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13 Mars 2016 : En couple

Quand il était enfant, Nick rêvait d'assister à des matches de rugby ou de foot, de jouer au golf avec les plus grands ou encore de sentir la sueur des boxeurs sur leur ring en plein round. Il avait depuis toujours cette passion pour le sport et peu importait lequel. Il avait cette fascination pour tous, trouvant les sportifs incroyables. Cette capacité de s'entraîner pendant des mois, des années pour donner le meilleur d'eux-mêmes le jour J. Tomber de très haut ou voir son rêve se concrétiser en l'espace d'un quart de secondes. Voir sa vie basculer d'un rien, d'une erreur, d'une prouesse, d'un coup de chance du destin. C'était si palpitant de regarder du sport pour lui ! Si bien, que cette après-midi, se trouvant au stade de Murrayfield d'Édimbourg, il était absolument exalté.

Ce dimanche après-midi, le froid était totalement au rendez-vous mais bien à l'abri dans sa loge VIP, avec couverture à disposition, il s'en fichait complètement. Il but une longue gorgée de sa bière et donna un coup de poing dans l'épaule de Lewis pour que celui-ci lâche son téléphone portable pour se concentrer sur lui. Ce qu'il fit aussitôt. Nick lui sourit, il passait vraiment un bon moment. Il était avec son meilleur ami et une superbe jeune fille qui était drôle. Qu'aurait-il pu demander de plus ? Une bière et des gâteaux apéro ? C'étaient déjà le cas dans cette loge.

« Tu me déboîtes le bras pour une raison précise ou juste pour ton plaisir personnel ? » l'interrogea Lewis en touchant son épaule.

« Déboîté le bras ? Soit tu exagères, soit t'es une mauviette ! Parce que je suis loin de ressembler à Captain America ! »

« Ah ça ! C'est sûr qu'on peut pas vous confondre tous les deux ! » le taquina Lewis en rangeant son Blackberry dans une poche de sa veste noire.

Nick aurait pu le prendre mal et se vexer mais il savait que son ami avait raison. Parfois, le mieux à faire était d'accepter la réalité. Alors il souffla pour la forme et changea de conversation :

« Comment tu la trouves ? »

« Ça va ! On aurait pu espérer mieux mais c'est déjà pas mal... »

Nick arqua un sourcil sous l'étonnement. Il ne s'imaginait pas que Lewis adorerait Janel dès les premières minutes mais delà à avoir un tel jugement, cela le surprenait. Ce n'était pas du tout le genre de son meilleur ami d'être si dur.

« Espérer mieux ? Franchement, elle est déjà super ! » défendit-il Janel.

« Tu trouves ? Après je ne suis pas un spécialiste comme toi ! »

Instinctivement, Nick jeta un coup d'œil au repose-verre de son ami. Il n'y avait qu'un seul verre et seulement à moitié bu. Il n'était donc pas bourré ce qui aurait expliqué les paroles qu'il venait de proférer. Tout comme le fait que Nick n'était pas Captain America, il n'était pas non plus un spécialiste avec les filles. Alors pourquoi Lewis lui disait ça ? Il se gratta la nuque, mal à l'aise.

« On peut pas vraiment dire que je sois un spécialiste. J'aime, c'est tout ! »

« Oh mais j'aime ça aussi ! » s'exclama Lewis. « Mais disons que ça m'intéresse moins que toi ! »

Là, il était certain qu'il y avait quelque chose qui ne tournait pas rond parce qu'il était improbable que les filles intéressent moins Lewis que lui. Impossible !

« Mais de quoi tu parles ? » lui demanda Nick, vraiment perdu.

« Du match et de l'équipe d'Écosse ! » répondit naturellement Lewis ce qui fit rire Nick. « Pourquoi tu parlais de quoi, toi ? »

Il comprenait mieux la discussion qu'il venait d'avoir avec Lewis. En effet, Nick avait toujours été un passionné presque un acharné du sport comme dirait son père tandis que Lewis était le Britannique lambda. Il aimait le sport, le regardait avec plaisir à la télévision mais cela allait rarement plus loin.

« Je parlais de Janel ! » lui apprit-il enfin entre deux éclats de rire.

« Ah d'accord, rien à voir ! » ricana Lewis en se repositionnant correctement sur son siège. « Je dirais que... Que je comprends pourquoi elle t'intéresse. Elle est belle, gentille, extravertie et elle aime le sport presque autant que toi ce qui est rare. Elle m'a bluffé sur sa connaissance des règles du rugby et de l'historique de l'équipe d'Écosse ! »

Nick eut un léger sourire à ce souvenir. Quand ils étaient arrivés dans leur loge, Janel leur avait fait un discours de cinq minutes sur les différents demi de mêlée qui s'étaient succédés depuis des décennies. Même lui avait dû rendre rapidement les armes devant tant de connaissances sportives. Mais ça lui plaisait qu'ils aient ça en commun parce que c'était quelque chose d'important dans sa vie.

« Moi aussi. » dit-il, d'une voix rêveuse.

« Elle te plaît vraiment, hein ? »

Nick fixa longuement Lewis avant de secouer la tête de haut en bas. Janel lui plaisait vraiment mais il doutait sérieusement qu'il puisse être le seul au monde à craquer sur la jolie blonde. Elle avait tout pour plaire à un garçon. Une belle silhouette, des yeux bleus, un air mutin et un petit côté garçon manqué.

« Qu'est-ce que tu vas faire alors ? »

Il ouvrit la bouche tout en cherchant une réponse à la question de Lewis mais il fut coupé par l'entrée bruyante de Janel dans la loge :

« C'est la première fois que je suis dans une zone VIP et je comprends mieux pourquoi les riches sont si heureux même quand leur équipe perd ! »

« L'alcool et les petits-fours peuvent faire des miracles. » déclara Lewis en se levant, sortant son mobile de sa poche.

Tandis que son ami sortait pour téléphoner, Janel vint s'asseoir à la droite de Nick qui passa un bras derrière elle. Elle l'embrassa sur la joue et le remercia encore une fois de lui avoir proposé une telle sortie.

« C'est normal ! Quand tu m'as dit dans ton sms que tu adorais le rugby, j'étais obligé de t'emmener ici aujourd'hui ! » déclara-t-il joyeusement.

« Obligé ? Oh quand même ! A t'entendre, je t'ai mis un couteau sous la gorge. »

« Absolument pas. C'est avec plaisir ! »

« Et avec des idées derrière la tête ?! »

Nick esquissa un sourire aux sous-entendus de Janel. Il s'était vite rendu compte avec les appels et les messages qu'ils avaient échangé qu'elle n'avait vraiment pas sa langue dans sa poche et n'avait pas froid aux yeux. Elle aimait le taquiner, le draguer et le mettre parfois mal à l'aise.

« Non ! Mon invitation était tout ce qu'il y a d'honnête et de respectable ! » affirma-t-il.

« Dommage... » lança-t-elle en attrapant un paquet de chips.

Janel le déstabilisait complètement. Il ne se sentait pas capable d'avoir une relation sérieuse mais il ne voulait pas non plus qu'elle ne soit qu'une fille de passage comme il en avait eu quelques unes sur la tournée. Le comportement de Janel, pourtant, ne lui laissait aucun doute sur ce qu'elle désirait de leur rapprochement. Il ne voulait pas l'utiliser mais elle semblait des fois n'attendre que ça... C'était bizarre même pour un garçon comme Nick qui avait vu pas mal de styles de filles différents.

« Si ça te dérange tant que ça, je peux t'en faire une nouvelle moins respectable... » lui murmura-t-il au creux de l'oreille.

« J'adorerais... » avoua-t-elle sur le ton de confidence avant de déposer un chaste baiser sur les lèvres du blond.

Elle voulait jouer avec lui... Il jouerait aussi...

*****

Instinctivement, il s'était rapproché de plus en plus de Janel avant de la prendre dans ses bras. La sensation était exquise. Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas tenu une fille ainsi et il aimait ça. Il ferma les yeux et se laissa bercer par la voix de Janel qui faisait des commentaires sur le match qui avait repris depuis plusieurs minutes. Il noua ses mains sur le ventre de la blonde et aussitôt, un souvenir s'empara de lui...

Nick avait voulu qu'Emily assiste à l'anniversaire de Murray ce qui était à la fois la pire et la meilleure des idées qu'il ait eues depuis sa demande en mariage à Lena parce qu'ils avaient certes été photographiés dans ce club par des individus qui s'étaient empressés de mettre les clichés sur le net ce qui avait définitivement retiré Emily de l'anonymat mais en même temps, elle l'avait invité chez elle. En tout bien, tout honneur, bien sûr mais cela prouvait qu'elle tenait un peu à lui.

Alors quand il s'était réveillé avec elle dans ses bras, chez elle, le lendemain matin, il n'avait pas pu regretter. Même le coup de fil de Joe pour l'incendier pour l'apparition des photos ne lui avait pas fait perdre ce sentiment de bonheur et de bien-être. Il remit une mèche de cheveux d'Emily et il la vit aussitôt se mordre la lèvre ce qui aiguisa un peu plus son désir pour elle. Depuis hier soir, leur relation avait pris un nouveau virage, trop compliqué à cerner pour lui et cela était surtout dû à Emily qui ne laissait rien paraître de ses sentiments pour lui.

Elle se leva brusquement, en s'appuyant sur son torse et il la laissa faire. A la vue de ses joues rouges, il avait vite compris que la situation – principalement leur position et leur proximité – la mettait mal à l'aise. Elle se faufila jusqu'à la cuisine avec les tasses. Après avoir respiré à plein poumon à plusieurs reprises pour calmer ses envies, il la rejoignit en silence.

« Ça va, Emily ? » lui demanda-t-il en la voyant le dos vouté devant l'évier.

« A peu près, je crois... » lui souffla-t-elle après avoir légèrement sursauté, surprise de sa présence.

Il s'avança vers elle et hésita un court instant. Il ne voulait pas qu'elle souffre à cause de lui. Il était capable de tout pour qu'elle soit heureuse et si pour cela, il devait garder ses sentiments pour lui, il le ferait mais il voulait absolument qu'elle sache quelque chose.

« Quoiqu'il se passe, je serai toujours là pour toi. » lui déclara-t-il après avoir glissé ses mains sur ses hanches pour les nouer sur son ventre.

Il ferma les yeux et colla son front contre le haut du crâne d'Emily. Il avait réellement besoin d'elle et il espérait juste que malgré la tournée qui commençait dans une dizaine de jours, que rien ne changerait entre eux...

Il ouvrit les yeux, le souffle court. Tout avait changé et la tournée n'en était pas la responsable... Se remémorer tout ça le perturbait plus que cela ne le devrait. Il se passa une main sur le visage et déglutit. Janel tourna sa tête vers lui et lui demanda, légèrement inquiète, s'il allait bien.

« A peu près, je crois... » se sentit-il obligé de répondre, l'esprit encore un peu dans la cuisine d'Emily.

Elle passa une main réconfortante dans les cheveux de Nick. Ce dernier se crispa aussitôt. C'était bizarre comme geste, si gentil, si intime, si... Il ne pensait pas qu'en à peine quatre jours, ils pouvaient être si proches. C'était comme s'ils étaient en couple...

« Essai ! Incroyable ! » s'exalta Janel en levant les bras en l'air.

De toute évidence, Janel était plus dans le match que Nick qui n'avait même pas vu l'action. Elle ne se posait pas autant de questions que lui. Il fallait qu'il arrête d'avoir la tête dans les nuages et qu'il vive le moment présent. Il applaudit comme Lewis et Janel et s'apprêtait à regarder le ralenti sur le grand écran quand le visage de Janel se trouva à quelques centimètres du sien, lui bouchant complètement son champ de vision. Puis elle l'embrassa avec passion. Il ne bougea pas, surpris. Elle se recula rapidement et elle se mit à vanter les mérites de Tim Visser qui venait de réaliser l'essai.

Ce n'était plus comme si... Ils étaient en couple et comme pour l'essai, Nick ne l'avait pas vu venir.

*****

« Bonjour Karol ! » salua-t-il la mère de Lewis en pénétrant dans la maison de cette dernière.

Il la prit rapidement dans ses bras comme il en avait toujours eu l'habitude.

« Bonjour mon grand ! Comment vas-tu ? » lui demanda-t-elle en refermant la porte derrière lui.

« Comme un vacancier ! Je profite. » répondit-il vaguement.

« Et tu as bien raison. On ne sait pas ce qui... »

Il aimait beaucoup Karol. Certes, elle était très bavarde et il n'écoutait pas toujours tout ce qu'elle disait mais elle avait cette faculté à aimer tout le monde et à agir comme si toutes les personnes autour d'elle étaient de sa famille. C'était vraiment agréable.

« Tu veux boire quelque chose ? »

« Non merci, je passe juste voir Lewis et Billie. Vous savez pour faire un... »

« Slype avec Murray ! » termina-t-elle mais avec une erreur qui déclencha l'hilarité de Nick.

« Un skype, Karol ! » la corrigea-t-il en passant un bras sur les épaules de la mère de son ami.

« Oui, oui, c'est pareil ! » dit-il en faisant un geste vague de la main. « Tous vos nouveaux trucs se ressemblent de toute façon. Allez file, ils sont dans leur chambre. »

Il lui tapota le bras et rejoignit le couple qui était déjà en pleine conversation avec Murray par l'intermédiaire d'un ordinateur portable. Habillé d'un bermuda et d'une chemise entrouverte, son plus vieil ami était assis sur une terrasse avec en fond la plage et l'océan. Ils bavardaient tous les trois comme s'ils étaient dans la même pièce alors qu'il y avait des milliers de kilomètres qui les séparaient. Nick ne s'annonça pas tout de suite, se recula légèrement et écouta leur discussion :

« Si tu voyais toutes les bombes qu'il y a dans ce pays, mon pote ! C'est juste fantastique. »

« On va se calmer, Murray, ok ? Tu te fais toutes les bombes que tu veux mais tu laisses Lewis en dehors de tout ça ! » lui rappela Billie, jalouse.

« Oh mais tu sais aussi bien que moi que ton Lewis ne pense qu'à toi ! C'est comme s'il était envoûté. C'est inhumain, presque surnaturel. »

« Allez-y, faîtes comme si je n'étais pas là ! »

« Désolée mon chéri. » souffla Billie avant de déposer un baiser sur la joue de son petit-ami.

« En plus, on est surtout là pour parler de Nick avant qu'il arrive ! » changea de conversation Murray.

Nick tiqua aussitôt. Ils étaient là pour parler de lui ? C'était quoi cette histoire ?

« Comment ça s'est passé cet enterrement ? » continua son plus vieil ami.

« Pas franchement bien ! » déclara Billie.

« Je le savais ! Je n'aurais jamais dû le laisser rentrer en Angleterre ! »

Comme si Nick lui avait laissé franchement le choix !

« Non, il a bien fait ! Parce que s'il n'y était pas allé, il n'aurait pas revu Emily et ne se serait pas rendu compte que c'était mort avec elle. Il ne serait jamais passé à autre chose. » expliqua Lewis, sûr de lui.

Bien sûr ! Il serait resté célibataire toute sa vie... Qu'est-ce qu'il pouvait raconter comme bêtise !

« Il s'est trouvé quelqu'un ? » se renseigna Murray, intéressé.

« Tu trouves que tout va bien ? » s'exclama Billie comme si Murray n'avait pas ouvert la bouche. « Tu sais que ce n'est pas parce qu'il est avec cette Janel que tout va bien ! »

Tout n'allait pas hyper bien mais il n'avait pas à se plaindre, franchement !

« Si ! »

« Non ! Tu ne m'enlèveras pas de l'idée que cette Janel n'est pas faite pour lui. »

« Arrête de dire cette Janel ! » la pria Lewis ce que Nick apprécia. « J'ai passé l'après-midi avec eux hier et elle est très bien pour lui. »

« Mouais... Un peu trop parfaite pour lui si tu veux mon avis. »

Parfaite ? Non ! Janel était bien et avait de sérieux atouts pour lui plaire mais elle n'était pas parfaite. Elle lui semblait un peu immature, trop extravertie et elle détestait le golf !

« Tu dis ça parce que tu adorais Emily ! » intervint Murray.

« Il a raison ! »

Nick baissa les yeux vers le sol. C'était vrai que Billie avait toujours beaucoup apprécié Emily même avant de la rencontrer et il n'avait pas été le seul à se prendre une grande claque quand Emily l'avait largué.

« Oui j'aime bien Emily et je pense toujours qu'ils sont faits pour être ensemble. Vous verrez par vous-même, ça ne tiendra pas avec cette Janel. »

Parfois, Billie se la jouait un peu trop Madame Irma !

« Oh mais on en attend pas autant ! » la contredit Lewis.

« C'est clair. Nous, tout ce qu'on veut, c'est quelqu'un qui lui fasse sortir Emily de la tête. Au moins pendant un certain temps, on serait déjà satisfaits ! »

« Vous êtes vraiment nuls ! »

« Non, on veut seulement son bien ! » affirma Lewis, sincère.

« Et il faut vraiment qu'il sorte de cette dépression dans laquelle il s'est mis tout seul. » ajouta Murray.

« Tout seul ? La fille qu'il aimait l'a quitté. J'espère que toi aussi tu serais déprimé si l'on devait se séparer. » rétorqua Billie en croisant les bras devant sa poitrine après s'être tournée vers son copain.

« Ca n'a rien à voir. Ça fait des années qu'on est ensemble et lui, ça faisait une semaine ! »

« Et alors ? L'amour se mesure au temps passé ensemble ? Non ! »

Nick était reconnaissant à Billie de prendre encore une fois sa défense. C'est vrai qu'il s'était un peu trop longtemps apitoyé sur son sort mais il pensait en avoir le droit. Ce n'était pas de sa faute s'il était resté si peu de temps avec Emily. Si ça n'avait tenu qu'à lui, il serait toujours avec elle. Il bascula la tête en arrière.

« Peu importe ! » les coupa Murray. « Tout ce que je veux, c'est qu'il redevienne le Nick que j'ai toujours connu et puis c'est tout. »

Nick fit un pas dans la chambre. Il était temps de leur faire part de sa présence et de leur dire ce qu'il pensait de tout ça. Il déclara alors sérieusement :

« Je suis toujours le même. »

Ses trois amis sursautèrent – même Murray qui n'était pas réellement présent. Il vint se placer derrière Lewis et Billie qui s'étaient retournés vers lui.

« Ca ne finira jamais, c'est ça ? Cette manie de parler de moi, de vouloir absolument me materner comme si j'étais un handicapé mental incapable de faire la moindre chose tout seul. »

Quand il vit Lewis ouvrir la bouche, il leva son doigt et continua :

« Ferme-la ! J'ai... J'ai aimé Emily et ce, aussi profondément et sincèrement que tu peux aimer Billie alors je t'interdis de dire que je n'ai pas le droit d'être triste sous prétexte que je sois resté qu'une semaine avec elle, ok ? »

Sans attendre la moindre réponse de son ami, il se tourna vers Billie et même si elle l'avait défendu, il voulait mettre les choses au clair avec elle aussi :

« Billie, je t'adore mais laisse-moi choisir ma copine tout seul. Janel n'est pas parfaite, loin de là. Il y a déjà des trucs qui m'agacent chez elle mais les gars ont raison sur un truc... Il faut que j'oublie Emily et pourquoi pas grâce à une autre fille ? Il faut que j'essaie, ok ? Et je sais que si ça se passe mal... Comme pour toutes mes autres histoires d'amour, tu seras là pour me ramasser à la petite cuiller. »

« Bien sûr que je serai là ! » confirma Billie. « Sinon je ne pourrais pas te sortir que je te l'avais bien dit ! »

Il lui sourit. Il la connaissait assez bien pour savoir qu'elle lui dirait sans hésitation mais seulement après lui avoir préparé un chocolat chaud et regardé quelques émissions de sport avec lui.

« Quand à toi, Murray, j'ai l'impression que c'est ta tranquillité que tu recherches en voulant absolument me trouver une copine ! »

Sachant que c'était encore et toujours lui qui payait pour le petit voyage en Australie de Dean et Murray, il trouvait ça un peu gonflé de sa part qu'il lui reproche la moindre chose et encore moins sa tristesse.

« Profites de tes bombes australiennes et oublie-moi un peu ! Il serait temps que toi aussi tu réussisses à te trouver quelqu'un. Sur ce, je m'en vais. Ce ne fut pas un plaisir de parler avec vous aujourd'hui. »

Il fit demi-tour. Il les entendit l'appeler mais il était déjà en bas de l'escalier. Il cria « Au revoir Karol » à la mère de Lewis et sortit de la maison. Il avait beau savoir que tout le monde parlait sur tout le monde, cela l'embêtait que ses meilleurs amis le fassent même s'il savait qu'ils ne lui voulaient pas de mal.