Chapitre 5
{ Constantin en média}
Parfois la vie nous réserve des surprises, et elles ne sont pas toujours bonnes.
J'ai pas reconnu Constantin avec sa petite moustache qui a poussé en une semaine.
C'est possible ça ?
La dure réalité se tient derrière le volant de la voiture : non seulement Constantin porte ses éternelles lunettes légèrement arrondies, mais il a aussi opté pour une affreuse moustache.
Laissez-moi vomir, et je reviens.
Je regrette déjà de mettre levé ce matin.
Je suis supposé sortir avec lui ce weekend ?
Im-po-ssi-ble.
Malgré moi, je dépose la valise dans le coffre en cherchant un moyen d'échapper à cet horrible weekend qui m'attend.
—Jeanne, magne-toi ! m'interpelle Marysa en ouvrant sa fenêtre en grand.
Je claque le coffre en priant intérieurement :
Seigneur aidez-moi. Qu'une subite tempête de neige barre toutes les routes pour accéder jusqu'aux Alpes.
Constantin augmente le volume sonore de la radio, et tous les trois se mettent à scander mon prénom tout en remuant dans la voiture.
Je suis foutue.
Ma très chère mèche droite vient trouver refuge dans ma bouche. Je m'en fou que ce soit pas glamour, c'est à cause de l'autre avec sa moustache, il l'a bien cherché.
À contre coeur, je vais m'installer à côté de lui. Je fais un coucou furtif à travers le rétroviseur central à Marysa et Alex qui sont assis sur la banquette derrière.
Mon cœur loupe un battement en rencontrant le regard azur de l'homme de mes rêves. Mais il détourne son regard pour trouver les lèvres de ma meilleure amie.
Mon cœur cesse de battre. C'est la première fois que je les vois s'embrasser. Ce sentiment de solitude, de se sentir profondément inexistante, s'immisce dans mon âme. Pourtant je garde la face en forçant un petit sourire timide se dessiner sur mon visage. Ma meilleure amie est heureuse, c'est tout ce qui compte.
___
Les écouteurs sur les oreilles, je n'entends plus les échanges de salives bruyants, ainsi que les messes basses et les petits rires des deux amoureux derrière nous. Tant pis pour Constantin qui doit subir ça seul, mais c'est au dessus de mes forces. Peut-être que je serais habituée à la fin du weekend, mais pas maintenant. C'est trop tôt.
Je pense alors à mes parents qui ont financé ce séjour. Ils ont déboursé plus de cinq-cent euros pour que je puisse m'amuser avec mes amis. Quand je leur ai suggéré l'idée deux semaines plus tôt, ils ont tout de suite accepté en demandant seulement qu'un majeur nous accompagne. Constantin ayant 19 ans (oui malgré son air intello, il déteste les cours et a redoublé sa terminale), dès le lendemain ils avaient signé le chèque. Je leur ai jamais rien demandé, alors je crois qu'ils voulaient me faire plaisir.
Mais je suis toujours pas prête malgré toutes ces années. L'objet de mes angoisses s'immisce dans mon esprit. Je cherche dans mon sac à main mes petites pilules magiques. Aucune envie de gâcher le weekend à cause de mes fichues crises.
Deux heures et demi plus tard, nous voilà arrivés à destination.
>>
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top