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02 Mars 2016 : En Angleterre
« Je suis tout à fait d'accord avec toi, Henry ! » déclara Emily, sûre d'elle.
« Donc on prend la couverture où le rouge prédomine ! C'est réglé. Maintenant parle-moi des nouveaux manuscrits que tu as en ce moment ! »
Emily croisa les jambes et observa un quart de seconde Henry. Ce dernier n'était autre que le fondateur et par conséquent le directeur de Book's Lines, une jeune maison d'édition pour laquelle elle travaillait depuis plusieurs mois à présent. Bel homme d'une trentaine d'année, il aimait les livres autant qu'Emily et ils s'étaient tout naturellement bien entendus. Emily n'avait donc pas peur de lui dire ce qu'elle pensait.
« Tu es sûr de vouloir discuter de ces catastrophes littéraires ? »
« C'est si mauvais ? » s'étonna-t-il.
« Oh oui ! Je ne demande pas à ce qu'il n'y ait aucune faute mais parfois, ça gêne carrément la compréhension. C'est insupportable au bout de trois phrases. »
« Même celui de Bertram ? » s'étonna-t-il.
« Non, l'anglais est correct mais je viens à peine de le commencer. Je n'ai pas encore une idée assez précise. »
« Très bien. Mais s'il te plaît, Emily... » commença-t-il en se penchant au-dessus de son bureau pour se rapprocher d'elle comme pour lui souffler une confidence. « N'aies pas peur de me dire ce que tu en auras vraiment pensé. Je ne veux pas de favoritisme ici. »
« Tu me connais ! » se contenta-t-elle de dire, souriante.
« Tu ne me feras aucun cadeau, c'est ça ? »
« Tu as tout compris. » confirma-t-elle.
Elle se leva de sa chaise, descendit légèrement la jupe de son tailleur beige qui était remontée à cause de sa position assise et prit congé. Comme toujours, Emily marchait d'un pas décidé dans les couloirs, le manuscrit annoté dont elle venait de parler avec Henry, serré contre sa poitrine. Le regard rivé devant elle, elle ne prêtait aucune attention à ces collègues qui se trouvaient dans leur bureau, de chaque côté du corridor. Quand elle passa devant la réception, Leila, l'agent d'accueil, l'interpella l'obligeant à s'arrêter :
« Emily, excusez-moi mais votre mère voudrait vous parler. »
« Je n'ai pas le temps ! » répliqua simplement la jeune brune.
« C'est ce que je lui ai dit mais elle insiste. »
Emily leva les yeux au ciel avant de soupirer. Elle était au travail, pas en vacances ! Elle se racla la gorge et flancha :
« Ok, passez la moi ! »
Leila appuya sur des boutons devant elle et aussitôt, la sonnerie du téléphone d'Emily résonna dans son bureau, à une dizaine de mètres de la réception. Elle aimait sa mère mais parfois, qu'est-ce qu'elle pouvait être envahissante ! Surtout ces derniers temps, comme si elle avait peur que quelque chose ne lui arrive. Elle pressa le pas pour atteindre la pièce, contourna son bureau et décrocha rapidement.
« Oui allo ? » dit-elle, légèrement essoufflée.
Elle s'installa sur son fauteuil ergonomique avant de poser le manuscrit sur un tas déjà assez conséquent. Elle laissa sa main un quart de seconde à côté de la pyramide d'ouvrages, juste au cas où tout tomberait puis se concentra sur la conversation :
« Ma puce, c'est toi ? »
« Oui. Qu'est-ce que tu veux, m'man ? »
« Je veux des nouvelles de toi, pardi ! » répondit Debbie assez sèchement.
Elle bascula la tête en arrière, sa mère était de mauvaise humeur. Cela était sans doute dû au fait qu'Emily ne lui avait pas téléphoné la veille comme promis. Même si elle comprenait son comportement, ça l'exaspéra. Sa mère avait cinquante-deux ans et n'était plus une enfant. De plus, Emily lui avait expliqué, elle ne savait combien de fois, comment était sa vie londonienne. Mouvementée, éreintante et palpitante.
« Excuse-moi, mais j'ai beaucoup de boulot !»
« Même les soirs ? » s'étonna Debbie.
« Oui même les soirs. Je ramène du travail à la maison, tu sais et puis avec... »
« Oui, oui, je sais... » la coupa-t-elle ce qui irrita Emily. « Tu viens ce weekend ? »
« Je peux pas, tu sais parfaitement que j'ai déjà des obligations... »
« Toi, non, c'est lui qui en a ! » rectifia sa mère.
Emily souffla. Voilà un des nombreux sujets qui étaient assez épineux entre les deux femmes. Sa mère ne supportait pas son nouveau petit-ami et forcément, elle n'avait pas l'intention de changer d'avis à propos de lui. Et Emily ne comptait pas rompre avec lui.
« Alors tu veux dire que je n'ai pas le droit de fêter l'anniversaire de ma fille ? »
« Tout de suite les grands mots ! »
« Ce ne sont pas de grands mots, Emily ! » affirma Debbie, déterminée et légèrement énervée. « Depuis que tu travailles là-bas et que tu es avec ce... Avec lui... » se reprit-elle au dernier moment.
« Maman ! » s'exclama-t-elle d'un ton réprobateur.
« Désolée mais je ne l'aime pas. On ne te voit plus et on ne se parle même plus au téléphone à cause de lui. C'est pire qu'après ta rupture avec Ben. »
« Et tu veux que je fasse quoi ? » s'écria-t-elle. « Que je romps avec lui et que je sois malheureuse comme les pierres ? »
« Non, bien sûr que non mais tu ne vas pas me faire croire que tu es heureuse avec lui ! »
« Maman... » soupira-t-elle, exaspérée d'avoir cette conversation pour la énième fois. « Je suis heureuse avec lui. Vraiment ! Il y a des hauts et des bas mais comme dans n'importe quel couple. »
« Je suis désolée, chérie mais tu ne me feras pas croire ça. La dernière fois où je t'ai vue rayonnante et épanouie, remonte à... »
« Tais-toi ! » coupa-t-elle brusquement en se redressant sur sa chaise sachant pertinemment ce que sa mère allait dire. « On s'était mises d'accord pour ne plus jamais en parler. C'est du passé ! »
« Tu t'es mise d'accord avec toi-même. J'ai rien approuvé. Et si je veux dire que Nick était celui qu'il te fallait, je le dirai, autant de fois que je le voudrais ! »
« Merde ! J'en ai marre ! » s'emporta-t-elle en se levant. « Nick n'est pas et ne sera jamais celui qu'il me faut. Tu ne sais absolument rien de lui, de sa vie, de son monde, de notre couple. Nick est du passé et j'aimerais franchement que tu respectes mon choix pour une fois dans ta vie ! »
Elle commença à faire les cent pas entre son bureau et la grande fenêtre qui donnait une vue directe sur la Tamise. Dire qu'elle était énervée à cet instant était un euphémisme. Elle était hors d'elle. Cela faisait plus d'un an qu'elle avait coupé les ponts avec Nick. Si elle avait finalement réussi à passer à autre chose, sa mère devait en faire autant et rapidement parce qu'elle ne pourrait plus supporter très longtemps ses stupides leçons de morale.
Mais en même temps, le silence qui suivit sa tirade ne lui plaisait pas du tout. Elle voulait juste que sa mère accepte sa nouvelle vie, elle ne voulait pas se la mettre à dos. Elle soupira en posant sa main sur ses cheveux tirés dans un chignon strict. Cette situation était insupportable.
« Je vais faire comme si tu ne m'avais pas blessée, Emily. Parce que nous savons, toutes les deux, que j'ai toujours respecté tes choix. Que ce soit tes études, ton déménagement à Londres, ta haine pour Elena et même tes petits-amis. Mais là, il faut que tu ouvres les yeux. Cet homme, qui a sûrement des qualités, n'est pas pour toi. Je ne connaissais pas Nick ou son monde et je ne connais peut-être pas grande chose en la vie et en l'amour en général mais je peux t'affirmer que lui, il te regardait comme un homme doit regarder celle qu'il aime et il te traitait comme tu le méritais. »
Emily resta bouche-bée face au monologue de sa mère. Elle lui avait fait de la peine et ce n'était pas son but... Ou peut-être que si, un peu au fond mais maintenant que sa mère était vexée, elle s'en voulait affreusement. Elle ouvrit la bouche mais rien ne sortit.
« Maintenant je pense que nous nous sommes tout dit pour aujourd'hui. Je te souhaite un bon weekend et j'espère avoir de tes nouvelles avant que tu ne fêtes tes vingt-six ans ! »
Elle n'eut pas le temps d'ajouter quoique ce soit que sa mère avait déjà raccroché. Qu'elle était bête ! Elle reposa le téléphone sur son socle et se laissa tomber sur sa chaise. Le regard dans le vide, elle se mordit la lèvre inférieure, honteuse. Elle tendit le bras pour reprendre le combiné mais se dégonfla au dernier moment. Sa mère devait être trop remontée contre elle pour accepter ses excuses tout de suite et puis, bon sang, elle avait encore une fois reparlé de Nick et avait critiqué son copain. Elle se devait de la reprendre. Elle était au travail, elle avait autre chose à faire qu'à gérer sa mère ! Elle prit le manuscrit de Bertram et reprit sa lecture.
*****
Elle releva le col de son trench noir et descendit du trottoir. Elle réajusta le téléphone à son oreille et tout en regardant à droite, elle répondit :
« Je sais pas combien de temps ça va durer !»
« Ok... Je trouve ça ridicule que vous fassiez ce repas alors qu'on a déjà fêté ton anniversaire dimanche. » déclara son petit-ami tandis qu'elle traversait la rue déserte.
« Je vois pas trop l'intérêt non plus mais c'est Jill qui a insisté... »
« Il faut que tu apprennes à dire non à Jill ! »
Elle lui promit de faire des efforts et évita une flaque d'eau. On était en Mars et le temps se faisait un plaisir de le leur rappeler avec les averses et même la grêle. Heureusement, il avait cessé de pleuvoir juste au moment où elle était sortie du métro.
« Ne rentre pas trop tard quand même, tu dois faire ton rapport sur le texte de Bertram et il faut que tu te reposes. Demain on a un dîner très important. »
« Oui, oui, ne t'inquiète pas. Je ne rentrerai pas tard. Je reste juste le temps de manger. »
« Et ne bois pas ! Tu sais que ça ne te réussit pas. »
« Oui, maman ! » se moqua-t-elle légèrement en arrivant à destination.
Pendant qu'il lui faisait encore quelques recommandations, Elle observa attentivement le café-librairie que Jill avait décidé d'ouvrir après l'obtention de son diplôme. Emily n'y avait pas remis les pieds depuis... Le jour de l'inauguration. Elle grimaça en prenant conscience que cela remontait à six mois. Soudain, elle se détesta. Elle n'était vraiment pas la meilleure des amis.
« Emily ? Emily, tu m'écoutes ou quoi ? » s'écria-t-il la ramenant à sa conversation.
« Désolée, j'ai... Je suis arrivée, je dois te laisser. »
« Ok ! Fais attention à toi en rentrant, ok ? »
Elle sourit, attendrie qu'il s'inquiète pour elle. Quoiqu'en dise son entourage, il tenait à elle. Elle en était sûre. Après l'avoir embrassé, elle raccrocha et enfonça son portable dans la poche de son manteau. Elle prit une profonde inspiration et se décida finalement à entrer.
« Mon dieu ! C'est vrai alors ? Il t'a autorisée à sortir toute seule ? » l'accueillit la voix de Charley. « Champagne, Jill ! » ajouta-t-il en criant.
Et après, ils se demanderaient pourquoi elle ne passait plus de soirée avec eux ? Cela n'avait rien à voir avec son copain mais avec leur comportement à eux. Elle ne releva pas la réflexion de son ami qu'elle rejoignit au comptoir et l'embrassa rapidement sur la joue au même moment où Lauren sortait de la cuisine.
« Comme je suis heureuse que tu sois là ! » lui dit gentiment Lauren en la prenant dans ses bras. « Je suis désolée pour dimanche ! »
« Pas de souci ! » lui assura-t-elle.
Lauren était depuis début novembre, interne dans un hôpital de Londres et devait bien entendu faire des gardes comme tous les autres alors Emily pouvait aisément comprendre que Lauren ne puisse pas venir au club pour fêter son anniversaire. Même si c'était la première année où elle ne le fêtait pas avec la belle blonde depuis qu'elles se connaissaient.
« T'es la meilleure ! » lui chuchota Lauren avant de déposer un baiser sur sa joue. « Allez viens, Jill est en cuisine ! Elle a prévu un vrai repas de fête et beaucoup d'alcools ! »
Emily ouvrit la bouche mais se ravisa. Elle n'allait pas commencer la soirée en leur disant qu'elle n'avait pas l'intention de boire comme elle l'avait dit à son petit-ami. Puis une bière ou deux ne lui feraient pas de mal, n'est-ce pas ?
*****
Cela faisait plus d'une heure qu'Emily était assise à une des tables du café que Jill avait joliment dressé pour l'occasion. Il fallait avouer que son amie n'avait pas fait les choses à moitié et avait cuisiné un succulent dîner. Ils venaient à peine de finir de manger le superbe gâteau au chocolat quand Jill leva son verre de vin, le regard sérieux et lui demanda :
« Dis-moi ! Tu es tout le temps habillée comme ça ? »
Sa meilleure amie fit un geste avec son verre vers le tailleur qu'elle portait. Emily baissa les yeux sur ses vêtements et ne vit pas ce qu'il y avait de mal. Elle haussa les épaules et répondit naturellement :
« Oui, pourquoi ? »
« Je sais pas... »
Jill but ce qui lui restait de vin rouge et continua en reposant son verre sur la table en bois :
« Je trouve que ça... Que ça te ressemble pas et ça ne te met pas en valeur ! Tu as l'air... Strict ! »
« En même temps, mon but n'est pas d'être sexy mais de paraître professionnelle ! »
« Oh ! Il est atteint haut la main alors ! »
« Je sais. Et puis, j'aime bien. »
« Même ces talons que tu portes là ? » lui demanda Lauren.
Emily rit légèrement. Il était vrai que les talons n'étaient pas la partie qu'elle préférait dans son nouveau look. Mais Emily avait toujours considéré que pour être prise au sérieux dans le monde du travail, il fallait paraître sûr de soi, professionnel et classe alors elle s'efforçait d'être tout ça à la fois.
« Je hais ces talons mais je n'ai pas le choix. Maintenant, je ne porte des baskets que pour aller courir avec... »
« Courir ? Toi ? » s'étonnèrent Jill et Charley en chœur.
« Oui et vous savez quoi ? Je ne déteste pas ça ! »
Ses amis qui étaient assis en face d'elle se regardèrent un court instant et elle comprit aussitôt ce qu'ils pensaient. C'était encore et toujours la même chose depuis qu'elle était à nouveau en couple. Tout comme sa mère, ses amis avaient pris en grippe son petit-ami et rien ne semblait les faire changer d'avis. Au contraire. Mais avant qu'elle n'ait eu le temps de leur dire sa façon de penser, Jill prit la parole :
« Et tu ne t'es encore rien cassé ? »
Ce n'était pas ce à quoi Emily s'attendait comme réaction de la part de Jill après le regard qu'elle avait échangé avec Charley mais ça lui convenait parfaitement. Ainsi ils évitaient une nouvelle crise.
« M'en parle pas... C'est un véritable miracle. Je suis tombée je ne sais pas combien de fois mais toujours aucune blessure ! » affirma-t-elle avant de poser une main sur sa tête. « Je touche du bois pour que ça dure. »
Ils éclatèrent de rire tous les quatre et soudain, Emily eut l'impression d'être revenue plusieurs mois en arrière. Son hilarité cessa et elle but d'une traite la fin de sa bière. Elle avait beau s'en défendre mais parfois elle était nostalgique du passé. De ces soirées où les filles et elle se préparaient chez elle avant d'aller en boîte. De ces brunchs les dimanches matins où ils faisaient le bilan de leur semaine d'étudiants. De ces bars où Alisha les forçaient à se rendre pour l'écouter. De son ancien appartement minuscule et bancal. Il était vrai qu'à l'époque, Emily avait détesté certains – beaucoup – de ces moments mais maintenant... Elle les regrettait presque parfois.
« Même pas en rêves, Em ! » déclara Lauren entre deux éclats de rire.
La conversation continua ainsi pendant de longues minutes jusqu'à ce qu'Emily aperçoive l'heure sur la montre de Charley. Elle ouvrit les yeux en grands sous la surprise et s'exclama :
« Oh mon dieu ! Il est minuit ! Je n'ai pas vu le temps passer ! »
« J'ai ma voiture, je pourrai te ramener plus tard, ne t'inquiète pas ! » lui assura Charley.
« Non... Je... Non ! » bafouilla-t-elle en se levant.
Elle rassembla ses affaires et enfila son trench sous les protestions de ses amis. Elle aussi aurait voulu rester plus longtemps mais il était déjà tard. En prenant Jill dans ses bras, elle lui chuchota :
« Merci beaucoup, c'était une super soirée ! »
« On s'en fera d'autres, hein ? » lui demanda sa meilleure amie en se reculant de son étreinte, le regard plein d'espoir.
Emily l'observa un instant. Il était vrai que sa vie actuelle était à des années lumière de son ancienne, celle où elle voyait constamment ses amis et jusqu'à présent, les voir de temps en temps au club lui convenait parfaitement mais après cette soirée qui avait été agréable, elle ne savait plus. Aurait-elle le temps de dîner avec eux comme ce soir-là ? Elle soupira, lui sourit et lui souffla :
« On essayera ! »
*****
A l'aide de son stylo plume, elle corrigea une faute qui se trouvait dans le manuscrit qu'elle lisait. L'encre violette tranchait quelque peu avec le blanc et le noir de la page et au fond d'elle, elle aimait ça. Ce contraste, cette correction, ces ratures. Elle sourit et se laissa aller un peu plus contre son dossier. Emily croisa les jambes et enclencha une nouvelle playlist sur son application Spotify. Elle sourit en reconnaissant les premières notes de « One Call Away » de Charlie Puth. Elle releva la feuille et lorsqu'elle s'apprêta à poursuivre sa lecture, son téléphone professionnel sonna. Elle délaissa son travail et décrocha. La voix de la réceptionniste retentit aussitôt à son oreille :
« Excusez-moi, Emily mais une personne voudrait vous parler. »
« Qui est-ce ? »
« Euh... Je ne sais pas. Je suis désolée mais elle avait l'air tellement... Pressée et bouleversée que... »
« Que vous a-t-elle dit ? » la coupa-t-elle, mécontente de l'incompétence de Leila.
« Elle affirme qu'elle veut vous parler d'un gros problème familial ! »
Emily soupira. Ça devait être sa mère qui la rappelait. Elle avait vraiment du mal à comprendre que contrairement à elle, elle travaillait les après-midi. Elle avait beau savoir qu'elle avait sa part de responsabilité dans leur dispute de la veille et qu'elle aurait dû lui téléphoner plus tôt pour régler toute cette histoire, elle ne pouvait s'empêcher de lui en vouloir. Même si ça ne lui plaisait pas, elle pouvait à la limite accepter que sa mère n'apprécie pas son petit-ami mais elle n'en pouvait plus d'entendre parler de Nick. Il était resté seulement deux mois dans sa vie, il avait rencontré qu'une seule fois la mère d'Emily et pourtant, elle avait parfois l'impression qu'il jouait le rôle du Messie pour ses parents ! Il n'était pas parfait comme toutes les autres personnes présentes sur cette fichue Terre. Elle reboucha son stylo argenté et le posa sur son bureau avant de déclarer :
« Très bien, passez-moi l'appel ! »
Dès qu'elle entendit le déclic qui annonçait que son nouvel interlocuteur était en ligne, Emily prit la parole :
« Allo ? J'ai un rendez-vous dans moins de dix minutes, alors si c'est pour te plaindre de mon copain ou de mon mode de vie, il faudra me rappeler plus tard, maman ! »
Elle entendit un sanglot à l'autre bout du combiné ce qui lui fit froncer les sourcils. Sa mère ne pleurait pas. Jamais...
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