Chapitre 50
SAM
—Appelle le SAMU ! Elle a été empoisonnée !
Les yeux de Jeanne s'agrandissent d'effroi.
Je pose ma main sur sa joue pour la rassurer.
—Panique pas bébé, panique pas. Ça va aller.
—Allô, les urgences ?
La pète-sec hurle au combiné.
—Y a une urgence là ! Ma meilleure amie vient de prendre du poison !
Les larmes aux yeux et au bord de l'hysterie, elle leur décrit les énormes pustules jaunes et noires qui sont apparues sur le cou de Jeanne.
Puis d'autres questions auxquelles elle répond dix-sept ans, quarante-huit kilos, non, oui, je sais pas.
La pète-sec semble dépassée, elle fixe sa copine comme si elle allait crever.
Pendant que je berce Jeanne tout doucement dans mes bras pour la réconforter, Alex prend la relève en lui arrachant le portable des mains.
Sous le choc, la pète-sec reste immobile à fixer dans un état second Jeanne que je tiens contre moi.
—Ouvre-lui la bouche pour voir si y a des traces de brûlures, me lance le sportif d'un air plus maitrisé.
Je m'exécute, avant de répondre :
—Rien.
—Vérifie sa respiration et son pouls, poursuit-il en entendant les conseils au téléphone. Et fais lui un massage cardio-pulmonaire si nécessaire.
—Elle respire encore, bordel ! je gueule. C'est pas ça !
Il fronce les sourcils en répétant ce que j'ai dis.
—Il faut la coucher sur le côté pour éviter qu'elle convulse. Mary va chercher un coussin pour le mettre sous sa tête.
La pète-sec crie :
—Aaaaaah !
Alex et moi on la devisage d'un air ahuri.
—Aaaaaah ! s'écrie-t-elle une nouvelle fois dix fois plus fort.
—Bordel ! crache Alex en courant vers le canapé pour prendre un coussin, pendant que j'allonge Jeanne sur la moquette.
Je me couche avec elle en la tournant vers moi. Ses yeux me hurlent sa souffrance.
Je me sens si impuissant, putain.
—Qu'ils se magnent, vite !
Alors qu'Alex place un petit coussin violet sous la tête de Jeanne, soudain ses yeux s'écarquillent.
—Vous pouvez répéter ? demande-t-il au combiné.
Je croise son regard perdu. Il me fixe pendant de longues secondes avant de dire :
—Il faut la déshabiller...Entièrement...Et mettre ses affaires dans un sac plastique.
L'autre hystérique éclate de rire. Un gros rire nerveux.
J'aimerai lui péter la gueule à celle-là, mais au contraire je braque mes yeux sur Jeanne. Elle me regarde comme si elle était au bord du précipice. Les pustules jaunes et noires qu'elle a tout autour du cou se sont non seulement multipliées, mais elles ont grossi.
—Ok dans dix minutes, lache Alex en raccrochant.
Je place Jeanne sur le dos, elle se met à suffoquer.
—Aide-moi merde ! je hurle à Alex qui est devenu très nerveux.
Pendant qu'il la maintient allongée sur le côté, je fais abstraction du rire de la hyène juste derrière nous, et retire aussi vite que je peux les chaussures de Jeanne, ses chaussettes, et son jean.
—Ferme-la bordel ! s'emporte Alex face à Marysa qui nous casse les couilles.
—Ok, le haut.
Alex me lance un regard gêné que j'ignore.
Le corps de Jeanne est pris de tremblements de plus en plus fort et sa peau est brûlante. Elle a sûrement de la fièvre, c'est pas bon du tout.
En retirant son pull noir, je découvre qu'elle a d'énormes pustules jaunes et noires sur le dos. À tous les coup, elle a été contaminée par ses vêtements.
Je vais tuer ce Naume.
Furieux, je sors mon portable, et après la deuxième sonnerie, j'annonce à Blaise :
—Rappliquez. Code 4.
Alors que Jeanne se retrouve désormais en petite culotte et en soutif noir, je la porte précipitamment dans mes bras, pour courir dans la chambre.
—Mais...? s'interroge le sportif.
—Personne ne rentre sauf le SAMU. Compris ?
J'attends pas sa réponse, et ferme la porte.
Je vais m'asseoir sur le lit, avec Jeanne dans mes bras.
Ses sublimes yeux chocolat sont ancrés dans les miens de manière désespérée. La voir si fragile, si impuissante face à moi, me rend malade.
—Putain bébé, pardonne-moi. Je veux pas faire ça. Pas comme ça. Mais j'ai pas le choix.
Elle se tend dans mes bras, en même temps qu'elle tremble comme une folle. Je maudis intérieurement ce Naume qu'il me force à faire ça. Je serre la mâchoire, et fais glisser sa petite culotte le long de ses cuisses en essayant de ne pas regarder.
D'un geste rageur, je la jette par terre, et plante mon regard dans celui de mon ange.
—Putain bébé désolé, je marmonne en lui déposant un baiser sur son front.
Je prends une grande respiration, et passe mes mains derrière son dos pour retirer son soutien-gorge sans lui faire mal.
Mais elle gémit, le visage en larmes, et je prie le bon dieu pour qu'elle ne m'en veuille pas.
Une fois son soutif enlevé, je le balance aussi loin que je peux dans la chambre, avant de blottir son corps brûlant, rempli de sueur contre moi.
Je la vois suffoquer, se raidir dans mes bras, et j'ai tellement peur qu'elle rende son dernier souffle. J'ai vraiment les boules de la perdre. Ça me rend fou de ne rien pouvoir faire pour l'aider.
Sans réfléchir, je passe mon bras derrière mon dos pour enlever mon pull. Je fais ça de manière rageuse, pressé de la sentir contre moi.
Dès que sa peau douce rentre en contact avec la mienne, je la sens frémir. Je passe ma main dans ses cheveux pour trouver son regard.
—Courage, bébé. Ils vont bientôt arriver.
Je la serre contre mon torse en la berçant tout doucement.
Pourquoi je ressens ça pour elle ?
Comment je peux être à ce point attaché à elle et de tout le temps vouloir la voir. La sentir dans mes bras. Me shooter à ces putains de lèvres magiques.
Soudain, sa respiration devient trop rapide, trop saccadée. Elle doit souffrir le martyre et je peux rien y faire putain !
Ses yeux embués de larmes m'implorent de lui venir en aide. J'ai le coeur criblé de douleur en la voyant comme ça. À bout de nerfs, je lui plante un baiser sur la tempe, en espérant que les urgences se magnent le cul.
Depuis que j'ai goûté à ses lèvres, à la sensation de son corps sous mes doigts, je suis devenu accro à elle. C'est comme si elle et moi étions liés par quelque chose qui nous dépasse.
J'ai jamais ressenti ça pour une fille.
L'imaginer avec Constantin me rendait déjà malade. Même si ça ce voyait qu'il ne lui plaisait pas, le simple fait qu'il puisse la toucher et prendre possession de ses lèvres, me mettait hors de moi.
Heureusement qu'on a mis ces trois-la sur écoute avant de venir ici, par mesure de précaution, sinon on n'aurait jamais su que Constantin voulait s'en prendre à elle.
Mais il a quand même réussi ce batard, de la plus ignoble manière.
J'espère que les Players l'ont bien remis à sa place, et qu'une nuit à la cave va le dissuader de recommencer.
Tout d'un coup, je me rends compte que les yeux de mon ange ne m'implorent plus. Ils se ferment.
—Non non non !
Je prends son petit visage dans mes mains pour la secouer.
—Bébé ne me laisse pas! J'ai besoin de toi, putain ! Pas maintenant !
La porte s'ouvre en grand, et trois urgentistes foncent sur nous.
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