Chapitre 24
Assises ma sœur et moi dans le salon, on regarde « Miraculous » à la télé.
—Maman, c'est quand qu'on jette le sapin ? je demande en fixant les épines de cet grand arbre déchu qui gisent sur le sol.
—Non ! râle ma petite sœur avec ses petites bouclettes brunes qui lui tombent à moitié sur le visage. Je veux pas qu'on le jette à la poubelle !
—Il est mort ce sapin, je lui explique. Noël est fini, ça sert à rien de le garder.
—Maman ! crie-t-elle.
Du haut de ses neuf ans, elle sait qu'elle est la petite dernière qui a tout ce qu'elle veut, et ça m'énerve.
Ma mère déboule dans le salon en fermant son chemisier.
—Qu'est-ce qui se passe encore ?
—Jeanne veut tuer le sapin ! aboie ma sœur de sa petite voix stridente.
—Il est déjà mort ! je riposte. Mort, tu comprends ? Il est en train de pourrir dans notre salon et bientôt il y aura pleins de rats !
—Jeanne ! s'interpose ma mère en s'asseyant sur le canapé pour enfiler ses bottes. C'est pas une manière de parler à sa petite sœur !
—Tu sais au moins que le Père Noël n'existe pas ? je taquine méchamment la petite préférée de la famille.
Elle me tourne le dos en même temps que ses bouclettes pour supplier ma mère.
—Maman je veux qu'on garde notre sapin toute la vie ! S'il te plaît !
Ma mère lache un petit rire, mélangé à du dépit, avant de répliquer :
—Va mettre tes chaussures Chloé, on en rediscutera dans la voiture.
Tel un ressort elle bondit du canapé pour aller se chausser à l'entrée.
—Tu pourras m'acheter des bonbons ? reprend-elle d'une voix mielleuse qui m'énerve au plus haut point.
—Et un sac pour balancer ce sapin, je renchéris d'une voix amère.
—Jeanne ! s'offusque ma mère. Arrête avec ce fichu sapin et va plutôt faire tes devoirs !
—On est samedi, maman. Et le samedi c'est fait pour glander.
J'allonge mes jambes sur la table basse du salon en prenant la télécommande pour changer ces fichus dessins animés.
Ma mère soupire, avant de rejoindre la petite peste à l'entrée qui s'impatiente.
—Maman, je demande un peu plus sérieusement, je n'ai plus d'encre pour mon stylo bleu, tu peux m'en prendre ?
—Déjà ? se plaint-elle en enfilant son beau manteau noir. Mais je t'en ai acheté y a une semaine !
—Hé bien, depuis on a repris les cours, et j'en ai déjà plus ! je m'agace.
—Moi je veux des bonbons ! intervient ma petite sœur avec des yeux brillants. Un grand sachet de bonbons ! elle mime avec ses petits bras.
—Ok, ok, capitule ma mère en attrapant son sac à main. Il est déjà 10h et le supermarché va être bondé ! Allez on file ! Et Jeanne, pense à faire tes devoirs !
La porte claque.
Je me réveille en sursaut.
La respiration rapide et saccadée, je manque de tomber du lit sur lequel je suis allongée.
Du lit ?
Je suis où ?
De l'air, vite de l'air.
—Respire, prononce soudain une voix douce et chaude.
J'ajuste ma vision devant moi, pour croiser le regard inquiet d'Edward.
Il me faut de l'air ! Vite, je dois la sauver !
—Respire, répète-t-il d'une voix plus dure dans la pénombre de la chambre.
Je sens la panique m'envahir. Je suis en sueur, tout mon corps est pris de tremblements.
Je vais faire une crise d'angoisse.
—Je...tu...mes pilules...je dois les prendre vite, je balbutie à bout de souffle.
Face aux yeux écarquillés d'Edward, j'ai l'impression d'avoir parlé chinois.
Vite de l'air, je vais mourir si j'ai pas d'air.
J'inspire un bon coup, et prononce le plus vite possible :
—Va chercher mes pilules dans mon sac !
Cette fois il comprend, et saute vers la porte de la chambre pour en disparaître deux secondes plus tard.
Ok on se calme et on respire.
Alors pourquoi je manque toujours d'air ?
C'est comme si les murs de la chambre aspiraient tout l'oxygène pour me faire mourir plus vite.
C'est qu'une crise d'angoisse Jeanne, j'essaye de me rassurer. Edward est allé chercher tes cachets et il va revenir.
Mon souffle s'accélère, je tremble de plus en plus. Je sens que je suis à la limite, il ne faut vraiment pas qu'il tarde.
Se concentrer sur quelque chose. Le tableau en face de moi représente un ours. Un ours polaire blanc. Le contour est marron. Pourquoi est-il marron ?
Tout d'un coup, une silhouette franchit le seuil de la chambre avec des yeux totalement paniqués.
Je dévisage Edward quelques secondes sans comprendre son état d'affolement.
Immobile contre la porte, il secoue la tête de droite à gauche, les poings contre son corps serrés.
Il ne les a pas trouvés ?
Ils ne sont plus dans mon sac ?
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On a atteint les 3,3K ce week-end, et c'est grâce à vous ! 👏🏻👏🏻👏🏻
À demain, et n'oubliez pas : « Just Play » (des pronostics sur le titre ? Qui a capté son sens ? Haha ! )
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