11. Don't...

-Un problème ?, intervint Harry. Il hocha positivement la tête.

-Oui. Zayn ne va pas arrêter de me gonfler jusqu'à ce que je lui donne une réponse.

Harry se rappela de l'état de réflexion dans lequel était Louis plus tôt dans la journée.

-Ooohh, et tu ne sais pas quoi lui dire ?

-Non, pas du tout. Je n'aurai pas fui t'as l'heure sinon. Il eut un léger ricanement, tout sauf drôle. On sentait qu'il était mal à l'aise avec cette situation.

-Je ne connais pas toute l'histoire, mais si tu as besoin de temps, prends-le. S'il t'aime vraiment, il attendra, non ?

Louis parut d'accord et ne sachant quoi faire, il raccrocha. Se sentant à peine coupable. Mais il retira néanmoins sa main de celle de son prof. Et pianota un peu sur le rebord de la table.

-J'aurai bien besoin d'écrire. On se la fait maintenant cette séance d'écriture de chansons ? Enfin essayer pour moi vu que je n'ai encore jamais tenté.

-Essayer de nouvelles choses, c'est toujours intéressant.

L'attention d'Harry était focalisée sur les sensuelles lèvres de Louis. Celui-ci, gêné, acquiesça et se leva pour aller demander l'addition. Son prof proposa de lui payer sa part, mais Louis insista pour qu'il fasse moitié-moitié. Ce n'est pas un rencard, se répétait en continu Louis. Mais au plus profond de lui, il croyait en cette illusion. Surtout après les troublants mots d'Harry...



Harry aurait voulu balancer ce portable par la grande fenêtre ouverte face à eux. Louis ne s'était pas résolu à l'éteindre, ni à le mettre sur silencieux, donc il sonnait tous les 5 minutes.

-Mais tu comptes son nombre de tentatives pour rassurer ton égo ?, demanda t'il finalement au beau brun qui écrivait par terre. Celui-ci releva la tête, et rigola à la remarque. Harry, bien installé sur le canapé, le regardait, impatient de lire ce qu'il concoctait sur son cahier.

-C'est exactement ca en réalité. Mon égo en a terriblement besoin. Je me sens malaisé sinon.

Il recommença à écrire, gribouillant parfois, rayant quelques mots et s'acharnant sur les pages. Harry finit son verre de vin et alla attraper son paquet de cigarettes. S'accroupissant auprès de Louis, il lui en tendit une. Ce dernier la regarda avec envie, mais tentant de rester calme.

-J'essaye d'arrêter. Sinon, tout mon argent partira là-dedans et au revoir à tous mes jolis projets.

Harry rigola gentiment et lui passa une main dans les cheveux. Ce qui fit sursauter Louis.

-Je suis censé être le plus...entreprenant, non ? Tu dois arrêter, sinon ca finira mal...

Louis reconnut à peine sa voix, tellement elle était sérieuse et porteuse d'un certain sens moral.

-Je ne fais rien du tout, Louis. Si tu veux, je peux t'offrir des paquets, pleins de paquets et tu garderas ton argent pour tes projets, quels qu'ils soient. J'aimerai en savoir un peu plus d'ailleurs... Ainsi que ce que tu écris avec tellement de passion...

-Ce n'est pas de la passion, c'est de l'emmerdement. De la colère, de la frustration. Beaucoup de frustration...

-Sexuelle ? Ca fait combien de temps que t'as pas couché ?

-Depuis hier. Mais dois-je te rappeler qu'il devrait y avoir certaines limites entre nous ?

Harry prit soudain conscience de ce qu'il venait de demander, et se releva vivement, le teint rougi.

-Je suis désolé, tu as raison. Parfaitement. Des limites, il nous en faut.

Il se forçait quelque peu à sortir ces mots, et des images s'imposèrent à son esprit qu'il tenta de vite chasser, de peur que Louis ne les devine.

-Donc...cette chanson ? Et tes projets ?, reprit-il doucement, sortant une clope, l'allumant et prenant une longue taffe. Louis le regardait, les yeux pétillants, et Harry appréciait cette douce vision.

-La chanson avance plutôt bien. Et mes projets...j'en ai beaucoup trop, mais je n'ai pas trop envie de parler d'avenir maintenant.

Harry reprit une taffe et recracha la fumée, la tête en l'air, semblant chercher quelque chose.

-Tu en as peur ? De l'avenir ?

-Je ne suis encore qu'un enfant mentalement, enfin pas à propos de tout bien sur, mais... Mon esprit bloque certaines choses importantes et me fixe sur l'instant présent. C'est génial, mais des fois, c'est dur à vivre quand je me prends tout dans la gueule...

Harry s'abaissa à son niveau et lui posa la main sur la main sur le genou cette fois.

-T'es très tactile... Pourquoi ?

-Et toi, pourquoi es-tu aussi...distant et irrésistible à la fois ?

Louis n'en crut pas ses oreilles et enleva la main de son genou.

-Je crois que tu as trop bu, Harry. Si tu veux, je m'en vais.

-Non, reste. Je promets de ne pas faire de connerie, mais seulement si tu restes encore un peu. Tu dois quand même me répondre.

Harry fit un sourire à tomber et Louis ne put que s'avouer vaincu.

-Je dois rester distant pour notre bien à tous les deux. Surtout pour le tien. J'essaye d'être plus responsable. Et pour le coté irrésistible...remercie mes parents ?

Harry se rapprocha à nouveau et posa sa main sur la cuisse de Louis. Celui-ci ne voulait pas sourire, mais il était trop faible face à lui.

-Ca faisait longtemps que je ne m'étais pas senti aussi bien, Louis. Sincèrement. Rien que ta présence m'apaise. Et c'est rare.

-Tu as des problèmes ?

-Comme tout le monde, non ? Mais les miens ne sont pas aussi importants et graves que d'autres... Je peux les gérer ou du moins les contrôler. Enfin, ca dépend...

Louis vint poser ses mains sur les joues du jeune homme et eut un sourire triste.

-Si tu as besoin d'en parler, je suis là. Okay ?, et ce fut comme une violente piqure de rappel : Harry se releva, laissant à terre un Louis confus. Il reprit une taffe, alla jeter la cendre par-dessus le balcon et revint sur ses pas.

-Je veux voir ta chanson, Louis.

-Wow, je croyais que tu n'étais pas prof ce soir ?, demanda innocemment Louis. Et l'atmosphère se détendit à nouveau. Harry fit un sourire et piqua le cahier de son élève. Pas assez rapide, Louis le laissa donc faire, et attendit qu'il finisse de lire.

« Pense que nous avions plus de temps,

Un autre tombant à l'arrière,

Je dois me décider.

Sinon nous jouerons, jouerons, jouerons aux mêmes vieux jeux,

et nous attendons, attendons, attendons que la fin change.

Et nous le prenons, prenons, prenons pour acquis,

Ce sera la même chose,

Mais nous commettons les mêmes erreurs.

Se réveiller, nous avons tout deux besoin de nous réveiller

Peut-être en faisant face, à ça,

Nous pourrons nous en sortir

Plus proches, peut-être serons-nous plus proche. »

Harry releva la tête du cahier et le félicita chaleureusement.

-C'est franchement pas mal pour un début, Louis ! C'est grâce à ce Zayn, non ? Il t'aura au moins apporté une bonne chose ce gars-là. Il relit les mots à plusieurs reprises. Et ne remarqua pas tout de suite les larmes de Louis. Ce dernier tentait de les effacer, mais c'était trop tard.

-Louis ? Je suis désolé si je te fais revivre cette histoire... Tu l'aimes tant que ca ?

Il déposa le cahier sur le canapé, éteignit sa cigarette dans le cendrier et vint prendre Louis dans ses bras. Celui-ci essayait de calmer ses pleurs, mais les images de sa première fois avec Zayn repassaient en boucle dans son esprit. Harry posa ses mains sur ses joues et recula un peu la tête pour le contempler.

-Louis ? Dis-moi que c'est fini, s'il te plait. Dis-moi qu'il ne te fera plus souffrir. Tu l'aimes encore ?

-Je ne sais pas... Comment je peux en être sur ?

Harry avait une idée, une étrange idée qui le surprit lui-même, mais il se donna une claque mentale et n'y pensa plus. Il voulait seulement que Louis arrête de pleurer pour un con et retrouve son adorable sourire insolent. Et le plus rapidement possible.

-Ecris, sors, parle-moi, bosse, amuse-toi, fais tout pour ne pas y penser... Appelle-moi quand tu en as besoin, d'accord ?

Sa lente et grave voix donnait encore des frissons à Louis et il ne voulait pas ressentir cela plus longtemps. Sa morale le lui interdisait formellement. Il ne pouvait pas ressentir tout ca. Alors il se détacha totalement des liens qui « l'emprisonnaient », récupéra son cahier, marmonna un « au revoir » et disparut. Harry, trop sous le choc, ne bougea pas. Il s'assit sur son canapé et se roula en boule, respirant de manière saccadée.



-T'étais où ?, demanda la mère de Louis en le voyant rentrer telle une tornade. Son mari et elle étaient sur le canapé, chacun à un bout : le jeune homme en conclut qu'ils s'étaient encore pris la tête. Et ca le gonflait encore plus que d'habitude.

-Je suis assez grand : je fais ce que je veux. Je monte, ne viens pas me déranger.

Mais sa mère l'arrêta d'un coup, son père continuant à regarder la télé, toujours silencieux.

-Tu vis encore sous notre toit que je sache, Louis. Alors le respect, tu te le gardes bien en tête. (Après un moment) Zayn a appelé au moins 3 fois sur le fixe. Je croyais qu'il était parti.

On pouvait clairement discerner l'agacement et le peu d'affection qu'elle avait pour Zayn. Et Louis n'était pas d'humeur à polémiquer sur ce sujet.

-Il est revenu.

Voilà, pour lui le sujet était clos, mais sa mère avait besoin de parler d'autre chose. Et il ne s'attendait pas vraiment à cela.

-Et tu n'as pas une copine à nous présenter, par hasard ?, il fit volte-face et faisant face à sa mère, il la questionna du regard.

-J'ai trouvé des protections dans une de tes poches la dernière fois, donc je me demandais quand est-ce que tu nous la présenterais. Tu as peur qu'on la mange ?, elle essaye de sourire, mais elle était clairement mal à l'aise.

Louis aimait ses parents, mais pas assez pour être sympa avec eux la totalité du temps. Tout ce qu'il voulait, c'était ne penser à rien, ne voir personne et surtout ne pas parler. Donc cela expliqua sa réaction quelque peu excessive.

-Pas de copine, mman'. Je couche à droite, à gauche, c'est tout. Ca te va comme réponse ?

-Mais...pourquoi ? Tu es pourtant un bon petit jeune homme. Qui ne voudrait pas de toi ?, elle ne comprenait vraiment pas.

-Maman, je suis très bien comme ca. (Bien sur, il mentait, puisque même « sans attaches », il avait le cœur en plusieurs morceaux, mais il repoussa violemment cette pensée) Et je préfère les garçons aux filles soit dit en passant.

Ca, ce n'était pas prévu, Louis, pensa t-il. Sa mère resta figée et son père se retourna vers eux, ayant entendu cette révélation. Ils avaient l'air intelligent à cet instant-là, avec leurs grandes bouches ouvertes. Aucun son, aucun mot et cela fit beaucoup de bien Lou'.

-Bon, je peux m'enfermer dans ma chambre maintenant ?, demanda t-il avant de rapidement monter les escaliers, claquant la porte de sa chambre derrière lui. Il s'effondra contre celle-ci, ne parvenant plus à arrêter ses larmes. Il se laissa tomber au sol et se roula en boule.



-Où est Lou' ??, demanda Luke en arrivant dans la cour de l'école, Ash' et Agathe profitant du doux soleil de septembre sur un banc confortable. Les deux restèrent silencieux, haussant les épaules.

-Il n'a prévenu personne ? Il lui est peut-être arrivé quelque chose de grave..., il paraissait vraiment tendu et prêt à s'en prendre au premier con qu'il croiserait. D'ailleurs, il aperçut le connard qui s'en était pris à Louis la semaine précédente.

-Non, je ne pense pas, Hope nous aurait prévenus, non ? Il a surement juste un p'tit rhume. On peut savoir ce que t'as au nez ?, lui répondit gentiment Ash'.

-Cet enfoiré de Zayn me l'a peté. S'il s'approche de Louis, j'lui enverrai un sacré crochet. Dont il se souviendra bien.

Les deux autres échangèrent un regard, pas surs de tout comprendre.

-Mais...pourquoi il s'en est pris à toi ?, demanda Agathe, incapable de tenir plus longtemps en remarquant le regard plein de haine qu'il lançait à Liam. Luke se tourna à nouveau vers eux, rosissant légèrement.

-Il nous a plus ou moins surpris ensemble... Non pas de questions, s'il vous plait !, supplia t-il quasiment en voyant les mines étonnées de ses deux amis.

Il quitta les deux des yeux et tomba sur ceux de Zayn. Plus loin dans la cour, nonchalamment appuyé contre un arbre et parlant à une fille. Il fit une mimique pour se moquer de son visage endommagé, et Luke ne put tenir plus longtemps...

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