Chapitre 34
Un BIG BIG MERCI pour vos merveilleux commentaires !!!
* Sam et Jeanne s'inclinent pour vous faire une révérence *
Bon lundi et bonne lecture à tous 😉
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Je fixe les gouttes de sang, rouges foncées, presque noires qui coulent sur le carrelage.
Mon avant bras est enroulé dans un torchon qui n'est plus blanc. Je ferme les yeux et ressens la lame froide glisser sur ma chaire, l'ouvrir, puis le pouce de Constantin s'enfoncer dedans. Cette horrible sensation me donne envie de vomir. La douleur me brûle le ventre. Elle me coupe le souffle, mais elle n'a rien de comparable à celle qui me broie le coeur.
J'ai l'impression d'avoir été plongée dans un cauchemar, dans lequel un Constantin machiavélique a voulu me faire du mal.
Les larmes inondent mes joues, coulent sur mes lèvres, pour se réfugier sur mes genoux repliés contre moi pour lutter contre ce froid. Car j'ai froid, j'ai peur. Et j'ai mal.
Je ne sais même pas ce que je fais ici.
Pourquoi je ne suis pas allé alerter Marysa et Alex ?
J'aurais dû leur dire que Constantin a pété un câble. Qu'il a sorti un canif et qu'il m'a fait du mal. Qu'il a posé des questions incompréhensibles à Sam, et qu'il m'a mal parlé. C'est tellement fou, tellement surréaliste, que seule la plaie de mon bras me prouve que je n'ai pas rêvé. Que tout ça est bien réel.
Sauf que je suis incapable de parler. En état de choc. Et je suis venue me réfugier dans le seul endroit où je me sens en sécurité.
—Jeanne !
Mon corps tremble de plus en plus. Les sanglots deviennent de plus en plus puissants. Incontrôlables. Je commence à me balancer d'avant vers l'arrière pour chasser l'horrible sensation de ma chaire déchirée.
Est-ce que Sam l'a rattrapé ? Est-ce qu'ils se sont battus dans la forêt et ils sont tous les deux blessés ? Morts ?
—Jeanne, tu m'entends ? prononce une voix lointaine.
Mon corps se raidit. Il se protège en se courbant encore plus.
—N'aies pas peur, c'est moi.
Sa voix se fait de plus en plus précise. C'est une voix d'homme j'en suis sûre.
—Jeanne, regarde-moi.
Je tressaille à l'entente de mon prénom prononcé par sa bouche. Tout doucement je relève la tête.
Sam plante ses yeux dans les miens, et me couvre d'un regard chaleureux. Tendre. Soulagé de me voir.
—Tu vas bien ?
Sa voix claire et nette me percute de plein fouet. J'ai passé tellement de temps à le forcer à me parler, que je suis choquée qu'il me parle aussi spontanément.
—Jeanne, est-ce que tu vas bien ? articule-t-il, les sourcils froncés d'inquiétude.
J'ouvre la bouche pour lui répondre.
Rien ne sort.
J'écarquille les yeux en essayant une deuxième fois de lui parler.
Rien. Tout est bloqué au fond de ma gorge. C'est là, ça veut sortir, mais ça ne sort pas.
Les larmes aux yeux, je fixe Sam pleine de désarroi.
—C'est rien, me rassure-t-il d'une voix chaude. T'es encore en état de choc.
J'hoche la tête sans le quitter des yeux, puis d'un geste sûr de lui, il enlève le torchon de mon bras pour regarder la plaie.
Sa mâchoire se contracte.
—C'est que superficiel, mais on doit vite la désinfecter.
Sa voix, son aura me procurent un sentiment de protection surpuissant. Mes joues s'enflamment, j'ai chaud tout d'un coup de le voir accroupi, là en face de moi.
Je me mords la lèvre inférieure, me forçant à ne plus pleurer, à cause de ce stress que je ressens en sa présence.
Il est venu.
Il m'a retrouvée ici.
Dans le cagibi.
C'est tout bonnement incroyable.
Il recouvre mon bras du torchon immaculé de sang, l'enroule plusieurs fois, fait un noeud très fort, avant de se relever.
—Merci, je parviens à prononcer d'une voix tremblante.
Il acquiesce de la tête et se dirige vers la porte.
—Tu l'as attrapé ? je demande toujours assise sur le carrelage.
Il se fige, crispe ses poings, et se tourne vers moi pour me répondre non de la tête.
—Tu le connais ?
Ses yeux se troublent. Ils me fixent en silence.
—Sam, est-ce que tu connais Constantin ?
Alors qu'il baisse la tête, c'est plus fort que moi, je lui crie dessus :
—Pourquoi tu me parles que quand je vais mal ? C'est si dur de me parler ?
Il serre les dents, remonte lentement la tête vers moi.
Debout, devant la porte, ses magnifiques yeux noirs se perdent dans les miens.
Il veut me dire quelque chose. Je le vois. Je le sens à travers son regard qui hésite.
Pendue à ses lèvres, si fines, si belles, il finit par lâcher dans un murmure :
—Je te demande pardon.
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