Chapitre 18
Mélissa ne voulait pas y croire. C'était impossible. Isaac ne pouvait pas être mort, non. Pas d'une overdose de drogue. Il n'avait jamais touché à la drogue. Il avait toujours détesté ça. Il ne pouvait pas être mort. Mélissa devait aller le voir de ses propres yeux. Après avoir demandé le nom de l'hôpital où il avait été rapatrié avant d'avoir succombé, Mélissa lâcha directement le téléphone qu'elle tenait entre ses mains, s'habilla a la vitesse d'un éclair et sortit de sa chambre, les yeux remplies de larmes.
Elle sortit de l'hôtel en courant et se mit à courir vers l'hôpital qui par chance était tout près de l'hôtel. Après des minutes de courses effrénés elle entra dans l'hôpital en poussant violemment les grandes portes battantes. Elle chercha des yeux l'accueil et se précipita vers la dame au guichet qui était occupé à taper sur le clavier de son ordinateur.
— La chambre de Isaac Winchester ? demanda Mélissa en essuyant ses joues baignées de larmes.
La vieille dame derrière le guichet leva les yeux vers elle et lui lança un sourire triste.
— Vous êtes Mélissa Bordelon ? lui demanda doucement la femme.
— Oui ! Oui c'est moi ! Vous m'avez appelé ! Où est Isaac Winchester ?
— Il est dans la chambre 212. Je suis navrée pour votre ami, mademoiselle.
Mélissa ne lui répondit pas et se remit à courir à folle allure dans les couloirs, ignorant les regards offusqués que lui lançaient certains patients. Quand elle arriva devant la porte de la chambre 212, Mélissa se stoppa. Étais-ce une bonne idée d'entrée ? Pourrait-elle accepter ce qu'elle verrait derrière cette porte ?
Le coeur de la jeune fille battait à tout rompre. Elle posa une main tremblante sur la poignée et ouvrit lentement la porte. Ce qu'elle y vit, la fit stopper tout mouvement. Il n'y avait personne dans la chambre. Personne excepté un garçon châtain aux cheveux bouclés. Il avait la peau extrêmement pâle et des cernes étaient visibles sous ses yeux. Il semblait dormir. Mais il ne dormait pas. C'était bien Isaac Winchester qui était allongé dans ce lit d'hôpital. Mais sa poitrine ne soulevait pas à un rythme régulier. Il était mort.
Mélissa s'approcha lentement du lit et posa une main sur sa bouche, étouffant un sanglot. Non, non, c'était impossible. Il ne pouvait pas être mort ! Impossible !
Mais pourtant, il était là. Allongé sur le lit, les mains le long du corps. Pâle comme la mort. Pourtant il semblait en paix. Il semblait apaisé, serein.
Mais Mélissa refusait d'y croire. Elle s'approcha du corps de son ami. Son corps tremblait, elle était prise de sanglots incontrôlables. Elle s'approcha de Isaac et le secoua doucement. Une fois. Deux fois. Trois fois. De plus en plus fort mais Isaac ne bougeait pas. Ses yeux restaient clos et il ne respirait toujours pas.
— Isaac ! Isaac répond moi ! supplia Mélissa. TU PEUX PAS ME LAISSER !
Elle se laissa tomber sur le corps sans vie de son ancien amour. Elle pleurait toutes les larmes de son corps.
Quand elle fut suffisamment calmée mais que des sanglots continuaient de parcourir son corps, elle se redressa et caressa tendrement les cheveux de Isaac, puis elle lui embrassa le front. C'était si dur de le voir la, allongé, sans vie, et personne à ses côtés exceptés elle. Elle l'avait aimé et elle l'aimait encore. Elle l'aimerait toujours. Mélissa aimerait toujours Isaac. Toute sa vie.
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Pendant les semaines qui suivirent la mort de Isaac, Mélissa fit semblant d'aller mieux. Elle n'avait parlé à personne de la mort de son ancien ami et faisait semblant au près des Magcon et de son père qu'elle allait mieux. Que tout s'était arrangé, qu'elle avait désormais la joie de vivre. Elle jouait très bien la comédie. Si bien que personne ne s'était rendue compte qu'elle n'allait pas bien.
Mais désormais, elle n'était plus capable. Elle n'était plus capable de faire semblant. De faire comme si tout allait bien alors que tout allait mal. Elle avait désespérément essayé d'oublier la douleur de la mort d'Isaac, mais elle n'y était pas parvenue. Elle ne pouvait tout simplement pas supporter une autre mort.
Mélissa regardait l'eau à ses pieds. Il pleuvait cette journée là. Mélissa avait dit aux autres qu'elle était partie se promener dans la forêt, qu'elle avait besoin d'être seule. Alors, ils l'avaient laissé. Mais maintenant, elle était au bord d'un pont délabré, emprunté quelques rares fois par des voitures. Et en bas, elle regardait l'eau de la rivière et les rapides. C'était tentant. Si elle sautait de cette hauteur, elle mourrait c'est certain. La jeune fille repassa sa vie dans sa tête. Elle repensa à la mort de son frère et ça lui déchira le coeur. Elle pensa à Isaac et les larmes lui montèrent aux yeux. Elle songea à Jack Johnson, avec qui elle avait partagé de magnifique moments. Était-elle prête à ne plus jamais le revoir ?
Elle n'avait rien laissé à personne. Pas de lettres, pas de messages. Elle n'aurait pas pu les écrire. Elle imagina la réaction de sa soeur, de son père, de sa mère et des Magcon, ses amis qu'elle avait appris à apprécier. Puis elle repensa à Isaac, allongée sur le lit d'hôpital.
Puis elle sauta.
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