Chapitre 39
Lorsque je réalise qu'elle gémit contre ma bouche, ses mains entourant fermement mon visage, je la pousse brutalement.
—Mary !
Déstabilisée au plus haut point, je cherche mes mots qui semblent en même état de choc que moi.
Par contre Marysa me contemple toujours avec cet air d'extase sur la face.
—Mary, qu'est-ce que tu fais ? je l'interroge d'une toute petite voix.
—Je te réconforte, replique-t-elle troublée par ma réaction. Tu semblais perdue, tu avais...
—En m'embrassant ? je la coupe d'un ton halluciné.
—C'est bon, elle grogne. Prend pas la mouche.
Elle se lève d'un bond pour aller se recoiffer devant le miroir des toilettes. Puis elle penche sa tête sur la droite, et sur la gauche pour admirer son teint.
Je ne sais pas ce qui se passe, mais je dois mettre les choses au point.
Maintenant.
Investie d'une once de courage, je me lève pour la rejoindre.
—Mary...Est-ce que t'aimes les filles ?
—Quoi ? s'étrangle-t-elle comme si je l'avais offensée. Jamais de la vie !
—Mary...Ça fait deux fois que tu m'embrasses...Ça commence à me gêner...
Elle me fusille du regard à travers le reflet du miroir.
—On est meilleures amies. On a donc le droit de s'embrasser de temps en temps non ?
Mes yeux s'arrondissent.
—Bon, je vais voir Alex.
—Quoi ? Et Constantin alors ?
Arrivée au pied de la porte, elle se tourne pour me lancer un regard sarcastique.
—Les potes de ton Sam s'en occupent non ?
—Oui mais on peut aussi les aider à le retrouver !
—Chaque chose en son temps, dit-elle en ouvrant la porte. Je vais d'abord régler l'histoire de ta sœur avec Alex.
La porte claque, ma bouche reste grande ouverte.
Qu'est-ce qui vient de se passer ?
Elle est partie rejoindre Alex ?
Lassée, je verrouille la porte, avant de retourner m'asseoir sur le tapis. Un besoin vital de faire le point sur les derniers événements s'impose.
Les yeux rivés sur le mur blanc devant moi, j'essaye d'établir toutes les connexions pour reconstituer le puzzle.
Un puzzle rouge comme le sang pour Constantin.
Un puzzle noir pour Alex et ses mensonges.
Un puzzle gris foncé pour le weekend de merde.
Et un éclat de rose pour Sam.
Ma tête en ce moment ? Couverte de peur, envahie par la rage.
Je sors des toilettes d'un pas déterminé.
Tous mes morceaux de puzzles dans la poche, j'ai qu'un objectif.
Les lèvres pincées, les poings serrés, je traverse le restaurant pour me rendre dans le hall. J'aperçois Sam, assis seul à une table, dont j'ignore le regard.
Première étape : récupérer mon sac.
Trois minutes plus tard, l'hôtesse me remet mon sac noir. Je vérifie que mon portable est bien à l'intérieur, puis je fonce vers la porte de sortie.
Un bras m'attrape par le coude, mon élan est stoppé net.
—Où tu vas ?
Les yeux noirs de Sam paraissent aussi sombres que les miens.
—Chercher Constantin.
Sa mâchoire se contracte.
—Non, rétorque-t-il d'un ton ferme.
—Et pourquoi pas ?
—Tu sais très bien pourquoi.
Je le fusille d'un regard mauvais.
—Pourquoi t'as menti sur Constantin ? je crache hors de moi. Pourquoi tu leur as pas dit ce qu'il m'a fait ?
Ses pupilles noires se troublent. Légèrement.
—Ne change pas de sujet.
—Alors répond à mes questions ! je peste.
—Non !
Il a crié un peu trop fort malgré lui, ce qui vaut un silence glacial dans le hall. Tous les yeux sont braqués sur nous.
—Si c'est comme ça, je vais aller le chercher et régler mes comptes avec lui, que tu le veuilles ou pas.
Furieuse, je le bouscule et passe devant lui pour sortir du chalet.
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