« Louis ? Tu devrai ralentir un peu... », Harry s'adossa contre le mur, regardant son châtain enchainer les coups sur le punching ball, sans aucun répit. Il ne répondit pas, continuant sans relâche.

« Lou' ? Mon ange ? », il se détacha du mur et s'approcha de Louis. Ce dernier arrêta instantanément et vint l'embrasser.

« Tu voulais me dire quelque chose, mon amour ? », Harry lui sourit et l'embrassa de nouveau, plus amoureusement. Et Louis s'accrocha à ses hanches, lui mordant la lèvre inférieure. Le bouclé s'accrochait lui aussi, mais finit par reculer.

« Je voulais savoir quand tu allais rendre visite à Zayn... », Louis perdit son sourire à la seconde même et Harry lui attrapa les mains.

« J'y ai déjà été, Haz' », mais son bouclé savait très bien qu'il n'y avait été qu'une seule fois.

« Seulement le jour où on a appris pour lui... Depuis, tu n'y es pas retourné... Sauf si tu ne me l'as pas dit. »

« Je n'ai vraiment pas envie d'en parler, Hazza. » Et il se détourna de lui pour aller frapper de nouveau le punching ball.

« Lou', il faut que tu y ailles. Si tu veux, je t'accompagne. Mais il faut aller le voir... »

« Hors de question. Il va vite s'en remettre, vous vous inquiétez trop pour lui. Zayn est fort et persévérant : il va se réveiller. » Harry s'approcha de nouveau : « Oui, je sais ; mais il a besoin que tu viennes le soutenir, tu ne penses pas ? »

« Ces conneries de parler au comateux, j'y crois pas... Qu'est-ce que je lui dirai d'ailleurs ? », il donna un coup encore plus puissant et le bouclé grimaça.

« Et Luke ? Va le voir avec lui. Il a besoin de toi, lui. Hope y va toute seule, courageusement. » Louis se stoppa net, mais ne le regardait toujours pas.

« Suggères-tu que je ne suis pas courageux ? »

« Non. Je remarque juste que tu es trop réticent à aller le voir... Alors que c'est ton meilleur ami et...ton 1er amour, donc je ne comprends pas. »

« Effectivement, tu ne comprends pas. Va le voir, toi. Moi, j'ai encore des heures à boxer. On se voit plus tard. » Harry resta figé un instant, puis vint embrasser au coin des lèvres Louis. Ce dernier essaya de sourire naturellement, mais Harry n'y croyait pas.

« Je vais proposer à Luke d'y aller maintenant alors... Si tu changes d'avis, tu sais où on sera, okay ? », Louis acquiesça passivement et reprit ses coups.

*

« Mademoiselle, calmez-vous un peu ! S'il vous plait ou je serai obligé d'appeler la sécurité. S'il vous plait, calmez-vous ! », mais Gemma continuait de crier des choses incompréhensibles et le médecin demanda à deux infirmières de la tenir tranquille. Harry et Luke arrivèrent à ce moment-là.

« Qu'est-ce qui se passe ? Gem', il y a un problème ? », demanda son frère en accourant vers elle. Il était plus inquiet : si Zayn... Luke le suivit, semblant déjà éteint.

« Ils ne veulent pas me dire pourquoi Zayn ne se réveille pas ! Voilà ce qui se passe ! Ce sont des incapables ! (au médecin) Vous êtes là pour nous rassurer, nous aider à comprendre, mais vous nous ignorez et vous mentez ! »

Le médecin fit signe à Harry de s'approcher de lui et lui murmura : « Votre soeur n'arrive pas à accepter la vérité : je lui ai bien dit qu'on ne savait pas quand et si il allait se réveiller. Je ne peux pas le dire autrement. C'est différent de chaque patient. Nous ne sommes certains de rien, nous ne pouvons qu'attendre. C'est tout ce qu'on peut faire. » Harry acquiesça, sachant très bien qu'il disait vrai, mais Gemma intervint de nouveau : « Plus de messes basses ! Je veux la vérité ! Qu'est-ce que vous me cachez ? DITES-MOI ! »

« Gem', le médecin dit la vérité : on doit attendre. Je sais que c'est difficile, mais on est obligé. Ils font ce qu'ils peuvent ; c'est leur boulot : ils savent ce qu'ils font. »

« Mais il y aura des séquelles ? Graves, permanentes ? Répondez ! », Harry se retourna et remarqua que Luke n'était plus là.

« Gem', viens : on va voir Luke. Il doit être dans la chambre. Tu viens ? », elle soupira, et lasse, elle le suivit. N'écoutant même pas le médecin lui répéter qu'ils ne savaient pas pour l'instant.

Luke était bien auprès de Zayn : pleurant silencieusement, il tenait fermement la main de son amoureux. Celui-ci avait presque l'air paisible, bien qu'un peu trop blanc. La machine à coté de lui émettait un bip trop lent, trop espacé. Comme si son coeur peinait réellement à battre. Harry se plaça juste à coté du blond, lui posant la main sur l'épaule et ses tremblements ralentirent légèrement.

« Louis ne viendra pas, hein ? », et Harry hésita avant de lui assurer que si, il viendrai. Mais le bouclé espérait trop...

*

« Ton copain n'est pas dans le coin ? Déjà en pause tous les deux ? », Louis se retourna et rigola. Liam mettait ses gants de boxe et donna quelques coups dans l'air avant de regarder de nouveau Louis.

« Ca fait des semaines qu'on ne s'est pas vus. Tu ne viens plus en cours ? »

« Je reviens lundi, donc... Ton mec n'est pas avec toi ? »

« Non, il est parti voir Zayn à l'hôpital. Avec Luke. » Moment de silence, puis Louis recommença à frapper. Liam s'approcha de lui.

« Tu ne veux pas qu'on se batte tous les deux ? », Louis éclata de rire et le brun se rapprocha encore, comme attiré par un joli rayon de soleil.

« Je te démonterai en deux mouvements, Liam. »

« Je sais que tu adores quand c'est rapide et un peu...sauvage et ça me va parfaitement. Donc, on s'y met ? »

Ils luttèrent l'un contre l'autre au moins deux bonnes heures et ils furent les derniers à sortir de la salle de sport.

« J'hésite à aller voir Zayn : je sais bien qu'il ne m'adore pas trop... »

« Tu peux y aller sans crainte. Il est dans le coma. » Il avait dit ça d'un ton qui se voulait nonchalant, mais Liam sentait qu'il faisait semblant d'aller bien.

« Pourquoi tu n'y a pas été avec Harry ? Ca va mal entre vous ? (Après un temps) Tu veux que je t'aide à aller mieux ? »

« Liam ! (Il en rigola et le brun tenta de ne pas montrer qu'il en était vexé) Non, tout va bien entre nous. Tout est génial, en fait... Je pensais me refaire un tatouage pour lui... C'est juste Zayn qui m'inquiète... ». Sans prévenir, Liam vint le serrer fort contre lui.

« Je ne vais pas pleurer, t'inquiètes... », le brun hocha la tête mais le serra davantage contre lui.

Louis se détacha en souriant et Liam lui proposa une soirée jeux vidéos chez lui, le châtain acceptant aussitôt.

*

« Je ne comprends pas pourquoi tu ne tentes pas de te faire exposer... Tu aurai beaucoup de succès. », Louis s'accroupit, examinant de plus près la toile face à lui. Les couleurs formaient un mélange assez harmonieux et bordélique à la fois. Une pointe de chaos dans un univers plus joyeux et cela étonnait Louis. « Je te pensais plus sombre... », Liam rigola et le châtain se releva.

« Tu t'attendais à voir du noir partout ? (Louis lui tira la langue et Liam le trouva tout simplement adorable) Mon prof, à l'école, m'aide pas mal et je crois qu'il veut me brancher à un atelier assez cool, mais bon... »

« Je crois savoir que tu n'es pas très modeste, donc...c'est quoi, le problème ? Tu as énormément de talent : profite-en ! »

« Je crois que j'ai surtout peur... De décevoir, de ne pas être à la hauteur... »

« Stop, stop ! Si tu ne prends pas de risques, si tu ne le lances pas, tu ne pourra jamais savoir. C'est ce que tu veux faire de ta vie, non ? C'est ce qui compte le plus pour toi, non ? T'en as encore d'autres ? Cette pièce, y a quoi dedans ? », en s'avançant vers une porte mais Liam le bloqua.

« Que des ébauches, des brouillons ou des ratés. Je reprendrai bientôt tout ça ; là, c'est juste horrible. (Louis acquiesça, toujours souriant) Tu as raison : je dois accepter et voir jusqu'où je peux aller. (Après un moment) Merci. »

« Je n'ai rien fait du tout, moi ! C'est toi qui peins incroyablement bien ! », Liam se rapprocha et Louis resta sur place.

« Maintenant, écoute-moi : tu dois faire quelque chose pour moi. Après tu ira mieux. Je t'ai entendu et je vais faire ce que tu me conseilles. Et tu dois me promettre que tu fera ce que je dis. » Louis haussa les sourcils, vraiment perdu.

« Tu dois aller voir Zayn. Avant qu'il ne se réveille, tu dois lui montrer que tu es bien là. Il ne reviendra pas s'il n'a pas tous ses proches autour de lui. Alors...tu me promets que tu le fera ? »

Louis s'écarta de lui et alla attraper une bière dans le frigo. « J'ai soif, tu m'accompagnes ? », dit-il en revenant vers Liam. Ce dernier soupira et alla s'en chercher une aussi.

*

« Putain de merde ! Fais gaffe ! », Louis rigolait comme un idiot et se cogna au mur, se laissant glisser contre un instant. « Hazza ! Mon amour ! T'es où ? MON AMOUR ? », et quand monsieur criait, il ne faisait pas semblant.

La lumière s'alluma et un Harry encore habillé apparut, avec un air...disons qu'il n'avait pas l'air heureux en tout cas.

« C'est à cette heure que tu rentres ? (Il s'approcha et releva Louis, qui semblait à peine tenir sur ses jambes) Et t'es bourré...magnifique. Pas tout seul, j'imagine. T'étais avec qui ? », sa voix était encore plus que rauque que d'habitude et ça excitait follement Louis. Il s'avança, quémandant un bisou : « Hors de question. (Il le repoussa et ce dernier fit une petite moue) T'étais où ? Avec qui ? »

« Avec Liam. Chez lui : jeux vidéos, j'ai vu ses peintures, et après, bah j'crois qu'on a un peu trop bu, mais me voilà ! UN BISOU, MON CHOU ! » Harry fit un pas en arrière, ne voulant surtout pas que Louis le touche.

« Donc, encore lui... Tu te fous de moi, en fait, c'est ça ? Tu me trompes déjà ? T'aura tenu longtemps... (Louis s'apprêtait à protester, mais Harry n'avait pas fini) Je croyais que tu supportais très bien l'alcool, petit con ? » Là, Louis sortit de sa torpeur, incapable de laisser passer ça.

« Tu n'es pas mon père. Tu n'as pas le droit de m'insulter alors que je n'ai rien fait. Rien de mal en tout cas, j'ai juste un peu trop bu. Et toi, tu juges sans savoir. »

« Ton état...t'as pu faire n'importe quoi avec lui ! Il en a surement profité cet enfoiré ! Comment je peux en être sur, moi ? ».

Louis se détourna de ce regard blessé, parce-que cette fois, il le sentait, il craquerai et fondrai en larmes. Et il ne voulait pas lui faire ce plaisir : ce serait comme admettre qu'il était coupable. Mais Louis n'avait rien fait avec Liam.

« Tu penses vraiment que je t'ai trompé ? Alors que je t'aime et que cette relation est une des choses les plus importantes de ma vie ? Tu crois vraiment que j'aurai pu tout gâcher ?! » ; cette fois, c'est Harry qui vint jusqu'à lui, mais celui-ci fit pareil : il le repoussa. Ne le regardant toujours pas.

« Je suis désolé si je t'ai inquiété. J'aurai du téléphoner, j'ai oublié. J'ai oublié que quelqu'un tenait à moi... Mais je n'ai rien fait de mal. On pourra s'engueuler demain si tu veux. Là, j'ai besoin de dormir. Ne crains rien, je vais sur le canapé. À moins que tu ne préfères que je rentre chez moi. » Harry savait que le châtain retenait ses larmes, alors il lui déposa un baiser sur le front, vint lui apporter des couvertures et lui souhaita une bonne nuit.

Mais ce n'en fut pas une très bonne : les deux remuaient sans cesse chacun de leur coté, ayant besoin de la chaleur de l'autre. Mais ils étaient trop fiers pour se l'avouer et finir par dormir ensemble.

*

« Il est où ? Louis, il est où ? Il ne répond pas au téléphone, j'ai pas de nouvelles depuis 3 jours ! 3 jours ! Il est où ? Réponds-moi, Ash' ! »

« Hope, calme-toi un peu. Il est chez Harry. Je crois qu'il a cassé son portable et l'a pas encore remplacé. Qu'est-ce qui t'arrive ? »

« À part que mon frère est dans le coma et que mon meilleur ami n'est pas là pour moi ? Tout va bien ! Très bien même ! Minke est ici ? (Ash' acquiesça) Tu peux lui demander de venir, s'il te plait ? Et viens aussi, si tu peux. Mais je sais que tu es déjà venu, toi... »

« S'il te plait, n'en veux pas à Lou'. Tu le connais, non ? Il lutte pour ne pas craquer. Il a peur de s'effondrer devant lui... C'est tout. On ne peut pas lui en vouloir. »

Hope rigola méchamment, vraiment méchamment et Ash' la regarda étrangement, ne s'attendant pas du tout à cette réaction.

« Louis fait juste ce qu'il fait de mieux : le gosse ! Il ne pense qu'à sa gueule ! Lui, lui, le sexe, Harry, Harry et Liam ! C'est tout ce qui compte pour lui ! Et Zayn ? Hein ? Il disait l'aimer et dès qu'il y a un problème, il est pas capable de venir le soutenir ! C'est quel genre d'ami, ça ? Tu m'expliques ? Ou tu le défends aussi ? Encore et toujours, c'est ça ? Vous êtes tous amoureux de lui ou quoi ? Aucun n'ose le critiquer ! C'est complètement dingue ! »

« Rentre chez toi, Hope.. Il vaut mieux pour tout le monde, je crois. »

« Non, je vais attendre Louis ici. Ca te dérange ? »

« Oui, beaucoup. Tu viens de l'insulter, lui et tous ses amis. Je comprends que tu souffres en ce moment, et c'est dur pour tout le monde, parce-qu'on l'adore, Z. Mais ce n'est pas en s'en prenant à celui qui n'ose pas le voir, que tout s'arrangera et qu'il se réveillera ! Okay ? Alors rentre chez toi ! »

« Pas question. J'attendrai ici. Louis me doit quelques explications. »

« Il ne te doit rien du tout ! Il mène sa propre vie et ça ne te concerne juste pas ! Quand il sera prêt, il ira le voir de lui-même. Il est surement heureux avec Harry en ce moment même, alors ne viens pas tout faire foirer parce-que toi, tu n'as personne d'autre ! » Moment de silence où les deux se foudroient du regard, Ash' ne semblant même pas s'en vouloir.

*

« Louis ? Je suis désolé pour hier. J'ai jugé trop vite, je fais souvent ça... Je suis désolé : je te fais confiance. » Ils étaient tous les deux attablés et le plus jeune était absorbé par son thé bien chaud.

« Lou' ? Mon ange ? », et là, le beau châtain releva directement les yeux vers Harry. Il avait un chignon fait à l'arrache, un t-shirt simple blanc et Louis n'osait regarder sous la table : il se doutait qu'il craquerait. Mais il voulait un peu calmer ses pulsions...

« Tu te retiens de te jeter sur moi, pas vrai ? », Louis en rigola et secoua négativement la tête.

« Tu es beaucoup trop sur de toi, Haz'. Mais ça te va bien donc je te donne un point. »

« Et au bout de combien, j'ai le droit à un cadeau ? Un beau et grand cadeau, j'espère... » Un sourire coquin : un ! Louis se retenait très difficilement maintenant...

« Tu sais que je détestes me vanter, mais j'ai le parfait cadeau. Et je suis sur que tu en sera très satisfait. » Finalement, c'est Harry qui se jeta sur Louis : ils étaient à présent à même le sol et avait quittés la plupart de leurs vêtements.

« Donc tu me crois ? Tu sais que je n'aurai jamais fait une chose pareille ? », le bouclé acquiesça et enleva la pièce manquante qui couvrait encore le corps de son compagnon. Mais Louis avait d'autres idées derrière la tête : « Désolé, mon chéri, mais je veux le faire. » Petits grognements d'abord mauvais, puis de plaisir.

Harry murmurait le nom de son amoureux comme si c'était le seul qu'il connaissait, et qu'il adorait ; et Louis, plus que flatté, continuait d'accélérer, voulant toujours plus voir Harry être aussi épanoui. Sitôt fini, un appel les dérangea. Louis râla, mais le bouclé insista : « c'était peut-être important. » Et ça l'était assez : Hope venait d'être arrêtée.