Chapitre 3-secourir la demoiselle - réécrit
Iris
En poussant la porte du Denver's Bar, un brouhaha m'accueille directement. L'espace est complètement blindé. Les différentes tables éparpillées dans le bar sont toutes occupées. Mes yeux se posent sur une petite scène au fond de la pièce sur laquelle un jeune chanteur fredonne. Il gratte sa guitare tout en reprenant un tube d'Imagine Dragons. Devant lui, quelques filles dansent entre elles, totalement envoûtées par la voix rauque du chanteur.
J'aperçois un comptoir en bois de l'autre côté où deux serveurs dépassés essayent de répondre aux nombreuses commandes. Tandis qu'un type agite dans les airs un billet de vingt dollars dans la direction d'un barman, un autre claque sa main sur le comptoir, impatient.
J'inspire profondément. Eh bien, c'est... animé. La plupart des jeunes présents ce soir semblent être des étudiants, ce qui me rassure quelque peu et me pousse à tenter ma chance ici. Je jette un coup d'œil au petit papier à moitié froissé entre mes doigts. Le Denver's Bar recherche une personne disponible plusieurs soirs par semaine pour servir, et moi j'ai besoin d'argent.
Je joue des coudes pour rejoindre le bar et me décale précipitamment, évitant un jeune éméché. Je le foudroie du regard mais il ne se rend même pas compte de ma présence et s'éloigne, rejoignant une table où plusieurs filles l'attendent un grand sourire aux lèvres.
Quel con.
Je me fraie un chemin, tout en froissant le papier dans ma main droite. Je m'appuie sur le bar, cherchant à attirer l'attention d'un barman.
– Excusez-moi ! tenté-je.
Aucun des deux ne m'entend. Alors que je les appelle un peu plus fortement cette fois, l'un d'eux tourne la tête vers moi, les sourcils froncés. Il termine de servir un verre et s'approche de moi.
– Qu'est-ce que j'te sers ? me demande-t-il alors que les petites ampoules au-dessus du bar éclairent son piercing à l'arcade.
Je secoue la tête et prends un air sérieux.
– J'ai vu l'annonce et je viens postuler.
Il fronce ses sourcils épais et foncés, puis pince les lèvres.
– Tu veux travailler ici ?
Il semble incrédule alors qu'il me reluque rapidement. Ses yeux se posent sur ma poitrine cachée sous un tee-shirt noir. Cela ne semble pas réellement le convaincre. Il observe ensuite mes cheveux cuivrés et reprend :
– On cherche une serveuse.
Je pose mes deux mains à plat sur le comptoir et me penche vers lui.
– Et à ton avis, pourquoi je suis là ?
Je me retiens de lever les yeux au ciel en soupirant. Il semble se détendre doucement. Alors qu'il rigole légèrement, les clients s'impatientent à nos côtés.
– Attends-moi là, je reviens, m'ordonne-t-il en m'abandonnant près du comptoir.
Durant les quelques minutes qui suivent, je jette un nouveau coup d'œil à la foule. Une métisse s'assied sur l'accoudoir d'un fauteuil en se saisissant de son verre. Je la reconnais. C'est Yeleen, l'étudiante que j'ai rencontrée cet après-midi.
J'hésite à aller la saluer. Mais en réalité, je ne la connais pas vraiment. – On y va, m'annonce le barman à qui j'ai parlé un peu plus tôt.
Il se place face à moi et m'invite à le suivre. Je longe le bar à ses côtés, mes pas suivant les siens.
– C'est quoi ton nom ? me demande-t-il lorsqu'on entre dans un étroit couloir à l'autre bout du petit bar.
– Iris. Et toi ?
– Je suis Buck, m'annonce-t-il en s'arrêtant pour me tendre la main.
– Enchantée, Buck, réponds-je en saisissant rapidement sa paume.
Ses épaules sont moulées dans un tee-shirt bordeaux à l'effigie d'un groupe de rock que je ne connais pas.
– Billy va te rencontrer, m'annonce-t-il lorsqu'on arrive devant une porte close. Je hoche la tête et le laisse toquer contre le bois.
– Entrez, exige une voix assez rauque de l'autre côté de la porte.
Buck me fixe droit dans les yeux tandis que je me demande si c'était vraiment une bonne idée de venir ici.
– Ça va aller, Billy à l'air d'être un sale con, mais c'est un gros ourson tendre.
Je hoche la tête sans lui répondre, le regardant s'éloigner pour rejoindre le bar. J'inspire une nouvelle fois. Je peux le faire, j'ai les compétences pour. Et puis,
je dois le faire pour avoir les « ressources financières nécessaires ». Lorsque je serai prête, que mon passé n'aura plus aucun pouvoir sur mon avenir, je veux récupérer ma petite sœur. Poursuivre mes études aidera la juge à comprendre que je suis stable désormais, que ma vie ne partira plus en vrille. Mais d'ici là, je dois me reconstruire.
J'abaisse la poignée et entre dans la pièce. Un homme, la cinquantaine, est assis derrière un bureau, le nez plongé dans un journal.
– Heu, salut, finis-je par dire après quelques secondes de silence. Il relève la tête, apparemment mécontent d'avoir été dérangé.
– Salut ?
– Je suis Iris, annoncé-je d'une voix qui, je l'espère, paraît professionnelle. J'ai vu l'annonce que vous avez distribuée près du campus et je voudrais poser ma candidature pour...
– Je ne cherche pas de serveuse, m'interrompt-il.
Je fronce les sourcils, plissant mes yeux noisette.
– Votre annonce stipule pourtant le contraire.
Billy soupire et marmonne dans sa moustache, passant ses mains dans ses cheveux grisonnants.
– T'es pas le genre de serveuse que je cherche pour mon bar. T'as l'air trop gamine.
– Wahouu, votre barman avait raison, un vrai con, murmuré-je presque pour moi- même en rejoignant la porte.
– Qu'est-ce que tu viens de dire ?
Sa voix s'élève à nouveau dans mon dos. Je me retourne vers lui, furieuse.
– Alors quoi, parce que je ne montre pas mon cul ou mes seins, j'ai l'air d'une gamine ? Croyez-moi, j'en ai vu assez au cours de ma « petite » vie, pour être considérée comme plus que ça.
Mes mots font mouche. Il ne me répond d'abord pas. Puis après quelques secondes, un sourire sincère vient éclairer son visage, creusant ses rides.
– Et qu'est-ce que t'as vécu ?
C'est désormais à moi d'être silencieuse. Je pourrais lui dire tellement de choses mais je me tais, la mâchoire serrée.
– T'es à la fac ? continue-t-il.
Je hoche la tête.
– Troisième année de psychologie.
Le vieillard hoche à son tour la tête, semblant réfléchir à ses prochains mots.
– J'ai besoin d'une serveuse quelques soirs par semaine, en fonction de la disponibilité des autres serveurs. L'une de mes employées est en congé maternité. Tu te sens d'attaque ?
Mes lèvres se courbent doucement alors que la chance me sourit. – Oui.
***
Une demi-heure plus tard, je m'installe derrière le volant de ma Chevrolet, ravie. Merde, j'ai eu le job ! Mais mon sourire s'efface lorsque je vois le nom de ma tante s'afficher sur mon téléphone.
– Allô ? commencé-je en enclenchant la première pour quitter le parking blindé de voitures.
– Iris ! Ça fait des heures que j'essaye de te joindre, s'exclame tante Emma, hystérique.
– Il est arrivé quelque chose à Agnès ?
Je m'inquiète instantanément, comme à chaque fois où la peur de perdre ma petite sœur m'envahit.
J'entends un soupir de contrariété à travers le combiné.
– Agnès va TRÈS bien, je te rassure ! Un peu trop d'ailleurs ! Le deal était clair entre nous, Iris ! J'acceptais la garde d'Agnès mais elle devait se tenir convenablement ! Je suis une personne très occupée. Je n'avais pas prévu de devoir la chaperonner tout le temps, termine-t-elle d'une voix pincée.
Bientôt tout sera terminé. J'aurai sa garde. J'aurai les ressources et tout ce qu'il faut pour l'avoir près de moi. Il le faut.
– Que s'est-il passé ? demandé-je finalement.
– Ta sœur a 9 ans, Iris. Je conçois qu'elle est encore peinée par la mort de vos parents, mais elle doit apprendre à se tenir !
– Peinée ? rétorqué-je avec un rire sans joie. Merde, Emma ! Ses parents sont morts DEVANT elle ! Elle a besoin de temps !
– Et j'ai besoin du mien ! Je recevais des clients importants à la maison aujourd'hui et il a fallu que j'aille la chercher en cours car elle venait de se battre avec une camarade.
Alors qu'une légère pluie commence à frapper mon pare-brise, je retiens un juron. Mes phares éclairent la petite route avec peine. Bordel, j'aurais dû prendre la route départementale pour rejoindre le campus ! Foutu GPS qui m'a conseillé de prendre celle-là pour gagner quelques minutes !
Je ralentis un peu et demande à ma tante :
– Pourquoi s'est-elle battue ?
– Ai-je l'air d'être au courant ? Je te la passe, règle ça.
Je l'entends appeler ma sœur, puis quelques minutes après, sa petite voix retentit à mon oreille.
– Salut Iris.
Le chagrin que je perçois dans son ton me fend presque le cœur mais j'essaye d'en faire abstraction.
– Qu'est-ce qu'il s'est passé ma belle ? Agnès ne me répond pas.
– Agnès, pourquoi t'es-tu battue ?
Je l'entends renifler.
– On devait se présenter à l'oral devant toute la classe. Quand c'était mon tour, j'ai entendu Isabella se moquer de moi parce que j'étais orpheline.
Je sers le volant de ma main disponible. Quelle petite conne.
– Alors, reprend ma sœur, je suis arrivée vers elle et je lui ai tiré les cheveux. Et je ne regrette rien.
J'essaye de ne pas sourire, en vain. J'aurais fait bien pire qu'elle.
– Tu vas me disputer ? me demande-t-elle enfin.
– Non, je comprends. Mais ne refais pas ça, compris ? Je veux aussi que tu sois sage avec Emma.
Je l'imagine d'ici lever les yeux au ciel. Je raccroche une minute plus tard et jette mon portable sur le siège passager, avant de freiner brusquement en découvrant un pick-up sur le bas-côté de la route, immobilisé juste devant moi.
Bordel ! Je viens d'avoir la peur de ma vie !
La pluie s'abat toujours légèrement sur mes vitres. Je distingue d'ici un corps penché sur une roue crevée.
OK, ce n'est pas mon problème, pas vrai ? Peut-être qu'en réalité, c'est juste un psychopathe qui essaye d'attirer une proie ?
Pourtant, une partie de moi m'interdit de partir. Avec un soupir, je me gare juste derrière la voiture, gardant cependant mes phares allumés en raison du manque de luminosité à l'extérieur.
La pluie s'abat sur le dos de l'inconnu penché devant moi et j'ai presque pitié. Presque.
J'ouvre ma portière et sors sans réfléchir.
– Vous avez besoin d'aide ? crié-je à travers la pluie.
Mes cheveux trempés me donnent envie de retourner au chaud dans ma voiture mais, au même moment, l'homme se redresse et se tourne vers moi. Ses mèches noires dégoulinent. Quand je remarque ses yeux vairons, l'un bleu et l'autre taché de brun, je me braque.
Si j'ai été chanceuse à un moment de la soirée, laissez-moi vous dire que je ne le suis plus à l'heure actuelle. Le connard de mon cours de criminologie fronce les sourcils en me découvrant ici, aussi surpris que moi.
– J'ai crevé, finit-il par m'annoncer d'une voix puissante, qui me percute de plein fouet.
– Tu as besoin d'aide ? demandé-je une nouvelle fois, à quelques mètres de lui.
– À moins que t'aies un pneu de rechange, crache-t-il, non, tu ne me seras d'aucune utilité.
Je relève les sourcils et l'injure mentalement dans toutes les langues que je connais.
– T'es vraiment stupide, tu le sais ça ? Vas-y, démerde-toi bien, répliqué-je en repartant vers mon véhicule.
– Eh, calme-toi.
J'entends des pas derrière moi mais je les ignore.
– Quand les gens disent que les rousses ont un caractère de merde, je peux confirmer désormais que c'est bien vrai.
Furieuse, je me retourne vers lui, et manque de lui rentrer dedans en le découvrant juste derrière moi.
– Mais t'es gonflé, mec ! Je viens te proposer mon aide et tu m'envoies chier, tu crois peut-être qu'ensuite je vais te sourire, la bouche en cœur ?
Ma colère semble l'amuser.
– Premièrement, je n'étais pas en train de t'envoyer chier. J'exposais juste un fait, à savoir que sans pneu, t'allais pas servir à grand-chose. Et deuxièmement, j'adorerais que tu me fasses le coup de la bouche en cœur.
Je lève les yeux au ciel et croise mes bras sur ma poitrine. – T'es pas croyable, soupiré-je.
Il me fixe sans flancher une seconde et nous nous affrontons du regard. Puis ses yeux se posent sur mon tee-shirt trempé et mes cheveux dans le même état. Je l'observe à mon tour, analysant les effets de la pluie sur lui. C'est injuste, je suis sûre de ressembler à un chien mouillé alors que, je dois l'avouer, il est encore très attirant malgré la situation. Il semble se reprendre et passe une main dans sa courte barbe noire.
– Tu es glacée, rentre chez toi.
Sérieusement, il est en train de parler de ma santé ? Je fronce les sourcils et le regarde s'éloigner. Alors, quoi ? C'est tout ?
– T'as appelé quelqu'un ? continué-je en ignorant son ordre.
Ses épaules se tendent un peu plus alors qu'il se tourne vers moi.
– J'ai réussi à joindre un pote que je devais retrouver – mais qui malheureusement est bourré – juste avant que mon portable ne tombe en rade. Mais je me débrouille, t'inquiète pas pour moi, je ne suis pas une demoiselle en détresse.
Malgré moi, un petit rire me vient face à son air bougon. Alors c'est donc ça ? Monsieur ne veut pas qu'une fille vienne l'aider ? Je suppose que cela heurterait sa fierté masculine. Prenant sur moi, je finis par dire :
– J'accepte de te secourir. Allez, grimpe.
Alors qu'il ne bouge pas, je le foudroie du regard.
– Je peux te déposer chez ton ami si tu veux. Tu vas pas rester ici indéfiniment. J'aurais ta mort sur la conscience.
Il m'observe toujours aussi intensément, comme s'il ne savait pas quoi en penser. Je rejoins la voiture, claque ma portière et allume le chauffage à fond en attendant. Une seconde plus tard, la portière s'ouvre côté passager. Il monte dans mon véhicule, envahissant tout l'espace en une seconde. L'odeur de pluie se mêle à une odeur plus masculine et j'essaye de l'ignorer alors que je redémarre et que sa voiture disparaît de notre champ de vision.
– Fait chier, soupire-t-il en se massant les tempes avec le bout des doigts.
Il m'annonce l'adresse de son ami puis un silence s'étend dans l'habitacle. Je sens son regard sur mon profil et tente de l'ignorer.
À un feu rouge, je me tourne vers lui, me demandant pourquoi il me fixe. Mes yeux accrochent les siens. Je ne détourne pas la tête et lui non plus. Ses sourcils se froncent une nouvelle fois alors qu'il analyse chaque détail de mon visage. J'en fais de même et remarque la petite coupure sur sa lèvre inférieure. Je ne pose pas de question. Nous ne sommes pas amis, lui et moi. Je ne le connais pas et sa vie ne me regarde pas.
Je me retiens donc également de lui demander son prénom, ne voulant pas engager réellement la conversation.
Je redémarre et fixe la route, essayant d'ignorer sa présence à mes côtés. Ses mains sont posées sur ses cuisses, puissantes et larges.
– D'où est-ce que tu viens ? reprend-il finalement d'une voix basse mais parfaitement audible.
Je passe ma langue sur mes lèvres, prise au dépourvu. Je ne m'attendais pas à ce qu'il entame le dialogue, vu nos précédentes confrontations.
– Portland.
Il siffle doucement.
– Et t'es venue te perdre à Denver ?
– Eh bien, il ne me semble pas que Denver soit une ville paumée, rétorqué-je.
– Pourquoi ici ?
Je hausse les épaules, refusant de répondre à ses questions. Je n'ai pas envie de me dévoiler, de m'ouvrir à lui. Ça lui donnerait un pouvoir sur moi que je ne suis pas près de céder.
Nous arrivons rapidement devant la maison de son pote. Malgré le mauvais temps qui règne, la pluie s'est enfin arrêtée. J'aperçois quelques étudiants faisant la fête sur la pelouse devant.
Je me gare et attends que le grand brun descende du véhicule. Il pose la main sur la poignée de la portière, s'apprêtant à sortir, mais se tourne vers moi.
– Tu veux venir ?
Je jette un coup d'œil au dehors et secoue la tête. Je connais ces soirées, bien que celles que j'aie fréquentées par le passé étaient carrément plus poussées à l'extrême. Il paraît surpris face à mon refus, comme s'il n'avait pas l'habitude qu'on lui dise non.
Je sursaute quand quelqu'un toque sur la vitre côté passager.
– Eh bah mon pote, t'étais passé où ? s'exclame un grand blond en se penchant dans l'habitacle, une fois la portière ouverte.
Le gars me découvre alors derrière le volant et ses yeux se mettent à briller alors qu'il tire des conclusions hâtives. Il semble bien éméché, un gobelet à moitié plein dans une main.
– Oh, je comprends... Ouais, reprend-il. Vous étiez occupés, Tucker et toi. Je suis T-J.
Tucker. Je peux donc mettre un nom sur le gars assis près de moi. Je relève un sourcil et rétorque froidement :
– Absolument pas occupés, T-J. Je viens de jouer le taxi.
Le brun près de moi sourit doucement face à mon air bougon mais ne bouge toujours pas du siège.
– Ah ouais ? continue T-J en se penchant un peu plus par la portière côté passager, tu veux bien faire le taxi avec moi ?
Tucker repousse T-J, sa main plaquée fermement sur son épaule.
– Dégage de là mon pote, rétorque-t-il en le repoussant.
– Eh, s'exclame le blond en se redressant, ça, c'est une atteinte à ma personne, vieux.
Il s'éloigne en nous oubliant, hélant une jolie brune sur son passage. Tucker me dévisage une dernière fois.
– Merci.
Je prends un air solennel.
– Pas de souci, je n'allais pas te laisser jouer les demoiselles en détresse. Il penche sa tête sur le côté, faussement vexé avant de reprendre.
– J'ai le droit de connaître ton nom ?
– Tu le connaîtras quand je l'écrirai sur ma place de parking.
Ses yeux pétillent un instant, puis il sort du véhicule.
– Bonne soirée, rouquine.
– Je t'emmerde !
Il claque la porte, étouffant mon insulte, et s'éloigne d'un pas décidé vers la maison.
Malgré moi, un petit sourire prend place sur mon visage. Je redémarre, essayant de faire abstraction des vingt dernières minutes et du grand brun qui m'observe par- dessus son épaule.
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