Flashback - Sam



Il est temps d'avoir certaines réponses 😉

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Un an et demi plus tôt.

Point de vue de SAM

Sous la brise chaude de l'été, j'arrive à la gare. Je sors du tram en réajustant mes lunettes de soleil, et respire doucement cet air.
Tout est si paisible aujourd'hui.

Mon portable se met à vibrer dans la poche de mon pantalon, c'est un sms de Jean.

[T'es en retard]

Je souris en pensant à cet idiot qui s'est fait deux piercing aux lèvres hier. Non mais quel con. Il pense que les gens vont le craindre encore plus, alors qu'il est le premier à prendre la fuite dès qu'il y a des ennuis.

Je rigole tout seul en allumant une clope. C'est jour de paye aujourd'hui. Cette journée s'annonce parfaite.

Notre dernière mission s'est déroulée à merveille. Les Players ont réussi à piéger le connard qui battait ses nièces, pendant que nous, les Angels, on est parvenu à ramener les trois fillettes chez elles, saines et sauves.

Chacun son taf ici. Les Angels surveillent et protègent les sujets, alors que les Players s'occupent de piéger la cible, pour ensuite l'envoyer aux autorités.
Actuellement notre district, c'est-à-dire le quartier de la gare, compte 5 équipes de Players et autant d'équipes d'Angels. On fait tout ça en mode -background- pour protéger notre quartier.

Deux minutes plus tard, j'arrive au « Black Horse », le bar qui nous sert de QG.
Ma montre indique qu'il est 19h passées.

En poussant la porte, trois mecs sont postés juste à l'entrée en train d'échanger des trucs. Ils relèvent la tête vers moi pour me saluer. Je leur fait un petit signe de la tête, avant d'avancer dans la salle.
Quelques alcoolos sont accoudés au bar, occupés à regarder le fond de leur verre, alors que d'autres jouent aux fléchettes.

J'écrase ma cigarette dans le premier cendrier que je trouve, retire mes Ray-ban pour les ranger dans ma poche, et me dirige vers le comptoir.
Sonya, qui est dos à moi, m'offre la première image bandante de la journée. Elle a des formes de dingue qu'elle sait parfaitement utiliser au lit. Ça fait deux mois qu'on couche ensemble, et putain je me lasserai jamais de cette vision juste parfaite qui se tient devant moi. Son cul bien gaulé dans sa mini jupe noire, et ses talons hauts de la même couleur.

Elle se tourne vers moi, un sourire aux lèvres, et abat aussitôt sa bouche pulpeuse contre la mienne.
Ma queue se remémore notre soirée torride d'hier soir, pourtant ma petite serveuse préférée coupe mon début d'érection en me chuchotant à l'oreille :

—Le boss t'attend.

Puis d'une agilité naturelle, elle se penche sur le comptoir, et place un verre de whisky dans ma main.

Cette fille est parfaite. Elle me connaît du bout des doigts, dans tous les sens du terme.
Je la remercie en lui plantant un baiser au creux de la nuque, avant de lui faire un clin d'œil.

—Bouge pas ma jolie, j'en ai pas pour longtemps.

Je bois une bonne gorgée de mon verre, et me dirige juste en face, vers la porte noire défrichée remplie de tags et de graffitis.

Jean est adossé au fond du couloir que je traverse, avec les bras croisés sur le torse :

—T'es à la bourre.

Un sourire aux lèvres, je lui réponds par un doigt d'honneur.

—Connard, grogne-t-il. Et t'as vu l'état de tes fringues ?

—T'as vu l'état de ta tronche ? je réplique en passant devant lui pour rentrer dans le bureau du boss.

Warwick est affalé dans son fauteuil en cuir, un cigare à la main et un verre de scotch dans l'autre.
Habillé d'un nouveau costume noir trois pièces, digne d'un chef d'état, il me fait signe de la tête de m'asseoir à côté de son fils.
Blaise.

Un gars que je ne supporte pas. Il est toujours à la pointe de la mode, et sa dernière folie fashion est d'avoir les cheveux gris.

Pendant que Jean vient prendre place à ma droite, avec ses deux percings qui rendent ses lèvres aussi rouges que des tomates, Warwick le boss, nous accueille avec un grand sourire.

—Bon boulot les gars. Je suis fier de vous.

Il fume son cigare d'un air satisfait, j'en profite pour finir mon verre.

Blaise me donne une tape sur l'épaule en me souriant. Pour me féliciter aussi. Sauf que lui et moi on n'est pas potes.
Juste équipiers.
Ce mec est vraiment tout ce qu'il y a de plus prétentieux sur Terre. Je peux pas l'encadrer. S'il n'était pas le fils du boss, j'aurai déjà collé mon poing dans la figure.

Alors je fais semblant, en lui offrant un sourire sarcastique, même si j'aimerai lui demander pourquoi il porte la perruque de son grand-père.

—Pas de conneries les mecs, menace le boss comme s'il sentait les tensions entre nous deux. Je veux pas aller vous chercher à la morgue, ou pire, chez les keufs.

On acquiesce avec une grimace aux lèvres.
Jean se met à ricaner tout seul dans son coin en se foutant de notre gueule. Heureusement qu'il fait parti de ceux que j'apprécie le plus dans le clan.

Et surtout là, maintenant, j'attends juste une chose : ma paie pour aller rejoindre Sonya.
Du coup, je me tiens à carreaux.

Le boss se décide à reculer avec son siège, et se penche sur un coffre-fort qu'il ouvre. Il en sort trois enveloppes qu'il nous tend.

En sentant une bonne liasse de billets à l'intérieur, je m'empresse de la plier en deux pour la ranger dans la poche arrière de mon jean.

—Bonne soirée les gars, déclare Warwick après avoir descendu son scotch. Faites pas les cons. Et n'oubliez pas vos portables. Joignables H24. Compris ?

Enfin libéré, je me lève en même temps que Jean qui passe son bras autour de mes épaules.

—On va fêter ça ? me glisse-t-il à l'oreille comme un gamin de douze ans surexcité de dépenser sa tune.

Je brandis mon doigt d'honneur en l'air.

—Désolé gars. J'ai d'autres plans pour ce soir.

Face à sa mine dépitée, je rajoute avec un grand sourire :

—Sonya m'attend.

Alors que je mime un mouvement du bassin pour le charrier, le boss reçoit un appel.

Je jette un coup d'œil à son fils qui est toujours assis devant son père.
En plus d'être prétentieux, il fait semblant d'être le plus impliqué dans les affaires du district, alors qu'il s'en bats les couilles. Ce qui l'intéresse est la succession de son père, avec la réputation et l'oseille qui va avec.

Heureusement Jean me sort de mes pensées assassines, en balançant plein d'espoir :

—Elle aurait une copine dispo, Sonya ?

—Avec ta gueule trouée de macaque ? Pas moyen, gros.

La main sur la poignée, je vois le visage de Jean se décomposer, ce qui me fait pisser de rire. J'adore ce gars. En plus d'être un peureux, il est susceptible à mort. Une vraie gonzesse.

—Sam.

Je me tourne vers Warwick qui vient de m'appeler d'une voix lassée.

—Annabelle. Tensions chez elle. Allez voir.

Je ne rigole plus.
Au contraire, je tente de garder mon sang-froid en dissimulant mes poings serrés dans les poches de mon pantalon.

Annabelle est ma sœur.
Si son mari a encore levé la main sur elle, je jure devant Dieu que je le bute pour de bon cette fois.

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