Chapitre trois : Une amitié secrète

— Bien foutu mais casse-couilles...

Vernon se souffle à lui-même avant d'entrer dans son appartement.

 Pourquoi est ce qu- 

Il remarque son meilleur ami avec un sourire qui décore son visage.

— A quoi tu joues ? Doyoung le regarde en posant un verre sur la table.

— Je ne joue pas, pourquoi ? Je ne vois même pas pourquoi tu me dis ça. Elle t'intéresse ?

Il passe à côté et part s'asseoir sur la chaise du salon. Doyoung attrape son téléphone.

Le grand au cheveux décoiffé pose la couverture sur ses jambes. Il se tourne et regarde Doyoung toujours debout contre la porte de la salle d'eau.

— Pas avec moi Vernon... Elle est complètement ton style. Sans tact, coriace et qui ne se laisse pas faire. Et elle est mignonne en plus.

Vernon souffle et passe une main dans ses cheveux.

— Tu sais quoi ? Laisse tomber.

****

T/p passe la porte de son appartement ce matin dans les temps. Pour une fois ! Elle descend tranquillement les marches pour éviter la même catastrophe qu'hier et arrive dans le hall. Mais alors qu'elle s'approche de la porte d'entrée, le M1, Doyoung, est appuyé contre le mur. Il regarde sa montre en remplaçant ses cheveux noirs. Ils sont cachés sous un pull gris beaucoup trop large pour qu'elle puisse admirer une quelconque forme de pectoraux, dommage. En la voyant arriver, il se tourne vers elle.

— J'ai cru que tu n'arriverais jamais.

— Tu m'attendais ?

Doyoung passe une main dans ses cheveux gêné. Il se retourne et passe la porte.

Après l'épisode d'hier, T/p à encore les idées chamboulées... Il est vraiment très beau, et selon Jieun, ce n'est pas le couteau le moins aiguisé du tiroir...

T/p s'élance vers la sortie et presse le pas pour le rattraper. Il regarde en face de lui en lui parlant comme pour éviter tout contact visuel qui pourrait les mettre mal à l'aise.

Ils arrivent à un feu rouge. La jeune femme est en train de fouiller dans son sac pour attraper mon téléphone mais elle sens qu'il attrape son poignet et qu'il la tire en arrière.

— Attention.

Elle lève la tête et remarque qu'elle a failli traverser alors qu'une voiture arrivait à pleine vitesse.

— Merci.

Il sourit. Sa capuche tombe avec le vent qui commence à se lever et ses cheveux suivent le mouvement de l'air. Il est beau. Est-elle attiré par ce gars ? Oula, ne nous aventurons pas sur cette pente glissante.

— Vernon est parti tôt ce matin, il devait préparer une réunion je crois.

— Une réunion ?

— C'est le président des élèves, évidemment qu'il fait des réunions. C'est aussi celui qui a eu les meilleures notes en première année l'année dernière.

C'était lui sur la scène le jour de la rentrée. Le président des élèves alors qu'il n'est même pas en dernière années ? Il a quand même une bonne tête d'étranger, et son colocataire est plus vieux que lui. Ce type est décidément hors catégorie.

— Vous êtes proches tous les deux ? A part être colocataire je veux dire.

— Je le connais depuis le lycée. Avec nos amis on est devenu le groupe qu'on est aujourd'hui et depuis on ne s'est jamais séparé amicalement parlant. On est cinq normalement, mais deux étaient à l'étranger pour leur M1 et le dernier vient d'entrer en L3, comme toi.

Oui ça fait une différence d'âge plutôt normale et compréhensible. Deux en L3, un en M1 et les deux derniers en M2.

Ils arrivent près de l'entrée mais alors qu'elle allait lui poser une autre question, elle aperçoit Jisung contre un mur. Il la voit et vient directement vers elle en pressant le pas pourtant quand il voit qui est à ses côtés il ralentit. Il arrive près de T/p et passe automatiquement sa main dans la sienne. Elle est surprise mais suppose que ce n'est que pour la protéger vu qu'il ne connaît pas l'homme avec elle. Jisung doit être du genre à se méfier des hommes.

— Qu'est ce que tu fais avec lui ? il demande méchamment.

Autant pour moi, ils se connaissent ?

— Je suis un voisin gentil, c'est tout. réplique Doyoung en levant les mains.

Les deux garçons se fusillent du regard. Jisung serre plus fort encore et il la tire alors qu'une horde de filles arrive vers eux. T/p est tirée tel un sac à patate vers l'intérieur tandis qu'elle comprend que toutes les filles viennent voir Doyoung. Elles sont toutes plus ou moins belles et elles parlent toutes en même temps. Elles se bousculent et Doyoung ne regarde que dans la direction des deux L3 qui se tiennent la main.

— Comment est-ce que ce type peut être ton voisin ! Soupire Jisung en cherchant un moyen d'expliquer sa colere.

Sa main est toujours dans la sienne. Ils arrivent devant la porte de leur cours de huit heures.

— Ba il est gentil, on s'entend bien pour l'instant. Et puis ce n'est pas vraiment quelque chose qui me dérange. Je ne vois pas pourquoi tu fais tout ce boudin pour si peu.

— Je t'ai surtout sauvé la vie.

— Hein ? Doyoung n'est pas un tueur en série...

Jisung souffle.

— Non mais ses groupies si. Tu vois la marée de filles qui sont venues autour de lui juste avant qu'on parte ? Ba elles, elles sont pires que tout. Lui comme son groupe de potes, ils ont toutes les filles à leurs pieds.

— Tu connais son groupe d'amis ?

Ils commencent à entrer dans la salle sous les yeux noirs de leur professeur.

— Évidemment. dit-il en disant bonjour.

— Et tu comptes m'expliquer pourquoi tu l'as matraqué du regard ou ça se passe comment ?

Le jeune homme zigzag entre les rangs de chaises de l'amphi et cherche le siège qui plaira à son fessier. Après un certain temps, il s'assied au dernier rang, une chaise juste avant le mur et la fenêtre. Elle s'assied donc contre le mur et le regarde en espérant une réponse de sa part.

— Leur petit groupe n'est pas vraiment ce qu'on pourrait considérer comme mes amis. Admet-il à contre-coeur.

— Evidemment puisque tu n'en fais pas partie.

Jisung attrape son cahier alors que le prof demande le silence.

— Plus. rectifie son voisin.

Le prof demande le silence en insistant une nouvelle fois et Jisung plonge dans son cours sans ajouter quoi que ce soit.

______

Ces deux heures d'anglais ont paru interminables. Jisung ne lui laissait pas poser aucune question. Et quand ce n'était pas lui qui lui disait chut, c'était ce maudit prof. Décidément tout le monde est contre elle aujourd'hui. Dès que la sonnerie retentit, elle se tourne vers Jisung les yeux pleins d'étoiles. Il range le stylo qu'il était en train de mordiller et la regarde en se levant.

— Va s'y, pose-moi tes questions..

Il soupire d'exaspération.

— Tu as été ami avec eux ? Avec... Vernon ?

Jisung commence déjà à partir vers la sortie. Elle le suit de près, toujours en espérant une réponse.

— Comme je te l'ai dit. J'étais moi aussi quelqu'un de leur groupe, jusqu'à ce qu'on ne soit plus ami.

En même temps qu'elle l'entend râler, T/p entend surtout une horde de pas arriver vers eux. Elle se retourne et aperçoit au fond du couloir qu'ils apprêtent à traverser un troupeau enragé de filles. Au milieu d'elles, la tête de Vernon avance en regardant au loin. T/p commence à tirer en vitesse Jisung par la manche, le priant de vite déguerpir. Mais il ne bouge pas d'un pouce. Elle à beau tirer de toutes ses forces, le tas devant elle n'oscille même pas.

Tu veux comprendre ? Alors reste là.

Il se tourne vers Vernon et ne bouge plus. Plus les secondes passent, plus la masse noir et grouillante arrive vers les deux amis. Vernon est à leur hauteur et s'arrête en regardant sa voisine puis en passant un regard sur Jisung de haut en bas.

— La casse-couille ? Qu'est ce que tu fais là ? C'est l'heure de manger.

Le monstre autour de lui s'agite. Elle perçoit quelques bribes de leurs conversations et ce n'est pas vraiment ce qu'on appelle "la gentillesse" et la "bienveillance".

— C'est qui celle-là ?

- Qu'est ce qu'elle fait avec Jisung déjà ? En plus elle a des baskets blanches c'est so 2018.

— Pourquoi Vernon lui parle ? Je ne l'aime pas cette garce !

A en faire pâlir un bisounours. Jisung avait raison, elle ferais mieux de ne pas embêter la bête noir qui tourne autour de ces gars. Et encore celles de Doyoung n'étaient pas aussi acharnées. Mais surtout il aurait probablement dit quelque chose pour les calmer. Là, Vernon ne dit rien comme si elles n'existaient pas ou du moins comme si elles ne le dérangeaient pas.

— Occupe toi de tes affaires. réplique-t-elle en partant.

Les harpies s'agitent encore plus. Vernon hausse la voix pour que T/p l'entende.

— Je comprends maintenant pourquoi tu es aussi insupportable, ton seul ami c'est Jisung Park. Comme quoi les losers s'assemblent.

T/p s'arrête dans le couloir alors que la colère et la fatigue commencent à lui courir sur les nerfs. Elle sert les dents et se retient de lui cracher à la gueule.

— Tu veux dire LE Jisung ! s'égosille une gamine avec du fard à paupière rose pétant sur les joues.

Jisung accourt vers elle, se penche tout en l'emmenant vers leur deuxième cours, son regard est peut-être bien plus en colère que le sien.

— Tu vois, pourquoi tu ferais mieux de rester loin d'eux. Et de lui en particulier.

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