Cadeau de fin année/début année
Donc, comme indiqué sur mon profil, j'ai fais un certain nombre de proposition pour vous offrir un post de fin d'année/début d'année (navrée mais hier soir j'étais out...). Je me doutais que je n'aurais pas beaucoup de participations (j'ai d'ailleurs laisser les votes ouverts jusqu'à maintenant) et je remercie alors ShaSei72 pour sa participation.
De ce fait, ce que je vais vous publier est mon prologue de ma future fiction sur Saint Seiya dont je vous donnerai un semblant de synopsie à la fin de cette partie (pour ceux voulant la lire), je ne suis pas très douée pour les faire en plus. Je tiens également à prévenir, le prologue a été remanié légèrement à la manière de "bande-annonce", selon moi, puisque c'est un beau morceau de plus de 3000 mots (et je visais au début seulement environ 1500 quand je l'ai débuté).
Sur ce, je vous souhaite une agréable lecture pour ceux qui sont intéressés.
P.S. : La fiction sera travaillée sous forme de "scénettes" avec tel point de vue pour telle scénette. Mon but est de travailler plusieurs relations en même temps d'où cet agencement (après tout sera expliqué dans ma préface de cette fiction lorsque je la posterai) et pour ce prologue, j'ai opté pour le point de vue de Shion. Chronologiquement, on se situe en 1969 (je viens de calculer la chose attention), soit avant la réincarnation d'Athéna et donc les évènements de Seiya et compagnie.
P.S. bis : Pour les fans hardcores de Saint Seiya The Lost Canvas (puisque je m'appuie énormément dessus), je suis navrée si je fais des erreurs dans ce prologue sur tel ou tel fait. J'ai lu les 25 tomes il y a quelques années et je suis en pleine relecture.
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Le soleil s'était levé depuis plusieurs heures, faisant étinceler de mille feux la belle Méditerranée d'un bleu céruléen. Il réchauffait avec allégresse la terre grecque, revigorait les vestiges de grands édifices antiques immaculés. Il trônait dans une immensité azurée, dénuée du moindre nuage, allant faire face à un lieu surnommé le Sanctuaire. Et sous les échanges qui allaient de bon train entre les habitants de cet endroit sacré, il faisait miroiter presque comme des diamants treize temples qui se succédaient sur une colline, surplombant les autres édifices.
Les rayons chaleureux du soleil grec passaient à travers les grandes ouvertures faisant offices de fenêtres de l'immense naos* du treizième temple. Ils l'éclairaient, faisant scintiller presque comme de la neige le marbre pentélique* composant presque l'entièreté de l'édifice et venait réchauffer l'homme qui s'y trouvait. Ce dernier était seul, terriblement seul. D'un immense vêtement noir bordé de pourpre et de fils d'or vêtu, un casque doré avec l'effigie d'une sorte de dragon aux ailes déployées sur la tête, libérant de longues mèches d'un blond presque blanc sur son vêtement, il trônait au bout de la pièce, sur un podium à trois degrés. Son regard rosé, à moitié dissimulé par son couvre-chef, fixait vaguement le long tapis rouge qui courait sur le sol, s'arrêtant net au seuil d'une imposante porte à double battant en bois d'olivier ornée de discrètes dorures. Une porte close. Une porte qu'il attendait de voir s'ouvrir sur des visages familiers, visages familiers qu'il n'avait malheureusement plus aucune chance de revoir.
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Actuellement, il était dans le mal. Il était vraiment dans le mal. Non pas qu'il n'arrivait pas à assurer les démarches administratives relevant du statut de Grand Pope, loin de là même. En deux cents ans il était rôdé, il ne faut pas croire. Ce n'était même pas vraiment lui qui était dans le mal. Mais il s'agissait plutôt du Sanctuaire.
Oui, le Sanctuaire était vraiment dans le mal.
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Le problème, pour être honnête, venait des Gold Saints même. Ces Saints constituaient la crème des crèmes de la chevalerie d'Athéna. Ils étaient vus comme les guerriers les plus puissants que la Terre puisse porter. D'un niveau bien supérieur aux Bronze et Silver Saints, entraînés depuis leur plus jeune âge, ils étaient destinés dès le départ à une armure en particulier. Ils étaient destinés aux armures dont la constellation se situait sur l'écliptique. Ils étaient destinés à l'une des douze armures du zodiaque. Ces armures étaient ni en bronze ni en argent mais en or, un or qui aurait pu paraitre ô que bien lourd pour un humain ordinaire mais qui ne paraissait peser rien sur les épaules d'un Gold Saint.
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Une personne normale n'aurait pu su discerner le problème qui pouvait concerner ces fameux chevaliers qui étaient alors les plus puissants du Sanctuaire. Non, elle n'aurait pu le voir, au contraire des habitants de ce lieu sacré. Chacun, qu'il soit apprenti, garde ou simple chevalier avait pourtant remarqué ce problème. Et quel était le problème à la fin ?
Il n'y avait plus de Gold Saints.
Chacune des armures reposait dans sa maison depuis plusieurs années maintenant. Elles n'avaient plus connu depuis longtemps sous leurs plaques dorées la sensation des muscles saillants de leur propriétaire ou encore l'humidité de la sueur du guerrier. Elles étaient délaissées. A l'abandon. Seules dans ces temples vides. Véritables œuvres d'art à l'éclat terni à l'abri des regards curieux.
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Il n'y avait plus personne pour les revêtir, plus personne pour les amener aveugler un quelconque adversaire en reflétant un rayon traitre de l'astre diurne. Chaque Saint avait une spécialité, des techniques qui lui étaient propres et qu'il transmettait à son disciple, celui qui lui succéderait lorsqu'il partirait. Or, la dernière véritable génération de Gold Saints était partie bien trop tôt. Elle était partie sans le moindre successeur potentiel. Certes, il y avait eu des survivants, les Gold Saints du Bélier et de la Balance, mais ils n'avaient pas eu la foi de prendre un disciple, l'un ayant perdu son maître et l'autre celui qui aurait pu être considéré comme son petit-frère. Il était trop tôt pour eux, les blessures étant à vif. Et ceux qui avaient eu la chance de subir l'entrainement de quelques Gold Saints qu'ils soient n'avaient pas eu le loisir d'apprendre ce qu'il fallait. En effet, le jeune Teneo du Taureau qui avait succédé à Rasgado n'avait jamais réellement fini sa formation. Son maître était parti prématurément pour lui.
Au fil des années il y avait bien eu quelques prétendants potentiels, des jeunes Saints prometteurs mais qui, sans maître adéquat, n'avaient rien pu apprendre. Il s'agissait alors à ce moment-là de simples Saints lambdas vêtus d'une magnifique armure d'or. Tout simplement. Il fallait bien s'avouer que lorsqu'un type incapable du moindre Scarlet Needle prenait possession de la Gold Cloth du Scorpion il y avait de quoi rougir de honte.
Le pauvre Cardia avait dû se retourner un nombre incalculable de fois dans sa tombe.
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Le temps était alors passé. Les heures s'étaient écoulées. Les jours s'étaient succédés. Les mois s'étaient répétés. Les années s'étaient additionnées. Puis les siècles. Et c'était maintenant, après plus de deux cents ans qu'il comprenait à quel point la situation était critique. Plus de deux cents ans étaient passés depuis la précédente Guerre Sainte et bientôt, une nouvelle risquait d'éclater. Hadès allait ressusciter et les Saints d'Athéna devraient retourner au front contre ses Spectres. Et le problème était là, le Sanctuaire n'avait plus le moindre Gold Saint à sa disposition et l'Athéna de cette époque ne s'était même pas encore réincarnée.
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Une de ses mains, marquée par les affres du temps se serra sur un petit objet qui cliqueta faiblement et un fin sourire étira ses lèvres. Il se redressa et ouvrit lentement sa sénestre pour saisir entre les doigts de sa main droite un bibelot qui lui renvoya un vif éclat rougeoyant. Il l'amena à la hauteur de ses yeux, tenant entre son pouce et son index une chaîne aux fins maillons dorés qui avait comme pendentif une étrange pierre. Ce bijou était d'un rouge vif, éclatant, presque sanguin, on put aisément croire à un rubis mais dont la taille était alors signifiance d'une préciosité accablante. A la forme un peu d'une goutte écrasée, polie et brillante comme si l'acte venait d'être effectué, de délicats filets d'or emprisonnaient la pierre, donnant l'impression de dessiner un arbre à l'envers dont les branches la soutenaient. C'était vraiment une merveille à la rareté inégalable. Une merveille digne d'un cadeau des dieux. Enfin, il s'agissait même d'un cadeau des dieux.
Ce que beaucoup auraient pu considérer un chef d'œuvre tout juste fini était en réalité vieux de près de deux cents ans. Il était question d'un trésor dont Sasha, la réincarnation d'Athéna de son temps, lui avait fait don avant de partir pour la dernière bataille. C'était un véritable présent divin à la valeur inestimable et il laissa pour la énième fois ses iris roses détailler l'objet.
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Une goutte de sang d'Athéna. Voilà ce qu'était ce bijou écarlate semblable à un rubis. Non, il n'était pas semblable mais supérieur à cette pierre précieuse qui faisait bien pâle figure en comparaison.
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- Ô déesse Athéna aux yeux pers*, fille de Zeus porte-égide* ! Vous êtes notre Protectrice et celle pour qui nous dédions nos vies. Vous avez quitté votre Terre bien-aimée il y a de ça plus de deux cents ans en nous assistant dans une bataille à l'issue victorieuse contre Zeus Chtonien* et jamais nous ne pourrions assez vous remercier. Nos prières et notre dévotion sont les plus illustres présents que nous sommes en mesure de vous faire, vous qui éclairez nos chemins.
Aujourd'hui, je prie et m'adresse à vous dans une probable requête égoïste ma déesse et je ne peux que maudire d'avance la bassesse de ma mortalité. A l'aube de votre affrontement ultime contre Zeus Chtonien vous m'avez fait don d'une goutte de votre pouvoir divin. Je ne puis être que trop indigne de ce présent divin et pourtant, j'implore votre bienveillance une fois de plus. Une nouvelle Guerre Sainte contre Zeus Chtonien nous menace et pourtant, nous, Saints de votre grandeur, nous ne sommes prêts. Loin d'être votre faute, mon incompétence est de mise. De ce fait, je vous implore, ô déesse Athéna aux yeux pers, fille de Zeus porte-égide ! J'implore votre bienveillance, guidez-moi dans mes actes futurs, guidez-moi dans cette bataille que je ne puis mener sereinement privé de mes frères d'armes, feux Gold Saints qui ont offerts leur vie pour vous...
Et son imploration à Athéna continua, s'éternisant sur de longues heures durant lesquelles, tout en vantant la grandeur de sa déesse, il se libérait peu à peu, lui faisant part de ses doutes et angoisses. Il ne pouvait que prier pour le futur du Sanctuaire, le futur du monde, en espérant que leur divinité ne les ait abandonnés, eux, pauvres mortels impudents qu'ils étaient.
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Un miracle... il s'agissait d'un fait extraordinaire : ni impossible ni inexplicable, mais hautement improbable. Lorsqu'on parlait de miracle, en effet, on ne faisait pas seulement référence à des statistiques, mais on avait dans l'idée que quelque chose ou quelqu'un qui nous dépassait était intervenu pour défier nos attentes. On trouvait alors traditionnellement deux conceptions du miracle : la première défendait que le miracle était extraordinaire par rapport aux lois naturelles, c'est-à-dire qu'il était de l'ordre du surnaturel, et ne pouvait pas être résolu en terme de lois physiques ou de statistiques ; la seconde défendait que le miracle n'était extraordinaire que selon le regard de l'homme, il relevait de l'inhabituel.
Le miracle n'était alors pas seulement ce qui surpassait les forces de la nature, ni ce qui était inhabituel, ni même seulement un signe divin, mais une révélation. Le miracle révélait qu'au-delà du naturel, il y avait du surnaturel. Qu'au-delà de notre monde, il y avait quelque chose, ou quelqu'un, qui le transcendait. Qu'il y avait une parole, un logos, une intelligence à l'œuvre dans ce monde, et qu'elle semblait plutôt bienveillante. Et l'on s'attachait souvent à des divinités de ce fait.
Cependant, on en arrivait alors à un mystère du mal dans le monde, que le miracle questionnait douloureusement. Parfois, les miracles arrivaient ; parfois non. Par essence, un miracle était localisé dans l'espace et dans le temps. Mais les dieux, eux, étaient-ils localisés ? Est-ce que l'Olympe se voyait doté d'une altitude et latitude exactes dans les présumés cieux ? Pourquoi s'attacher à un lieu et à un moment ? En venant à y réfléchir, on se rendait compte que la localisation spatio-temporelle, qui était une forme de contingence, était la condition sine qua non de toute relation et de tout événement.
Alors, peu importe que le miracle soit surnaturel ou seulement inhabituel, tant qu'il était porteur de cette révélation. Le dieu à l'origine de ce miracle ne s'adressait pas à un tout, le monde vague et impersonnel, mais à quelqu'un en particulier. Il répondait à ce quelqu'un qui avait su le toucher par ses paroles.
Et ce fut le cas.
Les paroles de Shion atteignirent les douces oreilles de sa déesse qu'il n'avait de cesse imploré.
Et elle lui répondit. Elle lui répondit d'une voix douce. Elle lui répondit d'un souffle bienveillant. Elle lui répondit en bafouant les lois du monde divin. Elle lui répondit en faisant fi des lois ancestrales qui régissaient le domaine divin. Elle lui répondit en s'opposant à la volonté de Zeus Père* à la voix puissante*.
Elle lui répondit en rendant l'impossible possible.
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Lexique (qu'est-ce que Word est pratique pour les annotations en bas de page) :
Naos : Partie intérieure de l'édifice où se trouvait normalement placée la statue de la divinité. Dans Saint Seiya le Grand Pope en est le représentant direct etsiège dans ce treizième temple, la statue de la divinité se trouvant à l'extérieurderrière sur une esplanade.
Marbre pentélique : Marbre venant du Pentélique, ayant dans l'Antiquité servit à la construction de nombreux édifices de l'Athènes antique, notamment sur l'Acropole.
Athéna aux yeux pers : Épithètehomérique attribué à Athéna. Dans l'Antiquité la déesse était vue avec les yeuxgris voire bleus, d'où l'emploi de l'adjectif « pers ».
Fille de Zeus porte-égide : Épithètehomérique attribué à Athéna. Dans le récit de l'Iliade, on parle d'un Zeus porte-égide ce que l'on peut penser êtreun bouclier recouvert d'une peau de chèvre, soit Amalthée, la nourrice de Zeus.Il s'agit d'un outil merveilleux, offensif comme défensif, et en la secouant,Zeus déclencherait la foudre. Le terme exact est αἰγίοχος (« aigíokhos »),qui signifie, dans le Grand Bailly (ed2000, p39), « qui tient ou secouel'égide ».
Zeus Chtonien : Épithète qualifiant ici Hadès. L'adjectif « chtonien » est relatif auxdivinités infernales, du monde souterrain, et en l'associant à la personne deZeus, qui est le « dirigeant » de l'Olympe, celui qui y règne, ondésigne celui qui domine le monde souterrain grec, soit Hadès.
Zues Père : Épithète homérique associé à Zeus. Zeus est le père des dieux mais également celui des hommes, πατὴρ ἀνδρῶν τε θεῶν τε (patềr andrôn te theôn te).
Zeus (...) à la voix toute puissante : Epithètehomérique associé à Zeus. Zeus, en plus d'être le « Dieu des dieux »,il a pour fonction secondaire d'être le dieu du ciel et de la foudre (à ne pasconfondre avec son attribut, le foudre). En le qualifiant de Zeus « à lavoix toute puissante », on fait référence à la foudre, au tonnerre dont leroulement est puissant, sous-entendant qu'il aurait une voix grave, quitonnerait.
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Voici mon petit prologue, en espérant qu'il vous ait plu et que toutes ses définitions ont pu vous apprendre des choses (j'ai l'impression que mon texte va en être bourré mais bon, j'aime me cultiver). Le tout reste plus long que ce que je pensais initialement mettre puisque j'aurais trouvé ça dommage de vous couper la fin, notamment mon développement semi-philosophique sur la notion de miracle.
Maintenant, place à ma petite synopsie et je m'excuse d'avance si c'est maladroit.
"Le Sanctuaire va au plus mal.
L'absence de Gold Saints depuis presque deux cents ans se fait immensément ressentir, d'autant plus qu'une nouvelle Guerre Sainte se profile à l'horizon alors qu'Athéna ne s'est toujours pas réincarné.
Le Grand Pope qui ne peut remédier à cela malgré ses pouvoirs se voit prier sa déesse en l'implorant presque égoïstement. Et il s'attendait à tout, à tout sauf qu'elle lui réponde de cette manière. Puisque oui, Athéna, la déesse même, a répondu à la prière en ressuscitant les Gold Saints du XVIIIe siècle !
Sauf que ce n'est pas à eux de livrer la prochaine bataille contre le Seigneur des Enfers mais à leurs successeurs qu'ils vont devoir former.
Voici ici donc venu un choc des générations bien particulier, où le XVIIIe siècle rencontre le XXe siècle."
Grosso modo cela donnerait ça et je n'en suis pas trop mécontente. Ma préface sera probablement plus explicite mais j'espère vous avoir donné un minimum envie d'y jeter un œil quand je publierai la fiction, que vous soyez fan ou non de Saint Seiya.
Merci encore à ShaSei72 de m'avoir permis de partager ce prologue grâce à son vote et des bisous~
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