Chapitre 3 - Partie 3
*Harry*
Je suis sur mon canapé en train de regarder la rediffusion d'un épisode de New York Section Criminelle quand mon téléphone sonne. C'est un SMS, je le reconnais au simple bip, et c'est un message de Louis.
Un sourire apparaît sur mon visage mais son message me laisse un peu perplexe. Il espère en apprendre plus sur moi... Je sens la pression monter parce que l'inévitable va devoir se produire et je vais devoir lui dire qui je suis.
Je suis moi, le Harry qu'il a rencontré et à qui il a rendu son baiser. Mais, je vais devoir lui révéler mon métier et toutes les conséquences que cela peut entraîner. Je ne suis pas surpris parce que, chaque fois que Louis a tenté de me poser des questions sur mon métier, j'ai été tellement évasif qu'on pourrait penser que je suis agent du FBI sous couverture.
Message de Harry à Louis – 00h45 : J'espère que mon rendez-vous de demain ne s'éternisera pas. Je t'SMS dès que j'en sors. Bonne nuit Louis.
*****
Le lendemain, j'ai rendez-vous avec Niall et mon manager au siège de la maison de disque, dans l'un de ces grands buildings impersonnels de Los Angeles.
J'aurais préféré qu'on se retrouve au studio ou même chez moi, mais mon manager a insisté pour que l'on se retrouve dans les bureaux.
Niall et moi nous retrouvons sur le parking et après nous être salués, nous nous dirigeons vers la grand porte d'entrée. A l'accueil, une jeune femme blonde vêtue d'un tailleur assez stricte nous donne nos pass « Visiteur » et prévient de notre arrivée.
Elle nous indique l'ascenseur et nous montons au 32ème étage du bâtiment.
En sortant de l'ascenseur, nous rentrons directement dans la salle de réunion où nous attendent mon manager, Nick LUDDINGTON, et un homme d'environ 50 ans que je ne connais pas. Une boule se forme dans mon ventre et je sens toute la pression me tomber sur les épaules. Je serre la main des deux hommes.
"Harry, Niall, bonjour, nous salue Nick. Je vous présente James ADLER, le Président de Sony Music.
- Enchanté de vous rencontrer Monsieur ADLER, je réponds en lui serrant la main.
- Également Harry. J'ai voulu assister au rendez-vous car je tenais à vous féliciter pour les excellents chiffres de votre précédent album. Ma fille est fan, je pense connaître toutes vos chansons. J'ai eu envie de découvrir l'homme qui se cache derrière ces succès.
- Merci. C'est un honneur pour moi de vous rencontrer. Surtout aujourd'hui puisque Niall et moi sommes venus présenter à Nick la maquette pour mon prochain album."
Niall tend à Nick la clé USB qu'il branche, sans attendre, dans le PC installé sur la table de réunion. Je poursuis.
"Nous avons enregistré quatre titres dont un vraiment nouveau que nous devrons sûrement continuer à travailler. Mais vous avez là l'essence de l'album que j'aimerais sortir. Un peu plus pop que le précédent.
- Très bien. Écoutons ça alors."
Nick enclenche la lecture du fichier et les premières notes résonnent dans la pièce. Je suis satisfait de notre travail mais j'ai malgré tout la pression. Être assis face aux deux personnes qui tiennent votre avenir entre les mains est définitivement angoissant.
Environ douze minutes plus tard, les accords de la balade que j'ai composée en arrivant à Los Angeles se font entendre. Je pense à Louis. Niall me jette un regard en coin et je devine son sourire. On finit sur le morceau qui aujourd'hui me tient peut-être le plus à cœur.
"Harry, Niall, vous avez fait du très bon travail."
Nick semble satisfait. Son sourire ne trompe pas. Il se tourne vers Monsieur ADLER.
"James, qu'en pensez-vous ?
- Je crois que je n'ai pas fini de vous entendre Monsieur Styles. Cette maquette est des plus prometteuses, dit-il tout sourire.
- Merci. Je suis ravi que cela vous plaise. Niall et moi avons beaucoup travaillé. Je dois ce résultat à toute mon équipe.
- Je pense que nous allons pouvoir parler de la suite. Amélia, pouvez-vous nous apporter des cafés ? Des cafés, Harry, Niall ça vous convient ?
- Oui parfait.
- Merci Amélia.
- Bien, alors quand est-ce que vous seriez en mesure de nous proposer un album complet ? Combien de titres envisagez-vous d'ailleurs ?"
Nick prend la parole.
"James, nous en avons discuté avec Harry et nous pensons pouvoir proposer un album de 14 titres pour la fin d'année, voire le mois de janvier de l'année prochaine.
- La fin d'année serait plus intéressant pour nous, grâce aux fêtes de Noël. Essayez donc de finaliser pour novembre."
La pression qui était redescendue revient au galop. Nous sommes déjà début juin, ça nous laisse cinq mois pour finaliser quatorze chansons. C'est court. Même si j'ai de nombreuses compositions dans mes carnets, toutes ne peuvent pas figurer sur un album.
C'est l'aspect de mon métier que j'aime le moins... le profit de la maison de disque... Privilégier parfois l'aspect financier à la qualité de la production.
Je suis prêt à relever le défi mais ça veut dire que nous allons tous devoir travailler dur.
"Nous allons faire de notre mieux, répond Niall.
- Je n'en doute pas les garçons, ajoute Nick. Grâce au succès du précédent album, nous pouvons envisager une nouvelle tournée. Peut-être plus de dates et des salles plus importantes dans certains pays, surtout en Europe.
- En effet, enchaîne James, nous allons vous faire sortir un single rapidement afin de prendre la température auprès du public. Cette sonorité peut également amener un nouveau public. Nous allons donc envisager des salles d'environ 10 000 places pour l'Europe. Votre notoriété ici n'étant pas tout à fait la même, nous resterons sur des salles moyennes, quitte à rajouter des dates.
- Ça me paraît cohérent. Si l'album sort en fin d'année, nous pourrions entamer la tournée en février ou mars l'année prochaine."
Niall et moi écoutons les deux hommes échanger sur le sujet. Je trouve que ça va vite. Trop vite. On n'organise pas une tournée deux mois avant de la commencer, alors s'ils décident qu'elle commencera en février, nous ne pourrons pas sortir l'album en janvier, comme moi je l'aurais voulu.
Je souffle. Niall m'entend et pose sa main sur mon avant-bras pour me rassurer.
"Très bien, Harry, je vous demande de travailler de nouvelles chansons à me proposer, disons fin juillet. De cette façon, nous pourrons commencer à organiser la promotion du nouvel album et la tournée. Quel titre des quatre que nous venons d'entendre souhaitez-vous présenter en premier single ?
- Et bien, nous n'y avions pas encore réfléchis."
Je regarde Niall d'un air interrogateur. Il prend la parole :
"Nous pouvons proposer « Fly away ». C'est la chanson la plus aboutie aujourd'hui.
- Oui, je confirme. Et c'est tout à fait le style que je veux pour tout l'album.
- Très bien. Retravaillez-la si nécessaire et envoyez-moi l'enregistrement définitif pour vendredi prochain. Nous ferons une diffusion radio le week-end prochain."
Sur ce, James ADLER se lève. Pour lui, c'est aussi simple que ça. Il aime, il le dit, il commande. Et nous, nous n'avons plus qu'à exécuter.
"Nick, merci de m'avoir permis d'assister à ce rendez-vous. C'est une longue et belle collaboration qui se profile entre nous. Harry, bravo pour votre travail. Je compte sur vous pour nous concocter un album qui se placera en tête des ventes."
Après nous avoir salué tous les trois, le Président quitte la pièce et je m'aperçois que j'avais cessé de respirer. Je souffle et me prends la tête dans les mains.
"C'est court. C'est très court niveau délai Nick !
- Je sais mais tu es un bosseur, professionnel, et entouré d'une bonne équipe. Tu y arriveras.
- Je sais pas...
- Bien sûr que si.... Allez je vous emmène déjeuner pour vous détendre...
- C'est gentil mais j'ai quelqu'un à voir alors je vous laisse tous les deux."
Nick et Niall me regardent, surpris. Mais je ne veux pas continuer à parler de cet emploi du temps trop serré. J'ai besoin de souffler. J'ai envie de me détendre. J'ai envie de voir Louis. Je monte dans l'ascenseur, rends mon badge à l'hôtesse d'accueil et sors du bâtiment.
Je prends mon téléphone et envoie un message à Louis.
Message de Harry à Louis – 12h22 : Je me suis échappé et esquivé le repas. On déj ensemble.
Message de Louis à Harry – 12h23 :Yep. Tu veux qu'on se retrouve quelque part ?
Message de Harry à Louis – 12h47 : Je suis devant chez toi. Prends un maillot de bain ;-)
*Louis*
Harry a mis du temps à me répondre et je commençais à stresser en attendant son message. Je me rendais compte de qui il était et je n'étais plus très sûr d'être à la hauteur. Nous n'évoluons absolument pas dans le même monde et même si la journée d'hier s'est vraiment bien passée et merveilleusement finie (j'ai toujours le souvenir de sa langue caressant la mienne), je me dis que je ne peux rivaliser avec les mecs qu'il doit avoir l'habitude de fréquenter.
Je suis comme ça à sans cesse me rabaisser mais c'est plus fort que moi. Alors, quand finalement je reçois sa réponse, mon cœur rate un battement. Il est devant la maison.
Je regarde par la fenêtre et vois sa voiture stationnée dans la rue. Les vitres teintées ne me permettent pas de l'entrevoir mais c'est bien lui. Lui qui vient me chercher et qui me demande de prendre de quoi me baigner !!! Qu'est-ce qu'il a prévu pour cet après-midi ?
Message de Louis à Harry – 12h48 : Je prends un sac... J'arrive :-)
Je remonte rapidement dans ma chambre et récupère mon short de bain et une serviette que je fourre dans un sac de sport emprunté à mon père.
Je dévale l'escalier comme un gamin, récupère mon téléphone, mon portefeuille et mon trousseau de clefs de la maison.
Alors que je me dirige vers la voiture, Harry en sort pour me saluer. A ce moment précis, je ne sais pas comment agir vis à vis de lui. Est-ce qu'on se serre la main, est-ce qu'on s'embrasse ? Je suis quelque peu perdu.
Harry s'approche et me prend le sac des mains pour le déposer dans le coffre.
"Salut,
- Bonjour Louis, tu vas bien ?
- Oui, très bien et toi ?
- Ça va", me répond-il en contournant la voiture pour remonter dedans.
Donc, on ne se serre pas la main, on ne s'embrasse pas... Ok ! Peut-être regrette-t-il son baiser d'hier ? Non, sinon il ne m'aurait pas invité pour passer l'après-midi avec moi !?! Si ? Non... ! Louis arrête !
Je monte à mon tour dans la voiture et attache ma ceinture. Harry me jette un coup d'œil et reprend la parole.
"On passe se prendre un truc à manger et je t'emmène chez moi. Ça te va ?
- Oui, c'est très bien... mais je veux pas te déranger...
- Pourquoi ça me dérangerait alors que c'est moi qui te monopolise pendant ton séjour chez tes parents ? Tu avais envie d'en apprendre plus sur moi. Je pense que chez moi c'est parfait pour ça !
- Ok... alors on est parti."
Harry semble un peu tendu et j'ai peur que son rendez-vous se soit mal passé. Je lui pose la question alors que nous nous dirigeons vers le centre ville.
"Ça été ton rendez-vous ? Pourquoi tu n'es pas allé déjeuner avec... les autres ?
- Ils me mettent la pression avec un délai plutôt court pour présenter un projet", me répond-il, évasif.
Je sens qu'il est gêné de m'en parler. Maintenant que je sais qui il est et surtout que j'imagine de quel projet il s'agit, j'aimerais lui dire qu'il peut se confier mais je n'ose pas.
Il m'en parlera s'il le souhaite et je n'ai pas envie de gâcher ce moment que l'on s'apprête à passer ensemble. Après tout, entre le voyage et la journée d'hier, nous avons beaucoup discuté sans aborder son métier, et cela ne nous a pas empêché de passer de très bons moments. Il y a eu un bon feeling entre nous et je n'ai pas envie que ça change. Je ne dois donc pas changer mon attitude malgré ce que j'ai découvert parce que ce n'est pas le Harry du magazine people qui m'attire mais bien celui sur lequel j'ai écrasé une porte.
On prend du chinois à emporter et Harry se dirige vers la périphérie de la ville. On entre dans un quartier résidentiel où les maisons sont toutes cachées derrières de hautes clôtures. Au bout de la rue, Harry s'engage dans une impasse et ouvre le portail à l'aide d'un petit boîtier fixé à côté du plafonnier. Nous remontons une allée de gravillons blancs. Je sens Harry me jeter quelques regards mais je tente de rester impassible. Pourtant, je suis époustouflé devant la taille du jardin. Enfin, à ce niveau, je pense que le mot jardin n'est plus approprié. La maison, quant à elle, semble simple et pas démesurée comme on pourrait s'y attendre.
"Voilà, c'est chez moi, me dit Harry en coupant le contact de la voiture.
- C'est une très belle maison.
- Oui...
- C'est ton boulot qui la loue pour toi ?
- Non... C'est... hum... Elle est à moi..."
Je ne lui réponds pas et nous descendons de la voiture.
"On déjeune et puis je te ferai faire le tour du propriétaire si tu veux.
- Ok..."
L'ambiance entre nous est un peu bizarre. Finalement, je ne comprends pas pourquoi Harry m'a amené chez lui s'il ne voulait pas que je découvre son univers.
Je le suis à l'intérieur où je dépose mon sac dans l'entrée. Harry se dirige vers la cuisine et ouvre la baie vitrée qui donne sur une terrasse.
"Qu'est-ce que tu veux boire ? Bière, soda, eau ?
- Une bière c'est très bien.
- Va t'installer sur la terrasse, j'amène ce qu'il faut.
- Laisse moi t'aider quand même."
Je commence à sortir les boîtes qui contiennent un assortiment de nems et rouleaux de printemps ainsi que des nouilles sautées. Je dépose le tout sur la table et Harry arrive, pieds nus, les bières à la main.
"C'est agréable d'être ici, ce jardin c'est un petit coin de paradis. Je vais avoir du mal à retrouver la grisaille de Londres la semaine prochaine.
- Oui, je comprends. Ça me fait ça aussi quand je rentre. Mais Londres est une ville agréable quand il fait beau."
Nous échangeons quelques banalités mais Harry ne semble pas se détendre pour autant. Il ne reste pas en place sur sa chaise.
"Ça t'ennuie si j'allume une cigarette ?
- Tu fumes ?
- Oui, quelques fois... en de rares occasions et là j'en ai envie.
- Je t'en prie."
Je me lève et retourne à l'intérieur prendre mon paquet et un briquet dans mon sac. En revenant sur la terrasse, Harry semble partagé entre l'envie de se faire aspirer par son fauteuil et celle de partir en courant.
"Je t'en offre une ?
- Non, merci. Je fume pas. En fait, Louis, je pense que...hum. Je crois que... hum
- Je sais Harry..."
Il lève son visage vers le mien et me regarde, perplexe.
*Harry*
Je devais dire à Louis le métier que je faisais parce que j'avais vraiment envie de mieux le connaître et je ne voulais pas qu'il le découvre un jour, au détour d'une rue quand des fans me surprennent ou même quand les paparazzis ont décidé de me harceler pendant plusieurs jours.
Alors, forcément, quand il me dit qu'il sait, je suis sans voix. Je le regarde, un peu suspicieux, je l'avoue. Il enchaîne.
"Ma sœur, quand tu es venu au restaurant, elle t'a reconnu mais elle ne m'a rien dit. Moi je lui ai juste dit que je t'avais rencontré à l'aéroport. Elle avait une attitude plutôt bizarre mais elle a 17 ans alors être bizarre c'est finalement normal à son âge, me dit-il en souriant. Et puis quand nous sommes rentrés hier soir, elle m'a laissé un magazine avec toi en couverture. Alors, hormis le fait que tu semblais être célèbre, je ne savais pas pour autant qui tu étais. Ma sœur m'a montré des vidéos."
Je l'écoute me raconter comment il a découvert que j'étais Harry Styles, chanteur connu dans le monde entier mais pas dans le monde de Louis. Et il me raconte ça comme s'il avait découvert que j'étais le boulanger de son quartier. Je reste muet et je l'écoute.
" J'ai été soufflé par les vidéos que j'ai vues et je me demande encore comment j'ai fait pour ne pas savoir qui tu es, ou même me dire « j'ai déjà vu ce gars quelque part ». Tu es inconnu pour moi Harry.
- Je crois que c'est la première fois que je rencontre quelqu'un de mon âge qui ne me connaît pas, je réponds en soufflant, soulagé. Pas du tout ?
- Pas du tout... Allez détends-toi maintenant. De toi à moi, je m'en fous de ce que tu fais dans la vie.
- Tu dirais pareil si j'étais plombier, je lui demande un sourire aux lèvres...
- Pareil... et encore ce serait vachement plus utile que chanteur. Du coup, j'aurais peut-être tenter de te séduire par intérêt."
Et son sourire à ce moment là est tellement sincère qu'il me réchauffe le cœur et envoie valser mes craintes.
Nous trinquons et Louis en a oublié d'allumer sa cigarette. Nous déjeunons en discutant et finalement je lui raconte mon rendez-vous mais dans les grandes lignes. Je lui explique que je travaille à la composition d'un nouvel album qui entraînera forcément une tournée internationale. Louis me pose des questions sur les pays que j'ai visité, les cultures de chacun, la gestion du décalage horaire parce qu'il a du mal à gérer les 8 heures entre Londres et Los Angeles alors il se demande comment je fais pour vivre ça pendant plusieurs mois.
Je lui raconte à quel point j'aime composer. Ces instants où je m'isole ou au contraire où j'ai besoin de voir du monde. Le monde qui m'entoure est mon inspiration autant que les gens que je rencontre. Et en lui disant ça, je le regarde dans les yeux et esquisse un sourire timide.
L'après-midi passe et je propose à Louis de lui faire visiter la maison et le jardin. La terrasse sur laquelle nous avons pris notre repas est accessible depuis la cuisine et la salle à manger mais sur l'autre côté de la maison, là où est situé le salon, la terrasse donne accès à la piscine.
"Voilà pourquoi je t'ai dit de prendre ton maillot. Ça te tente ?
- Et comment !
- Viens, je te fais visiter l'étage de la maison et te montre la salle de bains où tu pourras te changer."
Je le dirige vers l'étage et lui montre les chambres dont l'une transformée en bureau où j'ai accroché aux murs mes récompenses en rapport avec la vente de mon premier album et entreposé mes guitares. Je lui indique la porte de ma chambre sans pour autant l'ouvrir.
"C'est une maison agréable, chaleureuse.
- Merci. Tiens, c'est la salle de bain. Je te laisse, je t'attends en bas."
Je quitte Louis devant la porte et je sens son regard dans mon dos. Je me retourne, il me sourit... mon cœur s'emballe.
Je rentre dans ma chambre et enlève mon jean et ma chemise. Je passe un short de bain et, dans le dressing, récupère deux grandes serviettes.
Je redescends dans le jardin et dépose les serviettes sur les transats. En attendant Louis, je débarrasse un peu la table et nous sert une autre bière fraîche.
D'un seul coup, j'entends une énorme bruit dans mon dos et reçois quelques gouttes d'eau. Louis s'est littéralement jeté dans la piscine. Il éclate de rire quand sa tête refait surface. Je m'approche du bord alors qu'il nage vers moi. Agrippé à la margelle de la piscine, Louis tend son bras vers moi et sans que je puisse faire quoi que ce soit, il m'attrape derrière les genoux et me jette à l'eau.
Je refais surface en lissant mes cheveux sur l'arrière de mon crâne et le rejoins au milieu du bassin.
"Tu veux jouer à ça ?
- Ouais..."
On chahute tous les deux dans la piscine jusqu'à ce que Louis colle mon dos contre le rebord du bassin. Nous sommes essoufflés d'avoir eu plusieurs fois la tête sous l'eau. Louis me regarde droit dans les yeux. La couleur de l'eau de la piscine et la couleur de ses yeux pourraient se confondre à ce moment-là. Louis rapproche son visage. Je soupire... d'aise, de crainte... je ne sais pas.
*Louis*
Je me sens vraiment bien avec Harry. J'ai pu constater qu'il devait plus que bien gagner sa vie mais il ne laisse rien paraître de ses richesses. Seules les richesses de son cœur semblent lui être importantes. Il est quelqu'un de foncièrement gentil et honnête.
Pendant toute l'après-midi, nous avons discuté, échangé sur nos vies et la vision qu'on en a. Harry est passionné par sa musique, de la même façon que je suis passionné par les livres et les histoires qui s'y cachent, tant dans le récit que dans l'histoire autour de leurs écritures.
Mais, à aucun moment, il n'a tenté une approche vers moi. Il y a bien eu quelques gestes, une main dans le creux de mon dos lorsqu'il m'a fait visiter la maison mais c'est tout. Alors, tandis que nous sommes dans la piscine, je prends conscience que j'ai envie de le sentir près de moi, sentir sa peau mouillée et chaude sur la mienne, découvrir le goût de ses lèvres. Je le pousse vers le bord de la piscine et m'approche de lui. Je le dévore des yeux. Les siens ne me quittent pas. Je regarde ses lèvres puis ses yeux et vient déposer un baiser sur sa bouche. Je suis à l'initiative de ce deuxième baiser et je sens mon corps s'enflammer.
Je recule mon visage pour regarder Harry. Ses yeux vert émeraude me transpercent. Il se rapproche et colle son corps au mien. Je fonds sur ses lèvres que j'embrasse avec plus d'ardeur. Il fait glisser sa langue sur mes lèvres et j'entrouvre ma bouche. Nos langues se rencontrent, se découvrent et se caressent. Les mains de Harry agrippe ma taille alors que ma main gauche se pose sur sa nuque pour approfondir notre baiser. Ses lèvres quittent ma bouche et il dépose des baisers sur ma mâchoire en descendant dans mon cou puis sur mon épaule. Ma tête bascule en arrière sous la douceur de ses baisers et la force de son étreinte. Mes mains caressent son dos musclé et tandis qu'Harry s'avance dans la piscine, mes jambes viennent naturellement s'accrocher autour de sa taille.
Je reprends possession de sa bouche et fais jouer ma langue avec la sienne. Je respire son odeur et enfouis mon visage dans son cou. Je suis merveilleusement bien dans les bras de Harry. Je soupire de bien-être. Je décale mon visage pour pouvoir le regarder et viens caresser la bosse sur son front.
"Je ne t'ai pas trop amoché, ça va !
- Oui... et je pourrais prendre toutes les portes du monde dans la tête si c'est pour te trouver derrière."
Mon cœur s'emballe et je serre Harry plus fort contre moi. Je me détache de lui et il me prend la main pour me guider vers les marches de la piscine. Nous sortons et il me tend une serviette. Alors qu'il se sèche les cheveux, je détaille un peu plus les tatouages que j'avais aperçu à l'aéroport. Il a deux hirondelles tatouées sur ses pectoraux, un énorme papillon sur l'abdomen et des feuilles de lauriers sur le bas du ventre.
"Tu arrêtes de me mater comme ça !
- Je te mate pas, j'admire..." dis-je en cachant mon visage rougi dans ma serviette.
Nous nous asseyons dans les transats et profitons du soleil de la fin d'après-midi.
"Tu dois rentrer ou tu restes dîner avec moi ?
- Si tu ne me mets pas à la porte, je veux bien rester dîner.
- Super."
Nous nous dirigeons vers la maison et Harry me propose d'aller prendre une douche (seul... bien sûr) pour enlever l'odeur du chlore de mon corps et mes cheveux.
Quand je redescends, Harry est derrière l'îlot central de sa cuisine en train de s'activer au repas. Je m'approche de lui. Il dépose un rapide baiser sur mes lèvres et me dit :
"Tu surveilles les pâtes pendant que je me douche ?
- Oh euh, j'suis pas sûr que ça soit une bonne idée !
- Louis, ton père tient un restaurant !
- Bah ça veut rien dire...
- C'est des pâtes... je te fais confiance et j'en ai pour dix minutes !
- A tes risques et périls alors..."
Harry monte l'escalier en riant et moi je me retrouve seul dans sa cuisine avec la cuisson des pâtes à gérer. Il n'a pas conscience de ce qu'il fait. Je suis incapable de cuisiner, au grand désespoir de mes parents qui adorent ça.
Comme promis, Harry redescend moins de dix minutes plus tard, en short et t-shirt, les cheveux ramenés dans un chignon et pieds nus.
"Alors, tu gères ?
- Ça été !
- Tu vois, c'était pas compliqué. Allez, pousse-toi, je prends le relais."
Harry a préparé des pâtes avec une sauce au fromage, champignons frais et morceaux de Speck. C'est délicieux.
Après le repas, nous nous sommes installés dans le canapé et mis un DVD, le dernier DC COMICS Batman VS Superman. Au fur et à mesure que le film passe, je m'ennuie. L'action est incompréhensible et le film beaucoup trop long. Je m'enfonce dans le canapé sur lequel nous avons fini par nous allonger.
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