitté. Il en a eu marre de mes conneries et a fini par me demander de partir.
- Il a eu raison. Je ne comprends pas qu'il ne l'ait pas fait avant. Je ne vois pas en quoi ça me concerne aujourd'hui.
- Je me suis rendu compte que j'étais un connard. Que je n'avais pas pris les bonnes décisions dans ma vie. Enfin, surtout quand je vous ai vu Harry et toi. Je me suis dit qu'on aurait pu être heureux tous les deux.
- Matt... Franchement, je ne comprends pas pourquoi tu es là, pourquoi tu me dis tout ça. Honnêtement... J'en ai rien à faire. Je suis désolé que tu te retrouves seul aujourd'hui mais ton espèce de mea-culpa ne me fera pas changer d'avis sur toi. Alors, sors d'ici, ne reviens plus et surtout ne cherche pas à me recontacter.
- Je voulais juste m'excuser et te souhaiter une bonne continuation Louis.
- Ouais c'est ça ! »
Émy rentre au même moment dans la librairie et se fige en voyant Matt en face de moi. Elle me regarde et m'interroge silencieusement.
« Matt s'en allait. Il s'est égaré en chemin ! Au revoir Matt »
Je ne lui laisse pas le temps de répondre et lui tourne le dos pour reprendre mon occupation, le cœur cognant dans ma poitrine.
***********
Je rentre à l'appartement avec un peu de retard. Je me suis arrêté chez le traiteur italien pour prendre de quoi dîner, et il y avait beaucoup de monde ce soir. Il semble qu'il y ait un match important de foot et tout le monde se rue chez le traiteur pour ne pas avoir à cuisiner. Moi j'ai voulu nous éviter la préparation du repas, parce que je veux profiter d'Hayden et pouvoir parler avec Harry de la visite de Matt à la librairie. Pas de secret entre nous. C'est une promesse que nous nous sommes faites et je veux l'honorer. Je ne veux surtout pas qu'Harry puisse avoir des doutes me concernant.
A peine ai-je passé la porte d'entrée que j'entends Harry depuis la cuisine.
« Lou, le biberon d'Hayden est prêt. Je te laisse t'en occuper.
- Euh... Oui, d'accord. J'ai pris de quoi manger chez l'Italien !
- Ouais, je mangerai en rentrant !
- Quoi ? Tu t'en vas ?
- Je vais courir. J'ai besoin de courir. »
Il effleure mes lèvres et sort en trombe de l'appartement.
Je reste planté au milieu de l'entrée, abasourdi, les sacs dans les mains. Hayden se manifeste dans son transat et me sort de mes pensées. Je pose les sacs dans la cuisine, range les plats dans le frigidaire et me dirige vers mon bébé. Son regard s'illumine quand il me voit et il se balance pour m'accueillir. Je le prends dans mes bras et l'embrasse avant de le serrer contre moi.
« Alors mon bébé, pourquoi papa a besoin d'aller courir comme ça, ce soir ? Tu n'as pas été mignon ? Oh, ça m'étonnerait ça mon ange ! »
Hayden gazouille comme pour me répondre et me donne des petites tapes sur le visage. Hayden est un vrai petit rayon de soleil. Hormis son premier mois qui a été difficile, c'est un enfant adorable, sage et souriant. Un vrai bonheur. Je récupère le biberon sur le plan de travail et m'installe dans le canapé. Je me cale contre le coussin, cale Hayden dans le creux de mon bras et lui donne son lait. Sa main vient se poser sur la mienne. Je ne peux m'empêcher de sourire en le regardant téter et dépose des petits baisers sur son front. Je savoure cet instant entre mon fils et moi, ses yeux qui me fixent dès que je lui parle. Quand le biberon est vide, je le pose à côté de moi et câline Hayden pendant de longues minutes. J'en profite pour appeler mes parents avant de monter lui mettre son pyjama. J'ai du mal à avoir toute l'attention de ma mère qui s'extasie toutes les deux minutes sur les mimiques de mon fils.
« Quand est-ce que vous venez à Los Angeles nous rendre visite ?
- Je ne sais pas. Il faut que j'en parle avec Harry et surtout avec Émy, mais peut-être en début de mois prochain.
- J'aimerais bien. Hayden me manque.
- Et pas moi ?
- Si bien sûr que tu me manques... Mais tu ne me laisseras pas te faire des câlins ? Alors qu'Hayden, je vais pouvoir le croquer.
- Maman !
- Quoi ? Je suis une mamie gâteau et alors ?!? Harry n'est pas là ?
- Il ne va pas tarder à rentrer. Il est allé courir.
- Mais il est tard ?
- C'est le début de soirée. D'habitude il court le matin avec Hayden dans la poussette. Je l'ai juste croisé ce soir.
- Ça va ? Entre vous, ça va ?
- Oui.
- Louis ?
- Non, non je t'assure que tout va bien. Hayden n'a peut-être pas été très sage et il a eu besoin de s'aérer.
- D'accord. Tu me tiendras au courant.
- De quoi ?
- De quand vous viendrez ! Louis... tout va bien, hein ?
Oui Maman, t'inquiètes pas. Bon je te laisse, l'appel de la couche !!!
- D'accord mon cœur. Je vous embrasse bien fort.
- Nous aussi maman. »
Je coupe la conversation, l'estomac un peu serré. J'ai hâte qu'Harry rentre pour lui demander ce qu'il s'est passé aujourd'hui pour qu'il ait le besoin de sortir au moment même où je rentre.
Je monte avec Hayden et rentre dans sa chambre. Je m'apprête à changer sa couche lorsque j'entends la porte d'entrée.
« On est en haut ! »
Je défais la couche et nettoie les petites fesses de mon bébé, en embrassant son petit bidou. J'entends Harry ronchonner mais ne distingue pas ce qu'il dit. Il continue de marmonner en montant l'escalier et au moment où je m'apprête à l'accueillir, il rentre furibond dans la chambre.
« Non, mais Louis, tu peux pas ranger le biberon quand tu as terminé ? »
Je ravale ma phrase et regarde Harry, surpris par son ton et son reproche.
« J'ai appelé ma mère après le biberon et il a fallu changer la couche d'Hayden, mais j'aurais ramené le biberon dans la cuisine en redescendant ! Qu'est-ce qui va pas ?
- Ouais, bah, j'ai l'impression qu'il y a que moi qui range ici !
- Je te demande pardon ? Harry, qu'est-ce que tu es en train de me faire là ! Il s'est passé quelque chose aujourd'hui ? Tu pars quand je rentre et quand tu reviens tu es énervé !
- Écoute, je passe mes journées avec Hayden, je range l'appart... je... Et puis toi tu rentres et tu as juste à profiter de lui.
- Oui parce que je continue de travailler alors que tu as choisi de faire une pause dans ta carrière. Je ne comprends pas. Tu n'aimes pas t'occuper de ton fils ?
- Louis, fais attention !!! »
Je ne comprends pas pourquoi il me dit ça, je ne comprends pas la conversation que nous sommes en train d'avoir. Par contre, je sens un jet chaud atteindre ma poitrine quand Hayden se met à faire pipi. Bien sûr, l'entrée tonitruante d'Harry m'a interrompu dans le changement de la couche de mon bébé et je me suis laissé surprendre. Je dépose un coton pour limiter les dégâts et termine le change. Ça a au moins le mérite de faire sourire Harry. Je mets son pyjama à Hayden et le dépose dans son lit, le temps pour moi d'aller me changer. Je retrouve Harry dans la salle de bain, en train de prendre une douche après sa course à pied.
« Je t'attends en bas »
Je laisse Hayden jouer dans son lit et enclenche le babyphone. Si nous devons nous disputer pour une raison qui m'est encore inconnue, je ne veux pas le faire devant Hayden. Je prends le soin de récupérer le biberon qu'Harry avait monté, descends et fais rapidement le tour du salon pour vérifier que rien ne traîne. Je range le plan de travail et lave les biberons qui restent dans l'évier. Je me sers un verre de vin et fais réchauffer le plat que j'ai ramené. Harry descend, ses cheveux mouillés gouttent sur son t-shirt blanc découvrant par transparence ses tatouages. Je ravale le désir qui s'insinue en moi et lui adresse un regard interrogateur.
« Désolé. Je suis un peu tendu.
- Je vois ça ! Tu vas m'expliquer ? »
Il ne me répond pas et je ne sais pas comment interpréter son silence.
« Je ne t'ai pas demandé de mettre entre parenthèse ta carrière Harry, même si cela m'a fait énormément plaisir. Tu as voulu que nous fondions une famille et j'en suis le plus heureux. Mais que tu viennes me reprocher de n'avoir que les bons moments avec Hayden parce que je continue de travailler... Tu m'excuseras mais tu vas devoir m'expliquer. »
Harry reste muet, les mains lissant ses cheveux sur l'arrière de son crâne.
« OK ! Bon comme tu es déjà énervé, un peu plus, un peu moins, ça va pas changer grand chose. »
Il relève son regard vers moi, prêt à m'interrompre, mais je ne lui laisse pas le temps de reprendre la parole.
« Matt est passé à la librairie aujourd'hui.
- Putain ! Mais il cherche la merde celui-là. Je vais le trouver et je vais lui rappeler...
- Stop ! Harry je ne sais pas ce que tu as mais, c'est bon ! Il est venu me présenter des excuses et je l'ai envoyé balader. Je lui ai demandé de ne plus jamais me contacter.
- Et tu crois que ça va suffire ?
- Est-ce que tu me fais confiance ? Pourquoi j'ai l'impression qu'après plus de quatre ans, tu es en train de me reprocher l'incident avec Matt ? Parce qu'à bien y réfléchir ça fait quelques jours que tu n'es plus toi même.
- Lou... c'est pas ça.
- Explique moi alors, je ne comprends pas. Je ne comprends pas pourquoi tu sors quand je rentre, pourquoi tu m'attaques pour UN biberon resté sur le canapé !
- Je me suis trompé.
- Pardon.... ? »
Je ne comprends pas. Je regarde Harry, son visage baissé entre ses mains, ses coudes sur le comptoir de la cuisine. Qu'est-ce qu'il est en train de me dire ? Mon cœur cogne contre ma poitrine. Depuis la naissance d'Hayden, tout semble aller bien entre nous, en tout cas, je n'ai rien repéré qui pourrait me laisser entendre le contraire.
« Qu'est-ce que tu veux me dire Harry ? »
Je fais le tour du comptoir et m'assieds sur le tabouret à côté d'Harry. Je passe mon bras autour de sa taille et ça me soulage de le sentir se détendre.
« J'ai confiance en toi Lou. Je supporte pas ce gars c'est tout. Et comme je suis un peu énervé, forcément, j'ai envie de m'en prendre à lui.
- Un peu énervé... ? Sur quoi tu penses d'être trompé ? »
Il tourne son visage vers moi, plantant son regard dans le mien et vient caler sa tête sur mon épaule.
« Je commence à tourner en rond. La journée, je veux dire. Rester ici avec Hayden... je m'ennuie.
- Oh... je comprends. C'est pas évident quand tu as été habitué le plus clair de ta vie à parcourir le monde ou à travailler non-stop.
- Arrête de comprendre tout, tout le temps. Tu rentres du travail et je suis désagréable avec toi. Sois un peu en colère !
- Pour quoi faire ? Tu n'es pas bien. Je préfère que tu m'en parles sincèrement plutôt qu'on se hurle dessus pour une mauvaise raison.
- Mais j'ai pas à me conduire comme ça avec toi ! C'est pas juste.
- Je vois pas pourquoi je te le dirais alors que tu le sais déjà ! Tu veux qu'on cherche une nounou pour te laisser du temps avec Niall et composer ?
- Niall et Sarah s'en vont.
- Comment ça ?
- Ils partent s'installer définitivement à L.A.
- Vraiment ?
- Oui. Niall me l'a annoncé il y a deux jours. Ils partent dans une semaine. »
J'incite Harry à se redresser pour que nos regards se croisent. On entend Hayden à travers le babyphone. J'embrasse mon mari et caresse son avant-bras.
« Niall t'en avait déjà parlé ?
- Non pas vraiment. On l'a déjà évoqué parce que moi aussi parfois je songe à ce qu'on déménage de l'autre côté de l'océan mais tu sais c'est plus des paroles en l'air, des faux projets. Mais Sarah commence à avoir un carnet d'adresses bien rempli et à Los Angeles ce sera plus simple de gérer certains de ses clients.
- Je vois. Que veux-tu faire alors ? Je veux dire, on peut sérieusement envisager de prendre une nounou pour te libérer du temps mais... - je me racle la gorge – est-ce que tu veux repartir en tournée ?
- Non...non pas dans l'immédiat parce que j'ai pas d'album en cours. Mais c'est vrai que je ne suis pas certain de rester inactif pendant trois ans.
- Bien. »
Je me détache d'Harry et me lève pour m'occuper de notre repas. J'ai le cœur lourd même si cette conversation ne me surprend pas. Je connais Harry. Je sais à quel point il aime composer et être sur scène. Dès qu'il m'a annoncé vouloir s'arrêter, j'ai douté. Je ne pensais pas que cela arriverait si tôt malgré tout.
« Lou, s'il-te-plaît, dis-moi ce que tu penses !
- Eh bien... je ne suis pas surpris Harry. Je pensais juste que ça arriverait plus tard. Mais je comprends. Viens on va dîner et après on montera voir Hayden.
- Lou...
- Ça va Harry. Je sais à quel point ton métier est important pour toi. Je comprends que tu aies envie de retourner en studio. »
Au fond de moi, je sais et je veux comprendre mais mon cœur se comprime dans ma poitrine à l'idée de voir Harry travailler dur sur un nouvel album, partir plusieurs semaines pour enregistrer et faire la promotion, et surtout s'absenter pour les concerts. L'éternel recommencement d'un cycle que j'ai accepté en épousant Harry mais... Nous avons maintenant un fils et je ne veux pas qu'il soit privé de son père. Est-ce que je vais devoir abandonner mes propres projets professionnels ? Est-ce que je peux envisager de partir vivre à Los Angeles parce que pour nous aussi ce serait plus simple ?
La journée a été longue pour moi avec la visite de Matt et Harry rumine depuis plusieurs jours. Après dîner, même s'il n'est pas très tard, nous montons voir Hayden puis regagnons notre chambre. Je me cale contre le corps de mon mari qui m'enlace et caresse mon ventre doucement. Je dépose des baisers sur son torse.
Je ne trouve pas le sommeil et je me pose beaucoup de questions. Je repense à la conversation que j'ai eu avec ma mère un peu tôt dans la soirée.
« Ma mère aimerait nous voir. On peut partir un peu à Los Angeles si tu veux. J'en parlerai à Émy demain.
- Tu pourras t'absenter à partir de quand ?
- J'avais dit à ma mère en début de mois prochain, mais je pense qu'on pourra s'organiser et partir la semaine prochaine.
- D'accord. Tu me diras et j'organiserai le voyage. On prendra le jet. Avec Hayden, ce sera mieux.
- D'accord. »
Je me tourne, cherche les lèvres d'Harry pour lui souhaiter une bonne nuit et tenter de dormir.
*Harry*
Je suis assis sur un des fauteuils de la terrasse. J'écoute le clapotis de l'eau de la piscine. La nuit est tombée et le vent s'est levé mais c'est agréable d'être assis dehors. J'aime être à Los Angeles. Depuis quelques jours et la proposition que Niall m'a fait, je réfléchis. Je réfléchis à l'envie d'accepter. Je réfléchis au fait que nous pourrions nous aussi déménager, avec Louis et Hayden. Rien de tel pour mon petit garçon que de grandir dans une ville cosmopolite et ensoleillée 365 jours par an. Depuis que Niall et Sarah se sont installés ici, j'y songe sérieusement. Ça été difficile de voir mon meilleur ami quitter Londres et partir à des milliers de kilomètres de moi. Nous avons l'habitude de gérer les décalages horaires et les voyages mais c'est différent quand c'est permanent. J'ai évité de m'en plaindre auprès de Louis parce que c'est ce qu'il vit depuis presque sept ans avec sa famille. C'est d'ailleurs le seul argument que je peux mettre en avant si je me décide à lui en parler. Mais je sais à quel point Louis est attaché à Londres, à la librairie, à Émy et à ses amis. Il a pris la décision il y a sept ans de laisser partir sa famille et n'a jamais regretté son choix.
Ça fait deux semaines que nous sommes à Los Angeles. Louis a passé beaucoup de temps avec sa famille et surtout sa mère. Ça fait trois mois que notre couple est en demi-teinte, depuis que j'ai dit à Louis que je voulais reprendre les chemins du studio. Je sens bien qu'il est contrarié et pourtant il a aménagé son emploi du temps pour être plus souvent à la maison avec Hayden et moi et m'encourage à me lancer dans de nouvelles compositions. Ça fait deux fois que nous venons passer plusieurs semaines ici. Parfois, je me dis que je ne mérite vraiment pas Louis. Il est tellement compréhensif que s'il explose un jour ça risque d'être très douloureux. Cependant, malgré ses efforts, notre complicité en pâtit quelque peu. Je le sens distant et souvent perdu dans ses pensées. J'ai une grosse part de responsabilités et je ne sais pas comment agir pour que la situation s'améliore. Je ne peux pas, je ne veux pas laisser la situation pourrir et je vais devoir me jeter à l'eau et faire part de la proposition de Niall à Louis.
J'entends la baie vitrée s'ouvrir derrière moi et Louis se glisser dans mon dos, sur le transat. Ses bras enlacent mes épaules et ses lèvres embrassent ma nuque. Ça me réchauffe instantanément, au plus profond de moi. Je pense que ce soir, c'est le bon moment pour avoir la discussion que je redoute depuis plusieurs jours.
« Hayden dort. Il était crevé de sa journée à la plage avec mes sœurs.
- Mon ptit ange, il va prendre de belles couleurs.
- Oui.
- Ça va Lou ? »
Je tourne mon visage pour essayer de croiser le regard de Louis. Ce sont ses lèvres qui m'embrassent avant qu'il ne cale son visage dans mon cou.
« Ça va. J'ai des choses à te dire Harry.
- Moi aussi... je sais que tu es déçu Lou....
- Non... Non non, il m'interrompt. J'ai beaucoup réfléchis. Depuis plusieurs mois.
- Ça fait trois mois.
- Hein ?
- Ça fait trois mois que tu réfléchis. Que tu es dans tes pensées continuellement. Que tu es distant.
- Distant ? Je suis désolé, je ne me suis pas rendu compte.... Mais toi aussi, tu es perdu dans tes pensées. Comme ce soir par exemple.
- C'est vrai. »
Je me décale. Si nous devons nous parler sérieusement, je veux pouvoir lire dans les yeux de Louis. Nos regards s'accrochent et contre toute attente, ses lèvres rejoignent les miennes, ses mains s'agrippent à ma nuque. Sa langue caresse la mienne langoureusement. Nous n'avions pas échangé ce genre de baiser depuis longtemps et mon cœur s'emballe sous la pression des lèvres de Louis contre les miennes, ses mains descendant dans mon dos pour me rapprocher de lui. C'est un baiser passionné et pas un baiser emprunt de craintes ou de doutes. Louis semble savoir ce qu'il veut ce soir, comme il me l'a déjà démontré, même si cette facette de lui ne se montre pas souvent.
« Je t'aime. Tu sais à quel point je t'aime ? il me demande.
- Oui et je t'aime tout autant.
- J'ai beaucoup réfléchis et beaucoup parlé avec ma mère.
- De quoi Lou ? »
Ses lèvres m'embrassent à nouveau. Mon cœur cogne fort dans ma poitrine, entre crainte, impatience et désir.
« J'ai réfléchis à la possibilité de nous installer à Los Angeles, vraiment.
- Vraiment ?
- Oui. Ça m'a pris un peu de temps mais j'ai compris qu'il t'était vraiment difficile de vivre loin de Niall parce que vous avez l'habitude de travailler ensemble. Et je me suis souvenu de la douleur que ça a été pour moi de voir ma famille s'exiler. Ce n'est pas une décision simple pour moi mais je ne veux pas que tu aies de regrets, que ce soit professionnellement mais surtout personnellement. Je ne veux pas que nos décisions viennent assombrir notre vie de couple et notre vie de famille. Je peux comprendre ton besoin de travailler puisque moi-même je ne m'imagine pas ne plus le faire mais, je ne supporterais pas de te voir partir pendant plusieurs semaines loin de nous. Je veux faire partie de tes projets, t'aider à les concrétiser.
- Lou...
- Attends... laisse-moi terminer, s'il-te-plaît.
- Bien sûr, je t'écoute.
- Je suis surpris que tu sois plus touché par le déménagement de Niall que par le fait de laisser ta mère et ta sœur à Londres si nous déménagions. C'est sûrement parce que depuis longtemps, tu as appris à vivre loin d'elles, bien plus que de Niall. Alors, même si j'ai eu du mal à comprendre, j'ai fini par réaliser que Niall et Sarah faisaient partie de ta famille, de notre famille. J'ai commencé à réfléchir. J'ai beaucoup parlé avec Émy, puis ma mère et mon père.... J'ai même commencé à établir un business plan. »
Quand j'entends ces mots, je pourrais littéralement bondir de notre siège et tourner autour de la piscine en dansant.
« Je ne te mérite pas Lou. Je t'ai promis trois ans et au bout d'à peine un an, je suis prêt à rompre ma promesse et te demande de chambouler ta vie pour moi.
- Depuis que je t'ai rencontré, tu ne fais que ça chambouler ma vie. Je regrette que tu t'ennuies à la maison avec Hayden, mais je le comprends. Si Niall était resté à Londres, vous auriez pu reprendre vos compositions tranquillement et les choses auraient peut-être été différentes. Mais je ne veux pas qu'un jour, tu me reproches de t'avoir empêché de faire ce que tu aimes.
- Comment je pourrais te reprocher ce genre de choses, alors que tu acceptes tout de moi ? C'est plutôt à moi de m'inquiéter. Je ne voudrais pas que mes caprices t'épuisent et qu'un jour tu décides de me quitter.
- C'est pour ça qu'on en parle. On a dit « pas de secret »... donc c'est nécessaire d'en parler. Et tu rumines depuis des jours, moi depuis des semaines. C'est pas possible.
- C'est vrai. »
Je m'approche de Louis et embrasse ses lèvres une nouvelle fois. Parce que maintenant ça va être à moi d'être honnête avec lui. Et même s'il accepte tout, je ne sais pas s'il va accepter ce que j'ai à lui dire.
« Merci Louis, je reprends.
- Et toi ? Qu'est-ce que tu as à me dire ?
- J'ai vu Niall il y a quelques jours, tu sais.
- Oui.
- Un des jeunes artistes de Sarah a dû annuler sa tournée américaine sur des petites salles.
- Ah mince c'est dommage !
- Oui... Enfin... Alors... »
J'hésite. C'est juste aux États-Unis et ce n'est qu'un mois mais... Je soupire et me lance.
« Niall m'a proposé de prendre la tête d'affiche. C'est une tournée d'un mois ici. »
Je lève mon regard vers Louis. L'expression de son visage est impassible, ses yeux dans le vague. Je ne parviens pas à savoir ce qu'il pense. Et je m'en veux terriblement parce que Louis est prêt à faire de nombreux sacrifices pour moi, pour notre couple et notre famille et moi je lui annonce comme ça, que j'ai envie de partir pour une tournée d'un mois qui n'était absolument pas prévue. Je pose ma main sur sa cuisse et croise enfin son regard. Il souffle et passe sa main sur son visage.
« C'est quand ?
- Dans deux mois... je réponds dans un murmure.
- OK. Et toutes les dates sont ici ?
- Oui.
- Donc pas de retour sur Londres pendant un mois ?
- Ni sur Los Angeles. La tournée est prévue en bus. Même si je pourrais quand même organiser un retour rapide ici, à L.A.
- Je peux pas rester ici, moi...
- J'ai pas donné de réponse encore Lou et je comprendrais que tu me demandes de rester parce que ce n'était pas prévu comme ça... avec Hayden.
- Je ne peux pas faire ça Harry. Je ne peux pas t'empêcher de monter sur scène. On va s'organiser.
- OK.
- Il faut vraiment qu'on trouve une nounou et ça ne me plaît pas spécialement.
- Pourquoi ?
- J'ai pas envie de tomber sur une inconnue, folle, qui essaiera de droguer mon fils ou je ne sais quoi...
- On peut se faire recommander quelqu'un. Ne t'inquiètes pas pour ça. Je vais m'en occuper.
- OK. Bon... je vais me coucher. Tu viens.
- Alors c'est juste ça.... Tu acceptes ?
- Ai-je réellement le choix Harry ?
- Je te le laisse en tout cas. Enfin j'aimerais au moins que tu me dises ce que tu en penses, vraiment...
- Eh bien... Oui je suis un peu déçu, je crois. Mais tu sais comment je suis à me remettre d'abord en question avant de t'incriminer. Parce que peut-être que depuis la naissance d'Hayden et depuis que j'ai repris mon poste à la librairie, je suis moins présent. J'aurais aimé que tu me le dises si c'est le cas. Alors, je vais faire face à cette absence et je ne vais surtout pas t'empêcher de travailler. Au fond, je crois que ce serait égoïste de ma part.
- Je pense que je ne m'en suis pas aperçu tout de suite... enfin...
- Ça fait quand même plus de trois mois qu'on en a parlé, et donc forcément plus que ça ne va pas. C'est ce qui me chagrine le plus. Ne pas m'en être rendu compte. Et devoir te regarder d'absenter. »
Il tend sa main vers moi et je me lève du fauteuil. Nous montons dans notre chambre. Cette conversation n'a rien eu de libérateur, bien au contraire et ça me fait peur. Je crois malheureusement que nous n'arriverons à rien de plus ce soir.
Après un passage par la salle de bain, je pénètre dans la chambre d'Hayden et l'embrasse, replaçant son doudou à côté de sa tête. Je me couche à côté de Louis qui vient se blottir contre moi. Je sens dans son attitude, sa déception et sa mélancolie. J'embrasse sa tempe et resserre mon étreinte. Sans un mot, je ferme les yeux espérant trouver rapidement le sommeil.
************
Pour notre dernière journée à Los Angeles, nous nous sommes tous réunis chez les parents de Louis, Niall et Sarah compris. Le grand-père de Louis est heureux de pouvoir voir Hayden et ses sœurs profitent de lui, de le câliner et l'amuser. Ça fait deux jours que Louis et moi avons discuté, deux jours que nous n'avons pas évoqué à nouveau le sujet de la tournée. Nous sommes tous les deux dans la piscine en train de nous baigner avec Hayden. Ses rires m'aident à oublier les tensions avec Louis. J'aimerais que le sourire que je surprends sur le visage de mon mari soit sincère.
« Lou... Arrête de vouloir faire bonne figure devant ta famille. Je vois que ça ne va pas. Ta mère ou ton père a déjà dû s'en apercevoir aussi.
- Je ne fais pas semblant Harry. Je suis heureux d'être ici et triste à l'idée de quitter ma famille. Tu sais ce que c'est, non ?
- Louis ! »
Il me plante au milieu de la piscine, me laissant avec Hayden dans sa bouée, battant des pieds et des mains dans l'eau. Je le regarde traverser la terrasse. Je croise le regard de Niall qui m'interroge en arquant un sourcil. Je secoue la tête, un air dépité sur mon visage.
« Tu viens mon p'tit cœur. On va sortir »
Le sourire d'Hayden étreint mon cœur. Je le sors de sa bouée et le serre contre moi pendant quelques minutes en restant dans l'eau. Je le couvre de baisers et le chatouille pour le faire rire.
Nous sortons et je le recouvre de sa serviette de bain avant de me diriger dans la maison pour le rincer, l'essuyer et l'habiller. En passant à côté du bureau du père de Louis, je le surprends avec Niall en pleine conversation. Je crois que si Hayden n'était pas dans mes bras, je serais resté pour écouter, mais je poursuis mon chemin jusqu'à la salle de bain.
*Louis*
Je suis sorti de la piscine parce que je ne voulais pas reprendre la conversation avec Harry, au milieu des membres de ma famille et devant Hayden. Je sais bien qu'il est trop petit pour comprendre, même si l'intonation de nos voix en dit plus que nos mots. Niall me suit dans la maison et m'interpelle lorsque je veux aller jusqu'à la salle de bain pour me changer.
« Louis, ça ne va pas ?
- Pourquoi tu me poses la question Niall ? Tu sais très bien.
- J'ai une idée oui, mais je ne sais pas. Ça fait des jours qu'Harry élude mes messages et mes questions. Mais je vois bien que quelque chose ne va pas. Il t'a parlé de notre projet ?
- Oui. Juste après que je lui ai annoncé que je réfléchissais sérieusement à ce que nous déménagions ici. Pour qu'il te retrouve, pour qu'il ne se sente pas abandonné ou inutile à Londres. Parce qu'il s'ennuie à s'occuper de notre fils. Il s'ennuie !
- Louis !
- Non... C'est bon. Je suis toujours à me plier en quatre. J'ai tout accepté d'Harry. Je savais dans quoi je m'engageais lorsque nous sommes sortis ensemble, quand on a décidé de se marier et de fonder une famille. Je savais qu'à un moment ou un autre, j'allais me retrouver seul avec mon fils pendant qu'il travaillerait. Mais sans que je ne demande quoique ce soit, il m'a offert trois ans de sa vie, pour finalement, au bout d'un an me dire qu'il s'ennuie. Alors, tu vois Niall, j'ai écouté ce qu'il m'a dit quand on a eu cette conversation il y a des mois et j'ai commencé à réfléchir à ce que moi je voulais, à ce que je gagnerais si j'acceptais de déménager ici. Et j'y ai trouvé du positif même si ça ne m'enchante pas de vivre à L.A. parce que je préfère Londres. Mais ici, il y a ma famille alors forcément la balance penche fortement. »
Je m'interromps pour reprendre mon souffle. Je sens que je suis prêt à craquer parce que ça fait des jours que je retiens tout ce bordel au fond de moi. Niall amorce une réponse mais je reprends la parole.
« Et quand je pense lui remonter le moral en lui révélant que oui, nous aussi nous pourrions déménager, il m'annonce qu'il veut faire une tournée d'un mois, sans retour à Londres pour me voir, pour voir son fils. Je suis déçu Niall. Je comprends son envie, son besoin. Mais sur ce coup, je le trouve égoïste, tu vois.
- Tu lui as dit ?
- Non, bien sûr que non. Parce que si je lui dis, il va changer d'avis et je sais que ce qu'il veut, c'est faire cette tournée. Il en a besoin. La scène, la musique c'est plus qu'une passion pour Harry, c'est toute sa vie. Et je le sais. Et je ne veux pas être l'égoïste de notre couple. Alors non je ne lui dis pas qu'en m'annonçant ça, il a fait une entaille dans mon cœur.
- Tu dois lui dire, il doit savoir. Vous avez toujours été honnête l'un envers l'autre. Tu ne peux pas le laisser partir et croire que tu gères la situation. Il t'a blessé et tu ne peux pas rester avec ça sur le cœur, Louis.
- Et c'est pourtant comme ça que je vais gérer cette situation. Parce que je suis comme ça. J'encaisse et un jour, je finis par oublier, surtout quand j'aime la personne qui me blesse. Ça me passera au-dessus et quand il rentrera, on prendra la décision de quitter Londres ou de rester.
- Je pense que tu as tort.
- Et bien c'est mon problème. »
Je quitte le bureau de mon père et manque de percuter Harry qui descend l'escalier avec Hayden, changé, dans les bras. Nos regards se croisent, le sien souriant, le mien noyé par les larmes que je me refuse à laisser couler.
***********
Le retour de Los Angeles s'est fait dans une atmosphère morose. Le silence seulement interrompu par les pépiements d'Hayden.
J'ai repris le chemin de la librairie et Harry s'est mis en quête d'une nounou. Aucune n'a trouvé grâce à mes yeux. J'ai fini par prendre mon téléphone et solliciter Anne, Gemma et Sophia pour combler l'absence d'Harry, les jours où je ne pourrais pas me libérer de mon travail. Je pourrais emmener Hayden avec moi quelques fois. Je sais qu'Émy et Judith, notre conteuse, seront ravies de s'occuper de lui.
Harry part demain pour New York, première date de sa tournée intimiste. Dès que la rumeur a enflé, les fans se sont mobilisés et les places vendues en quelques minutes. Je sais... je sais sincèrement au fond de moi que c'est une bonne chose pour Harry, pour sa carrière et pour ses fans. Mais je n'ai pas encore réussi à accepter son départ.
Sa valise trône dans le salon. Il prend l'avion à 10h30. Je serai à la librairie, Hayden avec moi.
Je suis couché dans notre lit. Harry vient de finir de chanter une berceuse à Hayden et me rejoint avant d'éteindre la lumière. Je sens mon estomac se contracter et une boule se former dans le fond de ma gorge. Je retiens mes larmes, ma peine. Je me retiens de lui dire que s'il me le demandait je planterais Émy pour le suivre. Mais il ne le fera pas puisque je n'ai cessé de lui répéter que tout allait bien, que j'acceptais et comprenais sa décision. Et surtout, moi, je ne dois pas capituler.
Je sens ses lèvres sur ma joue, dessiner la ligne de ma mâchoire alors que sa main glisse sous mon t-shirt. Je tourne mon visage et capture ses lèvres. Mon baiser est doux malgré toute mon amertume. Ma main suit la courbe de son torse, jusqu'à sa hanche. Je colle mon corps au sien lorsqu'il intensifie notre baiser. Je fais basculer nos corps et me retrouve au-dessus de lui. Je retire mon t-shirt et le sien avant de fondre sur son torse que j'embrasse et malmène avec mes dents et ma langue. Harry gémit dans mon oreille. Ses mains, accrochées à ma nuque, descendent dans mon dos jusqu'à mes reins. Il se faufile sous l'élastique de mon boxer et caresse mes fesses puis mon intimité. Je suis dévasté à l'idée de le voir partir. Je suis dévasté par tout l'amour que je ressens pour lui et qui fait battre mon cœur si intensément quand je me retrouve pris au piège de ses baisers et ses caresses. Harry est mon tout, depuis le premier jour et c'est la première fois que nous sommes si éloignés émotionnellement l'un de l'autre. Ça fait des mois que notre relation est teintée de mélancolie et ce soir dans ses bras j'ai envie de lui dire que ça me fait mal, que je déteste cette situation. Mais je ne veux pas être celui-là. J'ai besoin qu'Harry capitule... pour une fois.
Je gémis contre sa bouche lorsqu'il me prépare à le recevoir. Ma respiration est déjà difficile. J'ai affreusement chaud alors que mon cœur semble froid. J'ai envie de pleurer et pourtant je me perds dans ses bras et embrasse encore et encore ses lèvres. J'ai besoin d'enregistrer son goût, son odeur, son étreinte pour survivre à la séparation qui nous attend. Je me tourne à nouveau, emmenant Harry dans mon élan. J'encercle ses hanches de mes cuisses alors que ses mains basculent mon bassin pour avoir un meilleur angle. Je le sens s'enfoncer en moi, me remplir. Son visage se niche dans mon cou et je m'accroche à ses épaules. Ses mouvements lents prennent possession de mon être et je me livre à mon mari, je m'offre tout entier laissant tout mon amour faire battre mon cœur et mes larmes dévaler sur mes joues quand l'orgasme finit par m'achever.
J'aurais voulu qu'il tienne sa promesse.
J'aurais aimé qu'il ne parte pas ce matin après la nuit que nous avons passé.
Mais je sors de notre immeuble avec la poussette et Hayden bien installé. Son « Je t'aime » résonne dans mes oreilles et dans mon cœur.
*
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#Justthewayfic
Je poste la suite dans la journée...
💚 💙
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