La semaine s'écoule, lente et interminable. Les moments qui filent comme l'éclair, c'est lorsque je croise Cassidie sur le campus ou que je l'aperçoive de loin. Quant à mes soirées, je suis pendu au téléphone par message avec elle. Et le temps file à toute vitesse !

C'est devenu un peu notre quotidien de discuter le soir, et notre cycle de sommeil en prend un coup. On dépasse toujours minuit et plus d'une fois, Cassidie s'endort, ne me répondant plus et je souris comme un con avant de fermer les yeux à mon tour. Elle me sermonne le lendemain et elle s'amuse même à me réveiller à l'aube, quand elle va faire son footing ou qu'elle parte à l'entraînement. J'ignore comment elle fait pour dormir si peu et tenir la forme ! Le soir, elle dicte ses messages par son magnétophone incrusté dans son tel' tandis qu'elle court sur son tapis. C'est elle qui me la dit. J'ai beau lui dire de se modérer, elle continue à s'infliger un entraînement aussi dur.

Parfois, le midi, je lui envoie un message. Que Manon soit présente ou non.

Manon... Je m'en veux d'agir comme je le fais. Je la délaisse un peu... Elle ne semble pas s'en offusquer et me sourit chaque fois tendrement quand nos regards s'accrochent. Ça me fait mal de la traiter de la sorte. C'est comme si je jouais avec deux fille : ma nana et une fille qui m'attire comme un aimant. Il n'y a pas plus salaud que moi ! J'ai beau me dire que je ne fais rien de mal, que je ne trompe pas ma copine, le remords est bien là.

Cependant, ce n'est pas ce sentiment qui commence à grandir en moi qui m'arrête de quoi que ce soit envers Cassidie. Je n'y arrive pas. Ça m'est impossible !

On discute beaucoup, Cassidie et moi. Nos conversations sont assez diversifiées. Tantôt banales, tantôt plus sérieuses. C'est comme ça que j'ai appris que Cara ne faisait plus la gueule à Cassidie.

Cette fille, je ne la supporte pas ! Elle colle constamment Emilien. Pas que cela me dérange que mon pote ait une copine, mais c'est surtout qu'elle est avec lui dans l'unique espoir que je vais tourner mon attention vers elle. Pathétique !

Je me demande vraiment ce que Cassidie peut bien lui trouver... Il faut que j'en sache plus ! Pas pour Cara, elle ne m'intéresse nullement, mais pour essayer de comprendre ma nouvelle amie et ce qu'elle peut ressentir.

Je rejoins Luc en fin de cours de la matinée. Il est seul. Parfait ! On va pouvoir discuter tranquillement. Il faut que je lui pose la question. Il est proche de Cassidie, peut-être pourra-t-il me répondre. Ou pas. Qui ne tente rien n'a rien comme on dit !

— Salut !

— Ah salut Dylan.

—Tu as un instant à me consacrer ?

—Bien sûr.

— J'aimerais te poser une question.

— Je t'écoute.

— Ça concerne Cassidie...

— Dylan, soupire-t-il.

— Et Cara.

Ses sourcils se froncent. On dirait bien que j'ai attiré son attention. Parfait ! Si je pose les bonnes questions, peut-être que j'aurais les réponses à celles que je me pose.

— OK, dis-moi.

— Tu les connais bien toutes les deux...

— Je ne dirais pas que je connais très bien Cara, elle est l'opposé de Cassie.

— Qu'est-ce que Cassidie lui trouve ? Je veux dire, leur amitié semble complexe, non ?

— Comment tu peux savoir ça ?

— Cassidie et moi... on parle.

— Cassie et toi ? fit-il de plus en plus étonné. Ça alors, je ne l'aurais jamais cru !

— Uniquement par téléphone, ricané-je.

— Là, je veux bien te croire, sourit-il.

— Alors ? Que peux-tu me dire ?

— Hum..., fit-il en réfléchissant et en croisant les bras sur son torse. Ça fait des années qu'elles se connaissent, la primaire je pense. Si moi je n'ai jamais pu apprécier Cara, Cassidie voit en elle ce que les autres ne voit pas.

— Et c'est quoi ?

— Sa gentillesse d'après Cassie. Elles sont différentes, mais très liées quand même. C'est pour ça que je respecte leur amitié, même si certaines choses ne me plaisent pas.

— Comme lui faire la gueule parce que Cassidie ne lui répond pas et débarquer chez elle pour lui faire toute une histoire pour des notes qu'elle ne lui aurait pas données ?

— Elle a recommencé, soupire Luc. Elle n'est vraiment pas possible ! Mais il n'y a pas que ça qui ne me plaît pas chez elle, mais plutôt sa manière de s'adresser à Cassie, la garder dans l'ombre d'elle et surtout, les critiques qu'elle lui fait à longueur de journée.

— Des critiques ?

— Ouais, sur sa manière de se coiffer, s'habiller... Enfin, si tu veux savoir autre chose, adresse-toi à Cassie.

Il me tapote l'épaule et s'en va.

Luc n'en a pas conscience, mais il vient de me révéler une information qui ne me plaît pas du tout ! Cara critique Cassidie. C'est donc ça le « entre autres choses », c'est ça qu'il n'aime pas chez Cara ! Je secoue la tête. Cassidie ne devrait pas subir cela, elle est bien plus jolie que Cara à mon humble avis.

Je m'avance sur le campus, mais m'arrête. J'aperçois Cassidie qui entre dans le bâtiment de la bibliothèque (se renseigner où c'est pour le citer). Au lieu de prendre la direction du restaurant, je prends la même que Cassidie. C'est ma chance, je vais pouvoir me retrouver seul avec elle ! J'ai un pari à gagner en plus...

La bibliothèque du campus est un endroit où je me rends rarement. Pas parce que je déteste ça, mais parce que je n'en ai pas besoin. J'ai les moyens de me payer tous les livres que je veux, de me procurer ce dont j'ai besoin.

Le lieu est très grand : des tables en son centre, des bureaux avec des ordinateurs dans un coin, et des étagères à pertes de vue. Il y en a partout, petites, grandes. Il serait facile de se cacher dans les rayons. Ou s'y perdre.

Je cherche Cassidie. Elle est quelque part. Elle ne compte pas partir alors qu'elle vient d'arriver, j'en suis sûr. Il n'y a quasiment personne. J'ignore pourquoi Cassidie préfère venir ici plutôt que d'aller manger. Mais je vais profiter de ce petit moment que je n'ai pas su saisir depuis le début de la semaine. Être enfin un peu avec elle ! Et autre que par message !

Je pourrais aller chez elle. Après tout, on vit sur le même étage, mais notre nouvelle amitié n'est pas encore au stade où on va dans l'appartement de l'un et l'autre. Et puis, elle ne veut toujours pas être vue en ma compagnie. Que ce soit Lucia ou Travis pour seuls témoins.

Je la trouve enfin ! Elle est de profil et feuillette un livre. Je coule mon regard marron foncé sur son corps. Putain ! Qu'est-ce qu'elle est belle ! Elle a vêtue une robe rose pâle à longues manches. Elle s'arrête à mi-cuisses où elle a enfilé des bas opaque et par-dessus, de grandes bottes noires. Aujourd'hui elle a séparé ses cheveux en deux et a fait de grosses nattes qui passent sur ses épaules. L'une est posée sur l'un de ses seins, l'autre est dans son dos.

N'importe qui trouverait cette tenue et cette coiffure débile, voire enfantin, mais pas moi. C'est simple, classe et sexy. J'aime beaucoup. J'ai eu le loisir de l'observer toute la semaine. On est vendredi et chaque jour, elle s'est habillé et coiffé différemment. Elle si belle, si pure.

Mon cœur se met à galoper dans ma poitrine, mes lèvres s'étirent dans un petit sourire en coin. Je vais gagner ce pari débile qu'on s'est donné le week-end dernier et durant une journée, elle ne sera qu'à moi !

Lentement, je m'approche. Lorsque je me glisse dans son dos, elle ferme le livre et tend sa main pour le ranger. C'est le moment que je trouve pour la surprendre.

— Intéressante, ta lecture ?

Elle sursaute, laisse tomber le livre et se retourne. Ses beaux yeux bleus sont écarquillés. Je lui ai fait peur, je ne pensais pas l'effrayer autant. Mon sourire en disparait et j'adoucis mon regard le plus possible. Je n'aime pas la crainte que j'aperçois au fond de ses pupilles.

— Dylan..., chuchote-t-elle.

— Désolé, je ne pensais pas t'effrayer à ce point.

Je lui caresse la joue du dos de la main. Elle ne bouge pas. Je rapproche mon corps du sien et fait descendre mes doigts vers sa poitrine, à l'emplacement de son cœur. Celui-ci bat extrêmement vite.

Je ne devrais pas la toucher ainsi. Je sors avec Manon. Certes, je ne l'a trahi pas, mais je me tourne vers une autre. Cependant, Cassidie m'attire tel un aimant, c'est même pire que ça et tous mes échanges avec elle me plaisent. J'en veux même plus.

— Arrête, souffle Cassidie.

Elle pose ses mains contre mon torse pour me repousser. Je recule d'un pas. Elle sursaute à nouveau en entendant des pas s'approcher. Ce qui suit, je ne m'y attendais vraiment pas. Elle se recule tout en m'attirant à elle. Son dos cogne contre l'étagère qui bouge légèrement. Elle ne veut toujours pas qu'on soit vu ensemble... Je souris, je tiens là une occasion inespéré !

Je lui prends la main et la tire avec moi. On a juste le temps de contourner deux étagères remplis de livres. Je la pousse doucement dans un coin, colle mon corps contre le sien et glisse mes mains dans son dos. J'ai l'audace d'en descendre une sur ses fesses. Elle n'y fait même pas attention, regardant derrière mon épaule pour s'assurer que personne n'approche. Je me presse un peu plus contre elle et son regard croise le mien.

C'est comme si tout le décor autour de nous disparaissait. Comme si il ne restait plus qu'elle et moi, et nos cœurs battant la chamade, notre souffle qui balaye les lèvres de l'autre, nos membres, nos vêtements qui se touchent. Elle baisse les yeux et j'aperçois ses joues se colorer. Ce qui me tire un sourire. Adorable !

— Qu'est-ce que tu fais ? chuchote-t-elle.

— Je gagne mon pari, répondis-je sur le même ton.

Son corps se tend contre le mien. Oups. La magie du moment s'évapore. Ses si beaux yeux bleus se rétrécissent. Cassidie semble vouloir prendre un air sévère, mais ça me fait sourire. Ce qui ne va sûrement pas arranger mon cas.

— Vire ta main de là.

— C'est toi qui m'as mis au défi.

Ma main quitte ses fesses et remonte le long de sa colonne vertébrale pour aller se nicher dans sa nuque. Je la sens frissonner sous mes doigts. Mon ventre se contracte. J'aime que je lui fasse de l'effet. Elle me repousse, cette fois je me recule, non sans caresser une dernière fois sa douce peau de mon pouce.

— Tu me dois une journée, lui dis-je.

— Non.

Elle croise les bras sur sa poitrine, tourne la tête sur le côté et boude. Je ne peux m'empêcher de rigoler doucement. Elle est trop craquante !

— Tu n'as pas le choix, dis-je.

— Sinon quoi ? me répondit-elle en me regardant.

— Tu recommences ? Attention hein ! Sinon... je t'embrasse ! la provoqué-je. Sur la bouche, bien évidemment.

Je me penche vers elle pour lui prouver que je ne bluff pas. Le pire, c'est que j'ai vraiment envie de gouter à ses lèvres ! Cassidie pose sa main sur ma bouche, me foudroie et me repousse. Elle me recule encore d'un pas, passe à côté de moi et marche vite. Elle semble furibonde. Je me retourne et la regarde s'éloigner.

— Petit con ! Ne m'envoie plus de messages !

Mon cœur s'affole. Ce n'est pas du tout la réaction que j'envisageais. Je n'ai pas envie de mettre fin à quoi que ce soit entre elle et moi. Je l'a rattrape et lui saisit le bras avant qu'elle quitte le rayon. Je la tire vers moi, elle ne crie pas, mais ses yeux me lancent des éclairs.

— Ne me touche pas ! siffle-t-elle.

— Je suis désolée Cassidie, je ne voulais pas te blesser, seulement te taquiner.

— Je n'aime pas ta façon de faire !

— Pardonne-moi. Promis, je ne recommencerais plus.

Je lui caresse la joue du dos de la main et la sens frissonner sous mon toucher. Elle ferme les yeux et pousse un soupir. Après quoi, elle me regarde à nouveau. Pas de colère cette fois, mais je suis quand même tendu à l'extrême. Est-ce qu'elle me pardonne ma bêtise ?

Elle recule d'un pas, se retourne sans me dire quoi que ce soit. Mon cœur galope dans ma poitrine. Bon sang ! Elle sait mettre la pression ! Elle s'avance, je ne peux voir que son dos et l'arrière de ses belles jambes. Mais avant de disparaître, elle se retourne une dernière fois. Mon pouls bat plus fort. Plus vite. Ses joues sont à nouveau colorées et un minuscule sourire orne ses lèvres.

Je pousse un long soupiret relâche mes muscles alors qu'elle n'est plus dans mon champ de vision. Bordel ! Il y avait bien longtempsqu'une meuf de m'avait plus mis autant la pression ! Mes lèvres s'étirentdans un fin sourire et je m'adosse contre l'étagère. J'aime son tempérament !Ni trop docile ni trop caractérielle. Ça promet ! 

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Coucou mes chatons ♥

Désolée, j'ai été prise ce week-end, du coup je vous poste le chapitre aujourd'hui! Rien de bien nouveau, comme vous avez pu le constater, à part un peu le décor, mais sinon le passage à la bibliothèque reste identique. C'est l'un des passages entre eux que je préfère ♥

Des bisous ♥