Chapitre 10 - Dylan
Je suis ravi que mon idée plaise à Cassidie. Elle rayonne ! Ce qui fait battre mon cœur bien plus vite qu'il ne le devrait.
Après m'être garé sur le parking, je paie nos entrées. On va chercher des patins, Cassidie les enfile avant moi et au moment où je termine de lacer mon dernier patin, elle est sur la glace.
Mon cœur loupe un battement. Elle ne glisse pas sur la glace, elle la survole ! C'est tout bonnement magnifique ! Époustouflant ! Elle pivote sur ses pieds en un tour de main. J'arque un sourcil tout en glissant à mon tour sur la glace, mais bien moins à l'aise qu'elle.
Elle est lumineuse avec ses pupilles qui brillent, ses joues roses, son sourire qui fait battre mon pouls a une vitesse vertigineuse. Elle me rejoint et tends ses mains vers moi. J'y glisse les miennes, rien que ce simple toucher m'électrise.
— Allez viens patiner avec moi !
Je ris et m'avance vers elle. Elle s'amuse à tourner autour de moi. J'observe ses chevilles qui ne cessent de se croiser et se décroiser. Je rêve, où elle a même fait un huit ? Mes yeux se relèvent vers elle, Cassidie s'est un peu éloigné, mais elle me jette des regards de temps en temps. Je me mets sur le côté et l'observe. Je préfère cela à essayer de la rattraper, même si je n'aurais pas été contre que de poser mes mains sur elle.
Putain ! Elle est trop belle, on dirait un ange !
On dirait qu'elle est comme enfermée dans une bulle. Elle patine de mieux en mieux, tourne même dans les airs. Plusieurs personnes la regardent, mais elle n'y fait pas attention. Je me saisis de mon téléphone, prends quelques photos et je la filme. Je ne peux pas passer à côté d'une telle occasion !
Au bout d'un moment, elle arrive vers moi. Son sourire disparaît et elle fronce des sourcils. Moi, je souris.
— Tu me filmes là ?
— Qui sait...
Lorsqu'elle est près de moi, j'arrête la vidéo et tends mon bras en l'air pour qu'elle ne puisse pas l'attraper. Elle fait la moue, ce qui la rend trop craquante !
— Montre-moi ça !
— À une condition.
— Laquelle ?
— Tu bois un chocolat chaud avec moi.
— D'accord.
— Si facilement ?
— Ben oui, je commence à avoir froid, répond-elle en soulevant ses épaules.
Je secoue la tête tout en pouffant. Bien sûr, elle y a vu son intérêt. Je me disais aussi qu'elle avait capitulé trop facilement.
Elle fait encore quelques tours de pistes et nous allons boire à la buvette un chocolat chaud après avoir retiré nos patins. Il fait bien meilleur ici ! Je frotte même mes mains l'une sur l'autre pour les réchauffer. Cassidie place les siennes entre ses cuisses. Elle est frigorifiée ! Nos chocolats arrivent, et la première gorgée nous fait un bien fou !
— Tu ne patines pas beaucoup, me dit-elle dans un léger sourire.
— Et toi, tu patines extrêmement bien. Tu n'es pas une débutante.
—Je fais principalement de la danse et de la gymnastique, mais le patin à glace n'a pas de secret pour moi.
On boit une gorgée de notre boisson puis je relève les yeux vers elle et lui demande :
— Tu m'en veux pour hier ?
— Je dois dire que je ne pensais pas que tu me mettrais la main aux fesses, soupire-t-elle.
Je l'observe, un sourire dissimulé derrière ma main. Ses joues sont rosies, ses yeux baissés. Elle n'ose visiblement pas me regarder.
— Tu m'as mis au défi, lui répondis-je.
— Hum...
—Et comment ça se passe avec Cara ? Elle patine aussi ?
—Elle ? Patiner ? Oh non ! Elle déteste avoir froid. C'est quelque chose que j'ai toujours fait sans elle. Ça va entre nous, c'est toujours pareil entre elle et moi. Mais je l'adore ! Je sais que beaucoup ne la comprenne pas, mais chacun est comme il est, non ?
— Je n'apprécie pas ceux qui se servent des autres. Ne le vois-tu pas ? Comment ça se fait que tu es amie avec ce genre de personne ?
— Ça fait longtemps que je la connais.
— Raconte, que je puisse comprendre...
Elle se mordille la lèvre et me jette un regard. La première chose que j'ai compris sur Cassidie, c'est qu'elle ne se confie pas, ou voir vraiment très peu. La deuxième, est que c'est quelqu'un de très discret et qui n'aime pas se faire remarquer. Mais entre le lire et le voir de ses propres yeux sont deux choses différentes selon moi.
J'ignore si elle veut s'ouvrir un peu. Je l'espère en tout cas. J'ai vraiment envie d'en apprendre plus sur elle. Je la vois hésiter, et j'attends. Je ne veux pas la brusquer. Elle se met à pousser un soupir et pose ses mirettes sur moi.
— On était voisines avant, et ses parents étaient amis avec les miens. Puis à mes dix ans, j'ai dû déménager, on s'est donc perdu de vue. Mais déjà à cette époque-là, elle a été d'un soutien inébranlable. Elle n'avait pas changé quand je l'ai retrouvé lors de ma première année en secondaire. Par miracle, on s'est retrouvées dans la même école.
— Et Luc, comment l'as-tu connu ? demandé-je, curieux de savoir.
— Eh bien...
Son regard se ternit, la tristesse peint ses traits et elle baisse les yeux pour fixer son attention sur le mug fumant.
Je sens ma poitrine ce comprimer au visage qu'elle affiche.
—Je viens de te dire que j'ai déménagé à mes dix ans.
—Oui...
—Ce n'est pas pour rien. Mes parents ont eu... un accident de voiture et ils sont morts. J'ai dû aller dans un Home. C'est un endroit qui accueille des enfants en situations différentes. Soit ils y sont placé par l'Etat, comme moi, soit parce que c'est compliqué avec leur famille, soit à la demande de leurs parents... Tu as des familles d'accueils qui se proposent à accueillir des enfants chez eux. Les week-ends, les vacances. Les parents donnent leur aval. Généralement, ça fait du bien à tout le monde. Pour moi, c'était différent. Je n'avais plus de famille. Mais c'est dans ce contexte que j'ai rencontré la famille Milano. Les parents de Luc ont directement craqué pour moi. Je les ai d'abord vus quelques heures, puis une journée, le temps que le contact s'établisse puis j'ai été en week-end. J'y ai rencontré Luc. On s'est tout de suite très bien entendu et il m'a prise sous son aile. J'adorais les week-ends et les vacances, et puis, de fil en aiguille, j'ai pu aller vivre chez eux.
—Je le connais depuis des années et il n'a jamais parlé de toi.
—Il avait quinze ans quand j'ai fait sa connaissance. Seize quand j'ai été vraiment vivre chez lui. J'étais très réservée, repliée sur moi-même. On avait nos moments à deux, tout comme il avait ceux avec ses potes. Il m'a beaucoup aidé à faire face au deuil de mes parents. C'est lui qui m'a montré la gymnastique. Je faisais déjà de la danse avant le décès de mes parents. Il m'a montré autre chose, et que je pouvais pallier les deux. Cela m'a aidé à sortir de mes sombres pensées et du gouffre dans lequel je m'enlisais. Je l'adore, il est tout pour moi et pas uniquement parce qu'il m'a aidé. Notre amitié va au-delà de ça.
Son histoire est vraiment triste, mais dans son malheur, elle a fait une merveilleuse rencontre.
Toutefois, quelque chose m'interpelle. Je note une grande différence lorsque Cassidie me parle de Luc et Cara. Pourtant cela se sent, elle les aime tous les deux.
— Il y a une différence quand tu parles de Luc et Cara.
— Comment ça ?
— Je veux dire, entre eux deux. Quand tu parles de Luc, tu es extrêmement douce, tandis que quand tu parles de Cara... je sens de l'exaspération... Comme si quelque chose te pesait. J'ignore quel mot mettre là-dessus, ça se sent que tu les aimes tous les deux, mais je ne sais pas, c'est différent.
— Tu dois avoir certainement raison. Le fait est qu'à Luc, je peux tout dire. Absolument tout ! Je peux me confier sur tout, contrairement à Cara.
— Pourquoi ?
— Je ne sais pas trop comment l'expliquer... je le ressens, c'est tout. Je sais qu'il y a certaines choses que je peux dire à Cara, qu'elle va m'écouter et m'épauler comme elle le peut. Avec Luc, c'est différent. Il répondrait à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit, serait prêt à m'écouter me plaindre pendant des heures, ne porterait pas de jugement. Je sais ce que je peux dire à Cara et ce que je ne dois surtout pas lui confier.
— Tu es sûre que c'est ta meilleure amie ? demandé-je en arquant un sourcil.
— Oui, quand tu connais bien une personne, tu sais comment la prendre, ce que tu peux dire, ce qu'il faut taire...
— Hum... un meilleur ami ou une meilleure amie est quand même une personne à qui tu peux tout dire, absolument tout ! Je peux te poser une question ?
— Bien sûr.
— Si Luc savait que tu étais ici avec moi, que ferait-il ?
— Il me dirait de faire attention, car il ne peut pas s'empêcher de s'inquiéter pour moi et de me materner un peu, sourit-elle, que je dois rester sur mes gardes, mais il me dirait aussi que c'est bien que je sorte un peu et voit d'autres personnes.
— Et Cara ?
Elle écarquille les yeux, secoue la tête et boit son cacao. Je sais exactement ce qu'elle va me dire avant qu'elle ne le fasse. Sa réaction parle d'elle-même.
— Je ne préfère même pas y penser. Elle deviendrait folle de rage !
— Parce qu'elle a des vues sur moi.
— Oui... et non. Cara est comment dire... elle aime m'avoir pour elle toute seule. Je crois que c'est pour ça qu'elle n'aime pas Luc.
— Hum... je n'aime pas ça. Je vois une nette différence entre Luc et elle. Luc joue le rôle de ton meilleur ami à deux cents pour cent. Alors que Cara... je ne sais pas, mais je ne la sens pas.
— Tu dis ça parce que tu ne l'aimes pas.
— Je vais te dire pourquoi je ne l'aime pas. Tout d'abord, elle utilise l'un de mes potes pour m'approcher, et ça, je n'apprécie pas. On ne manipule pas les gens de la sorte ! Elle est fausse. Tous les moyens sont bons pour elle du moment qu'elle arrive à ses fins. Elle est calculatrice, elle croit qu'elle peut tout avoir avec son corps, elle se croit belle et se prend pour le nombril du monde. Elle est trop superficielle !
— Je comprends, mais tu sais, elle a le béguin pour toi.
— Ce n'est pas une raison. Tu peux aimer une personne sans pour autant être mesquine et manipuler tous ceux autour de toi. Et rien que toi, te vouloir à elle toute seule, mais c'est quoi ce délire ? Tu as le droit de vivre Cassidie et ne pas faire face à sa colère, car tu n'as pas décroché ton téléphone !
— Je sais...
— Tu es consciente de ce qu'elle est, de sa personnalité, et malgré tout, tu la gardes comme meilleure amie ? Qu'a-t-elle pu bien faire pour toi pour que tu l'aimes ainsi ?
— Elle m'a sauvée.
J'entrouvre mes lèvres sous cet aveu. Quoi ? Qu'est-ce que ça veut dire, je ne comprends pas.
— Écoute Dylan, soupire-t-elle. Je sais que tu ne dois pas comprendre grand-chose et pour l'instant, c'est trop tôt pour que je te confie quoi que ce soit de plus concernant Cara et moi. Je... j'ai du mal à faire confiance, tu comprends ?
— Oui, ne t'en fais pas.
J'enlève ma casquette, passa mes doigts dans mes cheveux et la remet. Je pose ensuite mes yeux sur Cassidie et mon cœur loupe un battement en la voyant si triste.
— Cassidie, chuchoté-je.
— Tu m'en veux ?
— Quoi ? Non ! Quelle idée ! C'est normal, on se connaît à peine.
— Ça me rassure, sourit-elle.
— Je ne t'en voudrais jamais pour si peu, Baby.
Ses joues s'enflamment, elle se cache le visage dans les mains. Mes lèvres s'étirent dans un fin sourire. Embarrassée, elle est à croquer !
— Arrête de m'appeler comme ça, souffle-t-elle. Sinon je te jure que moi aussi, je vais te trouver un surnom débile !
Elle plante son regard sérieux et amusé dans le mien. Je souris toujours. Ses joues sont encore colorées. Je me penche légèrement en avant et murmure :
— Cap !
Elle inspire un grand coup. Par ce simple mot, je lui montre que ça ne me fait pas peur et qu'elle peut me surnommer comme elle le veut.
Elle s'empourpre ànouveau et mon sourire s'étire davantage.
********************
Coucou mes chatons!
Je ne suis pas très présente, mais bientôt, je vais pouvoir vous annoncer une bonne nouvelle!
Retrouvons d'abord Dylan et Cassidy, ainsi que les confidences de cette dernière qui explique comment elle a rencontré Luc et pourquoi. Histoire touchante, vous ne trouvez pas?
Des bisous ♥
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