Chapitre 36

*Louis*

« Mais j'ai besoin de savoir pour préparer mon sac ! Aller dis-moi... »

J'inflige une douce torture à mon mari pour le faire craquer et qu'il me dise enfin où il m'emmène passer notre lune de miel. Il n'y a rien à faire. Que je parsème son corps de baisers ou que je refuse de lui en donner, Harry ne veut pas me dire notre destination, pas même un indice. Voilà une semaine que nous avons échangé nos vœux. Nous partons dans deux jours, en même temps que mes parents qui regagnent Los Angeles.

Cette semaine a été bien remplie. Passer du temps avec ma famille a été très agréable. Harry a enregistré deux prestations pour des émissions de télévision pour promouvoir son nouveau single. Ma famille a pu assister aux enregistrements, pour le plus grand plaisir de mes sœurs. Ma mère m'a accompagné à la librairie et a été impressionnée de voir à quel point le concept qu'Émy et moi mettons un point d'honneur à faire subsister, rencontre un réel succès. Elle m'a même suggéré d'ouvrir une boutique similaire à Los Angeles si un jour Harry et moi craquons et décidons de nous installer définitivement sur la Côte Ouest. Je sais que c'est ce qu'elle souhaite le plus, surtout maintenant que nous nous apprêtons à fonder notre famille. Mais Harry et moi aimons vivre à Londres, loin de la cohue hollywoodienne. Alors, pour l'instant ce n'est vraiment pas au programme, mais je ne donne pas un « non » catégorique à ma mère. On ne sait jamais.

Je quitte Harry puisqu'il n'y a rien à faire pour lui soutirer la moindre information et retourne dans le dressing pour continuer mon sac. Même si ça va prendre un temps infini à tout sortir (puis à tout ranger), j'ai mon idée pour faire craquer Harry.

Trente minutes plus tard, je l'appelle du haut de l'escalier pour qu'il vienne m'aider à descendre mes bagages.

« Lou, tu avais le temps de finir tes bagages, on va pas les laisser dans le.... »

Il s'interrompt. Je me retiens de rire quand je vois son visage changer d'expression en l'espace de quelques secondes. Puis c'est lui qui éclate de rire...

« Tu es vraiment prêt à tout Lou ! Mais tu ne m'auras pas ! C'est toi qui seras encombré à l'aéroport, pas moi ! »

Il tourne les talons et descend l'escalier, en riant. Décidément je n'arriverai à rien ! Je capitule et commence à ranger mes affaires. Nous partons dix jours. Et je me doute que nous ne partons pas au Pôle Nord, mais bon, j'aurais bien aimé savoir.

J'abandonne ma tâche au bout de cinq minutes. J'ai envie de tout fourrer dans le placard et ma super idée en était vraiment une mauvaise. Je descends et m'assieds à côté d'Harry dans le canapé. Il est en train de signer des photos de lui qui seront distribuées prochainement lors d'un concours radio. Je cale ma tête sur son épaule.

« Tu as fini de ranger ?

- Non ! J'en ai marre. Ça m'a déjà pris du temps de tout sortir, ranger c'est pire !

- Tu n'avais qu'à pas tout sortir aussi ! Comment on va faire avec un enfant, si tu es plus capricieux que lui.

- Oh arrête !!! Je suis pas comme ça d'habitude, mais c'est ta faute aussi ! Assume ! »


Harry rebouche le feutre noir qu'il tient entre ses doigts et le pose sur la table, avec la pile de photos avant de tourner son visage vers le mien.

« Tu te moques de moi là ? Tu ne connais pas le principe d'une surprise ?

- Mais j'aime pas les surprises ! je réponds en bougonnant, les bras croisés sur mon torse.

- OK ! C'est bon, je vais te le dire. Franchement Louis, tu m'exaspères sur ce coup ! »


Harry se lève d'un bon et se dirige vers la console de l'entrée. Au fond de moi, je suis satisfait parce que j'ai réussi à le faire craquer, mais je m'en veux aussi de gâcher sa surprise. Alors, je me lève précipitamment et le rejoins rapidement. Je passe mes bras autour de lui, juste avant qu'il ouvre le tiroir.

« Non ! Non non, je veux pas savoir !

- Pardon ?

- Non, laisse ! Je veux pas savoir, en fait. Tu as raison c'est une surprise. Je veux pas gâcher ton plaisir !

- T'es chiant ! J'aurais dû ajouter une clause au contrat de mariage ! Interdiction d'être chiant !!!

- Je suis désolé ! »


Ses lèvres se posent sur les miennes. Il n'est pas vraiment fâché mon mari ! Mais je sais que je l'ai quand même énervé sur ce coup.

« Je remonte ranger.

- Je viens t'aider ! »


Et le rangement est des plus agréable, entrecoupé de câlins sur notre lit.

***********

Pour suivre Harry dans ses déplacements, j'ai été forcé de m'habituer à prendre l'avion. Et les nombreux voyages que nous avons effectués ensemble se sont toujours plutôt bien passés.... Jusqu'à aujourd'hui. Nous amorçons notre descente quand un orage éclate, nous empêchant d'atterrir. L'avion remet les gaz pour reprendre de l'altitude et survoler l'aéroport. Instinctivement, je tends la main vers Harry qui s'en saisit, la porte à ses lèvres et chuchote à mon oreille « Ça va bien se passer ». Les éclairs zèbrent le ciel et les gouttes de pluie claquent sur le hublot. Je resserre ma poigne autour de la main d'Harry. Je n'aime décidément pas prendre l'avion.

« Je veux pas insister, mais si tu m'avais dit où on partait, j'aurais prévu des vêtements de pluie ! »

J'entends le rire d'Harry avant de tourner mon regard vers lui. Son regard brille quand il ose me répondre :

« Qui te dit que je n'ai pas prévu pour nous deux ? »

Ça a le mérite de me détendre légèrement, tandis que le tonnerre gronde plus fort et que les turbulences se font un peu plus ressentir.

Nous survolons l'aéroport de Savannah dans l'État de Géorgie depuis presque deux heures, lorsque le commandant de bord nous annonce enfin notre descente prochaine. Je souffle de soulagement en resserrant ma ceinture de sécurité.

Quand nous avons enfin regagné le tarmac et l'aéroport, puis récupéré nos bagages, un chauffeur nous accueille à la sortie avec une petite pancarte « Ms Tomlinson». Mon cœur se gonfle de fierté et je souris à l'homme en me présentant à lui.

« Bonjour, je suis Monsieur Tomlinson, et voici mon époux.

- Messieurs. Si vous voulez bien me suivre. »


Nous nous exécutons. Harry bouscule mon épaule et je lui souris. J'avoue : je suis fier que nous ayons choisi mon nom de famille.

Nous montons dans le véhicule climatisé. La température extérieure avoisine les 28°C alors qu'il est déjà plus de 22h. Nous sortons de l'aéroport international et rejoignons la route principale. Nous roulons pendant près d'une heure. Il fait nuit et je ne vois rien du paysage. La voiture s'arrête à l'entrée d'un vaste domaine. Harry et moi descendons en même temps que le chauffeur. Je regarde partout autour de moi. L'entrée est éclairée de centaines de lanternes. Nous sommes au milieu de ce qui ressemble le plus à une forêt. On entend les criquets et le hululement des chouettes. Nous sommes au bout du monde et au milieu de nulle part, même si la Géorgie est loin d'être un état perdu. Nous nous emparons de nos valises et sacs et je suis Harry vers l'accueil du domaine.

Nous entrons dans une maison en pierres apparentes et bois. C'est très chaleureux. Il y a deux canapés autour d'une table basse recouverte d'albums photos et de brochures. Harry se dirige vers l'hôtesse. Après quelques minutes, je l'entends lui répondre que notre « Tiny Home » est prête et que deux employés vont nous y conduire. Elle précise que le petit-déjeuner sera servi sur la terrasse à partir de 10h du matin, comme Harry l'a demandé, et que la location dispose d'un mini-bar garni.

Nous montons dans une voiturette électrique qui nous conduit à l'autre bout du domaine. L'employé au volant s'arrête et nous poursuivons à pied. Nous arpentons un chemin de bois qui serpente dans le domaine. Je suis impressionné par le calme environnant. Il n'y a aucun bruit autour de nous. Nous sommes enveloppés par la nature.

Lorsque nous nous arrêtons, il me faut lever le regard vers les arbres pour découvrir la « Tiny Home », sorte de cabane perchée à plusieurs mètres du sol. Les deux employés montent nos bagages puis confient la clef à Harry en nous souhaitant un excellent séjour.

« Alors ? me demande Harry avant de monter le petit escalier.

- C'est surprenant. J'ai hâte de découvrir l'intérieur.

- Viens. »


Harry prend ma main et nous montons les quelques marches. Il s'agit en fait de deux cabanes. L'une pour la chambre et un espace « salle d'eau », une autre reliée à la première par un pont suspendu pour la pièce à vivre. Tout est en bois et la décoration très succincte. Le lit prend tout l'espace. Une guirlande est suspendue au-dessus de la tête de lit et baigne d'une douce lumière la chambre.

« Tu as faim ?

- Non. Mais j'ai soif. »


On traverse le pont qui se balance sous nos pas et je retiens un rire. C'est tellement calme que je n'ose pas élever la voix. Je ne sais pas s'il y a d'autres cabanes aux alentours. Nous sommes comme coupés du monde, au milieu des grands arbres, dans notre cabane tel Robinson Crusoé. Harry me tend un verre d'eau puis fait sauter le bouchon de la bouteille de champagne déposée à notre attention dans un seau à glace sur la table. Il me reprend mon verre d'eau qu'il remplace d'une flûte remplie du liquide pétillant. Son regard s'ancre au mien, sa main libre vient caresser ma joue et ses lèvres déposent un léger baiser sur ma bouche.

« A mon formidable époux. Je t'aime Lou. Plus que tout, un peu plus chaque jour qui passe. Je ne pensais pas qu'il était possible d'aimer si fort. Mais chaque fois que ton regard se pose sur moi, chaque fois que tu souris, mon cœur s'emballe. Je voulais passer ces dix jours rien qu'avec toi. J'espère que l'endroit te plaît.

- C'est parfait. Je suis si heureux. C'est une belle surprise. Merci. »


Nous levons nos verres et trinquons avant de boire une gorgée de champagne.

« On a la possibilité de prendre une douche si tu veux...

- Ou pas !

- Ou pas... »


Harry décoche son sourire fossette. Si mon sourire fait battre son cœur plus vite, le sien m'achève. Je repose la coupe sur la table et m'approche de son corps que j'enlace. Je dépose mes lèvres dans son cou et parsème des baisers. Je le serre fort contre moi, respire son parfum. Ses bras m'étreignent et ses lèvres viennent rencontrer les miennes. Nous échangeons un baiser passionné, nos mains toujours à la découverte de l'autre, malgré les années. Quand j'ai rencontré Harry, je n'ai pas hésité longtemps avant de le suivre et chaque jour qui passe me conforte dans mes choix. Harry et moi sommes sur la même longueur d'onde et je suis quasiment sûr que le tourbillon d'émotions qui m'envahit quand ses mains agrippent mes cuisses pour les passer autour de ses hanches, résonne dans son cœur. Je m'agrippe à son cou et croise mes jambes dans son dos, alors qu'il nous emmène jusqu'à la chambre. Ses mains glissent sous ma chemise. L'air qui nous entoure est chaud et pourtant la pression des mains d'Harry dans mon dos me fait frissonner. Je sens le désir monter en moi et je resserre mes cuisses autour de ses hanches. Je mordille la peau de son cou et il manque de perdre l'équilibre sur le pont suspendu. J'étouffe mon rire dans le creux de son épaule. Je suis heureux avec Harry, depuis longtemps. Mais je crois que ce soir je le suis encore plus. Mon cœur palpite fort dans ma poitrine, mon estomac se contracte lorsqu'il me dépose sur le lit. Une douce odeur de lavande se dégage des draps. Ses yeux me fixent avec tant de désir que je sens le rouge monter à mes joues. Comment cet homme que je connais par cœur peut encore me surprendre, peut encore me faire ressentir les émotions des premiers jours, de nos premiers ébats. Entre les bras d'Harry, je redécouvre l'amour comme au premier jour, celui qu'on espère qu'il ne s'achèvera jamais.

Je l'observe enlever sa chemise et faire glisser son jean sur ses jambes. Son regard ne me quitte pas. Je ne le quitte pas non plus, mordillant ma lèvre inférieure. J'ai chaud. Il se penche sur moi, embrasse mon front, mes paupières closes puis mes lèvres. Il déboutonne lentement ma chemise et glisse ses mains sur mon torse. Sa langue dessine le contour des tatouages encrés sur ma poitrine. Je suis submergé d'un frisson de désir lorsqu'il mordille mon téton et ne peut m'empêcher de m'agripper à son dos, mes mains caressant la cambrure de ses reins jusqu'à ses fesses. Je me redresse et me débarrasse de ma chemise alors qu'Harry défait les boutons de mon pantalon. Rapidement le vêtement rejoint les siens au sol. Sa main se glisse dans mon boxer et empoigne mon sexe qui se tend sous ses caresses. Je succombe aux sensations, décuplées par l'environnement et la chaleur ambiante, l'instant que nous partageons. La paume d'Harry saisit ma fesse et fait glisser mon boxer sur mes cuisses. Ses caresses redoublent sur mon membre et je ne retiens pas le gémissement qui franchit mes lèvres lorsque je sens sa langue lécher fébrilement mes testicules. Les papillons de mon estomac virevoltent dans tous les sens. Je ne suis qu'amour et désir pour Harry. J'accroche mes mains autour de son cou et échange nos positions. J'ai besoin d'être plus proche de mon homme, de le sentir autour de moi, que nous ne fassions qu'un, encore et encore. Je le prépare alors que j'embrasse ses lèvres, son cou, son corps entier. Il frémit, il gémit. Il m'appartient, autant que je lui appartiens. Cette sensation est grisante et intensifie mon désir. Harry se tourne sur le ventre, une main sur l'oreiller, l'autre à la recherche de la mienne. J'enlace nos doigts quand je m'enfonce doucement en lui. Je parsème son dos de baisers avant de commencer mes mouvements de bassin. Nos gémissements finissent par emplir la cabane, pourtant ouverte sur la nature, et peut-être notre voisinage. Mais l'instant est magique, unique. Harry et moi faisons l'amour langoureusement, savourant la sensation que procure le corps de l'autre. Mon poids qui repose sur son corps, son bassin qui se relève pour que j'accélère, que j'aille plus vite, plus fort. Nous sommes au paradis, au Paradis.

Essoufflés mais tellement heureux, nous retrouvons nos esprits en nous laissant bercer par le bruit du vent qui souffle à travers les branches et les gouttes de pluie qui claquent sur le toit.

***********

Nous avons passé les trois premiers jours de notre séjour... dans la cabane. Ou plus précisément dans le lit. J'ai un peu honte parce que cet endroit semble vraiment beau et mérite d'être visité. Mais Harry et moi avons profité l'un de l'autre, coupés du monde pour quelques jours. Nous avons fait livrer l'ensemble de nos repas sur la terrasse. Mais aujourd'hui, je pense que nous devrions descendre de notre arbre et aller arpenter les chemins dans la forêt. J'ai lu dans l'une des brochures, qu'en empruntant un parcours banalisé, nous pouvions atteindre la crique privée du domaine. Et j'ai vraiment envie d'aller me rafraîchir, plus que les dix minutes d'eau courante de la douche ne nous le permettent chaque jour.

J'enfile un bermuda et un débardeur alors qu'Harry émerge tranquillement de sous les draps. Son visage tout ensommeillé me fait culpabiliser deux secondes, puis je saute sur le lit comme un gosse pour le réveiller totalement. Il râle mais son regard pétillant me pousse à poursuivre mes assauts.

Quarante minutes plus tard et de nombreux baisers et caresses échangés, nous descendons de notre nid douillet pour partir en balade. Nous remontons le chemin, croisant d'autres promeneurs. Peut-être que certains nous reconnaissent mais personne ne nous aborde et c'est vraiment très agréable. Peut-on réellement envisager de vivre éternellement dans notre cabane ? Nous arpentons les sentiers pendant près d'une heure, contemplant ce que la nature nous offre. Nous débouchons enfin sur la petite plage privée. L'eau cristalline brille sous les rayons du soleil et semble m'appeler. J'adore l'océan. C'est tellement apaisant. Mieux que de vivre dans notre cabane éternellement, j'aimerais beaucoup qu'Harry et moi achetions une maison en bord de mer. Je lâche la main de mon mari et enlève mes baskets rapidement. Je laisse tomber mon débardeur sur le sable et me défait de mon bermuda. Je tourne mon visage vers Harry. Son regard étincelle alors qu'il me filme en train d'agir comme le gamin que je reste au fond de moi parfois. Mon cœur s'emballe à nouveau. Je lui fais une grimace et lui rappelle que j'assume parfaitement qui je suis avant de courir vers l'étendue d'eau. Je crois n'avoir jamais été plus heureux qu'en ce moment. Et pourtant, depuis que je partage la vie d'Harry, je suis l'homme le plus heureux sur cette Terre.

L'eau est fraîche mais c'est agréable. Je nage un peu avant de plonger la tête sous l'eau. Quand je refais surface, Harry m'a rejoint. Je m'approche de lui et agrippe sa taille avec mes jambes. Je passe mes mains sur ses épaules tandis que les siennes se pressent dans mon dos. Son visage s'enfouit au creux de mon cou avant que ses lèvres déposent des baisers le long de ma mâchoire. Nos lèvres se cherchent, se caressent, se délectent de l'autre.

Définitivement, j'aimerais que ces instants que nous partageons ne cessent jamais.



*Harry*

J'attends Louis, assis dans le canapé, à fixer l'écran de la télévision qui diffuse un reportage sur je ne sais quelle île de l'océan Atlantique. On se fait tous une idée des îles comme étant toutes situées au soleil et sous les palmiers. Sur cette île, les températures dépassent rarement les 18° même en plein été. J'en frissonne. On est loin du climat agréable que Louis et moi venons de quitter en Géorgie.

Je détourne mon regard quand j'entends Louis descendre l'escalier. Il souffle et passe sa main dans ses cheveux. Il est stressé mon homme aujourd'hui. Il faut dire que c'est un jour important pour nous, et peut-être encore plus pour lui. Nous avons rendez-vous au cabinet médical avec Claire, notre mère porteuse. Aujourd'hui, nous concevons notre premier enfant. Moi aussi, je suis stressé, mais c'est différent. Je ne suis pas le donneur. La pression n'est pas la même. Je regarde Louis faire des allers et venues entre le salon et la cuisine. Je me lève et vais le rejoindre pour le prendre dans mes bras. Je saisis ses épaules et ramène son corps près du mien. Je l'enlace et dépose un baiser au coin de ses lèvres avant de passer ma main dans son dos dans un geste doux et réconfortant.

« Hey, mon ange, ça va aller !

- Je sais, mais c'est bizarre. Enfin ça me fait bizarre !

- Je comprends.

- Bon, on y va ? Il est quelle heure ?

- 10h15. Nous avons rendez-vous à 11h30. On a le temps mais on peut partir maintenant.

- Ouais, je voudrais pas qu'on soit en retard. Que Claire pense qu'on a abandonné l'idée.

- Lou... On a vu Claire il y a deux jours pour finaliser le contrat. Ne t'en fais pas ! D'accord ?

- Ouais, tu as raison. Vivement le prochain bébé, c'est toi qui t'y collera !

- Chaque chose en son temps hein ! Allez viens... »

Louis se blottit un peu plus contre moi et vient chercher mes lèvres qu'il embrasse tendrement. Je sais qu'il n'y a pas que l'insémination de Claire qui le stresse, mais aussi mon départ prochain. Il est prévu que Louis m'accompagne sur les premières dates puisque je commence ma tournée sur la Côte Ouest des États-Unis... Seattle, San Francisco, Los Angeles. Louis rentrera en Angleterre quand j'entamerai la tournée en Amérique du Sud et nous serons séparés pour un mois et demi avant la première pause et mon retour à la maison. Nous partons dans trois jours. Le bébé, la tournée. Je sais que c'est « beaucoup » pour Louis, mais je voulais pouvoir profiter des derniers mois de grossesse de Claire pour être à la maison avec Louis et préparer ensemble l'arrivée de notre enfant.

Je resserre mon étreinte autour de mon époux - je souris à moi-même à cette idée - avant de le lâcher.

« Allez, on y va !

- C'est parti ! »


Louis s'empare du dossier sur la table du séjour, moi des clefs de la voiture et de mon téléphone. Nous sortons de l'appartement et regagnons la voiture stationnée juste devant notre immeuble.

Je me gare devant le cabinet médical du Docteur Bennett. Nous avons plus d'une demi-heure d'avance. Je presse la cuisse de Louis, qu'il ne cesse de faire sautiller depuis que nous sommes montés en voiture.

« Tu veux aller prendre un thé avant de rentrer ?

- Non, non. Je préfère attendre à l'intérieur.

- OK. »


Je n'insiste pas et descends de la voiture. J'en fais le tour et rejoins Louis. Je regarde autour de moi car j'aimerai ne pas être abordé par des fans aujourd'hui ou même pris en photo. C'est un instant qui nous appartient même si je serai heureux de partager ma paternité le moment voulu. Il ne semble pas que nous soyons repérés, alors je m'empare de la main de Louis et nous nous dirigeons d'un même pas vers l'entrée du bâtiment.

C'est un immeuble de deux étages, blanc, très aseptisé. La femme à l'accueil a une cinquantaine d'années, ses cheveux courts et presque rouge encadrent un visage rond qui respire la gentillesse et aspire à la confidence. Elle nous accueille avec un grand sourire.

« Messieurs Tomlinson. Bonjour ! Comment allez-vous ? Vous êtes en avance !

- Bonjour. Oui un peu. On va dire que nous sommes impatients, je réponds, tandis que Louis se racle la gorge, un peu gêné.

- Installez-vous dans la salle d'attente. Mademoiselle Stevens n'est pas encore arrivée.

- Très bien. Merci. »


Je passe mon bras autour de la taille de Louis et nous nous installons dans la salle d'attente. Le Docteur Bennett se présente devant nous plusieurs minutes plus tard et nous fait entrer dans son bureau. De la paperasse encore et des questions... Encore ! Je comprends que Louis soit stressé. Nous sommes conscients que la gestation par autrui n'est pas quelque chose à prendre à la légère, tant pour le donneur que pour la mère porteuse. Mais ça rend l'instant tellement administratif, alors que c'est l'un des plus beaux et des plus importants moments de notre vie.

La secrétaire du Docteur Bennett nous interrompt pour nous informer que Claire est arrivée. Le Docteur Bennett invite Louis à la suivre. Je me lève et embrasse mon mari tendrement et lui murmure des petits mots au creux de l'oreille. Ça le fait sourire et rougir... J'adore. Il souffle et passe la porte. Je me retrouve seul dans le bureau. La charmante dame de l'accueil, Jeanne selon le badge sur sa blouse, m'offre un thé que j'accepte volontiers.

Après avoir arpenté le bureau en long, en large et en travers, j'ai repris place dans le fauteuil en face du bureau du médecin. Je fais tourner mes alliances autour de mon doigt lorsque la porte s'ouvre sur Louis. Il me regarde et je vois enfin du soulagement sur son visage. Avant même qu'il ne me rejoigne, je suis déjà debout et devant lui. Je l'enlace et nous restons comme ça, dans les bras l'un de l'autre pendant quelques minutes, avant que Louis ne me glisse à l'oreille :

« Putain ! Ça fait des années que je n'avais pas eu besoin de faire ça ! »

Je me recule et nous éclatons de rire.

Nous sortons du bureau du Docteur Bennett que nous remercions et saluons chaleureusement. Elle va s'occuper du suivi médical de Claire pendant toute sa grossesse.

Nous patientons une vingtaine de minutes dans le hall avant de voir Claire sortir. Nous ne pouvons pas nous retenir d'enlacer celle qui porte peut-être notre petit bébé. Je suis ému à cette idée et je sais que Louis l'est aussi, quand je sens ses doigts enlacer les miens alors que nous discutons.

***********

L'excitation me gagne lorsque nous arrivons devant le KeyArena de Seattle. Nous sommes arrivés sur la Côte Ouest des États-Unis depuis quatre jours. Nous avons passé deux jours avec la famille de Louis puis nous sommes montés jusqu'à Seattle. C'est la première fois que Louis m'accompagne dans cette ville. Nous avons joué les touristes en compagnie de Dan. Niall et Sarah viennent de nous rejoindre avec tous les membres de mon équipe de tournée, techniciens et musiciens.

Nous avons répété cette nouvelle tournée dans l'intimité des studios. Entre le mariage et notre voyage de noces, j'avoue que je ne me suis pas trop préoccupé de la tournée. Les premiers concerts serviront de tests et nous améliorerons ce qui doit l'être au fur et à mesure. Pour l'heure, je lève les yeux sur la salle de concert qui nous accueille ce soir. Seattle : Première date d'une nouvelle tournée de cinq mois... Je ne l'ai pas encore annoncé à Louis, mais ce sera aussi la dernière pour les trois prochaines années.

Nous pénétrons dans l'enceinte de l'aréna et nous dirigeons directement vers les loges. Tout le monde est déjà là et prêt à effectuer la balance. Je laisse Louis aux bons soins de Sarah, ou l'inverse ; Louis est tellement à l'aise avec les membres de mon équipe maintenant. Je me dirige vers la scène et retrouve Paul pour l'installation de mes oreillettes et récepteur. Nous répétons pendant plus d'une heure. Ça me permet de poser ma voix et de voir comment je vais pouvoir l'utiliser ce soir. J'ai hâte et le trac en même temps. Nous dînons tous ensemble. C'est agréable de retrouver l'ambiance simple des tournées, de retrouver mon équipe, mon autre famille en quelque sorte. Je porte un toast à cette nouvelle aventure que nous nous apprêtons à partager.

Je suis toujours impressionné par l'accueil que me réserve mon public et je pourrais rester des heures à le remercier. Sans lui, je n'existerais pas. Je lui dois tout. J'essaye toujours de donner le meilleur de moi-même sur scène, ou dans les interviews. Je déteste décevoir mon entourage et encore moins les personnes qui me soutiennent et m'accompagnent depuis plusieurs années maintenant.

Les concerts de Seattle et San Francisco se sont très bien passés. Le nouvel album et la chanson écrite par Louis rencontrent un accueil formidable. Le public est enchanté et moi je suis heureux. Ce soir, nous performons à Los Angeles. La famille de Louis assiste au concert et plusieurs amis ou connaissances que j'ai dans le milieu également. Ce sera un soir particulier puisque Sarah a organisé une soirée d'après spectacle dans un club de la ville. Ce n'est définitivement pas mon truc, mais elle pense, à juste titre, que c'est une bonne chose pour mon image.

Sarah est bien évidemment au courant de la pause que je vais prendre après cette tournée pour profiter de Louis et de notre bébé. Elle ne veut pas que je donne l'image d'un casanier à bientôt 28 ans, mais d'un jeune homme responsable, mâture mais qui sait également prendre du bon temps. Alors j'ai accepté, sachant que Louis sera là, de toute façon.

Pour le moment, nous profitons lui et moi de la douceur du soleil qui réchauffe nos peaux, installés sur la terrasse qui borde la piscine de la villa. Louis vient d'aller nager et ses cheveux gouttent sur moi lorsqu'il se penche pour m'embrasser.

« Tu aurais dû me rejoindre, elle est vraiment bonne !

- Je préfère te regarder... »


En guise de réponse, je reçois sa serviette sur le visage. Mes mains agrippent ses hanches pour le faire basculer sur moi. Nous chahutons sur le transat et je parviens à dégager mes mains de son emprise pour encadrer son visage et lui donner un baiser. Je profite des derniers jours avant son départ pour Londres. Je déteste quand nous sommes séparés. Je déteste le savoir sur un autre continent et ne pas pouvoir le joindre comme j'aimerais le faire. Je déteste simplement être loin de lui. Sa tête repose sur mon torse, alors que Louis est à califourchon sur mes cuisses. Sa peau humide sèche contre la mienne et je caresse son dos, lentement.

Nous sommes interrompus par la sonnerie de son téléphone, resté dans le salon. Louis bougonne mais ne se lève pas. Quand la sonnerie retentit pour la seconde fois, je l'incite à aller décrocher. Il se lève en soupirant, s'éloignant en me disant :

« J'étais trop bien là, ça a intérêt à être important ! »

Je ferme les yeux et laisse les rayons du soleil brunir ma peau. Le vent caresse mon visage. C'est vraiment plaisant. J'aime Los Angeles pour son climat si agréable à cette période de l'année.

Il s'est peut-être passé cinq minutes quand j'entends Louis revenir près de moi. Je ne bouge pas, pensant qu'il va reprendre sa place au-dessus de moi pour prolonger notre câlin. Mais il reste debout, à côté du transat, sans bouger. J'ouvre un œil en tournant mon visage vers lui et me lève d'un bon lorsque je distingue les larmes au bord de ses yeux.

« Lou, qu'est-ce qu'il se passe ? je lui demande, en m'approchant et saisissant ses épaules.

- C'était Claire...

- Oh... »


Je sens ma poitrine se serrer. Le visage de Louis est impassible et je ne veux pas croire que Claire lui ait annoncé une mauvaise nouvelle. Pourtant, Louis reste stoïque entre mes bras. Je suis démuni parce que la déception m'envahit moi aussi.

« Lou... Dis-moi quelque chose... »

Louis prend une grande inspiration puis plonge son regard dans le mien. Mon cœur explose littéralement lorsque ses larmes roulent sur ses joues et qu'un énorme sourire se dévoile sur son visage.

« On va avoir un bébé, Harry ! Le test est positif ! On. Va. Avoir. Notre. Bébé !!!! »



*

* *

Je vous avais promis de la guimauve...

#Justthewayfic

💚 💙


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