Chapitre 48
Un grand sourire apparaît sur mon visage.
C'est bien Sam.
[T'es dans ta suite ?]
[Oui]
[Sors. On va faire un paintball]
[Toi et moi ?]
[Ouais]
Troublée qu'il me propose de faire une activité ensemble, mon coeur papillonne.
J'ai vraiment réussi à lui faire changer d'avis sur nous deux dans la chambre ? Il veut vraiment essayer avec moi ?
Soudain, l'image de sa plaie ouverte s'immisce dans mon esprit, je grimace.
[C'est pas sérieux Sam, t'es blessé]
[Ça t'a pas gêné avant ;)]
De quoi parle-t-il ?
Fait-il référence à lorsqu'on était allongés sur le lit ?
Oh oh.
J'ai complètement oublié sa blessure.
J'étais tellement éprise de lui, de son corps surplombant le mien, de ses délicieux et longs baisers langoureux, que j'ai pas pensé une seule seconde à sa plaie. Il a dû avoir sacrément mal en étant posté au dessus de moi.
Je déglutis, ferme les yeux en serrant la mâchoire, avant de les ouvrir.
[Le paintball c'est plus physique, Sam. Et tu risques d'ouvrir ta plaie encore plus]
[Ne t'inquiètes pas. J'en ai vu d'autres]
[J'ai dit non, je veux pas]
De longues minutes s'écoulent sans aucune réponse de sa part.
Est-ce que je l'ai froissé ? Est-ce qu'il a compris que je ne voulais pas passer du temps avec lui ?
Mince, j'aurai dû être moins directe.
Pendant que je réfléchis au message que je pourrais lui envoyer, je reçois une réponse.
[Partie de fléchettes ?]
[Quoi ?]
[Y en a dans le bar en bas. Ça te dit ?]
[Les fléchettes c'est pour les vieux]
[Et tu me donnes quel âge ?]
Oh mon dieu, il me tend une perche inespérée. J'aurais au moins une réponse à mes tonnes de questions.
[22 ?]
[Raté]
[Plus vieux ou moins ?]
[Moins]
[21 ?]
[Nan]
[20 ?]
[ ;) ]
Il a donc vingt ans.
Je reste plusieurs secondes bouche bée.
Je le croyais plus âgé.
Alors pourquoi mon âge le dérange tant ? Constantin en avait dix-neuf, pourtant on s'est jamais posé la question d'un quelconque problème.
Sam cache un secret j'en suis sûre. Un secret qui l'a brisé et qui l'a plongé dans un monde cruel et froid.
[Dis oui]
Encore déstabilisée par son âge, je fixe l'écran avec un regard perdu.
J'ai tellement envie de lui poser toutes mes questions, mais j'ai peur qu'il se referme et qu'il m'envoie bouler. C'est déjà un miracle qu'il me parle plus qu'avant, et qu'il m'ait laissé le toucher.
Mon dieu, qu'est-ce que je fais ? Je tente ou pas ?
[Jeanne ?]
[À une seule condition ]
[?]
[Tu réponds à une question]
Silence.
Aucun message.
Pendant de longues minutes.
Je suis tellement stressée par sa réaction que ma mèche doudou retrouve son toc initial, celui de se fourrer dans ma bouche.
En plus, je n'entends plus rien de la chambre de Marysa, et je crains qu'ils sortent pour me poser un tas de questions.
Honnêtement, j'ai pas le courage de leur raconter pour Constantin. Car en parler reviendrait à se souvenir de ce qui s'est passé dans cette maudite forêt. Et rien que d'y penser, j'en ai les larmes aux yeux.
[Ouvre la porte]
Mes yeux s'écarquillent face au sms de Sam. Tout d'un coup affolée qu'il vienne ici, je tourne la tête pour fixer la porte d'entrée.
[Ouvre la porte Jeanne, ou je la défonce]
Oh oh. Je crois que je l'ai énervé.
Je saute du canapé pour me précipiter vers la porte.
Mais pourquoi est-il fâché ? Parce que je lui ai demandé de répondre à une de mes questions ? Parce que j'ai pas répondu « oui » à sa partie de fléchettes ?
Bon sang Sam, pourquoi t'es aussi imprévisible ?
J'ouvre lentement la porte, préparée à affronter un regard en colère, mais je rencontre deux prunelles noires, profondément inquiètes.
—Putain, soupire-t-il de soulagement en rentrant dans la suite.
Je referme la porte de la même manière que je l'ai ouverte. Lentement, déstabilisée.
Lorsqu'il traverse le couloir pour aller s'asseoir sur un canapé, mon coeur s'affole.
Qu'est-ce qu'il fait ?
Je le fixe, les yeux grands ouverts, toujours figée devant la porte.
Viens.
Ses merveilleux yeux noirs s'ancrent dans les miens. Ils m'appellent à travers une connexion surréaliste.
Je suis sûre que mes jambes tremblent pendant que j'effectue ces quelques pas pour aller vers lui. Je le quitte pas du regard. Il est tellement intense et profond que j'oublie tout ce qui m'entoure.
Alex et Marysa ont beau avoir repris leurs loisirs sexuels, plus rien n'a d'importance que ce regard hypnotique qui me contemple.
Arrivée devant lui, il ouvre les bras et me fait signe de m'asseoir sur lui.
Mon cœur est au bord de la crise cardiaque.
Il n'était pas censé être furieux ?
Respire Jeanne, respire.
Je m'installe à califourchon sur ses genoux, et on se devisage longuement, intensément, hésitant à briser notre connexion.
D'un geste tendre, il pose sa main gantée sur ma joue. Il se penche et ses lèvres s'emparent des miennes.
Je retrouve la merveilleuse saveur de sa bouche, de sa langue chaude qui caresse la mienne, qui me font frémir de bonheur. Mieux que ça, ce long et langoureux baiser m'éblouie. Sam m'embrasse d'une telle manière que mon coeur cogne dans ma poitrine d'une manière rassurée.
C'est vraiment ridicule, mais je suis au bord des larmes, tellement je suis bouleversée par la beauté de ce baiser.
Sam s'en aperçoit et se retire doucement de mes lèvres.
—Qu'est-ce que t'as ? demande-t-il d'un regard brillant d'émotion, mais inquiet.
J'essuie mes larmes, gênée qu'il me voit encore pleurer. Il doit penser que je fais que ça. Que je suis une gamine incapable de gérer ses émotions.
—Bébé, dis-moi ce qui va pas ?
Mon cœur se trouble.
Pourquoi est-ce que j'adore quand il m'appelle comme ça ?
Je mêle mon regard au sien. Je me perds dans cette sublime lueur noire qui pétille. J'aimerais tellement qu'il ait toujours ce regard, et non pas qu'il soit froid ou triste.
Avec un petit sourire aux lèvres, je passe mes bras autour de son cou pour me rapprocher de lui. Je veux pas qu'il y ait le moindre espace entre nous. Je veux le sentir contre moi, aussi proche que moi que possible. Comme si nous formions qu'un.
—Tout va bien, je murmure d'une voix toujours émue par ce que je ressens pour lui.
Son regard tendre s'insère dans le mien. Ses deux mains viennent se positionner au creux de mes hanches, m'envoyant un agréable frisson dans le dos.
—On va la faire notre partie de fléchettes ?
Je laisse échapper un petit rire, avant de coller mes lèvres aux siennes.
—Tu veux vraiment jouer à ce jeu ?
Ses yeux pétillent de joie.
—Plus que jamais, me taquine-t-il d'un sourire.
Le voir comme ça me réchauffe le coeur. Il parait si serein, alors que cette même gueule d'ange était torturé par la douleur quelques instants plus tôt.
Je lui plante un petit baiser sur lèvres, puis me redresse en lui souriant.
—Allons-y. Mais je te préviens, je suis nulle !
Il se lève et passe ses bras autour de ma taille pour m'attirer contre lui.
—Si tu gagnes, souffle-t-il sur mes lèvres, tu auras le droit d'avoir une réponse.
Mes yeux s'illuminent de joie.
Je lui saute au cou pour l'embrasser, le coeur tout joyeux.
—Non mais j'y crois pas ! peste une voix stridente, reconnaissable entre mille.
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[Il devrait y avoir un GIF/vidéo ici. Procédez à une mise à jour de l'application pour le voir.]
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