44. In a hopeless place...
Louis n'avait reçu que des appels de Zayn et Ash' depuis qu'il était parti. Ou plutôt enfui, soyons honnêtes. Et il espérait qu'ils lâchent juste l'affaire...surtout son meilleur ami.
Il s'était installé dans l'agréable ensoleillé appartement d'Harry et ce dernier lui avait promis qu'ils changeraient tout ce que le châtain voulait.
C'est vrai que cet endroit était beaucoup trop...blanc et manquant de vie. Mais Louis n'avait aucune idée de comment y remédier pour le moment.
Il jouait du piano, mangeait trop, fumait énormément et tentait de sauver sa propre façade. Et sans ses médocs, il ne se sentait pas mieux.
Il avait seulement appelé sa petite sœur qui n'avait même pas mentionné Zayn donc il lui en était reconnaissant. Couper les ponts avec tout le monde l'aiderait à ne pas chuter: il en était pleinement convaincu.
"Je devrai peut-être m'inscrire dans une école ici...", lança Louis quand ils profitaient de leur dîner concoté par le plus jeune. La vue de la terrasse était quelque peu époustouflante.
"Oui, ce serait pas mal. Juste pour la musique ou voir pour plus?"
"Je veux me concentrer sur la composition: j'adore ça et je sens que c'est ce que je veux faire."
"Tant mieux alors, Lou'. J'avais peur que tu te sentes perdu ici..."
"C'est pas aussi grand que Londres: je vais pas me perdre, hein."
Harry débarrassa leurs assiettes et vint l'embrasser. C'était doux et tendre, même adorable.
"Encore quelques jours de tournage et le film sera fini, hein?"
"Yep...j'ai un peu peur."
"Peur de quoi? Un film de Nolan ne peut être mauvais, surtout si tu en fais partie."
Il se leva et vint enlacer son amoureux, Harry sourit plus sincèrement.
"Tu sais à quel pont je t'aime, Lou'?", celui-ci haussa les épaules, souriant.
"J'espère, j'espère..." Et il réunit de nouveau leurs bouches.
*
Agathe n'avait eu que des nouvelles d'Ash', qui était bien arrivé à destination. Zayn, Luke et Louis jouaient silence radio, alors elle se décida à aller les voir tous les trois.
Quand elle arriva chez Luke, elle crut qu'elle s'était téléporter dans le temps: comme si tout allait bien de nouveau.
Il lui ouvrit, tout souriant, et elle espéra même voir Zayn dans le salon, rigolant devant sa série préférée.
Mais pas de Ted, ni de Barney à la télé: en fond sonore, c'était le dernier album de Rihanna. Et il y mettait tout son cœur.
"Agathe, j'suis content de te voir! Ça va?", elle se tourna vers lui, tentant de ne pas montrer son inquiétude. Mais au moins, il marchait, parlait et souriait...
"Oui et toi? Je voulais savoir si tu avais quelque chose de prévu aujourd'hui."
"Ooohh pas grand-chose... Tu veux qu'on fasse un truc?"
"Oui, justement, la totale: ciné, bowling, magasins ou seulement un des trois?"
Luke réfléchit en allant baisser un peu la musique.
"Besoin de fringues et plutôt piscine? Mon dos me lance un peu et j'me suis un peu ramolli ces derniers mois."
Il souleva son t-shirt et pinça son bidon, essayant de le faire parler et Agathe en rigola.
"T'as la forme, petit, t'inquiètes pas. Ça me va: on part maintenant?"
"Attends, attends, j'ai pas mangé. Commandé trop de poulet...t'as faim?"
Agathe acquiesça.
"Toujours, Luke, toujours." Et ils rentrèrent donc dévorer les pauvres mais succulentes ailes de poulet.
Après quelques longueurs dans une eau apaisante et de bonnes emplettes, ils s'installèrent dans un petit café plein de chaleur et de voix. Luke était heureux, semblait-il, et son amie en avait beaucoup de joie.
"Alors on reste ou on abandonne l'école?, demanda la jeune femme après un silence reposant.
"Tu veux arrêter, toi? Moi, non: je reste. Même si j'ai eu pas mal d'absences, j'entends bien tout rattraper."
Et il avait l'air confiant, prêt à réessayer. Agathe l'admirait pour sa force.
"Si tu retournes, j'y vais avec plaisir. J'avais peur que...j'ai pas envie d'y retourner sans personne. Vous êtes les seuls vrais amis que je m'y suis fait."
"Pareil, Agathe. Sans toi, ce serait compliqué. (Il leva son gobelet empli d'un doux et chaleureux chocolat chaud) On trinque? Nouveau départ?"
"Peut-être qu'on devrait même prendre des bonnes résolutions cette année."
"On est un peu en retard, ou en avance, mais oui, essayons ça."
Ils trinquèrent et partagèrent l'énorme cookie noisettes qu'elle avait commandé.
"Donc ça va vraiment?", Luke releva le regard, le fixa quelques secondes et hocha la tête.
"Yep, ça va super bien. Et toi? Je pense que tu m'en aurai parlé mais...personne en vue?"
"Nope, personne. Nada. Ça m'intéresse pas vraiment, en fait. C'est sûrement qu'une phase, mais...je ressens pas le besoin d'avoir quelqu'un. (Luke acquiesça en souriant face à une Aagthe légèrement hésitante) Et toi? Tu as des nouvelles de lui?"
Le blond ne parut même pas affecté par la mention de son "ex". Ou alors il faisait un très bon boulot.
"Je pense aller le voir. Il est chez Ash', apparemment."
"Et tu sais ce que tu vas lui dire?"
"Que j'aurai préféré que les choses se passent autrement? Que je doive rompre officiellement sinon comment passer à autre chose?", il eut un faux rire et Agathe attrapa sa main libre.
"Prêt à laisser tomber? Je croyais que..."
"Il pensait être amoureux de moi et j'y ai cru aussi; mais au fond, je savais bien que Louis et lui... Je suis prêt à abandonner maintenant, oui. Il vaut mieux."
"Tu lui en veux, j'imagine..."
"Non, plus aujourd'hui. Au début, oui. Je ne comprends pas, ou plutôt j'accepte pas le fait qu'il m'ignore et qu'il soit parti de chez moi comme ça. Comme si je comptais pas."
"J'ai l'impression qu'il n'a juste aucun tact, qu'il n'est pas vraiment doué avec les gens... Mais j'espère que tu le pardonnera et qu'on pourra... (Elle s'interrompit) j'espère seulement que ce groupe va se reformer. Ils me manquent tous."
Luke serra sa main, toujours portant son triste sourire.
"Moi aussi, Agathe, à moi aussi."
*
"Hey! C'est Agathe! Tu m'ouvres? (Elle toqua plus fort, encore et encore, mais toujours aucun bruit derrière) J'attendrai devant la porte, Zayn. Tu m'entends? ZAYN, J'ATTENDRAI! ZAYN!"
La jeune femme patienta 5 minutes puis elle frappa de nouveau sur la porte, cherchant à la faire céder.
Elle avait un très mauvais pressentiment...un très mauvais. Ce silence était pesant et assourdissant à la fois. Mais il était peut-être juste de sortie... Elle irait mieux s'il pouvait décrocher son portable de temps à autre.
"ZAYN! TU VEUX PAS OUVRIR, OKAY! MAIS RÉPONDS-MOI! CA VA?"
Toujours rien. Elle le chercha dans son répertoire et l'appela: même pas la messagerie... Il l'avait juste éteint ou carrément détruit? Agathe ne pouvait pas diminuer son inquiétude, plus maintenant.
"ZAYN MALIK! OUVRE-MOI TOUT DE SUITE!"
*
Miel vint jusqu'aux cuisses de Louis, s'y frottant et finissant par s'y installer tout confortablement. Un chaton posé sur un chat, quelle délicieuse image.
Et dire qu'il avait hésité à la laisser aux côtés de Zayn...Mais lui rendre son cadeau serait comme nier toute leur relation.
Et ça, il ne pouvait pas s'y résoudre, même si la culpabilité pointait son nez. Il savait parfaitement que son copain péterait un cable s'il l'apprenait... Il était beaucoup trop possessif et jaloux. Et c'était un problème pour les deux amis d'enfance.
Louis voulait juste rester proche de Zayn, quoi qu'il arrivait...enfin, c'était son état d'esprit quelques semaines auparavant.
Maintenant, il voulait tous les rayer de sa vie; et si l'un d'eux essayait de le contacter, il ignorerait juste. Ce serait simple, c'était ce qu'il tentait de se faire croire en tout cas.
Il n'avait fait qu'errer dans les rues de Los Angeles ces derniers jours. Il se promenait, appréciant ce doux soleil qui aurait presque pu tout lui faire oublier... Tout lui plaisait ici, il ne manquait que quelques petites choses qu'il n'était pas en droit de quémander bien sûr.
Plus il marchait, plus il se sentait lourd, donc il ne faisait que fumer, écrire et prendre des photos. Il avait besoin de vivre, de ressentir l'énergie musicale, vibrante de cette ville avec son cher métis.
Harry était peu présent et il croyait que Louis courait d'auditions en auditions et se renseignait sur les écoles intéressantes.
Et Louis n'avait même pas essayé de nier. Comment lui avouer sans tout lui dévoiler?
Il jouait donc l'innocent et continuait sur sa voie. Et peut-être qu'avec un peu plus de kilomètres parcourus dans ce merveilleux lieu, il réussirait à finir de bâtir ses murs. Ses murs qui devraient le protéger de tous ses souvenirs et amours.
*
"Tu l'as laissé tomber, hein? Il ne devait pas rester seul et toi..."
"Comment j'aurai pu savoir? Personne ne m'a jamais prévenu!"
"Tu aurai du comprendre! Tu devais avoir compris! Tu tiens à lui, non? Alors comment t'as pu l'abandonner?"
"Vous êtes aussi ses amis! Et personne n'était avec lui!"
"Je te jure que... Minke, tu as appelé sa sœur?"
"J'ai pas son numéro..."
Il y eut un silence inconfortable.
"J'ai juste appelé Luke, moi. Et tenté Louis mais aucune réponse."
"Louis est parti et n'a prévenu personne, hein? Je pensais pas que c'était un secret."
"Il a laissé tomber Zayn tomber sans aucune explication... C'est quoi votre problème, les Tomlinsons?"
"S'il te plaît, Agathe! S'il te plaît, calme-toi!"
Mais elle-même sentait les larmes couler... Ils ne méritaient pas ça. Aucun d'eux.
"Louis savait que Zayn...il le savait parfaitement mais...mais monsieur est parti voir le soleil!"
"Tu dois essayer de...", mais Minke n'eut pas la possibilité de défendre son grand frère.
"Non, non, non! Pas de ça avec moi! Il sait à quel point Zayn est fragile! On le sait tous et on n'était pas...on a été les pires amis possibles."
Cette fois, elle céda et ses larmes dévalèrent ses joues et Minke la prit de son mieux contre elle, son ventre proéminent restant un obstacle.
"Il est...mort?", chuchota Luke, venant d'apparaître derrière elles.
"Non, non...viens."
Et ils se serrèrent tous les trois. Tous bien conscients que cette étreinte manquait de bras et de chaleur. Ils avaient besoin des autres.
*
"J'ai envie d'aller leur rendre visite à L.A, mais beaucoup trop de boulot ici...", il soupira et se laissa tomber sur le canapé.
"Qui ça?", demanda Ash' en s'asseyant tout près de son chéri.
"Bah Larry. Harry et Louis vivent au soleil, eux...ces chanceux."
"Lou' est parti là-bas? Depuis quand?"
"T'étais pas au courant? Ça fait quelques jours seulement. Juste après que tu sois venu ici."
"Mais...il ne m'a rien dit."
"On va leur faire la surprise le week-end prochain, ça te va?"
Ash' devint silencieux, ce qui était contre nature chez lui.
"Pourquoi il ne me l'a pas dit?", énoncé comme s'il faisait face à une terrible trahison.
"Il a sûrement décidé de ça à la dernière minute, ou mon frère a beaucoup insisté et voilà! C'est pas si grave!"
Ash' se tourna pleinement vers son amoureux.
"On parle d'un de mes meilleurs amis, qui a un problème d'engagement là. Et je devrai trouver ça normal qu'il lâche tout pour habiter à l'autre bout du monde avec Harry?"
Niall haussa les épaules, clairement confus.
"Il s'est passé quelque chose...c'est obligé. Il n'aurait pas juste...fui sans aucune bonne raison."
"La bonne raison ici, c'est Harry, je pense."
Mais Ash' n'en était pas convaincu.
"Non, non, ça ne lui suffirait pas. Il y a autre chose..."
"Et si on arrêtait de s'inquiéter pour rien et qu'on essayait de faire nos propres bébés plutôt?", son sourire carnassier était de retour et Ash' se retrouva vite en-dessous de lui. Mais ne pouvant pas empêcher son esprit de continuer à ruminer.
Il serait toujours inquiet pour le châtain: c'est ce que faisait les vrais amis, non?
*
"Merde! Lou'! Tu m'entends? Ouvre les fenêtres la prochaine fois! Trop de fumée ici!"
Il se dirigea vers les baies vitrées mais Louis se releva et le fit reculer.
"Qu'est-ce que tu fais?", maintenant qu'il était plus proche de lui, il remarqua les énormes cernes, le teint terreux de son compagnon. Quelque chose n'allait vraiment pas.
"Veux pas voir la lumière."
Il se rassit et reprit sa clope à moitié consumée.
"Louis? Qu'est-ce qui t'arrive?"
"Mal au crâne. La lumière n'aide pas."
Harry s'accroupit auprès de lui et Louis se décala plus loin.
"Les médocs ne t'aident pas assez?", il était plus qu'inquiet à présent.
"Je les prends plus."
Là, le grand brun en perdit toute réflexion, et le peu de souffle qui lui restait.
"Mais...mais c'est dangereux, Lou'! Tu ne peux pas juste arrêter ton traitement quand tu en as envie! Tu en as parlé avec ton médecin au moins?"
Louis inspira longuement sa fumée et finit par soupirer.
"Ça fait des semaines que j'ai stoppé. Et j'me sentais mieux."
"Quoi? Et tu ne m'as rien dit? Tu es venu jusqu'ici sans rien du tout? Sans aucun traitement de secours? Louis, c'est beaucoup trop... (Après une pause) Pourquoi t'as fait ça? Et comment t'as pu oser?"
"Je me sentais merdique à cause d'eux. Je ressentais rien du tout."
"Et donc tu préfères souffrir en permanence? C'est ta géniale idée, ton super plan?"
"Y en a pas vraiment de plan. Je l'ai fait et je regrette pas."
Harry le força à se tourner vers lui.
"Et je suis censé accepter ça? Sans rien dire? Te voir dépérir sans rien pouvoir y faire?"
"C'est mon problème, Harry, mon problème, ma maladie, mon fardeau."
"Donc t'as choisi de souffrir, hein? Et je dois juste être d'accord, c'est ça? Je dois te laisser continuer ta connerie? C'est ce que tu veux vraiment?", sa voix menaçait de céder. Mais Louis n'arrivait même pas à le regarder droit dans les yeux. Et ça, ça démolissait Harry.
"Harry...sans les médocs, je faisais juste semblant d'aller bien, tu sais? J'arrivais pas à vraiment sourire, à rire, à écrire, à vivre à cause d'eux...je pouvais pas continuer. (Plus décidé) Et c'est ma décision de toute façon."
"Mais je ne peux pas m'inquiéter pour ta santé encore plus! Je peux pas rester là à te regarder te foutre en l'air! Hors de question..."
Louis combla la petite distance entre eux et l'embrassa doucement, légèrement. Un petit baiser destiné à l'apaiser mais l'homme n'était pas dupe. Il le repoussa lentement.
"On va en parler entre adultes et tu prendra une meilleure décision. On va faire ça maintenant, avant que ce ne soit trop tard."
*
FLASHBACK:
Louis l'embrassa comme si on lui offrait la plus merveilleuse des choses, et c'était sûrement le cas. Ils s'étaient déjà embrassés avant ce jour-là, mais ce moment demeurait plus important que tous les autres. Il était crucial et les deux en étaient parfaitement conscients. Ce n'était pas une erreur et ca ne le serait jamais: les deux adolescents le savaient. Et ils profiteraient de cet instant-là jusqu'au bout.
"Déshabille-moi."
Un ordre certes plaisant, mais il n'y aurait retour en arrière si...
"T'es sûr?", Louis hocha comme un fou la tête et Zayn plongea de nouveau sur ces lèvres pleines.
Le châtain, bien qu adorant leurs baisers passionnés, échangea leurs positions, admirant la vue un trop court moment.
Ils s'ôtèrent chacun leur t-shirt, tout en restant accrochés par leurs bouches affamées. Louis bougeait inlassablement sur les cuisses de son meilleur ami. Celui-ci prit les devants et fit glisser sa longue et douce main dans le caleçon du châtain.
"Zayn...lentement, s'il te plaît...", et son partenaire acquiesça, joignant de nouveau leurs lèvres. Il avait beaucoup trop attendu cette occasion alors la faire durer le plus longtemps était dans ses cordes.
Louis gémissait tout contre lui et Zayn savait qu'il était perdu. Naïf, niais et peut-être juste stupide pour se l'avouer, mais oui: il était follement amoureux de Louis William Tomlinson. Ce serait probablement compliqué, mais il savait qu'il voulait faire un bon bout de chemin avec lui.
"Zayn...tu es beaucoup trop...", il recula la tête et le fixa, son sourire timide de sortie.
"Et encore...je ne suis pas en toi."
Louis eut un adorable rire, presque enfantin, puis il se rapprocha, cognant leurs nez ensemble. Il vint ensuite lécher le bout du nez de l'irrésistible métis, puis le croqua avec douceur... Zayn était vraiment foutu maintenant: une seule envie le tentait et Louis était beaucoup trop habillé pour.
"Alors fais-le, Malik. Prends-moi. Maintenant."
L'adolescent inversa donc leurs positions et se débarrassa bien vite du pantalon de Louis, et vint placer ces jambes autour de ses hanches.
Ce fut lent, maladroit et inoubliable...leur première fois à tous les deux...avec la personne qu'ils aimaient le plus au monde...
Ils y repenseraient beaucoup après.
*
Après une dispute en longueur et assez violente, Harry décida juste d'ignorer Louis. Ils se croisaient sans s'accorder le moindre regard et vaquaient chacun à leurs occupations. Et cela dura plusieurs longues journées.
Le bouclé rentra un soir et ne trouva pas Louis dans l'appartement. Aucun indice de là où il se trouvait, et seul son portable semblait avoir disparu.
Alors Harry se fit à dîner et se mata un épisode, puis deux; et après 3 verres de bon vin, il se décida finalement à l'appeler.
Mais il tombait directement sur la messagerie et cela l'agaçait encore plus. Louis était sûrement l'être le plus têtu qu'il connaissait et qu'il ne réponde même pas n'augurait rien de bon.
Et son actuel état de santé ne s'arrangeait pas, Harry n'était pas aveugle ni naïf à ce point, alors son inquiétude redoublait à chaque minute. Qui pourrait le blâmer?
Louis, lui, fixait son portable depuis de longues heures et ne semblait pas prêt à faire un seul mouvement. Tous ses amis avaient essayé de le joindre ces derniers jours, tous sauf Zayn, et la peur au ventre le nouait beaucoup trop... Il savait que quelque chose d'affreux était arrivé et que cela concernait son meilleur ami/premier amour.
Il avait cette douleur, cet horrible creux au fond de lui qui l'agitait mentalement. Et s'il écoutait leurs messages, il craquerait probablement. Sa solitude actuelle ne l'aidait pas réellement...
Mais en regardant d'anciennes photos de Zayn et lui sur son portable (et il avait de quoi visionner), il se força à retrouver un peu de courage: il appela donc Minke, en se torturant psychologiquement en préparation.
Harry avait réessayé une dizaine de fois et chaque fois était un coup dur de plus. Il avait peur pour Louis, pour sa vie qui pouvait s'arrêter à n'importe quel moment. Et s'il était étendu dans la rue, déjà froid? Comment il pourrait accepter que...
Mais la porte d'entrée le fit sursauter et tourner brusquement. Louis avait une mine encore plus désespérée que ces derniers jours alors son copain perdit tout besoin de l'interpeller et de lui prendre la tête.
Le châtain resta planté un long moment sur le seuil de l'appartement, les yeux fixant le sol, comme ayant totalement occulté la présence à quelques mètres de lui.
Et Harry faillit en être vexé et retrouver toute sa fureur, mais la personne se tenant là n'était pas le véritable Louis...on aurait dit un esprit, ou une enveloppe corporelle. Un esprit vidé de toute force, de toute essence...rien qu'une coquille vide effrayante.
Harry fit trois pas vers lui et Louis releva le visage, ses yeux comme morts. Ou plutôt hantés.
"Lou'?", réussit à demander son petit ami mais Louis ne parut entendre. Il le "regardait" juste.
"Louis, qu'est-ce qui se passe?"
"Je dois...je dois... Londres."
Et c'était tout ce qu'Harry était censé savoir apparemment. Avant qu'il ait pu pousser son interrogatoire, Louis rejoignit leur chambre et commença à remplir un sac. Un assez grand pour supporter fringues, bouquins et carnets: son essentiel.
"Dis-moi pourquoi tu y retournes, Lou'. Il y a quelque chose..."
"C'est Zayn. Je dois retourner là-bas."
C'était dit avec plus de fermeté et de vivacité. Et le cœur d'Harry se serra...comme chaque fois que Louis prononçait ce nom. Ou semblait y penser.
Le jeune homme n'était pas stupide... Il savait parfaitement que Louis avait plus de place pour le métis que pour Harry dans son cœur. Mais sa jalousie restait à un degré acceptable...jusqu'à maintenant.
"Donc...tu me quittes pour lui? Juste comme ça?"
Louis se stoppa net et avec effort, réussit à se tourner vers Harry. Il avait l'air désorienté.
"Quoi?", parvint-il à lâcher malgré le fait qu'il était clair que parler était difficile pour lui.
"Tu quittes L.A pour lui, hein? Dis-moi au moins la vérité!"
Louis secoua la tête, terriblement blasé.
"Tu es vraiment trop con parfois...", ses yeux menaçaient de l'abandonner alors il lui tourna de nouveau le dos. Mais la jalousie d'Harry l'aveuglait totalement à présent.
"Tu pourrai au moins me l'avouer au lieu de m'insulter, Louis."
"Tout ne tourne pas autour de toi, Styles."
Sa voix aurait pu transformer n'importe qui en glace, mais Harry ne comprit pas le message et chargea.
"Mais tout tourne autour de Malik, hein? Je n'ai jamais été un vrai choix pour toi, pas vrai?", sa voix se brisa sur ce qu'il savait comme fait, comme seule vérité.
"Ne sois pas encore plus con, Styles...pitié, je ne pourrai pas supporter...", et il se laissa tomber à terre, le corps agité d'affreux sanglots. Harry se précipita vers lui, voulant l'attraper mais Louis le repoussa violemment.
"NON! TU PEUX PAS FAIRE CA! TU PEUX PAS ME TRAITER COMME D ELA MERDE ET VENIR M'AIDER APRÈS! LAISSE-MOI TRANQUILLE! VA T'EN! LAISSE-MOI PARTIR!"
Harry recula donc à distance de sécurité mais ne quitta pas pour autant la pièce, ni Louis des yeux.
"Tu as mal? Tu veux que j'aille...", mais Louis ne le laissa pas poursuivre.
"Tu savais que la personne à qui tu tiens le plus peut tenter d'en finir sans te tenir au courant?", laissa échapper Louis qui n'était plus qu'une masse tremblante à présent. Et Harry comprit finalement...
"Zayn a essayé de...il a voulu...", le dire à voix haute ne pourrait pas aider Louis alors il s'interrompit lui-même.
"Je dois aller à Londres. Pour lui. Je peux pas rester aussi loin...comment je peux l'aider d'ici?"
Mais Styles savait bien que cette question n'attendait pas de réponse alors il laissa couler.
"Alors je t'accompagne."
Louis ne fit pas un signe montrant qu'il l'avait entendu alors Harry se répéta.
"Je t'accompagne à Londres et on l'aidera ensemble. On lui trouvera quelqu'un de bien et..."
"Et quoi? Tu crois que je vais juste le laisser à la merci d'un psy? Il ne mérite pas ça..."
"Personne ne mérite ça, Lou', mais...les professionnels sont plus aptes que nous."
"Non. Il n'a pas besoin d'eux. On ne va pas les laisser l'enfermer comme s'il était fou."
"Et si...(Il tentait de choisir méticuleusement ses mots, mais...) et si c'était la seule solution? La meilleure plutôt?"
À cet instant-là, Harry aurait voulu remonter le temps: les premiers jours de Louis et lui à Los Angeles. Ils étaient doux, sereins, amoureux et maintenant, le châtain avait de nouveau cet air meurtrier. Cet air qu'il n'avait pas adressé à Harry depuis des mois.
"Il est hors de question que je les laisse me l'enlever, Styles. Hors de question que je le laisse à l'hôpital et continue ma petite vie tranquillement et l'oublier."
Son ton n'appelait pas au débat, ni même à la résistance, mais Harry ne voulait pas en démordre.
"Tu ne pourra pas toujours l'aider: des gens sont formés pour ces choses-là."
"Pour ces choses-là? On parle de Zayn là: mon meilleur ami. La seule personne qui ne me lâchera jamais."
Harry se mordit la langue pour s'empêcher de lui rappeler quelques "détails".
"Zayn doit être aidé par des gens compétents. Tu ne peux pas l'aider juste en étant à ses côtés! Ce n'est pas réaliste! Il a besoin d'aide psychologique."
"Je ne lui ferai pas ce que tu as osé faire à ta propre sœur, Styles."
Il y eut un silence interminable après cette terrible accusation, les deux hommes se fixant seulement.
"Je te demande pardon? Comment on en est arrivé jusque-là? On parlait de ton ami qui a tenté de se tuer, Louis! Ton ami! J'essaye de t'aider, de te soutenir, et toi...tu oses mettre ça sur le tapis?"
"C'est pourtant comparable. Et tu n'essayes pas de m'aider... Tu veux t'en débarrasser, c'est différent."
Tout était dit à présent? On joue cartes sur table...
"Je...je quoi? Pardon mais là, tu vas trop loin, Louis! Je suis là pour toi! À chaque putain de fois! Et Dieu seul sait dans quelles merdes tu te mets, tous les drames que tu provoques mais je suis là à t'aimer, à te soutenir et...tout ce que tu crois, c'est que ma jalousie règne? Que je la laisse me contrôler?"
Louis resta muet un instant douloureux.
"Donc pour toi...toutes les mauvaises choses autour de moi sont de ma faute? De moi seul? (Il ne cédera pas aux larmes, il veut renoncer à tout ça) Alors la question est: pourquoi est-ce que tu restes auprès de moi, hein? Pourquoi rester avec moi alors que je suis si toxique pour le monde entier? Hein? Vas-y, explique-moi: je n'arrive pas à comprendre."
"Parce-que je t'aime, Tomlinson. Tout simplement."
Louis se releva difficilement, finit par fermer son sac, les mains tremblantes. Puis il eut un rire horrible, comme si tout allait lâcher en lui.
"C'est fini. Nous deux, ça marchera pas. Jamais. On n'est pas faits, pas créés pour se supporter. Ça ne fonctionnera pas. Je me suis accroché à toi parce-que...parce-que je croyais vraiment être amoureux de toi, mais là... Mais là, j'ouvre enfin les yeux. On ne peut pas être ensemble."
Dès qu'il eut fini sa déclaration, il lui fit face de nouveau. Et Harry n'avait plus aucuns mots, rien qui puisse réparer par magie cette relation peut-être foutue depuis le tout début.
Il n'y avait plus rien à faire... Ils devaient se laisser partir, suivre leurs chemins différents.
Harry se doutait de la réalité et il devait y faire face. Comme un être humain résigné mais soulagé.
"D'accord...", wow, impressionnant, Styles, très impressionnant. Louis eut un nouveau petit rire, plus triste et effrayant cette fois.
"D'accord? C'est tout ce que tu trouves à dire?"
"Tu ne veux pas que je te retienne, Louis alors je ne le ferai pas. Je ne sais même pas si j'en ai la force de tout façon. Ou l'envie de le faire."
Le châtain frappa dans ses mains et les leva en l'air.
"Voilà! Voilà, tu l'as dit! Je le savais, alors parfait. Merci et...adieu?"
Il posa son sac sur son épaule et quitta la chambre. Pas lentement. Du salon, sa voix retentit de nouveau.
"Je peux te piquer une dernière clope? Pour la route?"
"Vas-y..."
"Cool. Bon, ben...adieu."
"Adieu, Louis."
"Prends soin de toi."
Il n'y avait plus aucune rancœur, plus une trace de venin cette fois et Harry esquissa un sourire, même si Louis ne pouvait le voir.
"Toi aussi, Loulou."
Les pas se rapprochèrent de nouveau et une jolie tête passa l'encadrement.
"J'aimerai...on pourrait s'embrasser une dernière fois, non? En souvenir de...tout ça."
Il fit un vague geste de la main et Harry réduisit l'espace entre eux deux.
"Ce serait agréable, oui."
Et ce fut le plus âgé qui s'avança le premier. Leur dernier baiser ne dura que quelques secondes mais il fut plaisant, doux et triste à la fois.
Un véritable dernier baiser pour conclure une histoire qui n'aurait pas pu aboutir quoi qu'il en soit. Et les deux le savaient parfaitement à ce moment-là.
Ils se détachèrent lentement l'un de l'autre, échangèrent un sourire mi-soulagé, mi-fatigué et Louis vint récupérer Miel puis quitta cet appartement.
Cet endroit qui ne serait jamais sien, il le sentait. Leur "nous" n'existait déjà plus.
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