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06 Mars 2016 : Take me to Church
La porte d'entrée s'ouvrit puis se referma rapidement dans un claquement sec. Aussitôt, la vie reprit possession de la petite maison de la famille Larkin.
« Cette petite ville est vraiment très agréable.»
« Tu trouves ? »
« Oui ! Bien plus que Londres. Mais il faut dire que je ne supporte plus Londres. J'ai l'impression d'étouffer là-bas maintenant. Tu vois ce que je veux dire ? »
« Oui, oui. Enfin ici, tu t'ennuierais vite, je pense. »
« Je sais pas. J'aurais enfin le temps de lire la vingtaine de livres qui m'attend sur ma table de chevet. »
« Ben pourquoi tu déménages pas ? »
« Charley ! Il adore les grandes villes et puis, pour son métier, Londres, c'est mieux que Barnard Castle ! En plus, je viens à peine d'acheter le café. »
« Et pourquoi pas la proche banlieue ? Ça serait un bon compromis ! »
« C'est pas faux. »
Emily entendait parfaitement bien les mots de Jill et Lauren qui lui parvenaient depuis la cuisine où elles étaient directement allées en rentrant des courses. Et elle était sûre et certaine qu'ils avaient un sens bien précis les uns avec les autres mais elle n'arrivait pas à le percevoir, à comprendre leur conversation. Ce n'était que des sons qui sortaient de leur bouche. Des sons à la fois inutiles et salvateurs. Elle serra la mâchoire et laissa son regard fixer le vide, ne trouvant de toute façon rien d'intéressant à regarder dans la maison de son enfance.
Elle ramena ses genoux contre sa poitrine, les mains tremblantes les entourant comme lorsqu'elle avait peur des orages la nuit et qu'elle se cachait dans le placard qui se trouvait dans le mur de sa chambre. Elle se souvenait que c'étaient les seuls moments de son enfance où Elena et elle s'entendaient. Sa sœur se faufilait dans le couloir et venait la rejoindre à toute vitesse. Elle passait alors leur temps à fredonner toutes les chansons qu'elles connaissaient. Et au bout d'un moment, leur mère venait ouvrir la porte et leur tendait un verre de lait chaud à chacune. Finalement, ces orages resteraient à jamais de très bons souvenirs, sans doute les meilleurs.
Elle eut un sourire triste tandis qu'une larme coulait le long de sa joue. Elle l'effaça brutalement, énervée après elle-même. Il fallait qu'elle soit forte. Elle ferma avec force les paupières jusqu'à s'en faire mal. Aussitôt, des bruits à l'étage lui parvinrent. Elle ne supportait plus du tout cette cacophonie autour d'elle. Emily voulait du silence. Un vrai, un pur, un éternel silence. Elle plaqua ses mains sur ses oreilles et essaya de retrouver son calme en prenant de grandes respirations.
Mais il semblait assez évident pour la jeune femme qu'elle n'y arriverait pas. Elle avait mal, bien trop mal pour pouvoir rester tranquille sur cet affreux canapé qu'elle ne pouvait plus supporter. Elle ouvrit les yeux et repéra aussitôt le tricot de sa mère, puis ces vieilles pantoufles dont son père refusait de se séparer malgré leur état pitoyable. Tout l'énervait, tout l'attristait, tout la dégoutait, tout n'était qu'émotion négative et elle ne savait pas comment arranger ça. Elle appuya un peu plus fort de chaque côté de son crâne en se balançant légèrement d'avant en arrière.Une boule se forma dans sa gorge l'empêchant de respirer correctement. Elle toussa à plusieurs reprises mais rien n'y fit. Elle restait coincée.
Elle se concentra sur la poignée de la fenêtre qui lui faisait face. Ne plus penser,ne plus réfléchir mais surtout ne plus se souvenir. Parce qu'à présent, poser son regard sur un objet, même quelconque devenait douloureux. Elle se demandait sincèrement à partir de combien de temps tout cela allait se calmer, diminuer... Elle savait pertinemment qu'il était inconcevable d'oublier cette douleur mais elle pouvait espérer qu'elle s'apaise, non ? Parce que sinon, elle ne pourrait plus aller au travail, ne pourrait même plus se lever de ce canapé. Elle serait incapable de vivre avec toute cette souffrance et cette culpabilité.
Elle sursauta lorsqu'elle sentit une main se poser sur son épaule. Elle retira ses mains de sa tête quand elle se redressa, apeurée, tout en reculant légèrement jusqu'à toucher le dossier de l'assise. En face d'elle, se tenait Elena, accroupie. Malgré le fait qu'elle ait un sourire aux lèvres, Emily avait vite remarqué ses épaules voutées, ses cernes, ses yeux rouges, ses cheveux mal coiffés. Elle ne savait pas jouer la comédie et encore moins dans ces conditions plus qu'exceptionnelles.
Tandis qu'elle se rendait compte qu'elle n'entendait plus les voix de Jill et Lauren résonner, sa sœur s'installa à côté d'elle et la prit doucement dans ses bras. Elle lui caressa longuement le dos pour la réconforter. Jamais dans sa vie, Emily aurait pensé qu'une telle chose puisse arriver entre elles. Pas après les années de jalousie, de haine, de trahison, de critiques. Mais c'était dans les pires moments qu'elle prenait conscience que bien qu'elle la fuit depuis des années maintenant, sa famille était toujours là pour elle.
« Elle... » commença Emily avant de respirer un grand coup pour pouvoir continuer. « Elle est où ? »
« Au lit ! Avec tout ça, elle était fatiguée. Une petite sieste lui fera le plus grand bien. »
Emily baissa les yeux sur leurs corps qui étaient si semblables. Elle s'était souvent comparée à Elena, se disant que cette dernière était plus jolie qu'elle mais finalement, elles n'étaient pas si différentes l'une de l'autre. Avec leurs têtes de zombie, ce jour-là, on aurait presque pu les prendre pour des jumelles. Elle prit la main d'Elena, la serra et lui murmura :
« Je suis fière de toi... Tu es devenue... Si... Incroyable... »
Emily ne savait absolument pas ce qui lui prenait de déclarer tout ça à sa petite sœur mais elle avait besoin de lui dire les choses qu'elle pensait et ressentait avant qu'il ne soit trop tard.
« Tu parles... Avec le bébé et la boutique, je ne dors plus, je ne vis plus... Je suis dépassée au moindre obstacle. »
« Tu plaisantes ? Tu es une maman et une femme fantastique. Et... Tu... As géré tout ce... Tout ça à la perfection. Je n'aurais jamais pu faire tout ce que tu as fait pour... »
Sa phrase se perdit dans sa bouche. Comme tout à l'heure quand ses amies parlaient, elle ne comprenait plus le sens des mots. Pour une éditrice, c'était bien un comble.
« Je... Je n'ai pas eu le choix et Ben m'a beaucoup aidé. Il a connu ça... »
Emily s'en souvenait bien. A l'époque, elle sortait toujours avec lui et elle s'était longtemps demandée comme il allait faire pour vivre avec cette perte immense. Et aujourd'hui, c'était à elle que la question était posée. Comment allait-elle faire ?
« Em', c'est dur et ça va être encore plus dur demain mais il faut qu'on soit fortes, on a pas le choix ok ? »
Emily renifla de manière peu élégante. Sa sœur avait raison. Elles n'avaient pas le choix, il faudrait rester la tête haute et ne pas montrer à quel point elles étaient brisées.
« Promis ? »
Elle se lova un peu plus sur l'épaule d'Elena et lui promit, une larme trahissant la présence de ses doutes.
*****
Elle se regarda une dernière fois dans le miroir de sa chambre. Il y avait de cela deux semaines, Emily s'était fait un petit plaisir et s'était achetée une belle robe noire pensant la mettre la prochaine fois que son petit-ami l'inviterait au restaurant mais jamais, elle n'aurait pu imaginer la mettre dans de telles conditions. Jamais. Elle passa les mains sur le devant de l'habit. Sa robe tombait à la perfection. Jamais un vêtement ne lui était allé aussi bien. Elle eut un petit sourire amer en continuant de la détailler longuement comme pour repousser le moment où elle devrait sortir de cette pièce.
Elle remit en arrière une mèche qui s'était retirée de son chignon et réajusta ses lunettes. Elle n'avait pas eu le courage depuis le vendredi de mettre ses lentilles de contact. Elle avait vraiment autre chose à faire ou à penser. Cela faisait des mois qu'elle ne les avait pas remises, elle avait d'ailleurs eu du mal à mettre la main dessus. C'était bizarre de les sentir à nouveau peser légèrement sur son nez. Elle grimaça. Elle n'avait plus l'habitude de se voir avec. Elle soupira, ce n'était vraiment pas important ce genre de choses...
« Emily ! » l'appela la voix de Jill tandis que celle-ci passait la tête par l'ouverture de la porte. « Tu es prête ? »
Son amie utilisait un ton doux, mielleux comme celui que l'on prenait pour ne pas faire peur aux enfants, ou encore pour ne pas brusquer un condamné à mort. Elle avait la désagréable impression d'être à la fois cet enfant effrayé par ce qui l'attendait à l'extérieur de la maison et ce condamné à mort qui ne veut pas se rendre à l'échafaud. Elle voulait seulement... Dormir et oublier... Pleurer aussi mais elle se retint et répondit d'une voix brisée à Jill :
« Oui, oui... J'arrive. »
« Tu as encore un peu de temps. » affirma-t-elle en entrant complètement.
Jill se dirigea vers elle, un masque de tristesse sur le visage puis elle lui prit les mains dans les siennes, les serra avec doucement et lui sourit.
« Tu es magnifique. »
« Merci... »
« Ça fait bizarre de te revoir avec des lunettes ! »
« Oui, ça faisait longtemps. »
« Avant tu les mettais tout le temps. Tu faisais tellement sérieuse avec ! C'est bête à dire mais je t'enviais un peu. »
« M'envier... Y'a pas grand-chose à envier chez moi... » murmura Emily en baissant les yeux vers le sol.
« Arrête ça tout de suite. » commença Jill en lui relevant le menton. « C'est un dur moment à vivre, c'est indéniable. L'un des pires de ta vie mais il ne faut pas que tu te laisses aller, d'accord ? Tu es belle, intelligente et gentille. Tu as un boulot et un mec que tu adores. Il faut que tu restes forte ! »
Emily souffla un « oui » peu convaincant
« Bon, tu as prévu quelque chose à te mettre par-dessus cette robe quand même ? »
« Euh... Je... Oui... J'ai... » bafouilla-t-elle en tournant la tête dans tous les sens, perdue.
Elle avait préparé un petit gilet et son trench noir pour ne pas avoir froid. Il devait être quelque part par ici. Elle n'avait pas bougé de cette chambre, alors il devait être là. C'était obligé, alors pourquoi ne le trouvait-elle pas ? Elle sentit doucement la panique s'emparer d'elle. Elle n'avait que ça à gérer, laissant égoïstement sa sœur faire le sale travail et elle n'était même pas capable de ne pas perdre ses habits ?
« J'ai ma veste... Enfin mon manteau... »
« Calme-toi, il est juste là. » lui apprit Jill en lui montrant le cintre sur lequel le vêtement pendait, la rassurant aussitôt.
Jill alla la prendre et l'aida à l'enfiler avant de la prendre dans ses bras. Elle lui dit alors au creux de l'oreille :
« Ça ne va pas être une partie de plaisir aujourd'hui mais tout le monde sera là pour vous. Tout va bien se passer, je te le promets, d'accord ? »
Emily sentit un sanglot monter dans sa gorge mais elle le ravala rapidement et hocha la tête de haut en bas presque à contre cœur. Elle faisait confiance à Jill mais cette fois, elle avait tort. Tout ne se passerait pas bien. Elle enterrait sa mère aujourd'hui, rien ne pouvait aller bien...
*****
Le vent. Froid et constant. Imperturbable à ce qui se passait sur Terre. Insensible à la douleur qui régnait dans ce cimetière du Nord de l'Angleterre.Puissant. Lui seul arrivait à percer la carapace qu'elle s'était forgée juste avant de sortir de la maison de son enfance pour se rendre à l'Eglise. Et finalement, c'est sûrement lui qui lui avait permis de ne pas verser une seule larme pendant l'inhumation parce qu'elle s'était concentrée sur lui, essayant de le visualiser, d'espérer qu'il efface cette peine, cette mort inutile... Mais le vent était incapable d'un tel miracle.
Elle sentit soudain la main de son père serrer avec force la sienne comme s'il tentait de se raccrocher à la vie de cette manière. Alors aussitôt l'esprit d'Emily revint à la réalité. Elle tourna légèrement la tête vers lui. Il avait tellement vieilli ces quatre derniers jours. Ses rides et ses cernes étaient encore plus creusés qu'avant et cela lui fit mal. Son père n'avait connu que sa mère dans toute sa vie. Ils s'étaient rencontrés au lycée et avait été inséparables depuis mais aujourd'hui, elle s'en était allée. Sans lui. Sans sa moitié. Elle posa sa tête sur l'épaule de son père et caressa doucement son bras, pour le réconforter comme sa sœur l'avait fait la veille avec elle mais elle n'était pas certaine d'être aussi douée qu'Elena.
« Elle va tellement me manquer... » murmura son père, les larmes coulant sur ses joues rosies par le vent et la tristesse.
Elle releva la tête. Que pouvait-elle lui répondre ? Oui, elle allait lui manquer, c'était une certitude. Elle était celle qui mettait de la vie dans la maison à faire dix choses à la fois. Cuisiner, tricoter, râler, faire le ménage, chantonner, crier, rire. Elle était la joie de vivre et maintenant, elle était dans une boîte à six pieds sous terre... Elle se reprit in extrémis. Son père n'avait pas besoin qu'elle craque devant lui.
« Elle va me manquer aussi. » souffla-t-elle simplement.
Elle s'apprêtait à tourner la tête vers sa tante qui faisait un petit discours, debout à côté du trou quand elle repéra au loin trois silhouettes. Tous habillés en noir, deux hommes et une femme se trouvaient à une trentaine de mètres de la tombe. Elle plissa les yeux, remarquant qu'ils étaient tournés vers le cercueil de sa mère. C'est lorsque le vent se leva un peu, faisant bouger légèrement les cheveux blonds de l'un d'eux qu'elle le reconnut. C'était Nick !
Elle mit une main devant sa bouche pour retenir un petit cri de surprise. Elle jeta un coup d'œil à ses amis puis au cercueil pour enfin revenir sur Nick qui n'avait toujours pas bougé. Ce n'était pas un mirage. Nick était bien là. Elle écarquilla les yeux, complètement abasourdie. Malgré elle, Emily le fixa longuement. Même si la distance faisait qu'elle ne le voyait pas très bien, elle pouvait remarquer qu'il avait une prestance incroyable. Il avait opté pour un pantalon de costume et des chaussures de ville. Il portait un long manteau fermé qui ne devait pas lui appartenir. Nick portait très rarement des manteaux. Des petites vestes, oui mais des manteaux ? Non. Il n'en avait pas besoin puisqu'il n'avait jamais froid.
Elle eut un petit sourire en prenant conscience qu'elle se souvenait d'un détail sur lui absolument inintéressant puis elle se rendit doucement compte que Nick était ici, à l'enterrement de sa mère. Nick avec qui elle avait rompu par téléphone et à qui elle n'avait pas parlé depuis plus d'un an, avait fait le déplacement jusqu'ici. Sûrement pour elle parce que même s'il avait rencontré Debbie une fois, il ne la connaissait pas réellement.
Elle avait toujours pensé qu'il était gentil et généreux mais... Comment pouvait-il venir à l'inhumation de sa mère alors qu'elle avait très mal agi avec lui ? Même si la chanson « Learn to love again » qu'il avait écrit l'année précédente, lui avait fait comprendre qu'il considérait qu'elle l'avait aidé, il aurait dû lui en vouloir, la détester mais il était présent, fier, dans ce cimetière froid et venteux. Pourquoi diable était-il venu ?
Une émotion s'empara d'elle, étrange mélange entre la panique, le bonheur, l'incompréhension et un petit quelque chose d'autre. Sa respiration se fit soudain plus saccadée et elle déglutit difficilement. Et soudain, elle sut quel était ce dernier sentiment... c'était la gratitude. Elle savait qu'elle avait fait beaucoup de mal à Nick et pourtant, il était venu... Il était là. Elle passa une main sur son visage blafard. Maintenant, le problème qui se posait à Emily était qu'elle devrait aller leur parler. Le remercier.
Elle se remit contre son père en essayant d'éloigner le plus loin possible, pour le moment, cette idée de son esprit. Ce qui importait maintenant, c'était sa mère. Juste sa mère.
*****
L'inhumation était terminée. C'était finalement si simple et rapide d'enterrer quelqu'un que ça l'apeura un peu. A présent, toutes les personnes présentes s'éloignaient de la tombe pour se rassembler et parler. Emily, quant à elle, lâcha la main de son père le laissant partir un peu plus loin avec Elena. Elle fixa un petit instant la tombe de sa mère jusqu'au moment où Jill et Lauren l'entourèrent.
« Ça va Em ? » lui demanda gentiment Lauren.
« Je crois, oui... » répondit-t-elle mais sa voix était à peine audible.
« Euh... On sait pas si tu sais mais il y a... »
« Nick ! Oui j'ai vu. » la coupa-t-elle avant de prendre une profonde respiration. « Il est encore là ? »
« Je le crains ! » lui dit Jill.
« Ok, j'y vais. » affirma-t-elle en faisant demi-tour avant de se diriger vaillamment vers Nick et ses amis qui n'avaient presque pas bougé.
Tout en marchant, elle regretta amèrement d'avoir choisi de mettre ses escarpins noirs, bien qu'elle n'ait pas eu vraiment le choix. Ses talons s'enfonçaient inexorablement dans la terre humide et donc boueuse. Ce n'était qu'en les voyant tous les trois en un petit cercle qu'elle remarqua que c'était Lewis et Billie qui accompagnaient Nick et qu'elle n'avait pas fait attention à eux jusqu'à présent. Seul Nick avait accaparé son esprit. Elle s'en voulut un peu lorsque Billie s'avança aussi et la prit dans ses bras.
Mais là encore, tout ce qu'Emily voyait, c'était Nick qui était en face d'elle. D'ici, elle pouvait remarquer les petits changements qui s'étaient opérés chez lui depuis qu'elle avait rompu. Son teint était plus hâlé. Ses cheveux s'étaient éclaircis. Des petites rides s'étaient formées au coin des yeux. Il avait une barbe où à un endroit, les poils ne poussaient pas à cause d'une récente cicatrice. Il était toujours aussi grand bien sûr mais semblait avoir pris quelques kilos ce qui lui allaient très bien. Ce n'est que lorsque Billie se recula qu'elle cessa de dévisager Nick.
« Toutes mes condoléances. » lui dit Billie en lui souriant gentiment.
Elle la remercia mais son regard revenait toujours sur le beau blond. Elle n'arrivait pas à faire autrement mais surtout elle ne savait pas quoi dire, ni quoi faire. Elle était trop mal à l'aise. Elle s'en voulait et c'était d'ailleurs pour ça qu'en juin dernier, elle avait refusé catégoriquement de le voir après le concert des First Mistake. La culpabilité était tellement forte qu'elle était incapable d'agir normalement. Puis les conditions des retrouvailles n'étaient pas non plus les meilleures. Elle commença à se triturer les doigts dans tous les sens, un peu paniquée par ce qui allait suivre.
Finalement, c'est Nick qui brisa ce drôle de moment en imitant Billie. Les bras autour du corps d'Emily, il posa délicatement sa joue sur le haut du crâne de la jeune fille. Elle se retrouva le visage dans le creux de son cou et soudain, entre son odeur agréable et sa chaleur corporelle, une vague de tendresse pour lui la traversa.
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