Mélissa se réveilla très tôt le lendemain matin. Elle n'arrivait pas à dormir de toute façon. Elle ne dormait plus depuis un moment. Pourtant, elle décida de rester allonger dans son lit, sur le dos, fixant le plafond au dessus d'elle. Elle se demandait comment sa vie avait pu être aussi rapidement chamboulée. Comment tout ça avait pu changé. Et puis elle se souvint de le raison, celle qui avait tout déclenchée.

Elle fut finalement sortie de ses pensées par sa sœur qui toqua trois coups sur la porte de sa chambre.

— Oh, bouge-toi, lui dit sa sœur à travers la porte. Tu pars aujourd'hui au Magcon Tour.

Il y eut des bruits de pas s'éloignant, et Mélissa comprit que sa sœur était partie. La jeune fille se décida enfin à se lever et elle entra dans sa salle de bain. Elle se déshabilla entièrement, et se regarda de nouveau dans le miroir. Elle se trouvait encore plus laide que la veille, si seulement c'était possible. Ses cheveux bruns trop ternes. Sa peau trop pâle. Ses joues creusées. Son nez trop gros. Ses lèvres trop fines. Ses yeux bleus qui reflétaient la tristesse. Elle avait du mal à croire qu'un jour quelqu'un ait pu la trouver belle. Qu'un jour, elle ait pu se trouver belle.

Mélissa n'eut pas le courage de regarder son ventre d'où ressortait ses côtes. Pas parce que justement, ses côtés étaient apparentes, mais parce qu'elle se trouvait trop grosse. Toujours trop grosse. Elle ne s'en rendait pas compte, mais elle était devenue anorexique. Elle n'était jamais assez fine.

Lorsqu'elle entra dans sa douche, Mélissa se mit à pleurer. Elle se sentait seule. Elle se sentait mal. Parfois, elle avait envie de tout quitter, de tout abandonner. Alors pourquoi ne pas le faire, n'est-ce pas ? Parce qu'elle avait encore l'espoir. Elle avait l'espoir que le bonheur refasse surface et qu'elle soit heureuse. Que tout redevienne comme avant – ou presque. Pourtant, plus les jours passaient et plus cet espoir disparaissait petit à petit.

Mélissa termina sa douche et alla s'habiller, entièrement en noir, comme c'était une couleur qui reflétait son état émotionnel. Elle enfila un jean noir, un tee shirt noir, ses doc martens et sa veste en cuir noir. Elle appliqua du fond de teint sur sa peau pâles pour cacher ses cernes, mais ne se maquilla pas plus. Parce que le maquillage n'arrivait pas à améliorer son visage.

Elle pensa soudainement au Magcon. Comment avait-elle pu être aussi odieuse avec eux ? Ruiner leur carrière ? Ruiner leur... vie.

Mélissa soupira à ce souvenir. « Qu'est-ce que j'étais stupide », pensa-t-elle. La jeune fille se demandait comment elle avait fait pour avoir été l'ancienne elle. Cette peste. Elle se haissait pour ça. Elle se haissait pour avoir pris des personnes de haut, pour les avoir humilier. Comment avait-elle pu être aussi méchante et égoïste ? Elle regrettait. Oh, oui, elle le regrettait tellement...

Elle aurait voulu revenir en arrière et tout changé, elle aurait voulu qu'on lui laisse une deuxième chance. Mais on ne l'a pas fait.