Just For Me
C'est vraiment incroyable que tout le monde soit persuadé que Niall est le dominant dans leur relation. Harry a lu pratiquement toutes les fanfictions à son nom (c'est intéressant, ok ?) à l'exception des trucs vraiment bizarres, et une très vaste majorité le met en scène couché sur le dos à gémir 'daddy' pendant qu'un blond autoritaire le suce. Et ça va, Harry est un très grand fan d'une bonne fellation.
C'est juste que si les fans pouvaient entendre à quel point Niall supplie, elles ne le mettraient plus en charge d'un rendez-vous galant.
"Harry, mon beau Harry, Harry chéri, s'il te plaît," plaide Niall, "S'il te plait, fais ça pour moi. Pense à tout ce que je fais pour toi. Je mérite pas juste ça ? Je suis ton copain."
"T'es un connard chiant, c'est tout ce que tu es," soupire Harry, les lèvres bougeant à peine. Son Sourire à la Styles, c'est-à-dire sa marque de fabrique, toujours en place, afin que si quelqu'un les regardait il ne pourrait pas dire qu'il agit ainsi.
Niall se met à ricaner. "Ouais. Mais je suis un connard chiant que tu vas demander en mariage dans cinq semaines, même si je te brise le coeur."
"Niall, parle moins fort-"
"Calme, Hazza, je vais pas nous attirer des ennuis. J'aime ma paye, ok ? Mais tu ignores le plus important: tu dois nous faire rentrer dans les vestiaires."
"T'es un vrai voyeuriste toi," marmonne Harry. Ils sont actuellement assis dans un stade sur-excité, venant juste de voir, d'après Niall, un match incroyable entre Manchester United et Manchester City. "Qu'est-ce que tu veux foutre là-bas dedans, déjà ?"
"Premièrement, des mecs torses nus. Deuxièmement, je pense que je mourrais si je pouvais parler avec tu sais qui."
Il fait allusion, évidemment, au magnifiquement bien foutu Louis Tomlinson, star montante et capitaine de Manchester United. Niall avait développé un crush malsain dès l'instant où Tomlinson avait été transféré à United, et depuis ce jour son obsession n'avait fait que grandir. Harry soupire. "Niall, on en a déjà parlé. Des garçons aiment des garçons, mais des garçons aiment des filles. T'es un mec. Les garçons qui n'aiment pas les mecs ne vont pas tomber amoureux de toi."
"Je suis pas convaincu qu'il soit hétéro, Harry, je sais qu'il y a quelque chose. Ok ? Fais-moi confiance, Tommo est au moins un peu gay. Maintenant, est-ce que tu pourrais s'il te plait arrêter de changer de sujet et faire de l'oeil à la sécurité pour qu'elle nous laisse passer ?"
Niall arrête d'argumenter après ça, sûrement parce qu'il sait autant que Harry qu'il va gagner. Il n'est pas seulement son faux petit-ami, il est aussi son meilleur ami depuis 15 de leurs 20 années d'existence. Harry avait fait son coming-out bien avant d'être repéré par une des agences de mannequinat de Londres, ce qui était assez difficile pour son management, mais ils ont l'air satisfait en lui donnant juste un beau petit-ami au lieu de lui donner une image de gay stéréotypé qui aime les plans culs. "Si c'est nécessaire," avait-il dit, "Ça pourrait nous aider tous les deux, non ? T'as besoin d'un beau mec à tes côtés et j'ai besoin de me faire un nom pour commencer à réellement produire de la musique. Tout le monde gagne. Et en plus on sait déjà que t'es pratiquement amoureux de moi donc on devrait arriver à s'en sortir assez facilement."
C'est ce charme et cette connaissance intime de tout ce qui se passe dans la tête de Harry qui fait autant sourire Niall lorsqu'ils quittent leur place. Il sait avant même de soulever le trophée qu'il a gagné ce round et qu'il sera bientôt dans une pièce pleine d'hommes à moitié nus encore transpirants de leur match et rencontrera peut-être l'homme de ses rêves. Il tient même la main de Harry en marchant, signe silencieux de reconnaissance.
Ça ne leur demande pas beaucoup d'efforts. Ça s'est réduit à Harry qui bat des cils, car être dans une agence de mannequinat londonienne lui a rapidement offert une des meilleures carrières de mannequin, ce qui s'est transformé en une renom internationale. Le fait que son agence de communication soit la même que plusieurs des joueurs ne fait pas de mal non plus. Tout ce qui peut faire associer leurs clients et créer plus de médias positifs est fortement recommandé, et le jeune mannequin et son charmant petit-ami entrent immédiatement dans les vestiaires.
Ce n'est pas si mal que ça, après tout; il y a pleins de mecs torses nus qui se donnent des fessées en se croisant et qui crient leur victoire. Ils devraient mater un peu plus discrètement, sachant qu'ils sont follement amoureux au point de se demander en mariage, mais ils n'y arrivent pas. Il n'y a pas de caméras pour prouver les paroles d'éventuelles rumeurs à propos de leurs yeux baladeurs. Puis la moitié du monde pense qu'ils ont une relation assez ouverte, puisque apparemment Harry aime quand n'importe quel genre de blond le suce.
Il reconnait les tatouages avant de reconnaître le visage. Il admire les jambes d'abord, leur courbe disparaissant sous une serviette qui cache malheureusement ce qui semble être des cuisses délicieuses entre lesquelles Harry aimerait bien être. Puis il y a les hanches, le V qui pointe vers un endroit prometteur avant de diriger son regard plus haut vers une taille étroite. Les choses deviennent intéressantes lorsqu'il atteint les bras et le torse, parce qu'ils sont recouverts de tatouages. C'est là que Harry sait que les yeux qu'ils rencontrera en levant la tête seront ceux de Louis Tomlinson.
"Bon y a Tommo pour toi, Ni," dit doucement Harry en donnant un coup dans la hanche du garçon à côté de lui et en faisant un geste dans la direction de celui en face de lui sans détourner le regard. Louis ne lâche pas ses yeux, peu importe la longueur du concours de regard, et Harry fait de même. Il réalise qu'il a un regard électrique ? "Présente-toi à ton âme-soeur."
Niall se tourne et sourit à Louis, tendant un main, ce qui force le footballeur à lâcher Harry du regard. "Tommo, quel honneur. Je suis un grand fan. T'as vraiment bien joué aujourd'hui, c'était génial."
"Eh bien merci beaucoup," répond Louis avec un sourire sincère. "C'est bien de savoir que je mérite ma place. Désolé, j'ai oublié ton nom ?"
"Niall, Niall Horan," répond-il en rougissant.
"Et toi," continue Louis en se tournant vers Harry. "Je crois t'avoir déjà vu. On se connait ?"
"On pourrait," répond Harry sans réfléchir. Il a envie de se taper pour draguer aussi tôt. Va te faire, toi et tes yeux bleus.
Heureusement qu'il a Niall pour le garder à terre en lui donnant un coup de coude dans les côtes et une réponse intelligente, "Il est mannequin, donc t'as déjà sûrement vu sa tête quelque part."
"Putain, ouais, t'es - Henry, c'est ça ? Henry Styles ?" Dit Louis en claquant des doigts. "Ouais, je t'ai vu dans la pub pour les gels douche. J'en ai acheté trois lots."
Harry rougit en regardant ses pieds, surtout parce que dans la pub en question il est nu dans une douche, mouillé de la tête aux pieds avec l'eau qui lui coule le long du corps. Il y a aussi une fleur de douche bien placée qui lui a permis d'être payé le double.
Il n'arrive pas à trouver quelque chose de cohérent à dire, et c'est une honte car il devrait sûrement le remercier d'avoir acheté les produits puis que ça lui rapporte de l'argent, au final. Mais il essaye juste de rester calme. Il a déjà vu Louis Tomlinson avant, évidemment, assez de fois pour le reconnaître grâce à ses tatouages, mais c'était généralement grâce à Niall qui lui montrait des vidéos de ses derniers buts lors des matchs précédents et Harry ne regardait que par politesse.
Mais là, il est juste en face de lui et Harry a envie de le dévorer.
"Le shampoing sent très bon," finit-il par dire. "Mais c'est Harry, Harry Styles."
"Bon à savoir, Harry Styles," répond doucement Louis, le sourire sur son visage rempli de sous entendus sur le fait qu'il sait l'effet qu'il a sur les personnes.
"Tu l'as acheté pour ta copine ?" Demande Niall en croyant sûrement s'infiltrer discrètement dans la vie privée de Louis.
Harry rigole. "C'est une gamme pour hommes, Niall. La pub est dans les magazines féminins pour qu'elles achètent les produits pour leur copain."
"Je l'ai vu ailleurs," s'empresse d'expliquer Louis, les joues légèrement rouges. "Je lis pas de magazines féminins. Avant que tu commences à me vanner dessus."
"J'oserais pas," répond Harry. "Je suis pas venu ici pour te vanner, on est là pour fangirler. Enfin, Niall est là pour ça."
Louis repose enfin son regard sur Niall. "Oh, c'est donc pour ça que j'ai un mannequin et son pote qui se trimbalent dans mon vestiaire ? Et moi qui pensais que c'était juste mon jour de chance..."
"Petit-ami," corrige Niall. "Je suis son petit-ami. On est gays."
Harry lève les yeux au ciel et compte apprendre plus tard la définition de la subtilité à Niall quand ils seront rentrés. Lorsqu'il rebaisse les yeux, ils pourraient jurer que le sourire de Louis s'est éteint. "Dans ce cas, je suis désolé," dit-il faiblement dans la direction de Harry. "Je voulais pas prendre ta place en tant qu'âme-soeur de ton mec."
"Tant qu'il ne me quitte pas pour un mannequin plus beau, ça ira," blague Harry. "Professionnellement parlant ça le ferait pas trop." Il espère sincèrement que sa phrase a plus de sens pour Louis que pour lui parce qu'il a du mal à ne pas fixer le V de Louis, sur lequel il aimerait d'ailleurs verser son café glacé matinal dessus et lécher ensuite.
La tension du moment est brisée lorsqu'un autre joueur passe vers eux, complètement nu, Harry ne cille même pas - les beaux hommes nus sont une choses assez commune dans son métier - mais la tête de Niall le suit comme dans un dessin animé, sans les yeux qui sortent des trous, bien sûr. "C'est Liam Payne ?" Murmure-t-il, émerveillé. "C'est le meilleur gardien de la league, et -bon sang, il est bien foutu." Puis il part, suivant sa prochaine victime et laissant un Harry exaspéré et un Louis amusé derrière lui.
Louis s'approche un peu de Harry et passe ses doigts sur sa barbe avec un air contemplatif. "C'est peut-être pas à moi de te dire ça, mais ton copain ne devrait pas être un peu moins excité à l'idée d'hommes nus qui ne sont pas toi ?"
"Je peux pas lui en vouloir d'aimer les belles choses," répond-il. "C'est juste dans la nature humaine."
Ça n'a pas l'air d'étonner Louis. "Je suis peut-être un peu ringard mais... T'es une belle chose aussi, donc s'il veut regarder une belle chose nue, il devrait regarder son copain. Et seulement son copain."
Il a cette expression sur son visage, comme s'il était offensé du comportement de Harry, et ça lui donne chaud. "T'inquiète pas pour Niall," se défendit-il légèrement. "Il est pas- Ton management est Harmon Inc, c'est ça ?"
"Euh, oui. Pourquoi ?" Louis le regarde comme s'il était la créature la plus absurde sur cette planète, ce qui est peut-être vrai. Ils ont passé les dernières minutes au milieu d'une pièce pleine d'hommes à des échelles différentes de nudité, Louis lui-même nu sous sa serviette. De parfaits étrangers qui parlent de la morale de regarder des gens autres que son partenaire et qui passent maintenant au sujet de management sans prévenir. Il faut dire que c'est assez absurde.
Donc Harry prend pitié de lui. "Moi aussi ! On est des collèges. Je pense que ça veut dire que je peux te dire," chuchote-t-il en se rapprochant de Louis, "que Niall est pas vraiment mon copain. Il est juste beau à mes côtés."
L'incompréhension a disparu du visage de Louis lorsqu'il se recule, remplacé par un large sourire. "Vraiment ? Je pensais qu'ils créaient juste des fausses relations pour les gays quand ils ont besoin de cacher leur homosexualité."
"Ça c'était bien avant qu'ils me trouvent."
"Je suppose qu'ils font ce qu'ils peuvent. Donc, euh, t'es célibataire, alors ?" Demande-t-il discrètement, tirant sur une peau de son ongle comme s'il avait la conversation la plus banale au monde.
Harry passe une main dans ses cheveux et retient son sourire. "Je dirais plutôt célibattant."
"J'arrive pas à comprendre pourquoi, avec un sens de l'humour comme ça," ricane Louis. "Mais je suis content. Ça me fait me sentir moins coupable d'avoir bavé devant tes pubs sous la douche."
La bouche de Harry est soudainement un peu sèche en pensant à Louis qui regarde sa pub et qui ressent... quoi, de l'attraction ? "Je croyais que t'avais une copine."
"On est des collègues," chuchote Louis pour se moquer des mots de Harry, "Donc je pense que je peux te dire qu'Eleanor n'est pas ma copine. Et que les seins et tout c'est pas du tout mon truc."
La première pensée de Harry est qu'il espère que Niall ne le découvre jamais, parce qu'il n'arrêterait pas d'en parler. Sa seconde pensée est que ça augmente beaucoup les chances d'avoir sa bouche sur certaines parties du corps de Louis, en particulier des parties recouvertes par sa serviette.
"Tu veux aller prendre un café un de ces quatre ?" Lâche-t-il avant de pouvoir s'arrêter.
Louis rougit et regarde autour d'eux. "Bah, on est tous les deux 'en couple et heureux', donc. Et le café c'est dégueulasse.
"C'est un non ?"
"C'est-" Il rougit encore plus. "C'est un- qu'est-ce que notre management penserait ?"
"Il pensera qu'ils ont deux fois plus de pub pour le prix d'un seul paparazzi," répond naturellement Harry. "C'est pas comme si un de nous était célibataire et que ça allait lancer des rumeurs." Louis ne semble toujours pas entièrement convaincu, donc Harry passe ses bras dans son dos et donne un léger coup de hanche dans celles de Louis, le faisant à peine bouger. "Je te payerai du thé et des pâtisseries, puisque t'aimes pas le café. Tu peux pas refuser ça."
"Je te connais même pas," proteste Louis. "T'es carrément entré dans la pièce y a cinq minutes et t'as commencé à me parler pendant que ton copain essaye de me cacher son érection, et maintenant tu me proposes un rencard ?"
"C'est pas un rencard. T'es hétéro et je vais demander Niall en mariage dans un mois. Mais il va accepter un boulot aux Etats-Unis et me laisser tout seul, donc je devrais surement me faire quelques amis avant pour avoir quelqu'un qui me tient les cheveux quand je me bourrerai la gueule jusqu'à en vomir pour oublier. Juste du thé, entre amis. Complètement normal."
Son petit rire amusé laisse Harry comprendre qu'il a franchi une étape, et il sourit en attendant la réponse. Ça prend au moins une minute, mais avec un tout petit hochement de tête, Louis accepte. "Juste du thé," dit-il fermement. "Avec des pâtisseries."
°°°
Comme prévu, "juste du thé et des pâtisseries" ne reste pas juste du thé et des pâtisseries.
Ils avaient commencé l'après-midi - une journée ensoleillée une semaine après leur première rencontre - dans un coffee shop légèrement hipster sur les bords où ils seraient surement vus mais pas dérangés. Le choix de l'endroit était le travail du gestionnaire de Harmon Inc., Zayn Malik, un jeune homme de Bradford avec le visage pour être mannequin et le cerveau pour être le futur PDG de Harmon. C'est un bon choix, aussi; des fans leur ont demandé des photos, mais la plupart du temps ils peuvent déguster leur thé en paix.
"C'est drôle, ils en reconnaissent toujours un de nous deux," s'amuse Harry après qu'une fille avec des grosses lunettes sans verres s'éloigne d'eux. "Personne nous reconnait tous les deux."
"La mode et le sport sont les deux pôles opposés," répond Louis. "Quelqu'un qui est intéressé dans l'un ne l'est surement pas dans l'autre."
Harry s'offusque. "C'est pas vrai ! Je m'intéresse aux deux."
"Harry, tu m'as avoué hier que t'avais des écouteurs pendant mon match." Louis fait référence à une des nombreuses conversations qu'ils ont eu par messages cette semaine, qui commencent généralement par des conversations innocentes bateaux sur leur rendez-vous mais qui se transforment rapidement en chamailleries. Il remarque que Harry sourit en silence. "La seule chose que t'aimes à propos du sport c'est quand des fois on enlève nos maillots à la fin du match."
Il a le point, malheureusement, mais Harry n'abandonne pas la bataille. "Je suis sûr qu'il y a des athlètes qui s'intéressent à la mode. Tout le monde doit porter des vêtements. Tu vas me dire que tu t'en fous de ton look ?"
"J'ai des maillots, des survêtements, un costard, un jean et à peu près cinq t-shirts," énumère Louis. "Je vis pratiquement au stade et je suis à poil la plupart du temps quand je suis chez moi. J'ai des choses plus importantes à me soucier que de savoir si mon short met mon cul en valeur."
(Son short lui fait un cul magnifique. Mais il arrive à se contenir et à ne pas partager cet opinion.)
"Je crois qu'on est un peu biaisés," finit-il par dire. "On va laisser les autres décider."
"Ça semble plus raisonnable, oui."
"Mais te sens pas mal parce que t'as perdu. Le fait que deux fois plus de mes fans sont venus ne veut pas dire que ton histoire de sport n'est pas importante."
Louis éclata de rire en ouvrant grand la bouche. "T'as raison, ça veut rien dire ! On est dans un coffee shop de hipsters, le terrain n'est pas neutre. On devrait aller dans un bar sportif et on verra combien de personnes reconnaissent ta tête."
"T'essayes de me soûler ?" Dit Harry.
Le coup de Louis commence à rougir. "J'essaye de dire que t'as des critères injustes. J'ai un contrat qui me garantit un boulot pour les trois prochaines saisons, qu'est-ce que t'as toi ?"
"Un salaire qui est surement le double du tien." En fait, Harry n'a aucune idée du salaire des footballeurs - ça doit pas être si difficile de taper dans un ballon sur un terrain, si ? - mais il veut surtout voir Louis énervé.
Ça marche. "Oh, s'il te plait," ricane-t-il en buvant le fond de sa tasse tout en levant les yeux au ciel. "Mon compte en banque est assez rempli, merci bien."
"Prouve-le."
Louis se penche sur la table avec un regard malicieux. "On fait quoi là ? Un concours de celui qui pisse le plus loin ? Faut que j'aille chercher un mètre ?"
Harry n'a absolument aucun contrôle sur ses actions lorsqu'il se lèche les lèvres et répond, "Je te montrerai le mien si tu me montres le tien."
Ils retiennent tous les deux leur respiration à la même seconde jusqu'à ce que Louis expire avec les joues roses en secouant la tête. "Tes- t'es ridicule. Tu m'avais pas promis des pâtisseries ? J'ai eu mon thé, maintenant je veux mes pâtisseries," dit-il rapidement afin de retrouver une conversation normale et sure.
"Je pensais qu'on pourrait prendre le dessert chez moi," répond Harry sans ciller. "J'ai des petits trucs sympas là-bas pour toi."
Le dernier effort de se contenir quitte automatiquement son corps et disparaît dans l'air de l'été. "Je te suis."
°°°
Le trajet jusqu'à la maison que partagent Niall et Harry n'est pas particulièrement long, même avec des embouteillages, mais Harry s'assure tout de même d'envoyer son adresse à Louis par message au cas où ils sont séparés. Il n'y en a absolument pas besoin. Louis est à dix centimètres de sa voiture tout le long, et il est hors de sa voiture et attend Harry avant même que ce dernier n'ait eu le temps de détacher sa ceinture.
"J'en connais un qui est impatient," sourit Harry en prenant son temps sur le petit chemin en gravier le long de sa maison avant d'ouvrir la porte arrière. "C'est un peu en bordel, désolé," s'excuse-t-il lorsque Louis le suit à l'intérieur. "J'essaye de tout garder en ordre mais Niall est un vrai bord- ah !"
La porte a à peine été fermée derrière eux que Louis l'entraîne déjà dans un baiser, posant ses clés et son portable sur une surface à proximité - ce qui semble être la table de la cuisine - et tire Harry par son t-shirt pour le rapprocher encore plus de lui. "Je m'en fous un peu de savoir à quoi ta maison ressemble," murmure-t-il contre sa bouche, "tant que t'as un lit."
"Putain, d'où ça sort ça ?" Dit Harry avec un mi-rire mi-halètement en attrapant un passant de ceinture du jean de Louis avec une main et sa nuque avec l'autre. "Tu veux plus de pâtisseries ?"
"Oh ta gueule," rit Louis pour réponse en mouvant son bassin contre celui de Harry. "Tu m'auras pas avec ton 'dessert chez moi'. Comme si je savais pas que tu parlais de sexe."
Les joues de Harry s'empourprent mais il n'arrête pas d'embrasser Louis pour autant. "Oh. Euh-"
"Sérieusement, j'ai comme l'impression que la seule pâtisserie que t'as pour moi est ta bite."
"Louis, je-"
"C'est bon, bébé," le coupe-t-il. "Je prendrai ça pour dessert avec plaisir."
"Louis."
Le footballeur s'écarte de leur baiser langoureux, confus par le bruit métallique provenant de quelque part derrière Harry. Après quelques clignements d'yeux désorientés, il s'aperçoit qu'il a poussé Harry contre le plan de travail de la cuisine et que le mannequin cherche derrière lui pour y sortir un brownie fraîchement cuit dans un moule en aluminium. Harry s'éclaircit la gorge. "Le dessert chez moi," dit-il timidement.
D'après les films, la vie de quelqu'un défile devant ses yeux quand sa mort est imminente, mais apparemment l'humiliation extrême est suffisante car Louis finit par claquer une main horrifiée sur sa bouche et regarde le brownie avec de grands yeux en repensant à tous les choix qu'il a fait. "Oh mon dieu," chuchote-t-il. "Je me suis carrément ridiculisé, pas vrai ? Oh mon dieu."
"Mais on peut avoir le dessert que tu veux," s'empresse d'ajouter Harry.
"Je pensais juste- parce que tu flirtais et tu- tu m'envoies toujours des clins d'oeil par message et- et on dirait que tu voulais me dévorer dans les vestiaires donc je pensais juste que-"
"C'était le cas. C'est le cas," corrige Harry en se mordant la lèvre, puis il passe ses mains dans le bas du dos de Louis jusqu'à ce qu'elles soient à la limite de ses fesses, prêtes pour le top départ. "Sérieusement, tu peux avoir n'importe quel dessert. Je suis totalement d'accord avec ça."
"Je vais plus pouvoir te regarder dans les yeux," grogne Louis, même s'il a recommencé à se frotter contre la demie-érection de Harry pour avoir un peu de friction. "Je suis trop gêné. Je pensais que tu voulais juste baiser-"
Harry se baisse pour mettre sa langue dans la bouche de Louis et l'attrape par les fesses pour le lever et le poser sur le plan de travail. Le brownie tombe presque au sol mais aucun des garçons n'y prête attention. "Si ça aide, mon plan était de te séduire avec un bon gâteau puis te demander poliment de m'étouffer avec ta bite."
"Putain," jure simplement Louis en baissant la braguette du jean de Harry. Il le baisse le plus possible - il est tellement serré qu'il est sûr qu'il aura besoin de ciseaux pour l'enlever complètement - et touche le membre de Harry à travers son boxer. "T'es passif ou actif ?"
"On va- ? Oh, merde. N'importe. Ce que tu veux. Je m'en fiche." Et c'est vrai, parce que Louis a la main dans son boxer et a commencé à faire des va-et-vient et Harry n'a pas d'autre choix que de poser sa tête sur son épaule.
Louis prend ça comme un encouragement pour aller plus vite puis rigole lorsque Harry se met sur la pointe des pieds pour faire lui-même des va-et-vient comme s'il n'en avait pas assez. "D'accord. Prends-moi alors, si t'en as tant envie que ça."
"Je sais qu'on a pas toujours vécu des choses simples, mais baiser mon âme-soeur sur le plan de travail de la cuisine quand je suis là ? C'est petit."
Les représailles irlandaises viennent de l'encadrement de la porte, et Louis descend rapidement du comptoir tout en retirant sa main de l'érection de Harry. "Merde, je suis désolé. Niall, c'est ça ?" Bégaie-t-il lorsque Harry ne semble faire aucun effort pour faire face à la situation, gémissant juste à la perte de contact tout en continuant à embrasser la mâchoire de Louis. "C'est vraiment gênant, je te jure que je savais pas que t'étais là- Harry, pourquoi t'as pas dit qu'il était ici ?"
Harry se recule doucement et répond, "Bah pour être franc, je savais pas que t'allais me sauter dessus à la seconde où on franchirait la porte."
Niall fait semblant de vomir et passe à côté d'eux, "Je prends le brownie en guise de consolation pour avoir vu ta bite en action. Encore."
"Ok, Niall, retourne juste en bas," rit Harry en mordillant la gorge de Louis.
"Je vais manger tout le gâteau."
"Oui, Niall, c'est bien."
"Et tu me dois une tournée."
"Putain, Niall, tu peux pas retourner en bas et mettre tes écouteurs ?" Dit Harry, exaspéré, en se retournant enfin pour regarder son colocataire. "Je suis en plein milieu de quelque chose là." Et avec un rire franc, Niall attrape le brownie et disparaît dans la cage d'escalier. Harry dépose un doux et tendre baiser sur les lèvres de Louis. "Désolé. Il se croit drôle."
"Tu vas vraiment me baiser alors que ton futur mari est dans la maison ?" Le taquine Louis en passant une main dans ses boucles pour voir à quelle force il doit tirer pour rendre Harry complètement faible.
Pas beaucoup. "Je vais jamais l'épouser," lâche-t-il lorsque Louis lèche sa gorge. "Dans deux mois il va accepter un boulot aux Etats-Unis et annuler le mariage. Puis il est en bas avec de la musique. Il entendra rien si je t'emmène à l'étage et te fais crier mon nom."
L'érection de Louis sursaute à l'entente de ces mots et c'est là qu'il se rappelle qu'il a encore tous ses vêtements, ce qui fait beaucoup trop de vêtements. "Alors arrête de me chauffer et emmène-moi à l'étage."
Sans un mot de plus, Harry remonte son pantalon et porte Louis comme un enfant dans les escaliers - franchement, qui pensait que les mannequins étaient si musclés ? - jusqu'à, ce que Louis suppose, la suite. Tout est clair, propre et moderne. Harry n'a aucun problème pour le poser sur le lit tellement haut qu'il lui arrive au nombril, laissant le footballeur se tenir sur ses coudes pendant qu'il retire tout sauf son boxer avant de rejoindre Louis. Ses vêtements sont ensuite retirés jusqu'à ce qu'il soit couvert seulement de son boxer et ses tatouages.
"Hey." Dit Harry en s'avançant pour l'embrasser, plus tendrement qu'avant.
"Coucou toi," répond Louis avec un petit rire. "Donc on fait une conversation banale ? Ok. T'as vu le match de Man U hier ? C'était plutôt impressionnant, ils ont un bon jeu."
"Ouais je l'ai regardé en entier." Harry passe sa langue sur l'encre sous les clavicules de Louis car cette idée l'a distrait toute la semaine. Et ça valait le coup d'attendre en entendant la respiration de Louis devenir plus rapide. "Je crois qu'ils ont gagné. Mais à vrai dire j'étais plus occupé à mater le mignon, j'ai perdu son nom."
"Qui, le gardien ? Ouais, Payne est plutôt pas mal."
"Le capitaine est plus mon style." Il passe une main dans le boxer de Louis pour lentement passer ses doigts sur son membre. "Niall peut prendre Liam, je m'en fous. Il est gay au moins ?"
Louis a les yeux fermés, semblant un peu perdu à cause de la sensation de la main sur lui. "Je l'ai entendu insister de nombreuses fois sur le fait qu'il était '100% pas gay'."
"Donc il est gay."
"Carrément gay."
Harry rigole et Louis gémit, sûrement dû au fait que Harry est en train de le toucher tout en faisant des va-et-vient comme il le peut à sec. "Je sais pas pourquoi t'as si envie de parler de Liam alors que t'es dans le lit avec moi," murmure Harry tandis que Louis halète dans son oreille. "Ça pourrait me blesser que tu parles de quelqu'un d'autre comme ça."
"Mets tes doigts en moi et je te jure que je vais pas dire d'autres noms que le tien," répond faiblement Louis.
Il est un peu déçu lorsque Harry semble prendre ça pour un signe de quitter le lit, mais est soulagé lorsqu'il revient quelques secondes plus tard avec un flacon de lubrifiant. Il retire le boxer de Louis d'une main et ouvre le flacon avec l'autre, en versant directement sur son entrée. Sa respiration se coupe lorsque le liquide froid entre en contact avec sa peau. Ne pas être officiellement gay rend les choses très difficiles niveau relations et ça fait très longtemps que Louis n'a pas vécu ça.
Apparemment, Harry ne ressent pas la même urgence, car au lieu au lieu de le pénétrer, il passe juste ses doigts autour de son entrée, le faisant se tortiller à chaque fois qu'un doigt l'effleure. "Allez, arrête de me chauffer," insiste-t-il.
"T'es le petit merdeux qui donne le plus d'ordres que j'aie jamais connu," marmonne Harry.
"Assez parlé. Installe-toi sur ton oreiller." Les mots de Louis rendent Harry confus, mais il l'a apparemment poussé à bout et a perdu le privilège d'être en charge de tout. "Couche-toi," insiste le footballeur et Harry obéit.
Une fois que la taie d'oreiller blanche est recouverte de boucles, Louis s'installe pour se mettre à califourchon sur ses épaules. Harry se lèche les lèvres avec un air affamé. "Qu'est-ce que t'attends de moi au juste ?"
"Eh bah je voulais tes doigts mais si tu fais le difficile je suppose que tu peux juste me sucer pendant que je le fais moi-même." Ses mots sont tranchants. Harry est plus grand et surement plus fort, il pourrait surement clouer Louis au lit et aller à la vitesse d'escargot qu'il veut, mais au lieu de ça il le regarde avec de grands yeux et entrouvre ses lèvres roses comme s'il ne voulait rien d'autre au monde.
Louis arrête de bouger lorsque Harry s'avance et prend son érection en bouche, le faisant fermer les yeux de satisfaction à la sensation chaude et humide. Il attrape la tête de lit d'une main passe l'autre entre ses cuisses et mouille ses doigts avec le lubrifiant. Contrairement à Harry, Louis n'est pas d'humeur à se chauffer, pénétrant un doigt aussi vite que possible. Il est serré, mais pas au point de ne pas pouvoir insérer facilement le reste de son doigt. Harry ne peut pas se servir correctement de ses mains à cause de la façon dont Louis le colle au matelas avec ses genoux, mais il tient son bassin comme il peut et gémit avec la bouche pleine. Louis insère un deuxième doigts assez rapidement, seulement pour accélérer les choses.
Ça devient de plus en plus difficile de laisser Harry contrôler la vitesse lorsqu'il insère un troisième doigt et Louis commence à être ivre de la sensation d'être rempli, le self-control seulement diminué par la langue de Harry. Ça en devient obscène, et le ventre de Louis tremble un peu trop pour quelqu'un qui n'a pas encore été baisé. Il finit par retirer ses doigts et son membre de la bouche de Harry en prenant une profonde inspiration.
"Ça va ?" Demande Harry, la voix baisse et mielleuse d'excitation. Ça lui donne envie de le détruire.
"Ouvre la bouche," ordonne Louis en attrapant sa mâchoire même s'il a déjà obéis. Il guide son gland sur la langue de Harry et bouge doucement le bassin pour glisser plus profondément et le regarde pour demander la permission. Il comprend la réponse à la façon dont il tremble et ouvre la bouche encore plus, puis ferme les yeux en guise de supplication silencieuse pour qu'il prenne le contrôle.
Il veut qu'il lui baise la bouche; Louis saurait ça même si Harry n'était pas en train de le supplier. Il le saurait juste en connaissant Harry, ce chérubin aux grands yeux et aux joues roses qui ne veut qu'une chose, dépasser toutes les formalités et faire tout ce qu'il désire vraiment. Louis aurait pu deviner dès qu'ils se sont rencontrés que Harry se coucherait comme ça avec entière confiance à sa simple demande.
Peut-être que ça rend Louis un peu ivre de pouvoir, car il est étonné de la façon dont Harry couine à chaque fois qu'il avance son bassin et soupire quand il le recule avant de toucher le fond de sa gorge. Maintenant c'est Louis qui chauffe, offrant à Harry juste son gland alors qu'il en veut beaucoup plus, et après à peine trente secondes, il fronce les sourcils et se recule assez pour garder sa bouche libre assez longtemps pour se plaindre. "T'as bientôt fini ? Je peux te prendre ?"
Louis ne répond pas, il rigole juste en balançant sa tête en arrière, le son se transforme en halètement de surprise lorsque Harry s'assoit et inverse leur position. Il y a un petit oof lorsque Louis atterrit sur le matelas sur le dos, puis Harry attrape un de ses genoux et le plie sur son torse avant de le faire tourner sur le ventre. Il se retrouve entièrement ouvert avec le visage dans les draps et la respiration sortant encore en petits rires.
Harry lui appuie sur le dos en un message silencieux - reste-là, pense même pas à bouger - et il se recule pendant un moment. Il y a le son de l'aluminium qui se déchire et le coeur de Louis commence à battre plus vite, ses doigts se resserrent sur les draps et ses muscles se contractent en attendant de sentir la pression à son entrée.
Puis il la sent enfin, et avant même qu'il ne puisse réagir, Harry le pénètre, le remplissant doucement mais sûrement, d'une seule traite jusqu'à ce que ses hanches rencontrent les fesses rondes de Louis. Il se colle contre son dos et embrasse le haut de sa colonne, où l'homme au dessous de lui a une fine couche de transpiration et halète irrégulièrement. "Ça va ?" Demande-t-il pour la seconde fois ce soir, cette fois-ci sans sous entendus.
La douleur en lui lui donne envie de dire donne-moi une minute, s'il te plaît mais il y a également du plaisir et Louis ne sait pas quoi faire d'autre que d'en demander plus. "Je vais bien, débile, bouge," halète-t-il en resserrant son emprise sur les draps pour s'ancrer en place lorsque Harry se retire presque jusqu'au bout et revient, forçant un long gémissement à sortir de sa bouche.
Il pourrait se battre, il pourrait provoquer Harry pour lui faire savoir que même en étant baisé il peut tout de même être en charge, mais Harry le tient par les hanches et fait un boulot si fantastique à le faire gémir qu'il préfère laisser tomber et profiter. Il laisse Harry l'arranger à son gré, le laisse le mettre sur les coudes et les genoux pour changer d'angle, laisse les bruits qui sortent de sa bouche être aussi obscènes ou essoufflés qu'il veut. Il se concentre sur la sensation des grandes mains musclés sur sa taille et des lèvres douces sur ses épaules et du membre épais qui le pénètre, et il n'essaye même pas de réprimer le plaisir qui commence à prendre place dans son ventre.
"Je vais bientôt venir," annonce-t-il à la couette dans laquelle il a enfoncé son visage. Harry a du entendre les bruits étouffés car il accélère la cadence et gémit dans les cheveux humides de Louis. "Harry ? T'es proche ?"
"Ça fait dix minutes que je suis au bord de l'orgasme, tu t'es vu ? Putain, j'ai juste envie de te faire jouir d'abord."
Une des mains de Harry vient se reposer sur son ventre, ses doigts étalant le liquide déjà présent, et peut-être que c'était la belle perche que Harry lui présentait mais Louis recule ses fesses pour rencontrer ses mouvements de bassin et finit par jouir sur la main de Harry et les draps en dessous.
Harry réagit instantanément, il donne un dernier coup de reins et atteint son propre orgasme avec un cri. Il repose tout son poids sur Louis en bougeant son bassin le temps du plaisir puis ils s'effondrent tous les deux sur le matelas, Louis écrasé entre le lit et Harry et trop occupé à gémir son nom pour que ça le dérange.
Ça leur prend un long moment pour qu'ils arrêtent de trembler et encore plus longtemps pour qu'ils reprennent leur respiration, mais dès qu'ils sont relativement stables, Harry se retire et presse une main entre les omoplates de Louis. "Attends, attends, reste," dit-il en chuchotant presque en sortant du lit et en se dirigeant vers la salle de bain. Louis n'a pas le courage de protester. Harry revient quelques minutes plus tard sans le préservatif et avec un gant de toilette humide. Il le nettoie avec juste assez de pression pour le faire gémir de satisfaction à la sensation avant de le mettre de côté et de faire rouler Louis sur le dos.
"Hey," dit-il timidement. "Comment tu vas ?"
"J'ai eu des jours pires," répond Louis, les yeux commençant déjà à se fermer après la montée d'hormones. Il n'a même pas le courage de se moquer de Harry pour ses qualités en terme de conversations bizarres. "Et toi ?"
Les fossettes apparaissent doucement. "Je vais fantastiquement bien. Je peux t'embrasser ?"
Louis hoche la tête et Harry s'avance pour capturer ses lèvres en un tendre baiser. "Tu m'as déjà pas mal embrassé ce soir. Ta permission n'expire pas tu sais."
Harry prend son temps pour s'étirer. "Des fois les bisous c'est juste un truc pour se mettre dans l'ambiance," explique-t-il en croisant ses bras sous sa tête comme s'ils admiraient un ciel rempli d'étoiles et non un simple plafond blanc. "Je savais pas si t'en voulais encore après ça."
"Tu penses trop." Louis se gratte le menton en signe de réflexion. "J'aime pas mal tes bisous. Tu peux continuer si tu veux."
Ça lui vaut un baiser sur l'épaule. "Je suppose que je t'en dois autant que t'en veux, puisque t'as acheté tous les produits de ma gamme de douche."
"J'ai encore ces trucs à la con. J'espère que tu t'en rends compte," prétend-il de grogner. "Et j'ai que des soeurs, je vais offrir ça à qui ? Je me sentais juste mal de pas acheter les produits alors que j'adorais la pub."
"'Adorais' ?"
"Religieusement."
Harry éclate de rire, d'un rire peu valorisant, puis se tourne pour enfouir sa tête contre l'épaule de Louis. Ce dernier sourit et garde ce son au fond de sa mémoire.
°°°
Cinq semaines plus tard, Harry demande Niall en mariage dans un jardin très public et très lumineux. Les médias les déclarent déjà comme le prochain power couple. Harry célèbre ses fiançailles en chevauchant Louis sur le sol de la cuisine.
Il ne prend pas la rupture particulièrement mal non plus lorsqu'elle arrive trois semaines plus tard. Zayn aurait pu détruire Harry en le voyant sortir le lendemain pour prendre un café en souriant à tous les gens qu'il croisait, parce que "T'es censé avoir le coeur brisé, Harry, tu pourrais pas au moins prétendre être dévasté ?"
Mais c'est difficile, vous voyez, quand il peut envoyer des emojis feu et vague à Louis et avoir un bisou tendre dans le creux du cou lorsqu'il le rejoint dans le jacuzzi une demie heure plus tard. "T'es le pire ex-fiancé que j'ai jamais vu," dit-il. "Niall est sûrement assis au milieu de sa chambre d'hôtel new-yorkaise à chialer et toi t'es partout sur TMZ avec ton sourire de bâtard."
Harry ne prend même pas la peine d'ouvrir les yeux, il fait juste un grand sourire. "Mon meilleur ami a enfin le boulot de ses rêves et tu m'attendais dans mon lit, comment je pouvais avoir l'air triste avec ça ?"
"T'es trop gâté." Un pied frotte le genou de Harry et la voix de Louis est plus lointaine maintenant, le taquinant de l'autre côté du jacuzzi. "Tu t'es trop habitué à ce que je te suce juste parce que je t'aime bien. T'oublie que t'as un boulot aussi des fois."
"Non mais ils me paient juste pour être beau, Lou," glousse Harry en ouvrant les yeux. Il avait raison; Louis est assis en face de lui et joue avec un des jets, nu comme un ver et toujours un peu rouge de l'entraînement dont il revient. "Si je savais jouer, j'aurais été acteur. T'inquiète pas pour ça, tu sais que Zayn tourne toujours tout à son avantage."
Louis hoche la tête. Il a récemment également pris le jeune homme comme son manager, puisque Zayn est l'expert non-officiel des coming-out du management et franchement, il était temps qu'Eleanor parte. The Mirror avait reporté leur séparation à l'amiable il y a deux semaines, et Louis avait déjà des faux rendez-vous prévus avec des personnes des deux sexes pour habituer le public à l'idée de sa bisexualité. Zayn avait un plan sur dix-huit mois pour y aller doucement et sans encombre.
Pas que Louis s'en préoccupe vraiment; l'équipe joue extrêmement bien cette saison avec lui en tant que capitaine, et dès qu'il n'est pas sur le terrain, il passe son temps comme maintenant - tout cozy avec un bel homme qui ne demande rien d'autre que son attention, qu'il lui donne avec plaisir.
"On va devoir faire encore plus attention maintenant," dit pensivement-il en passant ses orteils sur le mollet de Harry sous l'eau. "On est tous les deux officiellement célibataires maintenant, les gens vont parler. Surtout quand je vais commencer à sortir avec des mecs."
"Ouais," rit Harry, "Faudrait pas qu'ils aient la mauvaise impression. Ils vont surement penser qu'on baise secrètement ou un truc du genre."
"C'est fou, je sais, mais les gens sautent toujours aux conclusions. Ils vont penser que maintenant que t'es de retour sur le marché, je vais être incapable de garder mes mains loin de toi."
"Mais t'y arrives pas, pas vrai ?" Le sourire de Harry devient rempli de sous entendus et l'estomac de Louis se contracte. "T'es insatiable."
"Je suis en train de te toucher, là ?" Se défend-il. "On est tous les deux nus et je te touche pas du tout. J'arrive très bien à me contrôler, merci."
"T'es sûr de ça ?" Harry se rapproche de lui jusqu'à ce qu'il soit à quelques centimètres de son visage, les mains sur le bois brillant de chaque côté de ses épaules. Ses genoux flottent jusqu'à se reposer de part et d'autre de Louis, les pupilles de ce dernier se dilatent d'envie, peu importe à quel point il essaye de le nier.
Ça lui prend environ quinze secondes pour abandonner et attraper le membre de Harry, qui est chaud grâce à l'eau et déjà à moitié dur. "Je veux pas entendre un seul mot de ta part," dit-il en prévention avant que les lèvres de Harry forment un sourire qui veut dire je te l'avais dit.
Harry fait semblant de fermer une fermeture Eclair sur ses lèvres et de balancer la clé, ce que Louis prend comme une victoire et commence à faire des va-et-vient avec sa main.
Le silence ne dure pas très longtemps, parce que même avec l'eau qui ralentit ses mouvements et le chlore qui ajoute de la friction à chaque fois, Louis embrasse son cou et Harry ne peut pas s'empêcher de gémir légèrement. Il commence rapidement à bouger aussi dans le cercle de la main de Louis, agrippant ses biceps et se tenant à lui comme s'il était une ancre. Il essaye au moins de garder la bouche fermée, serrant ses lèvres l'une contre l'autre et réprime un sourire lorsque Louis essaye de l'embrasser.
Mais il abandonne finalement et laisse la langue de Louis entrer dans sa bouche, son goût infiltre ses sens puis lâche un soupire de satisfaction et de résignation avant de jouir, s'avançant encore plus vers Louis pour emprisonner son érection et sa main entre eux. Louis essaye déjà de se lever et d'entraîner Harry avec lui avant même que son orgasme soit terminé. L'air froid sur sa peau mouillée le fait frissonner et il enfonce ses ongles dans le bras de Louis en signe de protestation lorsqu'il est forcé de marcher à reculons.
"Lou, il fait putain de froid, ramène-moi dans le jacuzzi," dit-il en claquant des dents. "On est en octobre et je suis mouillé."
"Et je suis dur," répond-il avec un sourire. "On peut aller dans le lit, s'il te plait ? Il y a du lubrifiant vers le lit, et j'ai envie de te baiser."
Comme si Harry pouvait dire non à ça.
Ils marchent jusqu'à la porte vitrée qui mène à la suite, tous les deux tremblants lorsqu'ils arrivent à la chambre. "Lit, couette, couvertures," gémit Harry en se retournant après avoir fermé la porte pour trouver Louis déjà dans le lit. "Le chlore va abîmer les draps," ajoute-t-il pour faire la conversation.
Louis soulève un côté de la couette et laisse Harry le rejoindre dans ce qui est rapidement une petit poche de chaleur. "On a déjà abîmé pas mal de draps toi et moi. On est plus à ça près."
Harry rit juste. Il colle leur bassin et remarque que le froid a du empiéter sur l'envie de Louis. "Ça va aller là-bas en bas ?" Le taquine-t-il.
"Je suis dans un lit avec un mannequin à poil, je crois que je vais m'en sortir." Louis lève les yeux au ciel et attrape Harry par la nuque pour l'embrasser.
Les draps se collent à leur peau mouillée et l'espace sous la couette devient rapidement plus chaud lorsque leurs baisers deviennent plus passionnés. Louis est rapidement de nouveau complètement dur, se frottant à Harry tandis que ce dernier passe une main sous les oreillers à la recherche d'un flacon de lubrifiant à portée de main. "Je le trouve pas, Louis, prends-en un dans le tiroir."
"Mais le tiroir est trop loin-"
"Tu veux me baiser ou pas ?"
Louis soupire puis attrape un flacon et un préservatif dans la table de chevet. Une fois de retour dans le paradis que sont les draps chauds, il ne perd pas plus de temps, se mettant à genoux entre les cuisses de Harry et les écartant encore plus pour avoir un meilleur accès à ce qu'il veut.
Ce n'est jamais bien long de préparer Harry, pas parce qu'il n'est pas serré (il l'est assez pour que Louis commence à être religieux pour pouvoir personnellement remercier Dieu) mais parce qu'il sait exactement comment se détendre pour Louis. Ils ont fait ça un nombre incalculable de fois, se détendre et laisser l'autre entrer dans son corps avant de laisser la tension s'emparer d'eux pour les mener au septième ciel. Harry expire calmement tout en continuant de l'embrasser tandis que Louis enfonce ses doigts en lui un par un jusqu'à ce qu'il soit plein et prêt. Enfin, un petit carré d'aluminium est pressé contre le torse de Louis avec insistance et il se recule avec un sourire.
Harry est de nouveau dur et touche délicatement son érection en regardant Louis enfiler le préservatif. "Allez, Lou, j'ai envie de toi," gronde-t-il gentiment, déjà en manque de la chaleur de Louis contre son corps, et ce dernier ne peut lui refuser aucune demande donc il se rapproche de lui et le pénètre.
Ils instaurent ensemble un rythme sec et rapide qui fait tellement bouger Harry que Louis doit le tenir aux hanches pour garder un bon angle. Harry est empourpré des tétons aux cheveux et ses yeux refusent de rester ouverts. Louis se sent assez étourdi lui-même, la sensation familière et tant appréciée des muscles qui se contractent le pousse à aller toujours plus vite. Même à travers le préservatif, la friction sur son érection est paradisiaque, et il peut sentir la ligne d'arrivée se rapprocher.
Puis Harry inspire et expire en gémissant doucement le prénom de Louis puis l'ambiance, la pièce et le monde entier change. Le bassin de Louis ralentit et ses lèvres trouvent celles de Harry quelques instants plus tard, la sensation dans son ventre lui donnant envie de se coller encore plus au garçon en dessous de lui, bien qu'il soit déjà littéralement en lui. Peut-être que Harry le ressent aussi, parce ses mains qui s'agrippaient plus tôt aux draps trouvent leur chemin dans le dos de Louis, le tenant contre lui tandis que leur corps trouvent un nouveau rythme.
"Je suis proche," chuchote-t-il, la voix brisée. Je suis proche, tu es proche, on est proches. On est encore plus proches.
Louis refuse d'arrêter de l'embrasser même si Harry essaye d'haleter et de gémir pendant son orgasme, capturant chaque son dans sa bouche et les avalant pour les garder pour toujours. Il refuse de se sentir désolé quelques minutes plus tard lorsque ses ongles griffent ses hanches lorsqu'il vient en lui, car Harry à les mains de part et d'autre de son visage et l'embrasse comme si sa vie en dépendait.
Louis finit par se retirer puis jeter le préservatif dans la direction générale de la poubelle et Harry réarrange les draps pour qu'ils puissent se coucher sur un endroit à peu près sec, mais ils ne disent pas un mot de plus, ils s'embrassent juste jusqu'à ce que leurs lèvres soient bleutées et s'endorment avec la tête sur le même oreiller, les doigts liés quelque part entre eux. Si un d'eux trouve ça étrange, il ne le mentionne pas.
°°°
Ce n'est pas que du sexe entre Harry et Louis.
Ce n'est même pas majoritairement du sexe, malgré le nombre de fois où ils se sont retrouvés à tomber dans le lit ensemble ces dernières semaines. C'est plutôt passer du temps ensemble à faire tout et n'importe quoi, et la façon dont ils n'en ont jamais assez. C'est toutes les petites choses, comme la façon dont Harry est heureux à se lever tôt le matin comme aujourd'hui pour préparer le petit-déjeuner à Louis seulement parce qu'il aime comment ce dernier est à chaque fois heureux et a des petites rides aux coins des yeux.
Ce petit-déjeuner en particulier est un vrai succès, un repas à l'anglaise avec toute la mise en assiette et le mug de thé chaud exactement comme il aime. Harry pousse la porte de la chambre de Louis avec une épaule et entre rapidement. "Louuu-iiiiiis," chantonne-t-il doucement.
Le concerné n'ouvre même pas les yeux, il retire la couette pour pouvoir s'étirer et passe une main sur son visage avec un sourire endormi. "Mmmm. Posh Spice, viens-là et suce-moi."
Ok, c'est peut-être beaucoup de sexe entre eux.
Harry rit et pose le plateau sur la commode avant de venir se pencher au dessus du lit à côté de Louis. Il a envie de toucher sa mâchoire cachée sous sa barbe, donc il le fait. "Si je suis Posh Spice, ça veut dire que t'es David Beckham. Est-ce que ça veut dire que tu vas avoir une carrière de mannequin, aussi ?"
Louis ouvre les yeux pour pouvoir faire un grand sourire à Harry. "Tu trouves que je suis assez beau pour être mannequin ?" Demande-t-il d'un air contemplatif en s'étirant sur les côtés comme un lapin playboy et lui fait un clin d'oeil.
"Je crois que t'es sur le point de me demander de te dessiner comme une de tes françaises."
Louis attrape l'oreiller derrière sa tête et le balance violemment à Harry. "Connard. Mais sérieusement, tu penses que je pourrais être mannequin ?"
Harry décide de ne pas répondre à sa question, car Louis pourrait poser à côté d'un sac de merde et il l'achèterait quand même, et Louis le sait surement aussi. Il se relève pour récupérer le plateau et le lui apporte, acceptant le baiser reconnaissant.
Ils mangent ensemble en silence pendant quelques minutes, jusqu'à ce que Harry regarde Louis et il se passe tellement de choses dans son ventre qu'il ne peut pas se retenir. "On est quoi, Lou ?" Chuchote-t-il.
Peut-être que Louis l'a vu venir, car il ne semble pas choqué lorsqu'il pose sa fourchette en avalant ce qu'il a dans la bouche. Il sourit tendrement et regarde où leur main se sont liées de leur plein gré. "Je sais pas. Des amis, je suppose ? Avec quelques avantages."
"On est pas amis," réplique Harry en secouant la tête. "On l'a jamais été."
"Je sais." Il resserre ses doigts autour de ceux de Harry et hausse les épaules. "On pourrait être n'importe quoi, si tu veux. On est tous les deux célibataires, tous les deux officiellement gays. On pourrait être n'importe quoi, si on essayait."
Le rire de Harry est légèrement nerveux. "D'accord. On pourrait être quelque chose, si ça nous allait, puisque ça poserait pas de problème."
Et évidemment, Louis comprend son ton, entend l'incertitude et l'espoir emprisonné dans sa voix. Evidemment, il prend son visage entre ses main et l'embrasse. "J'ai envie d'être quelque chose. J'ai envie d'être n'importe quoi, avec toi."
°°°
Zayn fait en sorte que tout se passe. Zayn, qui pourrait transformer un scandale sexuel au Vatican en quelque chose de pardonnable par Dieu, fait marcher sa magie sur leur histoire et la rend plus plausible qu'ils auraient pu espérer. Ils se sont rencontrés alors qu'ils étaient tous les deux dans une relation (mensonge) et tout était complètement platonique jusqu'à ce qu'ils se retrouvent tous les deux célibataires (gros mensonge) et ils ont décidé d'y aller doucement pour voir ce que cette relation pourrait leur apporter (putain d'immense mensonge), mais ils n'ont pas pu s'empêcher de tomber amoureux (vérité indéniable). Zayn les a fait être le prochain power couple.
Pas que c'était particulièrement difficile. Comment le monde ne pouvait pas tomber amoureux de leur amour, alors qu'ils avaient les yeux en coeur à chaque opportunité ? Alors que Louis porte un brassard arc-en-ciel malgré les critiques de certaines communautés sportives ? Alors que Harry doit arrêter de faire des photoshoots nu car il a le nom de Louis tatoué sur la hanche ? Même dans un monde qui n'est pas toujours juste avec eux, ils n'arrivent pas à être énervé car ce n'est pas dans ce monde qu'ils rentrent à la maison à la fin de la journée.
Les flashs semblent toujours plus forts pour Harry aux événements auxquels Louis est à ses côtés. C'est presque aveuglant, alors qu'ils défilent sur le tapis rouge à l'avant-première d'un film avec la main moite de Louis dans la sienne, alors qu'ils se parlent plus entre eux qu'à tous les journalistes qui crient leur nom. "On ne te voit pas à beaucoup d'événements de ce genre, Harry," crie l'un d'eux. "As-tu hâtes de voir le film ?"
"On est là pour Louis, en fait," s'arrête-t-il pour répondre avec un large sourire. "Il aime cette saga plus qu'il ne m'aime moi."
"C'est pas complètement vrai mais presque," sourit Louis. "Vous avez vu le troisième ? Il était absolument génial."
"Il m'a privé de sexe jusqu'à ce que je puisse nous inviter ici."
"C'est pas complètement vrai non plus, mais c'était mon plan B."
Leurs taquineries font rougir plus d'un journaliste, mais aux moins ils sont récompensés lorsque Harry fait le baiser le plus tendre à Louis que E!News a probablement jamais vu et Louis le lui rend avec une main douce sur la joue. "Passez une bonne soirée," leur dit poliment Harry en s'écartant pour continuer leur chemin sur le tapis rouge, leur nom criés encore plus.
Il y a des flashs et du bruit, il a un lit doux et des matins calmes, il y a Harry et Louis et des mains qui ne se lâchent jamais.
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