Chapitre 28
—Ouais, enfin non ! bafouille-t-elle. Il l'a juste croisé une fois ou deux avec son frère, et tu sais très bien que son frère est un peu paumé en ce moment...
Effectivement le grand frère d'Alex a arrêté la fac du jour au lendemain pour passer ses journées dans les bars, et ses nuits...à la gare apparemment.
Déstabilisée par ce qu'elle vient de me révéler, je rive mes yeux sur le paysage derrière elle.
—T'as pas intérêt à le revoir, dit-elle d'un ton menaçant. J'ai pas envie que tu lâches le lycée pour traîner dehors avec eux. Mais enfin t'as quoi dans la tête ?
Désormais debout, elle va se resservir une autre tasse de café.
—Constantin est ton petit copain que ça te plaise ou pas, poursuit-elle comme si elle disputait une enfant. Il est beau, très gentil, et ses parents ont de l'argent.
—Je m'en fou de l'argent.
Elle se retourne vers moi, les yeux noirs.
—Crois-moi, un chéri qui a de l'argent ça compte beaucoup. Beaucoup plus que ce que les gens pensent.
—L'amour n'a rien à voir avec l'argent.
—Et qu'est-ce que t'en sais de l'amour ! T'es jamais tombée amoureuse !
Un point pour elle.
Enfin, un demi-point, car j'étais éperdument amoureuse d'Alex.
Jusqu'à que je tombe sur le psychopathe.
Mon cœur se serre à cette simple évocation. Je viens de l'appeler psychopathe, parce que Marysa vient de me confier qu'il est louche.
Elle vient se rasseoir à table, sa voix devient plus douce.
—Fais-moi confiance, je sais ce qui est bon pour toi. Je suis ta meilleure amie.
Elle esquisse un grand sourire.
—Constantin est le type qu'il te faut, ajoute-t-elle les yeux empli de chaleur. Il est le meilleur ami d'Alex, il est doux et attentionné, et que tu le veuilles ou non : il est riche.
Au même moment, une silhouette apparaît dans la kitchenette. Constantin prend une chaise et s'installe à côté de moi, les lunettes glissant sur le bout de son nez. Il les remet d'un geste agacé et secoue la tête. Ses cheveux sont en pagaille, sa mine très pâle.
Visiblement il n'est pas du matin.
Marysa lui sert un café qu'il boit en silence.
—Bon, qu'est-ce qu'on fait ce matin ? s'enthousiasme-t-elle.
—Je sais pas, je réponds en ressassant tout ce qu'elle vient de me dire.
Sam est peut-être louche, mais il dégage un magnétisme qui m'attire. Même si j'ai mis une journée entière pour le faire parler, je ne regrette pas une seule seconde d'avoir passé ma soirée, et une demi-nuit avec lui.
Marysa plonge sa main dans la poche de son jean pour en ressortir le fameux dépliant jaune qui présente toutes les activités du weekend.
Toujours silencieux, Constantin a le nez rivé sur sa tasse de café. Alors que Marysa lit à voix basse les activités de la matinée, je me tourne vers Constantin.
—Ça va ?
—Hum, grogne-t-il sans un regard. J'ai mal à la tête.
Je lui adresse un petit sourire compatissant. Pour rien au monde je voudrais avoir la gueule de bois comme lui.
—Alors on a le choix entre piscine ou bowling, annonce Marysa. Piscine, hein ?
—Plutôt bowling, je rétorque. J'ai pas pris mon maillot de bain.
Une grimace s'étire sur son visage. Un doigt sur le menton, elle me fixe tout en réfléchissant.
—Ouais, c'est embêtant...Alors bowling !
Elle confirme avec un grand sourire, qui me fait chaud au coeur. Elle me lance un regard qui me fait comprendre qu'elle reconnaît m'avoir délaissée hier.
Constantin soupire, joint ses deux mains sur ses tempes comme si son crâne allait exploser.
—Je vais me recoucher. Venez me chercher à midi pour manger.
On rigole toutes les deux en silence, pendant que Constantin se lève pour rejoindre la chambre d'une démarche très fatiguée.
Trente minutes plus tard, on arrive Alex, ma meilleure amie et moi, dans une petite salle sombre annexée à l'hôtel.
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Bon weekend à tous, et à lundi pour une séance bowling...révélatrice 😉
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