Chapitre deux : Deux nouveaux voisins
Alors qu'elle arrive devant le bâtiment de son appart, t/p remarque un gros camion devant. Qu'est ce qu'il se passe ? Un homme habillé en blouse bleue un peu sale sort tout en se grattant allégrement les parties intimes. Il ne semble pas l'avoir vu alors elle s'avance vers lui, intriguée.
— Excusez-moi ? J'habite dans l'un des appartements d'ici, vous pouvez m'expliquer ce qu'il se passe ?
L'homme la regarde et attrape une feuille qui dépasse de sa poche.
— Vous allez avoir des nouveaux voisins ma belle !
Pardon ? Ma belle ? Il renifle bruyamment et la fixe attendant une réponse ou au moins un sourire de sa part.
— Vous avez perdu votre langue ma p'tite dame ?
— Avec tout le respect que je vous dois, je crois que le "ma belle" n'était pas nécessaire.
Tandis que le sort s'acharnait déjà sur elle, Vernon Choï se pose à côté d'elle et attend comme si de rien n'était. Il l'a suivi ? Le premier de la classe fixe l'homme en blouse bleue et la regarde tout en enlevant les écouteurs de ses oreilles. L'autre porc envoie valser une crotte de nez dans les airs et lance mollement de brèves excuses. Il file la queue entre les jambes rejoindre les autres hommes qui déménagent toutes sortes de meubles. "Debout princesse" la bouscule et soupire.
— C'est vraiment ton truc de chercher les problèmes alors.
— Ta gueule pour voir ?
Elle lui passe devant et fait mine de ne pas le voir froncer les sourcils pour ne pas avoir d'ennuis supplémentaires. De toute façon, elle n'a pas le temps et s'engage dans l'immeuble en essayant de se frayer un chemin entre les meubles qui jonchent l'entrée et les autres étudiants qui partent ou rentrent de cours.
En montant les marches trois par trois, elle remarque un homme qui descend. Wow. Si elle avait su que les voisins du coin étaient si beaux, elle serait sortie plus souvent cet été. Dans toutes ses pensées, elle trébuche et tombe.
— Est ce que ça va ?
Le bel homme l'attrape par le bras et l'aide à se relever.
— C'est à moi que vous parlez ?
Il regarde autour d'eux.
— Tu vois quelqu'un d'autre ici ?
Bravo Genius. Évidemment qu'il te parle T/p il ne va pas parler aux marches.
— T'es en quelle année ?
C'est un étudiant de la fac lui aussi.
— L3. dit-elle en sentant ses genoux lui faire mal.
L'homme en face d'elle réfléchit et regarde sa montre.
— A cette heure là vous êtes pas en train de re-visiter la fac ?
Cette visite de la mort. Elle se gratte la tête.
— Disons que j'ai eu un léger contretemps.
Un téléphone oublié et une flemme monumentale. Il rigole et re-regarde sa montre.
— Moi c'est Doyoung. Il lui tend une main. Je suis en M1. Il rigole en faisant apparaître ses dents d'un blanc éclatant. J'aurais vraiment adoré rester me dorer la pilule comme toi mais j'ai cours. Mais je suis sûr qu'on se reverra. Il lui touche le nez comme un oncle un peu trop tactile avec sa nièce et disparaît en cinq minutes.
Enfin dans son appartement, elle voit l'objet de ses convoitises non pas sur la table mais bel et bien sur son lit.
— Il se fait une petite sieste. murmure-t-elle, plus du tout en colère après cette petite discussion plus qu'agréable dans l'escalier.
Deux heures plus tard, après un café et une sieste bien mérité, T/p se prend d'une crise de rangement existentielle et se retrouve à descendre la poubelle. Les cotons démaquillant de Jieun et la quantité de masques qu'elles se font dès qu'elles discutent le soir commencent à s'entasser et puis la bière qui s'éternise au fond des canettes se fait sentir aussi.
En arrivant en bas, le gros camion à disparue. Comme si rien ne s'était jamais passé. Avec un peu de chance Vernon est parti avec.
— Bye bye le casse-couille.
— C'est qui le casse-couille ?
En train de faire bye bye avec sa main, elle entend la voix derrière elle qu'elle aurait rêvé ne jamais réentendre et surtout à ce moment-là.
Son corps se retourne - toujours la poubelle à la main bien sûr - et se retrouve face à face avec la bête.
— je saluais les pigeons... déclare-t-elle.
La menteuse commence à partir mais alors que son pied se lève pour exécuter le premier pas, une main attrape son bras. Vernon la retourne violemment vers lui.
— Oh non pas deux fois. Il me semble qu'un merci pour ce midi ne serait pas de refus.
Ses yeux sont plongés dans les siens. Son visage sans imperfection ferait de l'ombre à bien des tableaux. Il ne bronche pas et attend impatiemment tout en la fixant.
— Merci.
— Pardon ?
Il la gonfle. Et encore, le mot est faible.
— Pas de quoi t'excuser, mais au moins on est d'accord sur qui a eu tort. Aller, à jamais.
Elle court vers la porte d'entrée et se dépêche de filer alors qu'il accourt dans sa direction, plus que remonté.
— Vernon ?
La voix grave d'un homme fait s'arrêter la fuyarde et elle s'enferme dans le local pour le verre.
— Qu'est ce que tu fou dans l'entrée, t'attends le père noël ? En septembre ?
— Ferme là. rétorque Vernon en passant devant le local.
Son assaillant attrape Doyoung par le cou et lui fait une prise de judo.
— Alors cette journée de monitorat ?
— Bien jusqu'à ce que mon coloc m'étouffe. Dit-il la voix que T/p a du mal à reconnaître..
Vernon le lâche en lui mettant une petite claque sur les fesses. Du moins c'est ce qu'elle suggère pour le décrédibiliser encore plus.
— Pour le père Noël.
— Ce que t'es susceptible ma parole...
***
La nuit est tombée. Pas besoin de vous faire un dessin quant à l'endroit où est Jieun, au grand desespoire de T/p. D'après sa meilleure amie, Jackson est très sérieux, tellement investi qu'elle se voit déjà épouser ce type. Evidemment T/p n'a pas répondu mais intérieurement une partie d'elle voudrait qu'elle se trompe.
La soirée avance tranquillement. Seul problème, elle n'arrive pas à s'enlever de la tête la discussion de Doyoung et Vernon. - Après une mûre réflexion, et les avoir aperçu dans le couloir, elle en a conclu que c'était lui qui lui parlait - Colocataires, habitant de la même résidence qu'elle, qui voudraient vivre une vie similaire sans se tirer une balle au milieu du front ?
Vous savez, c'est toujours dans ce genre de moment que le destin décide de vous envoyer à la guerre avec pour seule arme votre main et la lampe torche de votre téléphone. Il suffit de tendre l'oreille trente secondes pour entendre des hommes - évidemment... - hurler comme des cons et frapper sur les murs. Pourquoi fallait-il que Eve ne s'étouffe pas avec cette fichu pomme, on aurait été tranquille.
— Il y a quelqu'un ? Elle commence en toquant sur la porte.
Pas de réponse. Les cris continuent de circuler et elle entend très clairement des bruits de playstation et se sent coupable de venir gâcher la fête comme une commère de soixante-dix balais.
Au bout de la troisième fois, la porte s'ouvre sur le visage joyeux de du M1 de tout à l'heure qui la reconnaît lui aussi.
— Ouaip ? Est ce que je peux t'aider ?
T/p se sent conne. Elle ne fait jamais ce genre de chose d'habitude.
— C'est juste que je suis en face et que je vous entends crier depuis deux heures... Dit-elle. Il est quand même bientôt une heure du matin.
Doyoung s'excuse et répond à l'autre con qui ne sait toujours pas qui vient de déranger leurs parties endiablées de SmashBros.
— C'est la voisine d'en face. Dit-il en lui souriant.
T/p entends quelque chose bouger et deux secondes plus tard, la grande main de Vernon attrape le battant de la porte et l'ouvre en grand, recouvrant le corps de son colocataire et le dépassant d'une bonne tête. Son regard se noircit dès qu'il comprend que la chieuse n'est autre qu'elle, la même qu'il s'est juré de tuer après le nouvel an.
— En tout cas merci. Conclut-elle sans raison envers le plus petit des deux et commence à ouvrir sa porte pour déguerpir de cette situation plus que gênante.
Doyoung se tourne vers son ami et lève les épaules, dans l'incompréhension.
— Je reviens. Déclare Vernon en lui passant devant.
L'autre retourne à l'intérieur tandis que Vernon se presse et refait sa manœuvre mais cette fois-ci sur la porte de l'appartement de sa voisine de palier. Manque plus qu'un "tu essaye de t'échapper princesse" et sa galerie de phrases clichées sera complète.
— Hé.
Ah une nouvelle onomatopée.
C'est toi la voisine, donc va falloir t'habituer à notre bruit. Vu que t'es toute seul tu dois pas trop comprendre mais le fun ça existe et on va pas arrêter de s'amuser juste parce que tu rumines dans ton coin.
— D'accord Michel, le jour où j'aurai envie de "Fun", elle insiste sur ce mot qu'elle trouve particulièrement ringard. Je saurais où en trouver. Maintenant il s'agirait de retourner dans ton "Fun" plutôt que de squatter chez les autres.
Il lui fait un sourire de travers. T/p essaie de refermer la porte en poussant le nuisible du passage.
— C'est Vernon.
— Mais il connait son prénom en plus. Woaw, les caniches sont de plus en plus fort de nos jours. Oublie pas de le mettre sur ton collier la prochaine fois pour que je m'en rappelle.
Elle lui met la lumière dans les yeux et referme la porte en s'appuyant dessus au cas où. Vernon ne part pas tout de suite et elle l'entend crier de l'autre côté.
— Faudra t'y faire ! Tu entendras tout, même quand on ramènera quelqu'un ! Mais qu'elle sale gosse putain...
Et il se barre en claquant la porte. Quel genre de gentleman fait ça ? Beurk. L'idée même de devoir partager plus que l'air qu'elle respire avec ce type lui fait des frissons. Avec un peu de chance, il ne sera jamais là. Premier de la promo oblige hein ! Dans un coin de sa tête, elle fait le tour des endroits où elle pourrait le croiser, la laverie, le couloir, les escaliers et l'université. Espérons que Jieun rentre plus tôt et qu'elle ne soit pas trop seule.
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