Chapitre 43
Mes yeux s'écarquillent d'effroi, ma bouche s'ouvre en grand. Constantin arrive à ma hauteur et s'écrie à bout de souffle.
—Viens avec moi ! On doit partir d'ici !
Morte de peur, je recule jusqu'à ce que mon dos percute violemment le tronc d'un arbre.
Sam débarque en trombe et se place devant moi pour former un bouclier avec son corps.
—Ne la touche pas, le menace-t-il.
Je ferme les yeux de peur. Mon cœur bat à cent à l'heure.
—Jeanne, s'affole Constantin, ne l'écoute pas ! Tu sais pas qui il est !
Je rentre dans une panique totale.
La plaie de mon bras hurle de douleur en même temps que mon front, quand je m'aperçois que le bout du t-shirt est tombé.
Je me baisse pour le ramasser. Constantin se jette aussitôt sur Sam, ce qui me fait tomber par terre.
Quand je me relève, je les vois échanger de nombreux coups de poings à deux mètres de moi. Ils sont tous plus violents que les autres. Ma respiration est coupée nette en voyant Constantin abattre un gros coup sur le visage de Sam.
—Non ! je hurle.
Affolée, je me précipite vers eux.
Cependant, Sam parvient à se relever et aggripe avec force le col de la chemise de Constantin pour le soulever du sol. Il lui donne un violent coup de poing qui brise les lunettes.
Constantin qui a le visage ensanglanté, déformé par la haine, riposte aussitôt en lui plantant quelque chose dans le ventre.
Sam recule, titube avec les yeux remplis d'effroi, et tombe à terre.
Je lache un cri de terreur, avant de rencontrer les yeux marrons de Constantin qui me fusillent. Un sourire machiavélique s'étire sur son visage.
—À nous deux, crache-t-il avec mépris alors que sa face est remplie de sang.
La terreur me fige sur place.
Pétrifiée, plus aucun son ne sort de ma bouche.
Il range son canif dans la poche, et s'avance vers moi d'un pas rageur.
Impuissante, je regarde Sam qui gît toujours sur terre, alors que Constantin enroule ses mains puissantes autour de ma gorge.
Il me soulève, avant de me balancer contre l'arbre le plus proche.
J'étouffe un cri lorsque mon dos heurte de plein fouet le tronc derrière moi.
—Tu sais pourquoi je suis là ? demande-t-il les yeux luisants de haine. Tu sais pourquoi j'ai accepté de passer ce weekend avec vous ?
Mes sanglots m'empêchent de lui répondre. Je suis terrorisée par ce qu'il va me faire.
Il s'approche de moi, m'attrape par les cheveux et les tire pour me soulever.
—Je vais te dire pourquoi.
Le regard menaçant, il écrase brutalement ses lèvres contre les miennes.
Je le repousse de toutes mes forces en hurlant.
—Non !
Furieux, il m'attrape par la gorge, la serre, pour crier fou de rage.
—Si tu cries encore, je te plante comme lui. Compris ?
Choquée, ma tête acquiesce avec des yeux remplis de larmes. J'ai encore le goût dégeulasse de la terre et du sang mélangé sur mes lèvres.
Constantin s'approche de mon visage, ses doigts serrant encore plus ma gorge.
—Tu te souviens de Cassie ?
Cassie ?
La fille blonde aux dreadlocks ?
Celle qui porte des vêtements bizarres style hippie ?
—Tu vois de qui je parle, sourit-il.
J'hoche la tête incapable de lui répondre.
Cassie est une fille avec qui je prends le bus tous les matins pour aller au Lycée.
Il attrape violemment mes cheveux par derrière, pour me forcer à m'agenouiller devant lui.
—Sa mère, poursuit-il avec un regard noir, avait demandé à ta mère de ne pas encaisser le chèque pour sa voiture car elle avait pas encore reçu les alloc.
La main autour de ma gorge, je ne l'écoute plus. Non seulement je manque d'air, mais je réfléchis surtout à un moyen pour m'en sortir.
—Elle a encaissé le chèque la salope ! hurle-t-il hors de lui. Et la mère de Cassie s'est retrouvée interdit bancaire ! Elle ne pouvait plus rien payer...
Ses yeux s'écarquillent face à ma main qui broie ses testicules. J'ai visé vite et bien.
Il libère mon cou en criant de douleur.
J'en profite pour me relever à toute vitesse et m'enfuir.
—Reviens ici sale pute ! clame-t-il d'une voix tremblante de haine.
—Lache-la ! gémit Sam toujours couché sur le sol.
Je le dépasse aussi vite que je peux, je cours comme j'ai jamais couru, puis soudain je m'arrête.
Le torse de Constantin me percute en plein sur le dos, et on tombe à terre.
Le choc est terrible. J'ai atterri sur le sol en pleine face, j'ai de la terre partout.
Pourtant je parviens à esquisser une roulade pour m'écarter de lui. Je bondis sur mes jambes prête à me battre.
—J'ai pas peur de toi, Constantin. J'ai rien compris à ton histoire de chèque, mais si tu as fait tout ça à cause de ma mère, alors j'assume. Je suis prête à me battre pour elle.
Je suis à bout de souffle. Mon corps entier tremble d'une incroyable adrénaline.
Furieux, les yeux de Constantin sortent de leurs orbites.
Son visage est sale, rempli de sang, et pendant une seconde je me demande comment c'est possible qu'il ait joué un double rôle avec moi. Comment a-t-il pu faire semblant d'être si maladroit et timide pendant des mois au lycée, alors qu'en réalité il me détestait.
Les yeux explosés par la colère, il me saute dessus en hurlant.
—Cassie est ma copine ! Et je l'aime !
Son corps s'abat sur le mien dans un choc inouï.
J'essaye de le repousser de toutes mes forces, quand il lève son poing pour l'abattre sur mon visage.
Horrifiée, je bascule ma tête sur le côté pour l'esquiver.
Son poing percute violemment le sol. Je lui donne alors un coup de genou dans le ventre, et me précipite pour me relever, mais il réussit à attraper ma cheville pour me faire tomber par terre.
La voix déformée par le haine, il hurle en plantant son coude dans mon dos.
—Pour Cassie !!
Il tire mes cheveux comme s'il voulait m'arracher la tête.
Je hurle de douleur face à mon dos qui craque sous la pression de son coude et l'autre main qui tire comme un taré.
Mon cou est tellement tendu vers l'arrière que je suffoque les larmes aux yeux.
Je me débats avec mes bras, avec mes genoux, j'utilise le peu de force qu'il me reste pour me libérer. Mais il est bien trop fort. Trop déterminé à en finir avec moi.
Puis contre toute attente, il me relâche.
—Lève-toi, m'ordonne-t-il sèchement.
Je pose les mains tremblantes sur la terre pour me relever, en crachant tout l'air que je n'avais plus, et parviens à me redresser le dos voûté.
Le Constantin qui me fait face n'a plus rien à voir avec celui que je connais. Son visage transpire la haine avec tout ce sang qui dégouline de partout. Son regard semble possédé par le diable.
Il me tend son téléphone avec les doigts plein de crasse.
—Appelle ta mère.
Je le devisage, la gueule en pleurs, les poings serrés par la rage.
Je prends une grande inspiration, prête à lui sauter dessus, quand deux silhouettes se jettent sur Constantin et le plaquent sur le sol, juste à mes pieds.
Je reste bouche bée en reconnaissant les amis de Sam.
C'est fini.
Ils sont là.
Ils le maintiennent fermement contre terre.
Mes jambes s'écroulent, ma tête tourne, je cherche désespérément à retrouver mon souffle.
—Occupez-vous d'elle ! crie Sam.
Le garçon aux percings sur les lèvres accoure vers moi. Il commence à inspecter mon corps en me demandant si je suis blessée. J'ai tellement mal, partout, que je ne ressens plus rien.
Je contemple Sam au loin, en silence. En mode black-out total.
Il se relève et s'avance vers moi, la main posée sur son abdomen. Il a l'arcade sourcilière ouverte. Les pommettes en sang, la lèvre fendue sur le côté.
Il échange un regard avec son copain, puis ce dernier se lève pour permettre à Sam de prendre sa place.
Lorsqu'il s'accroupi en face de moi, il me prend dans ses bras pour me serrer fort contre lui.
[Il devrait y avoir un GIF/vidéo ici. Procédez à une mise à jour de l'application pour le voir.]
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