Les bourrasques de vents étaient si violentes qu'elles emportaient avec elles des centaines et des centaines de branches. Les gens se précipitaient vers leurs voitures ou leur domicile pour se réfugier. Heureusement, j'étais bien au chaud dans la galerie. On pouvait penser que c'était quelque chose d'ennuyant de travailler seule dans un si grand endroit. Pourtant, je ne me lasserais jamais de mon travail. Je n'ai pas à me plaindre, je n'ai pas de collègues mais mes tableaux sont d'excellents compagnons. Ils racontent chacun une histoire, bien plus intéressante que les banalités que sortent de la bouche des gens. Malgré quelques clients un peu snobs, la majorité est tout à fait appréciable.

Porter était en train de se démener pour faire de son dessin une œuvre d'art. Je lui avais installé une petite table et une chaise derrière le comptoir. Il était tellement concentré, c'était assez comique. Je m'approchai de lui pour regarder ce qu'il faisais mais je n'arrivais pas à comprendre ce que représentaient les gribouillis sur sa feuille.

- Qu'est-ce que c'est ?

Le petit blond leva la tête, comme s'il venait enfin de réaliser ma présence. Il a seulement sept ans mais il est très perspicace pour son âge.

- C'est un spectacle, et là un clown, explique-t-il de sa petite voix aiguë.

- Mmh.

Il était si adorable avec ses petites bouclettes. J'étais un peu triste pour lui : en général, quand on dessine mal dès la jeunesse, ça ne change pas. Soudain, je tournai la tête en réalisant qu'une cliente viennait d'entrer. Une petite femme toute en largeur entra dans la boutique d'un ton lourd et les cheveux décoiffés. Je me scotchai un sourire et lui dis bonjour d'un ton aimable. Elle me regarda bizarrement puis ressortis en me regardant de haut en bas. Je soupirai bruyamment devant ce manque de politesse.

Je regardai ma montre : 19h05. J'aurais dû fermer à 19h00.

- Porter ! C'est l'heure de rentrer mon ange ! prévenai-je.

Il plia sa feuille et accoura vers moi. J'allai chercher nos manteaux et mes clés. Alors que j'éteignais la lumière de mon bureau, des lèvres chaudes effleurèrent mon cou. Je souris et enroulai mes bras autour de la nuque de l'homme de ma vie. Il me lança un regard complice avant de m'embrasser farouchement. Je ris aux éclats. Nous quittâmes les locaux ensemble.

- Tu as passé une bonne journée ? demandai-je.

- C'est vraiment compliqué d'être loin de toi, répondit Jacob d'un air séducteur.

Je levai les yeux au ciel. Il se mit lui aussi à rire. Je m'apprêtais à fermer la galerie lorsque j'aperçu Jessica.

- Je devais te ramener Porter tu t'en souviens ? lui dis-je étonnée.

- J'avais quelques courses à faire, j'en ai profité pour passer, acquiesça Jessica.

- Maman ! cria Porter.

Le petit garçon se jeta dans les bras de sa mère avec tant d'amour que j'en ris de joie.

- Merci d'avoir gardé Porter, surtout au travail. Tu sais à quel point il aime ta galerie ! justifia-t-elle.

Le petit garçon hocha la tête. Il ressemblait comme deux gouttes d'eau à Jessica mais il avait les yeux de son père. Des yeux qui semblaient être fait d'or.

- Passe le bonjour à Matthieu de ma part, ajouta Jacob.

- Il est débordé en ce moment c'est incroyable. Au revoir ! fit Jessica.

Porter et sa maman nous firent signe avant de s'éloigner pour rentrer chez eux. Jacob me fit lui aussi signe de partir. Il m'ouvrit la portière de sa voiture pour me faire entrer. Je m'installai confortablement dans l'auto qui sentait bon le cuir neuf. Il démarra la voiture et nous ramena à la maison.

Je montai les marches du loft quatres à quatre. Une fois entrée, je m'affalai sur le divan du salon. Les journées à la galerie était terriblement épuisantes, surtout depuis que j'étais devenue la propriétaire. Malgré tout j'aimais mon travail. Ma vie était devenue parfaite. Du moins, c'est ce que je croyais.

Alors qu'est ce que vous dites du prologue ?
Est ce que vous avez cru certaines choses ?
Si oui dites moi toutes vos impressions !
On revient bientôt pour un vrai chapitre cette fois !