Épilogue
« Papa ! »
L'homme eut à peine le temps de se tourner vers la provenance de cette voix qu'un jeune enfant lui sautait au cou. Il le rattrapa de justesse, contraint de faire un tour sur lui-même, sous l'élan du petit garçon.
« Hé, mon bonhomme ! Qu'est-ce que tu fais là ? Je m'attendais pas à te voir dis donc ! » s'exclama le rouge tout sourire.
Il était même tellement ému de revoir son fils qu'il en avait les larmes aux yeux.
Cela faisait près d'un an qu'il avait dit la vérité à Grace, et autant de temps qu'il n'avait pas vu son fils.
« C'est maman, elle a dit que on allait te voir ! » répondit le petit avec entrain.
A ces mots, Jun se raidit en se redressant, remarquant après coup, qu'une silhouette se tenait éloignée.
« Va t'amuser avec Ha Neul et Minho, Harry. » glissa alors le père au garçon.
Ce dernier s'exécuta, sans trop se poser de questions, tandis que le rouge s'avançait vers la femme qui était face à lui. Il croisa son regard, mais ne sut trop quoi dire. Il voulait lui demander comment elle allait, bien sûr, mais il ne savait pas comment lui demander sans raviver des souvenirs douloureux. Et, pour son plus grand bonheur, ce fut elle qui prit parole la première.
« C'est pour Harry que je suis venue, ne te méprends pas. Il voulait revoir son père. » lâcha-t-elle distante.
Le ton froid et sans appel qu'elle venait d'employer signifiait clairement qu'elle n'avait pas oublié le mal qu'il lui avait fait, mais aussi qu'elle était loin d'être en mesure de lui pardonner. Il se mordit la lèvre, une boule se formant dans sa gorge.
« Merci. » parvint-il seulement à prononcer.
Un silence s'installa entre eux, alors que la femme le jaugeait du regard. Il avait l'air heureux et épanoui. Certes, elle lui en voulait toujours, mais elle l'aimait toujours aussi, alors le savoir heureux la fit légèrement sourire. C'était tellement subtile que Jun peina à le remarquer.
« Je te l'amènerait pendant ses vacances d'été, il a un peu plus d'un mois. Tu ne le verras pas souvent, mais sache que tu peux venir le voir quand tu veux, je ne t'en empêcherai pas. » déclara-t-elle sur un ton radouci.
Le rouge la remercia une fois de plus, avant qu'elle ne lui indique qu'elle s'en allait, après avoir dire au revoir à son fils.
Jun avait tenté plusieurs fois d'avoir des nouvelles, mais Grace avait dû supprimer son numéro. Il pensait qu'elle ne voulait plus le voir et qu'elle ferait en sorte qu'il ne voit plus son fils. Mais en y réfléchissant à deux fois, Grace voulait le meilleur pour son enfant, et, qu'il grandisse en continuant de voir son père était quelque chose de primordial pour le bonheur du petit. Jun avait une chance infinie de l'avoir rencontrée, car malgré sa colère envers lui, elle restait quelqu'un de censé et d'humain.
Cela faisait une bonne dizaine de minutes que le rouge était planté en plein milieu du jardin, le regard dans le vide. Ce fut une main dans la sienne qui le tira hors de ses pensées. Il tourna la tête pour croiser les yeux azurs de son compagnon qui l'interrogea doucement :
« Est-ce que tout va bien ? »
Jun lui donna pour réponse un énorme sourire, avant qu'ils ne se décident tous les deux à rentrer dans la maison, leurs doigts entrelacés.
Désormais, Jun et Shin vivaient leur amour au grand jour. Enfin, du moins dans la demeure familiale des Hwang, où seuls les yeux des employés pouvaient les surprendre. Mee Na était heureuse pour eux, elle était même comblée de les voir s'aimer de cette manière, après tout ce qu'ils avaient enduré. Ils avaient tenté d'expliquer les choses de la manière la plus succincte possible à Ha Neul et Minho. Ils avaient d'abord posé quelques questions avant de hausser les épaules et de retourner à leur jeu. Jun devra aussi expliquer la situation à Harry, mais il ne doutait pas qu'il allait l'accepter au vue de son jeune âge.
Les deux hommes s'installèrent sur le canapé, se lovant l'un contre l'autre. Jun glissa une main dans la nuque blonde de son homologue, s'amusant un instant avec ses cheveux. Puis son regard magenta se perdit dans l'azur de ses yeux, avant de parvenir à se détourner pour fixer sa bouche rosie.
Leurs lèvres se retrouvant.
Leurs corps s'étreignant.
Leurs mains s'entrelaçant.
Et leur amour immuable qui vieillit avec eux.
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