Chapitre 18
*Louis*
Ça doit bien faire dix minutes que je suis devant ma penderie à chercher comment m'habiller. Harry m'a appelé cet après-midi après mon dernier cours pour me prévenir que nous dînerions chez sa mère ce soir. Sa sœur Gemma, qui est venue à la librairie déposer la clef de son appartement, sera là aussi accompagnée de son petit-ami. Je me sens déjà fébrile à l'idée de rencontrer la famille d'Harry. Je veux faire bonne impression mais ne pas paraître différent de celui que je suis. De toute façon, debout devant mon armoire, le constat est simple : Je ne peux pas être différent de celui que je suis tous les jours, puisque je n'ai aucun vêtement qui attire mon regard.
Je suis en boxer et je me laisse tomber sur mon lit. Je soupire et passe mes mains sur mon visage. C'est une catastrophe. Je ne peux décemment pas rencontrer la mère d'Harry en jean, t-shirt et baskets. Je suis certain que lorsqu'il a rencontré mes parents, Harry ne s'est pas posé de question. Son charme naturel fait tout le travail et n'importe quel vêtement sur lui a de l'éclat.
J'entends les marches de l'escalier grincer et la porte de ma chambre s'ouvrir doucement.
« Lou ? Tu es prêt ?
- Non, je réponds d'un ton lancinant.
- Qu'est-ce qu'il se passe ?
- Je ne sais pas quoi mettre. »
Harry éclate de rire et vient me rejoindre près du lit.
« Tu plaisantes ?
- Non ! Il n'y a rien ici qui fera bonne impression devant ta mère ou même ta sœur !
- Tu sais que je ne suis pas le fils de la Reine d'Angleterre ? Ma mère ne va pas te juger sur ce que tu portes. Elle ne va pas te juger du tout d'ailleurs. »
Je retire les mains de mon visage et tourne la tête pour croiser le regard tendre et amusé d'Harry.
« Bien sûr que si elle va me juger. C'est naturel. Tu lui présentes ton petit-ami. Je me dois d'être présentable !
- Mais Lou, peu importe ce que tu portes, tu es toujours présentable. Quand tu vas en cours ou à la librairie, tu es présentable. Tu ne vas pas mettre un smoking pour te rendre chez ma mère ! Ça te stresse à ce point ?
- Oui... un peu... quand même, je réponds à voix basse.
- Il n'y a aucune raison. Ma mère va t'adorer.
- Et si ce n'est pas le cas ?
- Et bien je l'enverrai consulter un médecin parce que ça signifiera que quelque chose ne va pas ! Ma mère est une femme simple et généreuse, comme toi.
- Tu as une trop bonne image de moi, tu sais !
- Mon avis est peut-être légèrement biaisé par ce que tu me fais ressentir mais je ne crois pas être loin du compte ! Et regarde, tu as rencontré Sarah et Niall et ça s'est très bien passé ! Allez !»
Harry se redresse, dépose un rapide baiser sur ma joue et se plante devant mon armoire, qu'il commence à fouiller. En moins de deux minutes, il en sort un jean noir et une chemise noire, dont j'avais oublié l'existence.
« Voilà, c'est parfait. Ma mère et ma sœur ne pourront se perdre que dans le bleu de tes yeux. Aucune fioriture pour les distraire. »
Trente minutes plus tard, nous montons dans la voiture d'Harry et prenons la route pour rejoindre la maison de sa mère, en périphérie de Londres. Il y a beaucoup de circulation et nous mettons près d'une heure pour arriver à destination. Harry gare la voiture dans un quartier résidentiel. Nous descendons, il attrape ma main et lie nos doigts tout en poussant un portillon en fer forgé. La maison est jaune avec deux étages. Face à la porte d'entrée, Harry dépose un baiser sur ma tempe et me murmure de me détendre tandis qu'il appuie sur la sonnette.
La porte s'ouvre sur une femme d'une cinquantaine d'année, brune aux cheveux longs, souriante.
« Harry, mon cœur ! dit-elle en serrant son fils dans ses bras.
- Bonjour Maman ! »
Harry lui rend son étreinte tout en essuyant sa joue sur laquelle s'est déposé un peu de farine. Il se décale légèrement et passe son bras dans mon dos.
« Maman, je te présente Louis. Louis, ma mère, Anne.
- Enchanté, Madame Styles.
- Enchantée, Louis. Appelez-moi Anne, voyons. Entrez les garçons. Gemma et David sont à l'intérieur.
- Gemma est déjà là ?
- Oui. Pour une fois elle est en avance !
- Tu lui as menti sur l'heure ?
- Hum... Oui. Je lui ai dit que Louis devait travailler tôt demain, donc que vous seriez là pour 18h30. Elle était là à 19h. Et vous, vous êtes pile à l'heure pour le dîner !
- Bonne astuce ! répond Harry, en souriant et embrassant sa mère.
- Désolée Louis de m'être servi de vous.
- Pas de souci ! »
Je suis Harry et Anne à l'intérieur de la maison. La décoration est moderne et sobre. Il y a beaucoup de fleurs et je m'aperçois que nous sommes venus les mains vides. J'ai honte et sens le rouge monter à mes joues. Je tire sur le bras d'Harry pour qu'il se tourne vers moi mais une jeune femme blonde arrive vers lui et le serre dans ses bras. Gemma.
« Salut frangin ! Ça va ?
- Très bien et toi ? Ça fait plaisir de te voir !
- Je te signale qu'on aurait pu se voir depuis longtemps, mais tu sembles vouloir hiberner dans ton appartement depuis quelques temps. »
Tout en disant cela, elle se penche sur le côté et me regarde.
« Louis, je suppose ?
- En effet, enchanté, Gemma.
- Je te présente David, mon fiancé. »
Les présentations faites, nous nous asseyons sur le canapé et Anne nous sert à tous une coupe de champagne, en nous présentant un plateau de petits fours.
Nous discutons tous ensemble et c'est agréable. Harry avait raison, sa mère est une femme charmante, très douce, en admiration devant son fils sur lequel elle pose un regard bienveillant.
Gemma est une jeune femme brillante, professeur d'histoire. Nous discutons tous les deux de son métier, de la difficulté qu'elle rencontre parfois à intéresser ses jeunes élèves. Je lui parle de ma passion pour la littérature et de mes projets futurs. Nous en venons à parler de la librairie qu'elle a découverte lors de son passage pour déposer le paquet qui m'était destiné.
« Je trouve ce concept vraiment bien. Et ta patronne a l'air sympathique.
- Oui c'est un plaisir de travailler avec Émy. J'avais postulé seulement dans deux librairies et j'espérais vraiment qu'Émy accepte de me prendre en tant que stagiaire. J'étais loin d'imaginer que je pourrais rester travaillé à mi-temps jusqu'à la fin de mon année.
- Et donc, c'est le même genre d'endroit que tu aimerais avoir plus tard ?
- Oui. Je pensais que c'était un projet fou et inconcevable. Mais je me rends compte que le concept plaît et attire toutes sortes de clientèles.
- Et tu écris ?
- Non... enfin un peu. Je mets quelques idées, quelques pensées dans un carnet mais je ne peux pas dire que j'écris.
- Tu n'aimerais pas te lancer ?
- Non, je ne pense pas que je suis fait pour écrire un livre, ni même une nouvelle. Je n'ai pas assez d'imagination, je pense.
- Ne dis pas des choses comme ça Lou, intervient Harry. A mon avis, il y a un auteur au fond de toi, mais tu ne le sais pas encore.
- Harry est toujours comme ça ? je demande à sa famille, à croire que tout le monde a autant de talents que lui ?
- Mais... pas du tout, je ne pense pas ça de tout le monde. David n'a pas de talent, par exemple, sauf celui de supporter ma sœur !
- Et donc le talent le plus remarquable du monde !!!! »
Chacun rit, Gemma donne une tape sur l'épaule de David. La soirée se passe dans une ambiance chaleureuse. David sort fumer. Je l'accompagne pour prendre l'air et griller une cigarette. La pression que je me suis mise pour cette soirée retombe et la cigarette me détend un peu plus.
Nous sommes rejoint par Harry. Il m'enlace et dépose des baisers dans mon cou. Nous discutons tous les trois sur la terrasse, malgré le froid de la nuit. Anne nous interpelle pour que nous rentrions boire le café et... évitions de prendre froid.
La soirée se poursuit et c'est avec regret qu'Harry et moi devons reprendre la route. Je dis au-revoir à Gemma avec qui je prévois de déjeuner prochainement, puis David et Anne. La mère d'Harry me serre dans ses bras et, ses mains sur mes épaules, me gratifie d'un large sourire.
« Louis, je suis heureuse que tu ais croisé le chemin d'Harry. Il respire le bonheur depuis votre rencontre. Prends soin de toi. A bientôt.
- Merci Anne. Harry me rend très heureux également. C'est un plaisir de vivre aux côtés de quelqu'un d'aussi prévenant que lui. Vous pouvez être fier de votre fils.
- Merci Louis. »
Elle dépose un baiser sur ma joue. Harry et moi rejoignons la voiture et reprenons la route.
A peine a-t-il tourné au coin de la rue que je lui demande d'arrêter la voiture.
« Qu'est-ce qu'il se passe ? » me demande-t-il.
Je détache ma ceinture et me glisse sur ses cuisses. Ma maladresse me fait appuyer sur le klaxon de la voiture mais je m'en moque et je fonds sur la gorge d'Harry.
« D'abord, on a rien amené à ta mère pour la remercier de nous recevoir et ça, ça me gêne énormément.
- C'est vrai ! Mais ma mère déteste quand je lui amène quelque chose et elle m'engueule à chaque fois, me dit-il en embrassant mes lèvres.
- Peut-être ! Mais moi je suis pas son fils, et elle doit se dire que mes parents m'ont mal élevé. Je lui ferai livrer quelque chose demain, des chocolats peut-être.
- Mais non, je t'assure... »
Je l'interromps d'un baiser, je caresse ses lèvres avec ma langue et quand il entrouvre sa bouche, je ne lui donne pas le baiser qu'il attend. Ça le fait râler et je sens ses mains pincer ma taille.
« Ensuite, ça fait au moins deux heures que je ne t'ai pas embrassé ou vraiment senti contre moi. Et c'est trop long. Surtout quand tu es si près de moi toute la soirée. C'était une vraie torture !
- Tu pouvais être naturel tu sais Lou. Ma famille n'aurait pas été surprise.
- C'est pas grave, mais là maintenant j'ai trop envie de te sentir, sur moi, en moi.
- Lou... tu peux faire de moi tout ce que tu veux... mais pas dans la voiture !
- Et pourquoi pas ! Il n'y a personne autour de nous, les vitres sont teintées. »
Mes mains partent à la découverte de son corps et se glissent sous sa chemise légèrement ouverte. Sa peau douce est chaude et je sens les battements de son cœur s'accélérer à mesure que mes lèvres embrassent la peau fine de son cou jusqu'à sa clavicule. Je bascule légèrement mon bassin et Harry avance sa main vers mon visage pour mieux s'emparer de mes lèvres. Sa langue vient caresser la mienne. Sa main droite à l'arrière de ma tête, il glisse sa main gauche sous ma chemise et viens caresser le bas de mon dos, juste au-dessous de l'élastique de mon boxer.
« Hummmm.... s'il-te-plait Harry !
- Qu'est-ce que tu veux Lou, dis-moi ?
- Prends-moi. Dans cette voiture. Maintenant !
- Tu ne préfères pas attendre d'être à la maison ?
- Tu en as autant envie que moi, je le sens... Enfin, je la sens... tu vois. »
Tout en terminant ma phrase, je fais descendre ma main entre Harry et moi et viens caresser son entrejambe, durci par l'excitation et les baisers échangés.
« Aller... j'ai envie de toi... »
Harry poursuit ses caresses et laisse sa main glisser dans mon dos. Puis, d'un coup, le siège conducteur glisse vers l'arrière pour nous laisser plus d'espace. J'entends le bruit distinctif du verrouillage des portières. Je souris contre les lèvres de Harry.
« Ma sœur n'a pas intérêt à passer par là ! Sinon on est grillés !
- Laisse Gemma où elle est et fais-moi l'amour Haz ! »
Sa main vient déboutonner nos pantalons. Je me contorsionne et me tourne de manière à venir coller mon dos au torse de Harry. Il fait glisser mon pantalon avec mon boxer pour le passer sous mes fesses. Ses mains caressent ma poitrine. Je suis totalement à sa merci. Je l'entends gémir à mon oreille et je sens son intimité durcir contre moi. Il me caresse, une main sur mon ventre, l'autre sur mes fesses. Je laisse ma tête basculer vers son épaule et la tourne de manière à pouvoir embrasser la ligne de sa mâchoire.
Mon cœur bat à tout rompre. J'ai chaud et pourtant je frissonne sous chaque caresse d'Harry. Ses mains, ses lèvres ont pris possession de mon corps tout entier. Ses mains agrippent mes hanches et Harry me soulève légèrement pour mieux me pénétrer. Son sexe m'emplit et je ne retiens pas le gémissement qui franchit mes lèvres. Harry passe ses deux bras autour de mon torse et se colle complètement à moi, submergé par le plaisir. Son cœur résonne de sa poitrine à la mienne et semble vouloir s'accorder aux battements de mon propre cœur. Et là, dans la voiture, en plein milieu d'une rue déserte, nos corps, nos cœurs et nos sentiments sont à l'unisson. J'intensifie mes mouvements de bassin et m'agrippe aux bras musclés de Harry. Tout son être se contracte à l'approche de l'orgasme. Sa main vient s'enrouler autour de ma verge. Je retiens mon souffle, le plaisir à son paroxysme et je me contracte autour de lui quand je sens le plaisir m'envahir.
La tête d'Harry échoue dans mon dos et je sens son souffle chaud et saccadé contre ma peau.
« Je t'aime tellement », je chuchote
En guise de réponse, Harry passe sa main sur ma joue. Je me tourne vers lui et il me donne un baiser si doux que je fonds un peu plus d'amour pour lui.
« Moi aussi je t'aime Lou »
Le temps de reprendre nos esprits, et d'évacuer la buée sur les vitres de la voiture, nous reprenons la route pour rentrer à Londres.
« Tu viens dormir chez moi, je lui demande.
- Si tu veux oui.
- Oui j'aimerais bien t'avoir chez moi, pour une fois. »
Nous roulons dans un silence agréable, une bulle de bien-être autour de nous, nos mains liées sur ma cuisse.
*Harry*
Tout s'enchaîne très rapidement. Depuis mon retour de Los Angeles et mes quelques jours de pause où j'ai pu profiter de Louis, j'ai l'impression de courir partout.
Sarah a sélectionné plusieurs contrats pour la promotion de l'album et la tournée et j'enchaîne les émissions de radio et les plateaux télé. Ce n'est pas pour me déplaire, au contraire. Plus je présente « Fly Away » et quelques titres de l'album, plus j'ai hâte de partir en tournée et d'aller à la rencontre de mon public. L'album est attendu et ça me fait vraiment plaisir. Les fans sont au rendez-vous.
Je retrouve Sarah au studio où nous avons commencé les répétitions. Niall est là également et en train de discuter avec le designer de la tournée. J'ai demandé à Nick d'avoir un regard sur les projets et même si ça n'a pas été facile de le convaincre, il a finalement accepté. D'ailleurs, il nous rejoint dans quelques jours pour voir comment nous avançons. Il m'accompagnera à Paris, Bruxelles, Berlin, Milan et Madrid où je vais participer à des émissions de télévision.
Le rythme est soutenu mais c'est grisant. L'excitation liée à la sortie prochaine de l'album et l'organisation de la tournée agissent comme un carburant pour mon organisme et j'ai de l'énergie à revendre.
« Bonjour tout le monde ! Café ?
- Bonjour Harry, ça va ?
- Oui, et toi ma belle !
- Ça va. Tu es d'excellente humeur dis-moi !
- J'ai eu un réveil agréable alors... oui je suis de bonne humeur. »
J'embrasse la joue de Sarah et me dirige vers les garçons. Je distribue les cafés. Niall se tourne vers moi et me tend un document.
« Harry, regarde, on a commencé à établir la setlist des concerts. Pour les décors et les jeux de lumières. Il faut vraiment qu'on s'arrête sur un ordre... définitivement.
- Je sais mais je n'arrive pas à me décider.
- Le nouvel album comporte 15 titres. Le précédent 13. Tu ne peux pas tout chanter. Il faut que tu choisisses.
- On peut aussi faire deux setlists !
- Comment ça ?
- Bah on peut prévoir une setlist pour l'Europe et une nouvelle pour les US.
- Tu m'agaces !
- Mais... pourquoi ? je demande, incrédule.
- Parce que quand tu ne veux pas prendre de décision, tu cherches par tous les moyens à obtenir ce que tu veux. Et là, ce que tu veux c'est chanter toutes tes chansons. Mais c'est pas possible. Le show doit durer 1h30, temps de parole inclus. Et tu parles beaucoup... Alors tu dois choisir 20 chansons maxi. Définitivement. On ne revient pas dessus et on choisit les ambiances que tu veux donner.
- Bon, moi je suis de bonne humeur mais c'est pas le cas de tout le monde. »
Je lui réponds en m'éloignant. Quand Niall est comme ça, buté, ce n'est pas la peine de discuter. Moi aussi, je suis têtu, je sais. Et là je n'arrive pas à me décider. Alors je préfère laisser passer encore quelques jours avant de prendre une décision.
On commence les répétitions des titres que je vais chanter en live pour la promotion. On est bien au point avec les musiciens et je retiens de mieux en mieux les paroles. Je n'aime pas chanter avec un prompteur, donc j'essaye au maximum de connaître mes chansons. Les fans y parviennent, pourquoi pas moi ?
Vers 18h30, Louis nous rejoint pour que nous dînions tous ensemble. Quand je lui ouvre la porte, il y a quelques fans devant le studio qui prennent des photos. Je laisse Louis rentrer rapidement et vais passer quelques minutes avec les filles. Il fait froid aujourd'hui ! Leur attente est récompensée. On prend quelques photos, je signe des autographes et échange des banalités avec elles. Elles me soutiennent inlassablement. Je leur dois tout. Je peux bien leur accorder quinze minutes de mon temps.
Quand je rentre dans le studio, la conversation bat son plein. Tout le monde commence à bien connaître Louis désormais, et lui-même est plus à l'aise. Je le retrouve assis sur le canapé et m'empresse d'aller le rejoindre. Il se tourne vers moi et met sa main sur ma cuisse alors que je m'approche de lui pour embrasser ses lèvres.
« Ça va ?
- Très bien. Et vous, la journée a été productive ?
- Oui. On a un bon rythme.
- Oui, enfin Monsieur ne veut pas faire son choix de chansons pour la tournée !
- Niall... je vais me décider !
- Demande à Louis son avis sur les chansons !
- A moi ? Non non, je préfère pas ! Je suis quand même celui qui ne connaissait pas DU TOUT Harry. Je pense pas être le mieux placé pour donner mon avis !
- C'est une idée ça Niall !
- Si tu m'écoutais plus souvent, tu t'en serais rendu compte depuis longtemps !
- Hey ! Mais vous m'entendez quand je dis que je ne veux pas donner mon avis !
- Mais Louis, s'il-te-plait !
- Ah ne me regarde pas comme ça !!! »
Il couvre mon visage de sa main pour que j'arrête de le regarder avec mes yeux tout suppliants. L'idée de Niall est à creuser. Louis a une écoute objective de mon travail. Je pense qu'il peut vraiment m'aider dans le choix des derniers titres.
« On a déjà établi la liste des incontournables ! Avec deux albums, c'est pas trop compliqué. J'ai 28 chansons à mon actif et je ne peux en choisir que 20. 18 seront jouées sur scènes et j'en garde 2 au cas où le spectacle passe plus vite...
- Si tu parles moins, m'interrompt Niall.
- Aussi... Mais ça dépend aussi beaucoup du public ça !
- Et de ton humeur, renchérit Sarah !
- Hey mais qu'est-ce que je vous ai fait à tous les deux ! Vous vous liguez contre moi aujourd'hui ?
- Non, mais Niall a raison... En général si le spectacle déborde c'est parce que tu parles plus que tu ne le devrais !
- Quand j'ai un bon feeling, j'aime bien échangé avec le public ! Merde, les places sont suffisamment chères. Je veux que tout le monde soit satisfait, que personne ne reparte déçu.
- Et c'est tout à ton honneur !
- OK... ! intervient Louis. C'est un peu électrique aujourd'hui ici ! Il vous reste combien de chansons à choisir ?
- 5, je réponds.
- OK. Tu me diras lesquelles ne sont pas encore dans ta liste et j'écouterai dans le bus. Je vais t'aider à choisir.
- Lou, tu es un amour... Mais tu sais on peut aussi te faire une cession rien que pour toi !
- Tu sais que ça serait pas de refus... mais je veux pas chambouler votre programme.
- Louis, c'est pas la peine de lui dire ça. Il a sûrement décidé de te faire écouter toutes les chansons. »
Cette fois, j'attrape le coussin sur le canapé et l'envoie sur Niall. Il est mon meilleur ami et mon meilleur collaborateur mais aujourd'hui, ses sarcasmes me tapent sur les nerfs. Sarah doit sentir mon agacement et propose que nous partions dîner.
La soirée se passe bien. Tout le monde se détend. Cependant, à la fin du dîner, je murmure à l'oreille de Louis de rentrer sans moi. J'ai besoin de discuter avec Niall. Sarah et Louis partage le même taxi. Je me tourne vers Niall, prêt à monter dans sa voiture.
« On se prend un dernier verre ? je lui demande.
- Si tu veux !
- OK. Viens. »
Nous nous dirigeons vers un pub un peu select afin de ne pas être dérangé.
« C'est quoi cette humeur de merde aujourd'hui ?
- La frustration !
- Quoi ?
- Désolé. Je suis fatigué !
- Aller, raconte-moi ce qui ne va pas !
- Non, tu vas te foutre de ma gueule !
- C'est pas mon style !
- Mais bien sûr !
- Niall, tu es mon meilleur ami. On bosse ensemble. Si tu es de mauvaise humeur, je vais être de mauvaise humeur. Alors tu me racontes ce qui ne va pas !
- Pfff...» il soupire fortement.
Niall attrape la carte posée sur la table et commence à se cacher derrière. Je m'attends au pire mais me retiens de rire.
« En fait, j'ai... humm... Enfin, depuis que...
- Oui, alors il faut mettre un peu plus de mots dans cette phrase, s'il-te-plait !
- OK... Bon, Sarah m'a dit que tu, enfin vous, puisque apparemment Louis et toi parlez de nous, bref... Sarah m'a dit que tu soupçonnais un truc entre nous. Quand on était à Los Angeles.
- Oui... mais je sais qu'on s'est fait des films. Sarah me l'a dit.
- Oui... c'était vrai.
- Comment ça c'était vrai ?!?
- Bah il ne se passait rien. Il ne se passe toujours rien d'ailleurs. Mais j'ai commencé à regarder Sarah d'une autre manière.
- Oh Niall... mais c'est génial. Tu lui en as parlé ?
- Non !!! Surtout pas.
- Pourquoi ?
- Mais parce que...
- Niall, tu es un imbécile ! Si Sarah te plaît, tu dois lui dire. Vous vous êtes vachement rapprochés depuis Los Angeles. Elle ressent peut-être la même chose !
- Et si ce n'est pas le cas ! Super l'ambiance pendant la tournée !
- Oui mais si c'est le cas... Super l'ambiance pendant la tournée !!! »
Nous poursuivons notre conversation pendant une heure, dérivant sur ma relation avec Louis, sur la tournée et ma putain de liste de chansons que Niall me réclame à nouveau.
Niall me dépose à ma voiture et je rentre à l'appartement. Je suis fatigué, j'ai hâte de me retrouver dans les bras de Louis et de poursuivre ce que nous avons commencé ce matin.
J'ouvre la porte et l'appartement est plongé dans le noir. J'enlève mes bottines et dépose ma veste sur le canapé. Je monte et me dirige directement vers la salle de bains. Je me déshabille et me brosse les dents avant de rejoindre la chambre.... vide.
Je descends récupérer mon téléphone dans le salon. Louis m'a envoyé un sms pour me dire qu'il était bien rentré. Alors il est où ? A cause de l'heure tardive, je n'ose pas l'appeler, mais ça m'inquiète quand même. Je lui envoie un message en espérant qu'il me réponde.
Message de Harry à Louis : T'es où Lou ?
Message de Louis à Harry : Sous la couette
Message de Harry à Louis : Oui mais pas sous MA couette
Message de Louis à Harry : Bah non. Sous la mienne. Tu n'es pas rentré avec moi. Comment voulais-tu que je me retrouve sous ta couette.
Message de Harry à Louis : Avec la clef que je t'ai donnée.
Message de Louis à Harry : Je t'appelle
Quoi ? J'attends une minute et mon portable vibre dans ma main. Je décroche.
« Lou ?
- Euh... en fait...
- Tu as perdu la clef ? je m'inquiète
- Non... non non pas du tout. Mais je n'avais pas compris que tu me la donnais. Je l'ai laissée sur le meuble à côté de l'entrée, dès le lendemain de ton retour. »
Je m'avance vers la console et en effet, la clef est posée dans la soucoupe à bordel.
« Lou... je pensais que mon message était clair.
- J'étais pas sûr. J'ai pas voulu, osé, m'imposer.
- Mais je fais comment maintenant !
- Tu me rejoins ? Il est tard et j'ai pas de voiture...
- Le temps de me rhabiller et j'arrive. Il va falloir qu'on en parle... Enfin, j'aime trop savoir que je peux te retrouver le soir, quand je rentre.
- Je t'attends, Haz, et on en discute.
- J'arrive. »
Je raccroche et monte l'escalier rapidement. Je remets mon jean et un pull. Je prends de quoi me changer le lendemain et fais le trajet jusqu'à Camden.
Je gare la voiture devant la maison de Louis. Je sais que Liam va encore râler s'il rentre après moi mais tant pis.
Je sonne et la porte s'ouvre. Et je souris comme un imbécile en découvrant Louis, les cheveux dans tous les sens, le visage endormi... mon pull lilas sur le dos.
« Alors, tu ne gardes pas la clef que je te donne mais tu voles mon pull ?
- Oops ! »
Je fonds sur lui et l'enlace. Je le serre contre moi. Mon pull a désormais son odeur. Louis recule de quelques pas et referme la porte derrière nous. Je m'empare de ses lèvres. Mon dos vient se caler contre la porte d'entrée et nous restons quelques instants à nous embrasser.
« On monte, murmure Louis à mon oreille.
- Je te suis »
Nous sommes tous les deux sous la couette. La chaleur du corps de Louis et de son lit me réchauffe instantanément, à moins que ce ne soit les caresses tendres de Louis dans mon dos.
« Lou, on en parle alors, de cette clef ?
- Oui.
- J'étais impatient de te retrouver quand je rentrais de Los Angeles et quand je me suis aperçu que tu ne serais pas à l'appartement, je me suis senti vide... d'un coup.
- Je comprends. J'ai détesté rentrer seul dans mon appartement quand je t'ai quitté. Mais tu étais loin alors je me suis fait une raison.
- Lou... je sais que tout va vite entre nous... tout le temps. Mais j'aimerais sincèrement que tu gardes cette clef.
- Je vais la garder alors.
- Au fond de moi, j'aimerais aussi te demander de vivre avec moi. Mais je vais partir pour plusieurs semaines, alors...
- Je reste dans mon appart avec Liam. De toute façon, il faut payer le loyer... Mais quand tu rentreras à Londres pendant la tournée, je t'attendrai chez toi.
- Et en attendant, on continue comme ça. Un peu chez toi... beaucoup chez moi.
- Un peu chez moi, beaucoup chez toi ! »
Je resserre mon étreinte autour de Louis et l'embrasse à nouveau. Je ne m'en lasse pas.
« Il faudra aussi qu'on parle de ce vol de pull !
- Je ne vois pas de quoi tu parles ! »
*********
Les rendez-vous s'enchaînent, les interviews aussi. J'ai enfin donné la setlist définitive à Niall grâce aux ressentis de Louis, qui a pris son travail très à cœur, faisant même quelques recherches dans les commentaires des fans.
Lors des interviews, on parle beaucoup de l'album, de la tournée. Et ça fait deux fois qu'on m'interroge clairement sur ma vie privée. C'est toujours délicat car Louis et moi n'avons pas reparlé de l'éventualité de nous afficher. Nous sommes discrets quand nous sortons dans des endroits publics et nous sommes rarement seuls.
Le journaliste qui m'interroge aujourd'hui semble plus curieux que les autres. Je suis sur une émission de radio matinale. J'ai chanté « Fly Away » devant une dizaine d'auditeurs sélectionnés sur jeu concours. L'interview touche à sa fin, mais la question fatidique résonne dans mon casque :
« Alors Harry, et si on parlait un peu de tes amours...
- Pourquoi ? Je veux dire qui ça intéresse sincèrement ?
- Tout le monde ! Tu sais bien ! Alors, il y a une jeune femme dans ta vie ? »
Je vois son petit sourire espiègle et ses mains tapoter la pochette devant lui.
« Une personne partage ma vie depuis quelques mois, en effet. J'en suis très heureux.
- Est-ce qu'on peut connaître le prénom de cette personne chanceuse ? »
Je jette un coup d'œil à la vitre en face de moi. Nick, qui est arrivé la veille, me fixe mais ne semble pas vouloir m'empêcher de parler. Je prends une respiration car ce que je m'apprête à dire peut avoir de lourdes conséquences.
« Il s'appelle Louis. Nous sommes en couple depuis le mois de juin. C'est une personne discrète qui n'a rien à voir avec mon milieu. Je suis heureux.
- Quelle révélation Harry !!!
- Je n'ai jamais caché ma sexualité. Je n'avais jamais rencontré une personne qui me donnait envie d'en parler avant.
- Est-ce que je peux approfondir ma question et te demander si Louis est la personne que l'on voit sur ces photos ? »
Il me tend sa pochette de laquelle je sors un exemplaire d'un magazine people. Il y a des photos de Louis et moi en couverture. Des photos prises à Los Angeles quand nous avons dîné au restaurant avec Nick, des photos lorsque nous nous sommes rendus tous les deux au bar avant son départ. Il y a aussi des photos devant la librairie et le studio.
Au fond de moi, je sens une boule d'angoisse se former. Le magazine va sortir et Louis va se retrouver sur le devant de la scène. Nous n'en avons pas reparlé.
Je lève mon regard vers l'animateur et je lis dans ses yeux une espèce de fierté mal placée. Il tient son scoop le salopard. Il savait. Il a mené son interview juste pour atteindre son objectif et avoir confirmation de mon homosexualité et de l'identité de mon petit-ami.
« Ai-je réellement besoin de te confirmer quoique ce soit ? Tu as l'air bien renseigné ! »
Je lui réponds et lui fais signe de mettre un terme à cette interview. Il rend l'antenne en jouant un morceau de mon premier album. Je prends mon téléphone dans ma poche et envoie un message à Louis.
Message de Harry à Louis : Reste à l'appartement aujourd'hui. Préviens Émy STP. Je rentre. Tu as entendu ?
Message de Louis à Harry : Oui. Ils ont des photos ?
Message de Harry à Louis : Oui. De Los Angeles.
Message de Harry à Louis : Je passe quelques minutes avec les fans et je te rejoins. Qu'on en parle. Tu m'en veux ?
Message de Louis à Harry : Non. Bien sûr que non. J'espère que tout va bien se passer maintenant.
Je range mon téléphone et vais à la rencontre des fans. Le rituel photo-autographe-câlin se met en place. Je n'adresse pas un regard à l'animateur et dès que je peux je sors du studio. Je rejoins Nick dans le couloir et l'attrape par le bras.
« Tu savais ? Tu savais c'est obligé puisque tu ne m'as pas fait signe de ne rien dire...
- On m'a envoyé le magazine. C'était mieux que tu le dises toi-même plutôt que tout le monde le découvre dans la presse non ?
- Les photos ne sont pas compromettantes. Moi j'ai aucun problème avec ça mais je sais que toi, tu ne voulais pas que j'en parle. Qu'est-ce qui a changé ?
- Rien. Je te vois heureux. Tout le monde a droit de savoir et surtout tu n'as pas à te cacher. J'ai juste réfléchis.
- Je suis sûr que tu y trouves un intérêt. Je vais même jusqu'à penser que tu as toi-même payé des paps pour nous suivre à Los Angeles !
- Harry... hey calme-toi ! C'est ce que tu voulais, t'afficher avec Louis. Pourquoi tu me fais un plan là !
- Parce qu'on ne l'a pas décidé lui et moi. Parce que je viens d'étaler ma vie privée dans une radio alors qu'il est tout seul et qu'il m'a entendu le faire. Et si Louis n'était pas Louis, il aurait pu mal le prendre.
- Harry, calme toi et rentre chez toi ! On en reparle quand tu as vu Louis.
- Mais on en reparle pas ! À quoi ça servirait. J'ai annoncé en direct que j'étais en couple. Ça, ça ne se retire pas ! J'espère seulement qu'il ne va pas recevoir d'insultes c'est tout.
- Allez rentre. Un chauffeur est en bas. Côté arrière du bâtiment. »
Je salue toute l'équipe et les remercie de leur accueil. Je ne m'attarde pas sur leur animateur vedette qui m'a littéralement tendu un piège. J'appelle l'ascenseur et sors du bâtiment. Une berline noire m'attend. Je m'y engouffre et donne l'adresse de mon appartement. Je suis anxieux parce que je sais que Louis ne voulait pas se cacher mais la seule photo qui avait été publiée lui avait fait changer d'avis.
Je pousse la porte de l'appartement. Louis est assis sur le canapé, il lit. Et il est sexy à mourir avec ses cheveux mouillés et ses lunettes sur le nez. Quand il m'entend, il se tourne vers moi. Je reste debout dans l'entrée, les bras le long de mon corps, comme démuni.
« Hey, Haz, ça va pas ?
- Je sais pas Lou. À toi de me le dire. Je suis un peu paumé là ! »
Il se lève et vient me rejoindre. Il m'enlace et dépose un baiser sur mes lèvres. Délicat. Amoureux.
« T'es pas fâché ?
- Non. Il fallait se douter que je pourrais pas rester dans l'anonymat. On a tenu plus de 5 mois, c'est bien.
- Tu vas pouvoir venir avec moi à la soirée de lancement de l'album !
- J'y comptais de toute façon. Même si je n'ai pas encore reçu mon carton d'invitation !
- Tu n'en as pas besoin. Ton nom est inscrit en lettres d'or sur le registre.
- Imbécile.
- Heureux. Je t'aime Louis. Tu es vraiment exceptionnel.
- Je ne vois pas en quoi ?
- Tu acceptes la vie que je mène.
- Je vis dans ta bulle. C'est différent. Avec toi, je me sens invincible. Les gens autour ne me font pas peur tant que je suis avec toi.
- Il ne faudra pas que tu écoutes ce qui pourra être dit sur toi, sur nous. Tu me le promets ?
- Je ne lis déjà pas ce qui circule sur toi... »
Sur ces mots, je scelle nos lèvres. Il y aura des tempêtes à surmonter pour Louis et moi mais j'ai l'impression que nous y parviendrons sans trop d'effort. Louis me fait confiance. J'ai confiance en lui. Mon cœur s'emballe et mon estomac se tord sous les émotions que je ressens à cet instant. Je viens clairement de révéler au monde entier que JE SUIS AMOUREUX DE LOUIS.
Je sens son sourire sur mes lèvres.
« Du coup, comme tu m'as donné une journée de congé... on se cale sur le canapé et on se mate des séries ?
- Je prépare un p'tit déj, va chercher la couette. »
Je regarde Louis monter l'escalier, son p'tit cul moulé dans son slim me fait immédiatement de l'effet.
« Et garde tes lunettes... tu es trop sexy avec !!! »
*
* *
💚 💙
#Justthewayfic
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