Chapitre 6

Le chapitre est plutôt court mais c'est normal. Le prochain devrait être plus long.

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Derek soupira en regardant ces animaux qui étaient face à lui. Des loups et une coyote. Il ne manquait plus que ça. Comment avaient-ils fait pour en arriver là ? Lui-même n'en avait aucune idée, tout comme il ne savait pas par quel miracle il avait retrouvé forme humaine. Ça s'était fait... Comme ça.

Après s'être assuré qu'aucun d'entre eux n'avait besoin de rien, Derek s'isola sur le porche de la maison et s'assit sur la première marche, sans se soucier de sa tenue uniquement composée d'un bout de drap déchiré à la va-vite qu'il avait enroulé et attaché autour de sa taille. Le nœud qu'il avait fait était rudimentaire et tout cela le faisait ressembler à un homme des cavernes modernes, mais qu'importe.

Stiles lui avait fait la peur de sa vie.

Derek avait été là, dans cette cuisine avec Isaac, à observer l'hyperactif qui l'inquiétait énormément. En fait, cela commençait à faire un moment que la meute dans sa globalité était impactée par le comportement étrange et l'air souvent absent de Stiles qui ne s'économisait pas autant qu'il aurait dû le faire. Derek se souvenait parfaitement du rythme cardiaque de l'adolescent à ce moment-là : il était trop rapide et haché, témoignait de cet épuisement qui commençait sérieusement à être coutumier. Son changement soudain d'humeur les avait bien ébranlés, Isaac et lui. Qu'avait-il pu lui arriver pour qu'il éclate en sanglots sans même sembler s'en rendre compte ? Mais la peur avait réellement envahi Derek lorsqu'il avait vu et senti Stiles partir. Le corps de l'adolescent basculant selon la gravité l'avait glacé d'horreur et le loup avait tout de suite tourné son regard cyan vers sa tête. Il avait vu le coin de la table derrière le lycéen alors il s'était élancé sans aucune hésitation, certain que sa tête le heurterait. Et là, sans trop savoir comment, son corps s'était déformé, agrandi dans une pluie d'étincelles auxquelles il n'avait pas vraiment fait attention. Il avait alors rattrapé Stiles à une vitesse folle alors que sa conscience avait déjà quitté ce monde.

La suite restait un peu floue dans son esprit : il avait entendu Isaac couiner et glapir un nombre incalculable de fois et quelques loups s'étaient alors incrustés dans la cuisine tandis qu'il tenait – presque en tremblant – l'hyperactif entre ses bras puissants. Il se souvint avoir cherché puis écouté les battements de cœur de l'adolescent. Ensuite, Derek l'avait emmené à l'étage et installé confortablement dans le lit qu'il lui arrivait d'occuper. C'était à ce moment-là qu'il était allé dans une chambre voisine déchirer une parcelle de draps, sentant son entrejambe étrangement à l'air libre, tout comme le reste de son corps. Il était redevenu humain, oui, mais sans les vêtements qu'il portait avant sa transformation en loup quelques temps plus tôt.

Il avait veillé Stiles un moment, avant que celui-ci ne se réveille et délire un peu, articulant des choses qui avaient parfois du sens et parfois non. Après qu'il se soit rendormi, Derek était allé voir si tout allait bien du côté de sa meute qui ne comprenait absolument rien aux évènements actuels – comment Derek avait-il pu redevenir humain ? – et le voici dehors, sur le porche du manoir Hale partiellement rénové. De loin, il surveillait tout de même l'hyperactif. Les battements de son palpitant étaient sa priorité, il y faisait très attention et sentait chaque « baboum » pulser presque contre ses oreilles alors même que la forêt bruissait dans la nuit noire. Derek savait que le mieux à faire était d'appeler Deaton, mais il préférait attendre le lendemain. Le vétérinaire avait une vie lui aussi et le faire venir en pleine nuit pour le prévenir de l'avancée de l'état de Stiles, ce n'était pas la peine.

Après tout, Derek était là, maintenant.

De toute façon, de ce qu'il savait déjà, le vétérinaire s'occupait de venir amener la viande pour les loups assez tôt dans la matinée, il lui parlerait donc de l'hyperactif à ce moment-là.

En attendant, il réfléchit sur sa situation tout en surveillant les battements de cœur de Stiles à distance.

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Il était six heures et demi lorsque Derek ouvrit les yeux, réveillé par le bruit du moteur de la voiture de fonction de Deaton, qu'il avait appris à reconnaître depuis plusieurs jours. Il s'était tard dans la chambre voisine à celle de Stiles dans le but d'être là rapidement en cas de besoin. Il avait troqué son pauvre bout de drap contre des affaires qu'il avait empruntées à Stiles, le jeune homme ayant récemment amené un sac comprenant trois pyjamas et quelques vêtements. Bien sûr, Derek avait été obligé de lui prendre un pyjama, le reste étant beaucoup trop serré pour lui. Impossible de rentrer une jambe dans les jeans de Stiles. Les tenues de nuit du jeune homme étaient assez larges pour lui permettre de se mouvoir sans trop s'asphyxier.

Derek sortit alors du lit qu'il s'était attribué, vêtu du pantalon de pyjama à carreaux de Stiles. Par chance, le tissu était bleu foncé croisé avec du gris clair, difficile alors de voir qu'il ne portait rien en-dessous. Les boxers de l'hyperactif étaient comme ses jeans : impossibles à enfiler. Derek se fichait actuellement du fait qu'il avait essayer d'en mettre. Ce qui primait n'était pas son confort ni ce qu'il pouvait porter. Il descendit les escaliers en trombe et réveilla, en passant, certains des loups qui avaient piqué une tête. Il fallait qu'il parle à Deaton.

Le vétérinaire se figea lorsqu'il vit Derek se poster devant lui, sur ses deux jambes, vêtu d'un pantalon de pyjama un peu petit pour lui. Les cernes du loup étaient bien présents et témoignaient de la courte nuit qu'il avait passée. Mais ce qui était le plus surprenant pour l'émissaire, c'était l'air complètement désemparé qu'affichait son visage tanné.

- Alan, articula-t-il.

- Derek, répondit le vétérinaire, toujours choqué. Je pense que tu vas devoir m'expliquer ce que tu...

- Montez voir Stiles, je m'occupe de distribuer la viande à la meute. On discutera juste après.

Deaton, comprenant qu'il ne valait mieux pas contrarier le loup alors que celui-ci semblait être à fleur de peau, hocha la tête. Il confia ses clés à Derek et lui indiqua que les poches se trouvaient dans le coffre. Enfin, il s'engouffra à l'intérieur du manoir.

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- Donc tu as repris forme humaine à ce moment-là, résuma le vétérinaire, quand tu l'as vu tomber.

- Il allait se faire très mal, répéta Derek. Il tombait mais je sentais que c'était différent des autres fois. J'ai foncé et la seconde d'après, j'étais humain.

Les deux hommes étaient assis sur le canapé du salon, entourés par la meute qui restait, elle, sous forme animale. C'était à n'y rien comprendre.

- J'imagine que ta part animale a dû comprendre qu'elle devait laisser sa place à l'humaine quand elle a compris ce que Stiles risquait.

Derek hocha la tête, pensif. A vrai dire, il n'avait pas d'autre explication que celle-ci. Le vétérinaire, de son côté, gardait toutefois un air soucieux.

- Je vais continuer mes recherches pour essayer de trouver un moyen de leur faire reprendre leur forme humaine, dit-il en désignant les loups et la coyote qui le regardaient, perplexes par toute cette histoire. Enfin, c'est ce que je fais depuis plus d'un mois et je n'ai aucune piste. J'ai toutefois pensé à quelques livres que je compte demander à mes confrères et consœurs.

- Faites tout votre possible, lui dit Derek, qui comprenait la difficulté de ce travail à l'aveugle.

Le vétérinaire hocha la tête et se leva. Hale fit de même.

- De ton côté, prends soin de Stiles le temps que je trouve une solution. Seul, il ne fait plus attention à lui et c'est de plus en plus inquiétant.

- Vous ne pensez pas qu'il vaudrait mieux le ramener chez lui ? S'enquit Derek, qui avait songé à cette éventualité.

Ainsi, l'hyperactif serait forcé de se reposer et n'aurait pas besoin de s'occuper de la meute puisque Derek était désormais capable de le faire. Il fut toutefois surpris par l'expression profondément peinée que prit le visage du druide. Son odeur se chargea également de cette émotion révélatrice qu'était la tristesse.

- Sans son père, il ne risque pas de rester confiné chez lui, commença Deaton.

- Pourquoi ?

- Parce qu'il est à l'hôpital, en soins intensifs et dans un coma dont il ne risque pas de sortir tout de suite.

Derek se figea et le choc se peignit sur ses traits alors qu'il assimilait doucement les paroles de l'émissaire.

- Comment ? Articula-t-il.

Deaton lui expliqua alors rapidement ce qu'il s'était passé puisque Stiles lui en avait brièvement parlé. Il était même allé à l'hôpital pour essayer d'en apprendre plus et Melissa McCall l'avait bien renseigné sur l'état du shérif, qui n'était pas des plus encourageants. Et Stiles avait ces informations depuis le début. Derek comprit alors petit à petit et commença à relier cet horrible fait à certains comportements de l'hyperactif, comme ses sanglots précédant sa perte de conscience, par exemple.

- Tu penses bien que je trouve plus prudent de le laisser ici, avec vous. Avant, vous pouviez simplement me prévenir en cas de besoin. Maintenant, tu peux l'aider et le soulager de ses taches. Oblige le à se reposer, puis à se ménager, mais ne fais pas la même erreur que lui : n'ignore pas les signaux que t'envoie ton corps. Si tu fatigues, ne force pas.

Il faisait références aux cernes déjà prononcés ornant les yeux du loup. Mais Deaton savait que Derek avait la tête sur ses épaules. Il en avait tellement vu dans sa vie qu'il savait comment ne pas perdre pied comme le faisait Stiles.

- Occupe-toi bien de ta meute, veille sur lui mais fais attention à toi, lui dit alors le vétérinaire avant de s'en aller. Je te fais confiance.

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