Chapitre 39
*Harry*
Je me souviens qu'en sortant de la maternité, Louis et moi avons dit à tout le monde qu'Hayden était un ange... Un vrai petit ange. Je ne sais pas ce qu'il s'est passé en l'espace de trois semaines pour qu'il devienne ce petit démon. Un démon très mignon et que j'aime de tout mon cœur certes, mais un petit démon qui confond le jour et la nuit depuis plusieurs jours. Je crois que Louis et moi venons de nous coucher et peut-être que nous avons dormi... cinq minutes. J'entends déjà Hayden pleurer à travers le babyphone. Je me tourne dans le lit et mets ma tête sous l'oreiller. Je suis épuisé. Je soupire mais m'apprête à sortir de sous la couette pour aller voir mon bébé. Je n'allume pas la lumière pour laisser Louis dormir, et quand je me cogne l'orteil contre la commode, je retiens le cri de douleur.
Je me dirige vers la chambre de mon fils et trouve le lit vide. Ce petit diable pleure toujours, je l'entends. Je descends l'escalier et découvre Louis en train de bercer Hayden allongé sur son bras. Mon Louis, les cheveux dans tous les sens, le bas de pyjama sur les hanches et torse nu. Mon Louis tout fatigué lui aussi. Je me rapproche de mes deux amours, passe doucement mon bras dans le dos de Louis qui se tourne vers moi.
« Je sais pas ce qu'il a ! Il est pas l'heure du biberon, sa couche est propre.
- Il a peut-être mal au ventre... je réponds.
- Ou il a décidé de nous pourrir la vie !?!
- Lou... voyons ! Donne-le-moi et va te recoucher. Tu es fatigué.
- Toi aussi, tu es fatigué. Il faut qu'on trouve ce qui ne va pas. Ça fait des jours qu'il pleure toutes les nuits.
- Je sais. »
Je m'empare de mon fils que je blottis contre moi et embrasse Louis. Nous sommes fatigués tous les deux c'est vrai, mais je sens que Louis est plus au bord de la crise de nerfs que moi.
« Tu crois qu'il nous aime pas ? »
La voix de Louis me sort de mes réflexions pour essayer de calmer Hayden. Ça me brise le cœur que Louis puisse penser ce genre de chose. Hayden est un bébé, il ne peut pas ne pas nous aimer.
« Bien sûr que non Lou. Hayden a besoin de trouver son rythme et nous aussi. Ça va aller... d'ici quelques jours. Tu verras.
- Ouais... »
Je le regarde traverser le salon et aller dans la cuisine se servir un verre d'eau. Je reporte mon attention sur Hayden, qui pleure toujours. Je pose ma main sur son ventre et fais de petits mouvements circulaires. La chaleur de ma paume et le petit massage semble l'apaiser puisqu'il cesse ses pleurs au bout de quelques minutes.
« Alors mon ange... Qu'est-ce qui se passe ? » je lui dis en embrassant son front.
Hayden me fixe et je lui souris. De toute manière, je ne peux pas m'empêcher de sourire lorsque je le regarde, même à 3 heures du matin.
Louis lui prépare la moitié d'un biberon et vient nous rejoindre dans le canapé. Il se blottit contre moi, ses jambes repliées sur le coussin. Sa main s'empare du pied d'Hayden qu'il porte à ses lèvres et y dépose un petit baiser.
« J'ai littéralement envie de le croquer !-
- Je sais... moi aussi ! Tout le temps. Même quand il nous empêche de dormir !
- Tu es autant conscient que moi qu'il va complètement nous faire tourner en bourrique ?
- Complètement... Et plus encore, je le crains ! »
Je ris et tourne mon visage vers Louis à la rencontre de ses lèvres. Hayden prend quelques gorgées de lait, mais ce n'est pas la faim que le tenait éveillé. Nous remontons l'escalier, je couche Hayden dans son lit et embrasse son front. J'attends que Louis souhaite une bonne nuit à notre fils et enclenche la petite veilleuse avant d'éteindre la lumière. Nous regagnons notre chambre et notre lit tout froissé, espérant dormir un peu plus de cinq minutes.
*Anne*
J'ai toujours pensé que ce serait Gemma qui me donnerait mon premier petit-enfant. Elle est plus âgée de trois ans par rapport à Harry et en couple avec David depuis de nombreuses années. Mais il semble que ces deux-là prennent leur temps. Ce que je respecte.
Cependant, avec sa carrière, je n'imaginais pas Harry devenir père à moins de 30 ans. Je n'imaginais même pas qu'il rencontrerait une personne qui lui donnerait envie de se marier et de fonder une famille. Quand Harry m'a annoncé qu'il voulait tenter sa chance dans la musique, j'ai eu peur.
La première crainte a été qu'il ne parvienne pas à atteindre ses rêves. Puis quand le succès s'est présenté, j'ai eu peur qu'il soit emporté dans le tourbillon du show-business. Cet aspect assez malsain de ce milieu, auquel il a finalement échappé. Parce qu'Harry s'est immédiatement entouré de personnes sérieuses et parce qu'au détour d'un couloir, il a rencontré Louis, qui a bouleversé sa vie.
Dès les premières fois où Harry s'est confié à moi sur sa relation avec Louis, qu'il venait à peine de rencontrer, j'ai lu dans son regard que l'amour qu'on espère tous et surtout pour ses enfants, venait de terrasser mon fils.
Louis est une bénédiction pour Harry. Il lui permet de garder les pieds sur Terre, car Louis ne se laisse pas séduire par le monde de paillettes d'Harry. Il en profite, à bon escient, mais pas au-delà.
L'annonce de leur mariage m'avait déjà comblée de bonheur mais la naissance d'Hayden provoque en moi un sentiment encore plus fort. Une recrudescence d'amour, de bonheur et de fierté.
Le jour de la naissance de mon petit-fils, mon propre bébé est devenu père et je sais qu'il sera un père formidable. Avec Louis, ils seront des pères attentionnés et à l'écoute de leur enfant.
Mon petit cœur a un mois aujourd'hui et j'ai eu la joie de le voir dans ses premiers jours. Ça fait maintenant près de deux semaines que je ne l'ai pas vu car j'ai dû me déplacer pour le travail. J'ai eu Harry au téléphone régulièrement et des photos presque tous les jours. Ça fait concrètement une semaine que je suis sans nouvelle.
Chaque fois que j'appelle, je tombe sur le répondeur où alors nous sommes interrompus par les pleurs d'Hayden. J'avoue que je n'ai pas encore trouvé le bon créneau pour appeler. J'ai un peu l'impression que les garçons sont dépassés par les événements mais aucun des deux ne semblent vouloir l'admettre.
Je me suis mise en route en direction de Hampstead pour faire une surprise à Louis et Harry, et profiter d'Hayden pour l'après-midi. Mon fils me manque tout autant que mon petit-fils.
Je gare la voiture dans la rue adjacente à leur immeuble. Je n'ai pas besoin d'appeler à l'interphone puisque je croise l'une de leur voisine à la porte d'entrée. Elle me salue avec un grand sourire en me tenant la lourde porte. Je m'engouffre dans l'immeuble et monte les deux étages. Je ne sonne pas et préfère frapper pour ne pas réveiller le bébé s'il dort.
Après deux tentatives, aucune réponse. Je prends mon téléphone pour appeler Harry. Tant pis pour la surprise, ils sont peut-être sortis se promener. Comme à chaque fois, le téléphone sonne et la messagerie se déclenche. Je farfouille dans mon sac à mains à la recherche du double de la clef de l'appartement que je garde toujours sur moi, juste au cas où.
En pénétrant dans l'appartement, je reste quelques instants bloquée au pas de la porte, ébahie par la vision devant moi.
L'appartement est... sens dessus dessous. Les coussins du canapé sont éparpillés jusqu'au sol. La table est recouverte de prospectus, courriers divers, vêtements en désordre. Je me tourne vers la cuisine. Des biberons jonchent le plan de travail, de la vaisselle trônent dans l'évier, plusieurs paquets de gâteaux sont ouverts.
Concrètement, il semble qu'un tsunami soit passé sur cet appartement, habituellement très bien ordonné.
Je dépose mon sac sur la console de l'entrée et commence par ramasser les coussins qui traînent sur le sol. Je récupère un bol et une tasse sur la table basse pour les déposer dans la cuisine où je décide de faire la vaisselle en attendant le retour des garçons.
Quand je coupe l'eau du robinet, j'entends les gazouillis d'Hayden au travers du babyphone. Je m'arrête dans ma tâche, surprise d'entendre le petit alors que depuis que je suis arrivée, il n'y a aucun bruit dans l'appartement.
Je gravis doucement l'escalier et me dirige vers la chambre d'enfant. Hayden n'est pas dans son lit mais je l'entends distinctement. Je pousse la porte de la chambre de ses parents.
Je suis attendrie par le spectacle qui s'offre à moi. Si la chambre est également en désordre, c'est l'image de la famille qui attire immédiatement mon regard. Hayden gazouille au milieu du lit, entouré de ses deux papas, profondément endormis. La main de Louis repose sur la hanche d'Harry, son bras passant juste en dessous du corps de leur fils. Je reste à les observer quelques minutes. Voyant qu'ils ne bougent pas, je prends Hayden dans mes bras, embrasse sa petite joue et descends au rez-de-chaussée.
« Alors mon cœur, tu fais des misères à tes papas pour qu'ils dorment en pleine journée ? A quelle heure tu as mangé ? Tu as faim ? »
Je m'installe sur le canapé et câline mon petit-fils, me ramenant des années en arrière lorsque je berçais Harry pour qu'il s'endorme. J'admire Hayden pendant de longues minutes, son visage aux traits fins et parfaits, son nez légèrement en trompette et ses grands yeux déjà expressifs. Je le couvre de baisers. Il sent bon cette odeur de bébé, de lait.
Je suis interrompue dans ma contemplation par le bruit de course dans les escaliers de Louis, percuté par Harry lorsqu'il atteint la dernière marche et me voit dans le salon.
« Anne !
- Maman ! Qu'est-ce que tu fais là ?
- Bonjour les garçons ! »
Ils s'approchent de moi et m'embrassent chacun leur tour pour me saluer.
« Je suis passée vous voir, voir Hayden.
- Tu aurais dû nous appeler ! »
Harry me répond en passant sa main dans sa nuque, gêné.
« J'ai essayé de vous appeler toute la semaine, mais je tombe sur votre messagerie à chaque fois.
- Je sais même pas où est mon portable, d'ailleurs, répond Louis en regardant autour de lui.
- A tous les coups, on les a mis en silencieux pour éviter de réveiller Hayden, quand il veut bien dormir.
- Vous avez l'air un peu... dépassé ! Non ?
- Un peu... seulement ! Hayden ne nous laisse pas beaucoup de répit !
- Pourquoi ne pas m'avoir appelée ?
- Je te rappelle que tu n'étais pas là les quinze derniers jours Maman !
- Et puis bon, il faut qu'on s'en sorte quand même, ajoute Louis.
- Les garçons, avoir un enfant c'est difficile. Vous avez le droit de demander un coup de main ! Je vais vous aider à ranger un peu l'appartement. Hayden doit manger ?
- Dans trente minutes à peu près » répond Louis en consultant l'horloge du salon.
J'observe Harry puis Louis. Les cernes marquent leurs visages.
« Allez prendre une douche pour vous détendre un peu. Je m'occupe d'Hayden et de la cuisine.
- Merci Maman » me répond Harry en embrassant ma joue.
Ils remontent à l'étage non sans avoir embrassé leur fils qui fixe son regard sur eux. Louis caresse la joue d'Hayden qui lui offre un petit sourire. Cet enfant me fait craquer.
***********
Louis et Harry ont changé les draps de leur lit et rangé leur chambre pendant que je me suis occupée de la cuisine et de la grande table.
Harry prépare le biberon d'Hayden pendant que je lui change sa couche et le stimule un peu avant son repas. Louis m'explique que le petit semble confondre le jour et la nuit. Je lui donne quelques astuces et espère vivement qu'ils vont tous les trois trouver leurs marques.
Je m'assieds dans le canapé avec Hayden blottit contre moi. Harry me tend le biberon et je nourris mon petit-fils, avec cette pointe de fierté au fond du cœur. Louis et Harry s'installent face à moi, assis sur la table basse, les yeux fixés sur leur enfant. Je les regarde par dessous mes cils, Harry caresse doucement la cuisse de Louis. Je ne crois pas avoir jamais été aussi proche du père de Gemma et Harry. Je n'ai jamais vu autant d'amour dans les yeux du père d'Harry que celui qui brille dans les leurs.
En fin d'après-midi, alors qu'Hayden est couché dans son lit à l'étage, je me lève du canapé où nous avons partagé une tasse de thé et m'apprête à partir.
« Merci pour le coup de main Anne.
- De rien ! N'hésitez pas à l'avenir.
- D'accord !
- D'ailleurs, si vous voulez, la semaine prochaine, je vous le garde une journée pour que vous puissiez sortir un peu tous les deux. Ou tu peux demander à Gemma aussi Harry, je sais que ça lui fera plaisir.
- Ouais... je sais pas. Hayden est tout petit. C'est peut-être trop tôt non ?
- Vous ne pouvez pas le couver ! Et même pour vous, c'est nécessaire ! »
Je caresse leurs joues en les embrassant, leur adressant 'un regard entendu.
*Harry*
Ça fait cinq jours que ma mère est venu nous rendre visite. Louis et moi avons tenté de garder l'appartement en ordre et on relève assez bien le défi ! Louis a mis en pratique les conseils de ma mère et Hayden pleure beaucoup moins la nuit. Nous nous sommes calés sur son rythme, nous accordant des siestes en journée. Louis et moi nous relayons pour nous occuper d'Hayden et nos nuits sont plus réparatrices que les premières. L'arrivée d'Hayden à la maison a amené son lot de stress et je pense que notre bébé ressentait nos émotions.
Louis est à l'étage en train de changer Hayden et je prépare le repas. Ça fait six semaines que nous ne sommes pas sortis, ne serait-ce que pour dîner, et je repense à la proposition de ma mère de garder Hayden.
Je vais chercher mon téléphone sur la table du salon et l'appelle pour savoir si sa proposition tient toujours et surtout si elle est disponible dans la semaine. Évidemment, elle est enchantée que je lui demande ce service et me propose de garder Hayden vendredi après-midi et pour la soirée, pour que Louis et moi passions du temps rien que nous. Ça me laisse deux jours pour organiser quelque chose qui fera plaisir à Louis, mais en restant en ville.
************
Je termine de m'habiller dans la salle de bain. J'ai mis un jean noir et ma chemise bleu électrique. Je ramène mes cheveux en chignon bien que Louis les préfère détachés mais Hayden a tendance à accrocher ses petites mains dedans. Nous sommes fin avril et la journée est ensoleillée mais il y a un peu de vent. Je récupère dans mon dressing ma longue veste noire et mon foulard gris, rouge et bleu avec les têtes de mort que Niall m'a offert à Noël dernier, pour le côté Rock'n Roll. Niall me manque. Je vais proposer à Louis que nous invitions nos amis à passer une soirée avec nous. Je suis certain que Liam lui manque aussi, et nous pourrons échanger nos expériences avec nos p'tits bouts de chou. Je suis prêt à descendre, je récupère mes bottines dans le dressing.
« Lou, tu veux que je descendes tes chaussures en même temps, je demande depuis le haut de l'escalier.
- Ouep, les mocassins vernis, tu sais.
- Ça marche »
Je récupère nos paires de chaussures et descends rejoindre Louis qui vient d'installer Hayden dans le cosi. Je le regarde parler doucement à notre fils et le recouvrir d'une fine couverture. Je sors mon portable et prends une photo juste au moment où Louis tourne son visage vers moi : ses yeux brillent de bonheur et son sourire est tout simplement magnifique.
« Vous êtes prêts ?
- Oui, j'ai juste à mettre mes chaussures - merci, me dit-il en les prenant de mes mains - et ma veste. Tu es sûr qu'on peut laisser Hayden à ta mère ?
- Certain. Ça va être bien de nous retrouver tous les deux Lou.
- Oui oui, je suis content qu'on sorte. Mais je veux pas déranger Anne.
- Ou tu ne veux pas laisser ton fils ?
- Bah... hum... comme si toi ça ne te faisait rien de le laisser pour la première fois, alors qu'on passe notre temps ensemble depuis presque sept semaines !
- Justement. Même si ça me fait bizarre, je me dis que sept semaines sans être allé manger au restaurant ou au cinéma ou même juste nous balader, c'est trop long. Pour toi, comme pour moi. Et ma mère est bien trop ravie d'avoir Hayden pour elle toute seule.
- Ouais ! »
Je souris devant l'air si peu convaincu de mon mari et embrasse ses lèvres quand il passe sa veste sur ses épaules. Je m'empare du cosi, Louis des clefs de la voiture et du sac d'Hayden contenant biberons, lait, couches et vêtements de rechange, et nous sortons. C'est également la première fois que nous prenons la voiture avec Hayden, sans compter la sortie de la maternité bien sûr et les quelques allers-retours chez le pédiatre. Nous avons une petite heure de route jusque chez ma mère. C'est notre premier « long » trajet.
Évidemment, Hayden aime faire mentir ses papas et à peine sommes nous sortis du quartier, qu'il s'est endormi. Quand nous arrivons chez ma mère et que je gare la voiture, il dort toujours. Ma mère nous rejoint et nous aide à sortir les affaires du bébé et la nacelle du landau pour qu'elle puisse le coucher pour les siestes.
« Alors, qu'est-ce que vous avez prévu de faire ?
- Il y a une exposition que j'avais envie de voir sur Monet à la Royal Academy, réponds Louis, et nous irons dîner ensuite dans un restaurant.
- Oh, vous retournez en centre-ville ? Il n'y a pas trop de circulation ?
- Non ça va. Tu nous appelles si tu as le moindre souci, hein !
- Harry... J'ai eu deux enfants ! Ça va bien se passer.
- Oui mais c'est Hayden et...
- Et quoi ? C'est un bébé ! Je vais m'en sortir. Allez filez !!! »
Je me penche sur mon fils et embrasse son front. Louis en fait autant, lui chuchotant quelques mots à l'oreille et le respirant. Louis fait tout le temps ça, sauf qu'avant ce n'était que mon odeur qui lui était nécessaire.
Un rapide baiser sur la joue de ma mère et nous repartons vers le centre de Londres.
L'exposition est magnifique. Monet est l'un de mes peintres préférés et c'est quelque chose que je partage avec Louis. J'avais découvert son goût pour les impressionnistes lors de notre court séjour à Paris. D'ailleurs, c'est le musée d'Orsay qui a prêté un grand nombre des œuvres que nous pouvons admirer aujourd'hui.
« Il faut qu'on retourne à Paris. Sans le stress et la cohue d'une tournée. Juste pour jouer les touristes et profiter de la beauté de la ville.
- Oui j'aimerais beaucoup. Tu m'as fait découvrir le bout du monde mais j'aimerais bien qu'on reste près de chez nous aussi. L'Europe c'est magnifique.
- C'est vrai... mais c'est moins intime. »
Je me rends compte que j'ai toujours cherché à protéger Louis de ma célébrité et du dérangement que ça peut occasionner quand nous sommes tous les deux. Je devrais plus souvent lui demander son avis. Aujourd'hui, on se promène main dans la main dans un lieu public et même s'il m'arrive de surprendre quelques regards appuyés sur nous, personne n'est encore venu nous déranger.
Nous finissons de parcourir la galerie et terminons à la Keeper's House où nous dégustons une tasse de thé et quelques pâtisseries dans le jardin. Mon téléphone m'annonce un message. Louis se penche vers moi quand il voit mon sourire. Ma mère vient de nous envoyer une photo d'Hayden. Mon bébé me manque déjà. Louis cale sa tête sur mon épaule pendant que j'engage une petite conversation avec ma mère pour savoir si tout se passe bien.
Une heure s'est écoulée et nous retrouvons la voiture dans le parking souterrain.
« Où est-ce que tu veux aller maintenant ? je demande à Louis en tournant mon visage vers le sien.
- Je ne sais pas. Qu'est-ce que tu avais prévu d'autre ?
- Un resto. Mais finalement, il est tôt pour aller dîner.
- Ouais. Et puis j'ai pas super faim.
- Moi non plus. »
Le silence se fait dans la voiture et j'en profite pour démarrer. Honnêtement, j'ai envie de rentrer mais...
« On pourrait rentrer, non ? me propose Louis.
- Je n'attendais qu'un signe, un mot de toi Lou ! »
Nous rions ensemble. La main de Louis se pose sur ma cuisse qu'il presse. Je dépose la mienne par-dessus et il porte mes doigts à ses lèvres, qu'il embrasse doucement.
« On aura tenu quatre heures quand même !
- Cinq en fait, avec le chemin du retour !
- C'est un bon début ! »
Je file en direction de la périphérie avec cette hâte au fond de mes entrailles de retrouver mon fils, notre fils.
***********
« Maman c'est nous ! »
J'interpelle ma mère quand Louis et moi entrons dans la maison. Hayden est dans le salon, ma mère dans la cuisine. Ça sent bon l'origan et la sauce tomate. Louis enlève sa veste qu'il dépose sur le fauteuil et je fais pareil avec mon manteau. Il se baisse et prend Hayden dans ses bras, enfouissant son visage dans le cou de notre bébé. C'est plus fort que moi, je m'installe derrière Louis et l'enveloppe avec Hayden de mes bras dans une étreinte réconfortante.
« Vous êtes incorrigibles »
J'entends ma mère derrière nous et je souris contre le visage de Louis. Il dévie légèrement sa tête et j'embrasse sa joue avant de reporter mon attention sur les sourires et les yeux éclatants d'Hayden.
*Louis*
Cinq mois se sont écoulés depuis la naissance d'Hayden. Nous avons fini par trouver notre rythme et j'ai dû reprendre le chemin de la librairie laissant Harry avec notre fils toute la journée. Et ça semble plutôt bien se passer. Je suis un peu jaloux mais quand je rentre le soir et que je retrouve mon bébé qui tend ses bras vers moi, le visage illuminé d'un petit sourire, j'oublie tout et savoure ces petits moments. Je donne le bain et le biberon avant le couché et je profite d'Harry toute la soirée.
Je suis dans la réserve. Nous venons de recevoir une commande exceptionnelle pour une classe du cours élémentaire de l'école du quartier et je suis censé tout pointer et appeler le professeur. Mais je suis assis sur le canapé en train de regarder une vidéo qu'Harry vient de m'envoyer alors qu'il se penche au-dessus du lit d'Hayden qui l'accueille avec un grand sourire et des petits gazouillis. Émy me rejoint et je ne peux pas me retenir de lui montrer la vidéo. Je ne sais pas si je l'ennuie avec mes photos quotidiennes et les vidéos, en tout cas, elle ne m'en dit rien. Je lève mon regard sur elle et la vois attendrie devant mon bébé. Elle se referme un peu vite cependant. Je range mon téléphone dans la poche de mon jean et pose ma main sur sa cuisse.
« Ça n'a pas l'air d'aller Émy... je lui dis.
- Si ça va. Je suis un peu contrariée.
- Oh ! A cause de moi ? Je suis pas assez concentré sur mon travail hein !
- Louis, tu sais très bien que tu fais ton travail comme il faut. Et puis nous sommes associés depuis suffisamment longtemps pour que tu saches que si quelque chose me déplaisait, il y a longtemps que je t'en aurais parlé.
- Alors si ce n'est pas la librairie, ni moi qui vis sur mon nuage, qu'est-ce qui te tracasse ?
- Je ne sais pas si je fais bien de t'en parler, dit-elle dans un soupir.
- Ah bah tu n'as plus le choix maintenant. Tu m'en as trop dit et tu sais à quel point je suis curieux.
- Ok... Promets-moi de pas flipper d'accord ?
- Émy... je suis déjà en train de flipper là !
- Ça fait plusieurs jours, elle hésite, que je surprends Matt devant la boutique.
- Quoi ?
- Il passe devant, jette un coup d'œil à l'intérieur et passe son chemin. »
Je pense que mon visage perd toutes ses couleurs alors que je sens mon corps se liquéfier, littéralement. Mon cœur fait un looping et s'écrase dans ma poitrine.
Matt.... Bordel. Ce con est de retour en ville. Depuis l'altercation avec Harry qui lui avait valu une rupture de contrat avec la marque qui l'avait embauché pour une séance photo, quelques messages envoyés auxquels je m'étais bien abstenu de répondre, je n'avais plus de nouvelle. Il a dû se passer quatre ans je crois. Est-ce qu'il a vu dans les magazines qu'Harry et moi avions eu un enfant et il a décidé de venir me pourrir la vie ?
« Je préfère que tu le saches Louis, parce que s'il rentre dans la librairie ou si tu le croises dans la rue, je veux que tu sois prêt.
- Merci Émy.
- Parles-en à Harry aussi, tu ne crois pas ?
- Je ne sais pas. Il y a quand même peu de chance qu'Harry tombe sur lui. La ville est grande. Matt ne sait pas où nous vivons et Harry ne sort pas du quartier pour faire des courses avec Hayden.
- Comme tu veux. Tu sais ce que ça t'a apporté de cacher ce genre de chose à Harry. Et si les fans savent repérer votre appartement, je ne vois pas ce qui empêcherait Matt de le trouver.
- Émy, arrête, c'est un connard mais pas un psychopathe !
- Il a vendu des photos de vous à la presse ! Il a essayé de t'éloigner d'Harry. C'était pas par amour Louis ! Je pensais que tu avais ouvert les yeux.
- Émy stoppe ! J'ai ouvert les yeux et tu le sais très bien. C'est gentil de m'avoir prévenu mais, quoiqu'il tente, je pense qu'il sait que c'est peine perdue. D'accord ?
- D'accord. Fais attention, c'est tout. »
Je passe mon bras autour des épaules d'Émy pour la rapprocher de moi et embrasse sa joue. J'avais oublié Matt, jusqu'à son existence. Le fait qu'il passe à la librairie signifie clairement qu'il cherche à me revoir. Même si je suis complètement détaché de lui, j'espère ne jamais le croiser. Il n'y a plus eu d'ombre au tableau dans ma relation avec Harry après cette tentative désespérée de Matt de briser mon couple. Nous vivons heureux malgré la carrière d'Harry et ses absences. Nous avons trouvé notre équilibre entre nos envies et nos besoins, jusqu'à fonder notre famille. Je ne laisserai pas Matt venir troubler ma vie. Je plonge mon regard dans celui d'Émy et la remercie de sa sollicitude.
***********
Sarah est assise dans le canapé en pleine conversation avec Harry lorsque je rentre du travail. Hayden est dans son transat, un doudou entre les mains, observant son papa avec ses yeux clairs.
« Qu'en penses-tu ? Hayden a cinq mois maintenant, j'entends dire Sarah.
- Je ne sais pas. On va demander à Louis ce qu'il en pense.
- Ce que je pense de quoi ? »
Je m'avance vers Sarah que j'embrasse et d'Harry qui se lève. Immédiatement, ses bras m'enlacent et ses lèvres se déposent sur les miennes. Il passe sa main sur ma joue et me demande comment je vais.
« Ça va ! Alors de quoi parlez-vous ? je demande en me penchant sur Hayden. Coucou mon ange ! Ça va mon bébé ? »
Je me dirige vers la cuisine et me lave les mains avant de prendre Hayden dans mes bras et le couvrir de baisers. Je m'assieds à côté d'Harry et les interroge du regard.
« Sarah suggère qu'on fasse des photos « officielles » pour présenter Hayden à la presse et au public.
- Ah !
- Je propose ça parce que vous ne sortez pas beaucoup tous les trois, pour protéger votre fils, mais à la première occasion, vous allez être poursuivis par les paparazzis. S'il y a des photos qui sortent, ça ravira les fans d'Harry et les paparazzis n'auront pas grand-chose à proposer.
- En soit, tu as raison, ajoute Harry. Mais je ne sais pas si c'est une bonne idée.
- C'est juste une ou deux photos. Je crois que c'est vraiment envisageable. Si ça nous permet de bouger sans craindre d'être espionnés ou poursuivis.
- Je peux organiser une séance chez vous si vous voulez.
- Non ! »
Harry et moi avons répondu d'une même voix. Harry avait annoncé la naissance d'Hayden via son compte Instagram en postant uniquement une photo de sa main et celle de notre fils. Aujourd'hui, si on partage un peu de notre intimité en présentant le visage d'Hayden, il n'est pas question de le faire dans notre salon ou dans sa chambre. C'est un sujet qu'Harry et moi avions déjà abordé.
Sarah contacte Alexandre, le photographe qui a l'habitude de travailler avec Harry, et lui demande ses dispositions. Il est actuellement sur Londres mais doit partir pour l'Australie ce prochain dimanche. Sachant qu'Harry et moi sommes très disponibles, Sarah cale une séance photo pour le lendemain matin. J'envoie un message à Émy pour la prévenir de mon absence. Le jeudi n'est pas un jour où nous avons des contraintes, donc ça ne la dérange pas trop. Ce sera à charge de revanche et Émy est tellement patiente avec moi, qu'elle le mérite bien.
Sarah reste dîner avec nous et Niall nous rejoint pour que nous passions la soirée tous ensemble. Sarah s'occupe d'Hayden. Nous montons le mettre dans son lit ensemble après qu'Harry lui ait fait un bisou et lui promet de venir le voir en allant se coucher. Je lève les yeux au ciel. Ceci dit, je fais pareil. Je souris en arrivant dans la chambre d'Hayden. Sarah lui change sa couche et embrasse son ventre. Hayden éclate de rire, ce son merveilleux, cristallin, digne d'un ange.
« Alors, avec Niall, un bébé ce n'est toujours pas d'actualité ?
- C'est moi qui freine en fait.
- Vraiment ? Pourquoi ?
- Je ne gère plus seulement Harry comme artiste. Et même si mes autres clients sont plus petits que lui, ça me demande beaucoup d'énergie et de travail. Niall travaille beaucoup aussi en studio. Je ne sais pas si on arriverait à tout concilier.
- Bien sûr que si. Vous seriez de formidables parents. Et on sera là pour vous épauler, de la même manière que vous êtes présents pour nous. Avoir un enfant, c'est merveilleux Sarah.
- J'imagine. Je craque tellement sur Hayden, et Alice est tellement mignonne. J'ai passé la journée avec Sophia et elle il y a quelques jours et vraiment ça me donne envie. Mais je ne sais pas si je suis vraiment prête pour ça. Pour les contraintes que ça engendre aussi.
- Tu ne vois plus les contraintes de la même façon. Tout cet amour prend toute la place. »
Je souris à Sarah quand je reprends mon fils pour le mettre dans son lit. Je le couvre de baisers puis le glisse dans sa douillette, enclenche sa veilleuse et sors de la chambre en refermant la porte.
Nous passons à table et dégustons les plats indiens que Niall a apportés en nous rejoignant. Bien sûr la soirée est agréable et se termine sur le canapé, Niall et Harry jouant quelques accords de guitare. Ça me fait du bien de passer cette soirée avec Sarah et Niall, qui sont devenus au fil de temps de véritables amis pour moi aussi.
Nous nous séparons vers 23h et nous donnons rendez-vous à 11h le lendemain matin au studio pour la séance photo. Harry m'aide à ranger la cuisine et débarrasser la table avant que nous montions dans notre chambre. Hayden ne s'est pas réveillé de la soirée et dort paisiblement. Harry est appuyé contre le chambranle de la porte à regarder notre bébé dormir. J'entoure sa taille et ses mains se posent sur mes bras. Je cale mon menton sur son épaule, déposant un baiser dans son cou.
« Il semble que le petit ange nous laisse du temps rien qu'à nous aujourd'hui...
- Qu'est-ce que tu proposes ?
- Si tu n'es pas trop fatigué, j'ai plusieurs suggestions à te faire... dans notre chambre.
- Hummm, c'est tentant ! Je te suis »
Ses doigts enlacent les miens et dès que la porte de notre chambre se referme doucement, je me retrouve sur le lit, mon mari au-dessus de moi et ses lèvres sur les miennes me donnant un baiser exquis, tendre mais passionné. Je resserre mon étreinte autour de ses épaules et me laisse porter par cet instant d'intimité qu'on a eu un peu de mal à trouver ces derniers temps.
***********
Nous sommes arrivés avec un peu de retard au studio parce qu'il a fallu changer la couche d'Hayden en catastrophe. Harry discute avec Alexandre sur les idées de mise en scène pour les photos. Je berce mon fils qui joue avec son doudou en attendant et lève mon regard vers les deux hommes que je surprends tournés vers moi. Je lève les sourcils d'un air interrogateur vers Harry qui me sourit, ses doigts pinçant sa lèvre inférieure. Moins d'une minute plus tard, ils sont tous les deux plantés devant moi et me demande si je peux aller passer un jean et une chemise ou un t-shirt, plutôt que mon merveilleux survêtement que je porte aujourd'hui, pour poser avec mon mari et mon fils.
« Oh non non, je suis pas certain de vouloir faire ça !
- Mais si. On est une famille Lou. S'il-te-plaît ?
- Non, mais Harry, c'est ton truc tout ça. Et la photo c'est pour tes fans. Ils en ont rien à faire de moi.
- Si je peux me permettre, intervient Alexandre, on peut faire plusieurs séries de photos, avec et sans Louis. Mais je pense que l'image de la famille que vous renvoyez est parfaite pour être diffusée dans la presse et sur les réseaux sociaux. Sarah et moi en parlions juste avant votre arrivée. Pour elle, ça ne faisait aucun doute que ce serait des photos de vous trois ensemble.
- Je ne sais pas, je réponds, tirant légèrement mes cheveux en arrière.
- Lou, ça coûte rien de faire quelques clichés. Au mieux, ce sera des photos juste pour nous.
- D'accord. »
Je capitule parce que cette idée me plaît d'avantage. Alexandre nous indique la loge où je pourrai me changer et où nous allons nous faire coiffer et « légèrement maquiller »... Super. Harry ouvre la porte et je m'engage dans le couloir avec la poussette. Je suis pris d'un vertige quand je lève mon regard vers le bout du couloir. Nous avions une chance sur un million pour que cela arrive. Et évidemment je n'ai pas eu le temps de relater à Harry ma conversation avec Émy au sujet de... Matt. Matt planté au milieu du couloir en train de discuter avec toute une petite équipe.
« C'est une putain de blague »
J'entends Harry et je le sens se crisper. Je me sens mal. Vraiment. Je n'ai rien à me reprocher mais je suis mal à l'aise. J'attrape le poignet d'Harry et il tourne son visage vers moi, ses yeux dévoilant un feu que je n'ai jamais eu l'occasion de voir.
Une jeune femme brune aux cheveux longs et lisses se tourne vers nous. Perchée sur des talons aiguilles, elle vient à la rencontre d'Harry, dans une démarche chaloupée. J'ai déjà vu cette personne dans les magazines mais je n'ai jamais eu l'occasion de la rencontrer. Je ne sais absolument pas qui elle est mais ils semblent se connaître Harry et elle. Son départ de la conversation incite les autres à regarder ce qui l'a interrompue. Mon regard croise instantanément celui de Matt. Alors que la jeune femme s'accroche au cou de mon mari, qui l'étreint un peu trop fort à mon goût, un sourire narquois se dessine sur le visage de Matt. Je ravale la boule d'angoisse qui se forme dans ma gorge et essaye de paraître naturel et serein, la main crispée sur la poussette. Il s'approche de nous. La jeune femme s'accroche à son bras, un grand sourire aux lèvres.
« Matt, je te présente Harry Styles ! Le talentueux Harry Styles.
- On s'est déjà croisé. Disons qu'on a des goûts similaires.
- Sauf que je ne suis pas un connard, moi !
- Ok, les mecs... on se calme ! Alors Harry tu nous présentes ton fils.
- Je te présente déjà mon mari Kendall... Louis. Louis je te présente Kendall. Alexandre travaille souvent avec elle sur des pubs. On a eu l'occasion de se croiser à plusieurs reprises.
- Enchanté, je réponds en saluant la jeune femme.
- Moi aussi. Je suis impressionnée de rencontrer celui qui a fait chavirer le cœur d'Harry depuis toutes ces années. Et c'est votre adorable bébé ?
- Oui Hayden, je réponds. Il a cinq mois.
- Il est trop mignon.
- Il a les mêmes yeux que toi Louis » ajoute Matt en se penchant sur la poussette.
Il n'en faut pas plus pour que le bras d'Harry s'intercale entre mon corps, la poussette et Matt. Ce dernier se redresse, les deux mains levées.
« Félicitations à tous les deux ! Sincèrement. »
Alors que je bafouille un « Merci », Harry salue la jeune femme dont j'ai déjà oublié le prénom et fusille du regard Matt. Son bras s'agrippe à ma taille et il s'excuse en ajoutant que nous sommes attendus et pressés par le timing.
« Émy m'avait prévenu qu'il était de nouveau en ville.
- Quoi ?
- Hier... j'ai pas eu le temps de t'en parler. Il est passé plusieurs fois à la librairie.
- Vous vous êtes parlé ? »
Harry fait les cents pas dans la petite pièce où nous sommes entrés, et passe sa main dans ses cheveux dans un geste nerveux.
« Non... Non, bien sûr que non. Je ne savais même pas qu'il était en ville et encore moins qu'il était passé devant la librairie avant qu'Émy m'en parle. Mais hier, quand je suis rentré, Sarah était là, et ça m'est sorti de la tête. »
Harry s'approche de moi et m'enlace.
« Tu m'en aurais parlé ? Si Sarah n'avait pas été là, tu m'en aurais parlé ?
- Oui. Je suppose que oui.
- Je veux pas de secret entre nous Lou.
- Il n'y a pas de secret Harry. Tu le sais très bien.
- Oui.
- Harry ! Je ne savais pas qu'il était revenu en ville. Hormis ses passages à la librairie, il n'a pas essayé de me contacter. Je te le jure.
- Je te crois. Bien sûr que je te crois. Mais je déteste ce mec, et l'effet qu'il a sur toi. Il te rend nerveux et j'aime pas ça. Parce que je ne sais pas pourquoi il te rend encore nerveux, après toutes ces années. Tu vois, si c'est nerveux parce que tu le détestes ou nerveux parce que tu ressens encore quelque chose pour lui.
- Oh lala non ! Harry ! Comment tu peux imaginer que j'ai des sentiments pour lui. Il m'a trop fait souffrir et je t'aime tellement qu'il n'y a pas de place pour un autre.
- Je supporterai pas que tu t'éloignes Lou.
- Qu'est-ce qui t'arrive ?
- Je n'imaginais pas ma vie sans toi mais maintenant que nous sommes une famille, c'est carrément devenu inconcevable pour moi.
- Mais je n'imagine pas ma vie sans toi non plus. »
Je rapproche mon visage de celui d'Harry et passe ma main sur sa joue avant d'embrasser ses lèvres.
« Il n'y a que toi et il n'y aura que toi pour toujours. »
Harry m'embrasse et me serre dans ces bras. Hayden se manifeste puisque ça doit faire dix minutes qu'il n'a pas toute notre attention. Harry sourit contre mes lèvres et se détache doucement de moi avant de se tourner vers notre fils.
« Alors, on va les faire ces photos ! »
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#Justthewayfic
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